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2005, DU 144 - Attribution de la dénomination “place du 8 février 1962” à une place du 11e arrondissement de Paris.


M. Christian SAUTTER, adjoint, pr�sident. - Nous passons � l?examen du projet de d�lib�ration DU 144. Il s?agit d?attribuer la d�nomination ?Place du 8 f�vrier 1962? � une place du 11e arrondissement de Paris. J?ai deux inscrits : M. DAGUENET et un orateur du groupe ?Les Verts? et Jean-Pierre CAFFET r�pondra. C?est un sujet important, mais si vous pouviez le traiter avec concision, ce serait bien.

M. Jacques DAGUENET. - Le 8 f�vrier 1962, la police r�primait dans le sang la manifestation pour la paix en Alg�rie contre l?O.A.S. faisant neuf morts. Tous �taient de la C.G.T. et 8 �taient membres du Parti communiste fran�ais. Depuis plusieurs mois, l?O.A.S. multipliait les attentats en Alg�rie et en m�tropole. Depuis des mois, les terreurs de l?O.A.S. frappaient en toute impunit�, multipliant les attentats, entretenant un climat de peur et de violence. De toute �vidence, ils b�n�ficiaient dans toutes les institutions de complicit�s multiples. Ils esp�raient enrayer les luttes revendicatives et la prise de conscience grandissante pour la paix et l?ind�pendance de l?Alg�rie. Les manifestations sont interdites, la r�pression polici�re est terrible. Je rappelle que le 17 octobre 1961 d�j�, � la suite d?une manifestation � l?appel de la F�d�ration de France du F.L.N., plus de 1.000 alg�riens sont assassin�s � Paris et en banlieue.

Le 7 f�vrier 1962 � Paris, en plein apr�s-midi, dix nouvelles charges de plastic secouent la Capitale. Sont vis�s des universitaires, des �lus du P.C.F., des journalistes, des �crivains ainsi qu?Andr� Malraux. Le soir m�me, les unions d�partementales de la C.G.T. de la Seine invitent les organisations syndicales et politiques �tudiantes � s?opposer � l?O.A.S. et � manifester. Le 8 f�vrier 1962, � l?appel de la C.G.T., de la C.F.T.C., de la F.E.N., de l?U.N.E.F., du Parti communiste, du P.S.U., de la Jeunesse communiste, de la Jeunesse socialiste unifi�e et du Mouvement de la paix, plusieurs dizaines de milliers de personnes calmes et pacifiques manifestent autour de la Bastille.

Les ordres de la police sont clairs. Il fallait faire preuve d?�nergie dans la dispersion des manifestants. Cette �nergie, les policiers d�p�ch�s sur place, vont la fournir de fa�on dramatique. Les manifestants se heurtent aux forces de police quadrillant la manifestation. Certains manifestants sont dirig�s sur la rive gauche. La r�ponse polici�re est terrible, matraquage jusque dans les caf�s et les stations de m�tro. Personne n?est �pargn�, enfants comme personnes �g�es.

C?est boulevard Voltaire et rue de Charonne que la r�pression est la plus violente. Alors que les organisations donnent le signal de dispersion, les forces de l?ordre chargent le cort�ge avec une telle brutalit� qu?un mouvement de panique s?empare des manifestants qui tentent de fuir vers la station de m�tro la plus proche, la station Charonne.

Tr�buchant dans les escaliers du m�tro, les manifestants s?entassent les uns sur les autres. Sur la foule entass�e, les policiers frappent et insultent. Le bilan est lourd, huit morts dont un manifestant de 15 ans, un autre manifestant mourra quelques jours apr�s. Le lendemain du drame, la population fran�aise est choqu�e par ce d�cha�nement de r�pression. Le 13 f�vrier, toute activit� en R�gion parisienne est interrompue. Un million de personnes rendent hommage aux victimes dans une grande et imposante manifestation de la R�publique au cimeti�re du P�reLachaise.

Ces faits ont contribu� � faire grandir la prise de conscience pour mettre fin � la guerre d?Alg�rie. Les martyrs de Charonne ne sont pas morts en vain. Le 19 mars 1962, l?accord de cessez-le-feu �tait sign� � Evian. En d�cidant d?attribuer la d�nomination ?place du 8 f�vrier 1962? � une place de Paris, nous rendons un vibrant hommage � ces martyrs, comme nous l?avons fait il y a quelques mois, s?agissant de la m�moire des alg�riens massacr�s par la police, en mettant une plaque sur le pont Saint-Michel.

Les �lus communistes rendent hommage � tous ces hommes et ces femmes qui se sont battus pour la libert� et la paix. Un dernier souhait, Monsieur le Maire, les �lus communistes demandent que soit install�e, en dessous de la plaque comme nous le faisons tr�s souvent, une ?pelle? qui explique le sens de la plaque.

Merci.

M. Christian SAUTTER, adjoint, pr�sident. - Merci, Monsieur DAGUENET.

Je donne la parole � Mme DUBARRY.

Mme V�ronique DUBARRY. - Merci, Monsieur le Maire.

Je ne ferai pas le m�me r�cit historique et d�taill� que M. DAGUENET vient de nous exposer et dont je le remercie. Je voulais simplement, au nom de notre groupe, nous f�liciter de cette attribution et dire qu?apr�s le 17 octobre 1961, la Municipalit� rend hommage aux �v�nements qui ont eu lieu dans Paris � diff�rentes �poques, que c?est le travail d?une Municipalit� et un travail de m�moire n�cessaire.

En ce qui concerne les �lus du groupe ?Les Verts?, nous d�poserons un v?u dans les mois � venir afin de revenir sur le 8 mai 1945 et le massacre de S�tif parce que cela aussi fait partie de notre m�moire et de celle de nombreux Parisiens et Parisiennes.

M. Christian SAUTTER, adjoint, pr�sident. - Merci.

Monsieur CAFFET, vous avez la parole.

M. Jean-Pierre CAFFET, adjoint, rapporteur. - Je ne souhaite pas allonger le d�bat. Je n?ai rien � ajouter � ces deux interventions. Je voudrais r�pondre � M. DAGUENET que l?on regardera pour savoir s?il est possible de donner des indications sur le sens de cette plaque.

M. Christian SAUTTER, adjoint, pr�sident. - Merci, Monsieur CAFFET.

Je mets aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration DU 144.

Qui est pour ?

Qui est contre ?

Qui s?abstient ?

Le projet de d�lib�ration est adopt�. (2005, DU 144).

Janvier 2006
Débat
Conseil municipal
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