retour Retour

24 - 1998, DAEE 26 G - Autorisation à M. le Président du Conseil de Paris, siégeant en formation de Conseil général, de signer avec l'association " Les Amandines " une convention. - Attribution d'une subvention d'investissement d'un montant de 200.000 F. - Attribution d'une subvention exceptionnelle de démarrage d'un montant de 200.000 F


M. Philippe LAFAY, pr�sident. - Nous passons au projet de d�lib�ration DAEE 26 G autorisant M. le Pr�sident du Conseil de Paris, si�geant en formation de Conseil g�n�ral, � signer avec l'association " Les Amandines" une convention. - Attribution d'une subvention d'investissement d'un montant de 200.000 F. - Attribution d'une subvention extr�mement exceptionnelle de d�marrage d'un montant de 200.000 F.
Je donne la parole � M. MALBERG.
M. Henri MALBERG. - Monsieur le Pr�sident, le vote que nous allons �mettre est important puisqu'il s'agit d'une contribution � la naissance de la premi�re r�gie de quartier � Paris : " Les Amandines ". Les r�gies de quartier, dont l'exp�rience chemine depuis longtemps dans toute la France, c'est la recherche originale d'un nouveau rapport entre les habitants, les associations, les municipalit�s, l'Etat et les bailleurs sociaux. C'est-�-dire la recherche d'un lieu, d'un engagement, d'un partenariat.
Ici, il s'agit des Amandiers-M�nilmontant, c'est-�-dire un de ces quartiers du 20e arrondissement o�, comme � Belleville, une longue et �pre contestation s'est d�velopp�e. Une intervention de la population a fini par peser positivement sur une r�novation qui, sans cette intervention, n'aurait rien laiss� de tout ce qui m�ritait de l'�tre et aurait mis dehors des centaines de familles. Un lien social tr�s fort s'est cr�� dans ces luttes. La r�gie de quartier " les Amandines " est l'une des expressions de ce nouveau lien social. Ce quartier compte 20.000 habitants avec une forte population de moins de 18 ans, y cohabitent des populations d'origine tr�s diverses et r�put�es � forte tradition populaire, artisanale et artistique. Les habitants sont confront�s depuis plusieurs ann�es � diff�rents types de difficult�s, telles que l'insuffisance de l'activit� �conomique, notamment en ce qui concerne le commerce de proximit�, le manque d'espaces verts, l'habitat trop serr� sans espace libre ni aire de jeux, peu d'�quipements sportifs ou de loisirs, d�classification de l'environnement urbain, d�gradation constante, insuffisance de l'entretien, des signes d'insalubrit�, des probl�mes de sant� et d'ins�curit�.
Dans ce quartier, une quinzaine d'associations impliqu�es dans la vie sociale participent activement � la cr�ation de cette r�gie de quartier et contribuent � ce qu'elle soit per�ue par les habitants comme un moyen leur permettant de pr�server leur quartier par des actions de gestion, de protection, de valorisation de leur propre environnement urbain.
La r�gie a donc un impact positif dans divers domaines y compris et peut-�tre d'abord en mati�re �conomique, de vie sociale, de vie du quartier.
Les activit�s propos�es par cette r�gie de quartier, la premi�re du genre, sont des activit�s � dominante �conomique : second oeuvre de b�timent qui am�liore les conditions de vie du quartier et qui cr�e des emplois. Aussi des activit�s � dominante sociale, correspondant au quartier dont le but est de le rendre plus convivial. Des activit�s de cr�ation et d'insertion par des fresques renouvelables en chantiers d'insertion. Enfin, de l'accueil, de l'animation, de l'information, du conseil aux habitants.
Ces activit�s per�ues comme socialement utiles permettront d'initier un processus d'insertion �conomique et sociale pour les habitants, renforceront les liens sociaux aujourd'hui distendus.
A un autre niveau, habitants et associations voient dans la r�gie l'occasion d'�tablir d'autres rapports avec les institutions car participant � l'entretien et � l'embellissement de leur quartier, � la responsabilisation des habitants, � l'animation des endroits sensibles ; ils pourront interpeller directement les �lus et les bailleurs partenaires de la r�gie.
Cette premi�re r�gie de quartier a donc un fort contenu embl�matique. Concr�tement, elle va cr�er des emplois, une quinzaine d'�quivalents temps plein en valorisant l'�conomie solidaire et � terme une autonomie financi�re totale.
Elle am�liorera les conditions de vie mat�rielles des habitants par leur propre intervention sur l'habitat. Elle renforcera et cr�era des liens de convivialit� et du lien social. Elle permettra par la proximit�, par l'intervention des habitants de les responsabiliser par rapport � la qualit� de la vie du quartier. Au total, je me r�jouis au nom du groupe communiste que cette �tape soit franchie et je voudrais remercier tous ceux qui y ont contribu� � gauche dans la Municipalit�, d'abord les habitants du quartier, mais aussi sur les bancs de la majorit�, j'en prends acte.
M. Philippe LAFAY, pr�sident. - Je vous remercie.
La parole est � M. Bertrand BRET.
M. Bertrand BRET. - Mon intervention sera br�ve. Beaucoup de choses tr�s justes ont �t� dites par M. MALBERG. Je voudrais commencer par sa conclusion. Lorsqu'une id�e est bonne et qu'elle va dans le sens de l'int�r�t g�n�ral, pour Paris, pour un quartier, il est bien que tout le monde puisse travailler ensemble, s'y retrouve et fasse en sorte qu'elle aboutisse.
Cette subvention est un symbole, celui de la cr�ation de la premi�re r�gie de quartier � Paris. C'est un �v�nement. C'est en m�me un pari. Ni les uns ni les autres et singuli�rement pas les animateurs de la future r�gie de quartier, n'ont droit � l'�chec, tant il est vrai que leur action sera regard�e pour ce qu'elle est, une exp�rience pilote, une exp�rience de premi�re importance.
En ce sens, la mairie d'arrondissement du 20e d�s son �lection en 1995 a, avec les habitants et le tissu associatif du quartier des Amandiers, commenc� � faire �merger ce projet de r�gie de quartier. Elle a ensuite re�u l'�coute attentive des bailleurs sociaux et singuli�rement de l'O.P.A.C. et puis de la Ville. Cette d�marche initiatique trouve aujourd'hui une heureuse conclusion. La somme n'est pas tr�s importante (200.000 F), mais elle est symbolique et permet d'aller de l'avant dans ce qui, � l'�vidence, va permettre de transformer profond�ment et non seulement les relations sociales � l'int�rieur d'un quartier, mais aussi la vie m�me de ce quartier. A terme, cette r�gie de quartier aura pour ambition d'employer 18 personnes � temps plein. D'ores et d�j�, ce sont deux personnes et 4 emplois-jeunes qui vont commencer d�s le mois de septembre, � travailler d'arrache-pied pour d�crocher les premiers contrats et r�aliser les premiers travaux. Cet �v�nement d'importance est le fruit d'un travail en commun dont nous ne pouvons tous que nous f�liciter. C'est un pari sur l'avenir. Une fois encore, quand les int�r�ts communs, quand l'intelligence est partag�e, nous aboutissons � des r�sultats qui valent la peine d'�tre r�alis�s et soutenus. En ce sens, nous apportons tout notre soutien � cette initiative, � laquelle nous souhaitons bonne chance.
M. Philippe LAFAY, pr�sident. - La parole est � M. BARIANI.
M. Didier BARIANI. - La r�gie de quartier des Amandines est la premi�re exp�rience de cette nature � Paris. N�e dans la Z.A.C. " des Amandiers " (20e) de l'initiative des habitants et des associations actives dans les domaines de l'urbanisme et du logement, le Maire de Paris a entendu soutenir, d�s l'origine, cette d�marche novatrice. Il m'avait donn� facult�, en quelque sorte, d'entretenir avec les initiateurs de ce projet les relations permettant d'aboutir � la d�lib�ration d'aujourd'hui.
Personnellement, je me suis tr�s t�t associ� � ce soutien, convaincu de l'int�r�t pour le quartier de ce projet, et j'ai pris une part active aux nombreuses r�unions de travail organis�es sous l'autorit� du Maire de Paris, avec les protagonistes de ce projet et les partenaires que sont les Pouvoirs publics, mais aussi les bailleurs sociaux, la mairie d'arrondissement. Ce partenariat �tait � construire.
Il a donn� lieu � de nombreux �changes fructueux, permettant de caler, comme l'on dit, les diff�rentes approches pour aboutir, lors d'une derni�re r�union de travail, le 12 mai dernier, � la d�cision de l'ouverture des activit�s de la r�gie du quartier Amandiers-M�nilmontant.
Pour aider au d�marrage de cette r�gie, la Ville, dans le cadre du projet de d�lib�ration qui est pr�sent� aujourd'hui � votre Assembl�e par Mme CATALA, attribue � l'association " Les Amandines " une subvention exceptionnelle de 200.000 F pour son fonctionnement, ainsi qu'une subvention de m�me montant pour ses besoins en investissement. Par ailleurs, je soulignerai que le D�partement de Paris finance � hauteur de 95.000 F un emploi local d'insertion.
Avec ces subventions, ces aides � la cr�ation d'emploi, le projet prend aujourd'hui une concr�tisation �conomique dont nous nous r�jouissons tous.
Celle-ci devra �tre parfaite par des conventions avec les bailleurs sociaux, et je tiens � dire que j'avais l'accord du Maire de Paris pour alerter les diff�rents bailleurs sociaux qui interviennent dans ce quartier, que ce soit la S.E.M.E.A.-XV, et j'ai re�u un bon accueil de mon coll�gue Philippe GOUJON qui en pr�side les destin�es, que ce soit l'O.P.A.C., la S.A.G.I. ou la R.I.V.P. Ce sont des partenaires indispensables pour la mont�e en puissance des activit�s de la r�gie. Ce partenariat, � la consolidation duquel nous avons beaucoup oeuvr�, commence � se confirmer avec notamment la participation de l'O.P.A.C. de Paris. Il �voluera en fonction des besoins des bailleurs, mais �galement des demandes des habitants du quartier.
Les activit�s de la r�gie doivent �tre des activit�s de proximit� r�alis�es par les habitants au service des habitants et concentr�es sur la gestion urbaine.
Mais, c'est une nuance, pas une contradiction avec ce qui a �t� dit par les deux intervenants pr�c�dents, j'ai toujours eu la loyaut� d'informer les initiateurs de la r�gie Amandines qu'ils doivent faire la preuve, pour le futur, de leur capacit� � se d�velopper � partir de leurs propres activit�s �conomiques car depuis que cette initiative est valid�e, nous avons d'autres demandes pour d'autres r�gies de quartier et d'autres dossiers sont d�pos�s.
Je n'ai jamais cach�, et c'est sans doute l'avis de Mme Nicole CATALA, que c'est au vu des r�sultats de cette premi�re exp�rience, obtenus au terme d'un certain temps de fonctionnement, un an par exemple, que la Ville s'investira �ventuellement dans de nouveaux projets.
Je sais que les responsables d'Amandines en sont conscients, ils savent qu'ils doivent faire la preuve de leur efficacit� dans les prestations qui leur seront demand�es, qu'ils ont un r�le social et �conomique, et je ne vous cache pas, car nous avons tous � cet �gard de bonnes intentions, que nous souhaitons qu'au bout d'un certain temps - car il est normal qu'il y ait une p�riode de d�marrage, on ne peut pas demander aux gens d'�tre imm�diatement op�rationnels - la r�gie Amandines fasse preuve de son efficacit� et g�n�re, du fait de son succ�s, d'autres exp�riences et d'autres projets que la Ville pourra alors examiner positivement.
Voil� ce que je voulais dire sur ce sujet.
M. Philippe LAFAY, pr�sident. - Je donne la parole � Mme CATALA.
Mme Nicole CATALA, vice-pr�sident, au nom de la 7 Commission. - Merci, Monsieur le Pr�sident. Mes propos seront brefs.
Nous sommes en effet en pr�sence d'un projet qui est � la fois nouveau puisque c'est la premi�re r�gie de quartier qui va �tre cr��e dans Paris et ancien car il est � l'�tude depuis pr�s de deux ans, sinon plus longtemps encore.
Il est par ailleurs tout � fait inhabituel qu'un projet soit aussi consensuel, et je ne saurai que m'en r�jouir, � la suite des diff�rents intervenants qui ont exprim� leur satisfaction de voir aboutir la cr�ation de cette r�gie de quartier. Je m'en r�jouirai avec eux, ajoutant qu'il s'agit d'un dispositif relativement lourd � faire fonctionner ; de plus, si l'on peut en attendre des effets fructueux et positifs, il faudra n�anmoins veiller � ce que cette r�gie fonctionne bien et efficacement.
Je souhaite donc que nous portions un regard attentif sur son fonctionnement et son �volution et je souhaite que dans un an ou deux, nous puissions ensemble constater qu'elle a pleinement r�ussi.
Voil� simplement ce que je voulais dire, Monsieur le Pr�sident.
M. Philippe LAFAY, pr�sident. - Nous passons au vote.
Je mets aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration DAEE 26 G.
Quels sont ceux qui sont pour ?
Contre ?
Abstentions ?
Le projet de d�lib�ration est adopt� � la majorit�, le groupe des Ind�pendants s'�tant abstenu, M. REVEAU ayant vot� contre et Mme LOPEZ n'ayant pas pris part au vote. (1998, DAEE 26 G).

Juillet 1998
Débat
Conseil général
retour Retour