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Vœu déposé par M. Pierre AIDENBAUM, adopté par la majorité municipale du Conseil du 3e arrondissement, relatif à l’apposition dans le 3e arrondissement d’une plaque commémorative en mémoire des enfants juifs non scolarisés morts en déportation.


M. Christophe CARESCHE, adjoint, pr�sident. - Nous passons maintenant � l?examen du v?u n� 18 d�pos� par M. AIDENBAUM relatif � l?apposition dans le 3e arrondissement d?une plaque comm�morative des enfants juifs non scolaris�s et morts en d�portation.

M. BRAVO prend la parole.

M. Jacques BRAVO, maire du 9e arrondissement. - Nous avons tous dans nos arrondissements des programmes de poses de plaques dans les lieux scolaires. Le Maire de Paris avait souhait� lui-m�me que pour les enfants juifs non scolaris�s morts en d�portation, il soit proc�d� de la m�me mani�re. C?est d�j� le cas dans le 20e et le v?u dit simplement que le Conseil de Paris souhaite qu?une plaque comm�morative soit appos�e dans le square du Temple, Paris 3e ou tout autre lieu public appropri� en m�moire des enfants juifs non scolaris�s morts en d�portation.

Naturellement, je souscris tout � fait � ce v?u qui sera appliqu� aussi dans le 9e.

M. Christophe CARESCHE, adjoint, pr�sident. - Merci.

Mme CHRISTIENNE a la parole.

Mme Odette CHRISTIENNE, adjointe. - Je tiens � �tudier un peu plus largement le probl�me. Je pense qu?il faut absolument garder la m�moire vive des enfants juifs d�port�s.

Et je voudrais d?abord citer d?Elie WIESEL : ?Jamais, je n?oublierai cette nuit, la premi�re nuit de camp qui a fait de ma vie une nuit longue et sept fois verrouill�e. Jamais, je n?oublierai cette fum�e, jamais je n?oublierai les petits visages des enfants dont j?ai vu les corps se transformer en volutes sous un azur muet?.

6.500 enfants juifs de Paris, oui, vous avez bien entendu, 6.500 ont �t� d�port�s et sont partis en fum�e. Apr�s avoir, s?ils avaient surv�cu � l?atroce voyage en train, �t� gaz�s.

Mais avant les rafles, ils avaient, dans leur vie quotidienne � Paris, subi des brimades et des humiliations. Par exemple, lorsque leurs petits camarades de classe allaient s?�battre et profiter de la beaut� des jardins parisiens, eux ils �taient interdits comme les chiens. ?Interdit aux enfants juifs et aux chiens?, pouvait-on lire aux portes de ce qu?aujourd?hui nous appelons ?espaces verts?, que nous sommes si fiers d?entretenir et de prot�ger.

Dans chaque arrondissement parisien, se sont constitu�s des A.M.E.J.D., Association pour la m�moire des enfants juifs d�port�s, dont les membres sont en grande partie des rescap�s des camps, marqu�s comme Elie WIESEL, des camarades non juifs des �coles de ces enfants disparus et des camarades sauv�s par des justes.

Il a fallu attendre les d�lib�rations des 24 et 25 septembre 2001 du Conseil de Paris pour que soit approuv� le principe de l?hommage de la Ville � ces enfants innocents et sans s�pulture.

Paris entendait ainsi accompagner le travail de m�moire des A.M.E.J.D., rappeler le pass� difficile, ne rien occulter des heures sombres pour pouvoir b�tir l?avenir en prenant � charge l?apposition de plaques comm�moratives dans les �coles dans lesquelles avaient v�cu les enfants d�port�s, la c�r�monie de d�voilement �tant pr�c�d�e, gr�ce � une �troite coop�ration entre les enseignants, les d�port�s juifs et non juifs, par un travail des �l�ves sur le racisme.

Dans quelques arrondissements, cette op�ration est r�cente. Dans quatre d?entre eux, elle est achev�e ou en voie d?ach�vement. Dans ces derniers, pour que ne soient pas oubli�s les tout-petits non scolaris�s, �g�s de quelques semaines � six ans, les A.M.E.J.D. ont souhait� implanter des plaques portant leur nom, symboliquement, dans les jardins de Paris.

J?insiste l�-dessus car nous avons eu une r�union de l?ensemble des A.M.E.J.D., du C.O.M.E.J.D. - cette derni�re est une association au niveau national - ici � l?H�tel de Ville, il y a une dizaine de jours, et ils ont insist�, r�insist�, sur ce fait que c?est symboliquement qu?ils veulent que ces plaques soient dans ces jardins.

Cela a �t� r�alis� dans le 20e arrondissement. Un arbre de Jud�e a �t� plant� devant lequel a �t� dispos�e, � faible hauteur, une plaque o� sont grav�s les noms. Le m�me dispositif est souhait� par les A.M.E.J.D. du 19e arrondissement et du 3e arrondissement avec approbation des maires : pour le 19e, les Buttes Chaumont, pour le 3e le square du Temple.

Je pense que ces pierres repr�sentant des s�pultures, bien s�r morales puisqu?il n?y a pas de corps dessous, et je rappelle la volont� tant affirm�e par les A.M.E.J.D., que ce soit dans les jardins. Nous devons donner un avis favorable � l?ensemble de ces demandes.

Je vous remercie.

(Applaudissements sur les bancs des groupes du Mouvement r�publicain et citoyen, socialiste et radical de gauche, communiste et ?Les Verts?).

M. Christophe CARESCHE, adjoint, pr�sident. - Merci.

Je mets aux voix, � main lev�e, le voeu assorti d?un avis favorable de l?Ex�cutif.

Qui est pour ?

Qui est contre ?

Qui s?abstient ?

Le v?u est adopt�. (2006, V. 10).

Janvier 2006
Débat
Conseil municipal
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