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23 - 1998, DAEE 24 G - Autorisation à M. le Président du Conseil de Paris, siégeant en formation de Conseil général, de signer avec la Mission locale " Paris-Centre " une convention de gestion en vue du fonctionnement d'un " Cyber jeunes espace emploi ", 39, rue de Bretagne (3e). - Subventions correspondantes. - Montant total : 700.000 F


M. Philippe LAFAY, pr�sident. - Nous passons au projet de d�lib�ration DAEE 24 G autorisant M. le Pr�sident du Conseil de Paris, si�geant en formation de Conseil g�n�ral, � signer avec la Mission locale " Paris-Centre " une convention de gestion en vue du fonctionnement d'un " Cyber jeunes espace emploi ", 39, rue de Bretagne dans le 3e arrondissement.
Je donne la parole au premier orateur inscrit : Mme PIN.
Mme Malvina PIN. - Monsieur le Pr�sident, mes chers coll�gues.
Vous avez d�cid� de ne pas �couter les �lus du 3e arrondissement - d'ailleurs c'est tr�s fr�quent - et la population de cet arrondissement concernant l'occupation des petites maisons situ�es devant le c�l�bre march� des Enfants-Rouges. Je ne reviendrai pas sur l'historique de ce march� et ses p�rip�ties, y compris les toutes derni�res puisqu'il doit y avoir une mal�diction du pharaon : les experts tombent tous malades d�s qu'ils ont une mission !
En effet, la destination pr�vue par le Conseil d'arrondissement �tait de transformer ces locaux inoccup�s en Maison des associations, structure manquante dans cet arrondissement du centre. Vous pr�f�rez y installer un " Cyber jeunes espace emploi " - j'ai failli dire " Cyber caf� ", il ne faut pas confondre du tout ! - comme dans le 5e arrondissement, rattach� � la Mission locale " Paris-Centre ".
Il nous semble que votre projet est peu s�rieux. Tenter de r�soudre le ch�mage des jeunes par le biais d'Internet rel�ve, il faut bien le dire, du gadget !
La technique c'est bien, le progr�s c'est mieux ! Mais naviguer sur Internet - d'ailleurs je signale � mes coll�gues que cela ne se dit plus, on dit : " surfer sur le net " - pour trouver un emploi international, je me pose des questions. D'ailleurs, je vous donnerai un petit exemple : M. CHIRAC avait visit� - il �tait d�j� Pr�sident de la R�publique, il me semble - le centre de Boulogne, le premier qui a �t� fait en R�gion parisienne. Il avait tapot� son C.V. On lui a propos� un emploi dans la restauration au Japon !
(Rires sur les bancs de l'Assembl�e).
N�anmoins, nous sommes pour sortir les jeunes du ch�mage, comme le pr�voit le dispositif du Gouvernement et de Mme AUBRY avec les emplois-jeunes.
Nous voterons votre d�lib�ration en croisant les doigts pour que votre syst�me fonctionne, mais nous �mettons beaucoup de r�serves.
Je vous remercie.
(Applaudissements sur les bancs des groupes socialiste, du Mouvement des citoyens et communiste).
M. Philippe LAFAY, pr�sident. - Je donne la parole � M. MANSAT.
M. Pierre MANSAT. - Dans le 3e arrondissement, et pour ses 35.000 habitants, il n'y a aucun centre d'animation, maison de jeunes ou centre social. Le F.A.L. situ� aux Halles couvre les quatre premiers arrondissements, mais il est beaucoup trop �loign� pour les habitants du 3e, et reste largement insuffisant.
L'arrondissement manque donc depuis toujours d'une structure de proximit� de rencontre, d'animation et de loisirs, ouverte � tous. Pour les enfants, les jeunes, il n'y a aucun lieu qui leur offre quelques activit�s culturelles ou de loisirs.
Pour les personnes �g�es, m�me chose. Rien pour les habitants, ni pour les associations locales qui font tant � Paris contre la pr�carit� et l'isolement et qui sont donc, de ce fait, particuli�rement frein�es dans leur d�veloppement : pas de locaux pour leurs permanences, pour entreposer du mat�riel, pour des r�unions, pas de locaux pour le soutien scolaire ou l'alphab�tisation, pas de locaux pour les jeunes compagnies de th��tre, les chorales si nombreuses dans cet arrondissement.
Les maisonnettes situ�es 39, rue de Bretagne, vides et mur�es depuis 1991, devaient �tre d�molies en m�me temps que le march� des Enfants-Rouges dans le cadre du projet " DOMINATI ". C'est la lutte des habitants et des associations qui les a sauv�es de la d�molition, et d�s l'annonce par le Maire de Paris de r�ouvrir le march�, il est apparu que les maisonnettes constituaient un emplacement id�al pour une maison de quartier parce que c'est un lieu central, de petite taille et connu des habitants.
La mairie du 3e, sur l'initiative de Mich�le ZALCMAN, d�l�gu�e � la vie associative, et les associations ont �labor� un projet d'�quipement de proximit� � caract�re �ducatif, culturel et social, soumis en septembre 1996 au Maire de Paris et aux adjoints concern�s.
Ce projet a fait l'objet d'un C.I.C.A. et de quatre voeux du Conseil d'arrondissement. Faute de r�ponse, les associations ont envoy� au Maire de Paris plusieurs lettres, fait signer des p�titions, men� une campagne de photos, etc.
Apr�s plus d'un an de silence, c'est par lettre du 18 octobre 1997, que M. TIB�RI informait le Maire d'arrondissement de sa d�cision d'affecter les maisonnettes � un espace " Cyber emploi jeunes ". Sans concertation ni avec les �lus d'arrondissement, ni avec les associations, il prive ainsi les habitants d'un �quipement essentiel. Leur projet a donc �t� tout simplement refus�, sans aucune proposition alternative.
Au C.I.C.A. du 10 mars sur l'espace " Cyber jeunes ", auquel il �tait invit�, M. TIB�RI ne s'est pas fait repr�senter par un de ses adjoints, ni par un �lu, il s'est fait repr�senter par M. VILOTTE, directeur du d�veloppement �conomique, charg� uniquement d'apporter des informations techniques, ce qu'il a fait d'ailleurs oralement.
On pourra noter qu'� ce jour, les �lus n'ont toujours pas re�u le moindre dossier d�crivant le projet, son budget, son fonctionnement, le nombre de personnes affect�es, etc. sous pr�texte que la d�lib�ration est soumise au Conseil g�n�ral.
Pourtant, ce ne sont pas les d�clarations sur la volont� de dialogue avec les habitants qui manquent ! Un article intitul� : " la concertation, une aide � la d�cision " dit : " Mieux prendre en compte les attentes des habitants, notamment pour les am�nagements de proximit� constitue une priorit� de la Ville de Paris pour r�aliser un urbanisme � visage humain " (M. TIB�RI " Paris le Journal " n� 73 de mars 1997).
Ce n'est donc pas ce qui s'est pass� dans le 3e.
Pour nous il ne s'agit donc pas de nous opposer � un projet qui constitue une aide � l'insertion professionnelle des jeunes, mais n'�tait-il pas possible pour la Ville d'affecter d'autres locaux � l'espace " Cyber emplois jeunes ", quitte � en louer, comme elle l'a fait 24, rue des Ecoles par exemple ? Aux alentours de la place de la R�publique on aurait pu et on peut toujours trouver un emplacement bien mieux desservi pour accueillir des jeunes qui vont venir de tous les arrondissements du Nord de Paris, c'est pourquoi nous demandons � l'occasion de cette d�lib�ration au Maire de Paris d'une part, d'entamer le dialogue avec les �lus et les associations du 3e en vue de cr�er dans des d�lais tr�s rapides l'�quipement �ducatif, social et culturel de proximit� qu'ils demandent ; d'autre part d'associer �troitement les associations de quartier concern�es au d�veloppement, au fonctionnement de l'espace " Cyber emplois jeunes ", il y a par exemple des possibilit�s en les faisant rentrer dans le Conseil d'administration de la Mission locale " Paris-Centre ".
Concernant le " Cyber espace emplois jeunes ", nous avons bien entendu votre argumentation et notamment le bilan que vous tirez de celui de la rue des Ecoles. Tant mieux si gr�ce � Internet des jeunes trouvent du travail ou des stages, mais nous renouvelons ici nos propositions : il faut passer d'un lieu central de consultation, m�me s'il est n�cessaire notamment pour la formation, � la mise en r�seau massive et aux possibilit�s de consultation et d'acc�s � ce service � partir de P.C. install�s dans des lieux fr�quent�s par les jeunes, les mairies, les maisons de jeunes, Paris pour les jeunes, etc.
Je vous remercie.
(Applaudissements sur les bancs du groupe communiste).
M. Philippe LAFAY, pr�sident. - Je remercie M. MANSAT et je donne la parole � Mme CATALA pour r�pondre aux intervenants.
Vous avez la parole, Madame.
Mme Nicole CATALA, vice-pr�sident, au nom de la 7e Commission. - Merci, Monsieur le Pr�sident.
Je regrette un peu que Mme PIN n'ait pas eue l'occasion de visiter le " Cyber espace emplois jeunes " du 5e car elle y aurait d�couvert l'utilit� des informations que les jeunes y recueillent. En effet l'on n'y d�couvre pas seulement des emplois de cuisinier � Tokyo mais toutes sortes de possibilit�s d'emplois � Paris et croyez-moi ces offres d'emploi sont extr�mement nombreuses et il est regrettable qu'elles ne soient pas pourvues.
Je vous propose donc, Madame PIN, d'organiser avec vous une autre visite de l'espace " Cyber emplois jeunes du 5e ", vous pourrez en mesurer l'utilit�, utilit� qui se v�rifie d'ailleurs dans la fr�quentation de ce lieu qui accueille d�j� plus de 800 jeunes par mois et nous en sommes encore � un stade o� il n'est pas compl�tement connu.
Je tiendrai � M. MANSAT un discours un peu semblable, mais lui est d�j� convi� � visiter l'espace " Cyber emplois jeunes du 5e " puisqu'il est pr�vu que les membres de la 7e Commission se rendront sur place � la rentr�e, je pense, pour une visite.
Vous nous avez dit que vous regrettiez que les locaux de la rue de Bretagne aient �t� affect�s � un second espace " Cyber emplois jeunes ", pour ma part je ne le regrette pas car l'Etat lui-m�me, le Conseil r�gional, la D�l�gation � l'insertion des jeunes, tous trois ont consid�r� que ce projet correspondait � l'int�r�t g�n�ral puisqu'ils ont accept� de traiter ce dossier comme tel, et donc il s'agit bien � nos yeux d'un dossier d'int�r�t g�n�ral.
Alors je voudrais poursuivre pour indiquer � M. MANSAT que si un dossier n'a pas �t� communiqu� aux �lus c'est parce qu'il y a d�j� un " espace emplois jeunes " qui fonctionne et qu'il est donc cens� �tre connu des uns et des autres et qu'enfin en ce qui concerne le fonctionnement en r�seau qu'il appelle de ses voeux, il est �videmment dans nos intentions d'aller vers cette mise en r�seau et notamment de pr�voir dans un second temps la connexion entre les micro-ordinateurs qui se trouverons dans les Missions locales et l'acc�s au r�seau Internet que permettent ces espaces " Cyber emplois jeunes ". Voil� les �l�ments de r�ponse que je voulais vous donner M. MANSAT.
M. Philippe LAFAY, pr�sident. - Merci, Madame CATALA.
M. Pierre AIDENBAUM. - S'il vous pla�t?
M. Philippe LAFAY, pr�sident. - Vous n'�tes pas inscrit, je vous donne cependant la parole pour quelques instants.
M. Pierre AIDENBAUM. - Par rapport � ce dossier, je crois qu'il ne faut pas mal comprendre nos propos ; nous n'avons pas d'opposition syst�matique � la cr�ation d'un espace " Cyber emplois jeunes ". Simplement nous disons qu'on va y consacrer 350 m�tres carr�s en plein centre du quartier des Enfants-Rouges, alors que, comme cela a �t� rappel� dans les deux interventions pr�c�dentes, nous n'avons aucune maison de quartier.
Vous dites que tout le monde est d'accord. Je ne vois pas avec qui vous vous �tes mis d'accord, d'autant plus que le Conseil r�gional dont vous parlez, ne s'est pas prononc� sur ce dossier et � aucun moment vous n'avez consult� la mairie, le Conseil du 3e, � aucun moment nous n'avons re�u une lettre de M. TIB�RI nous informant qu'il avait pris la d�cision d'y cr�er un espace " Cyber emplois jeunes ".
Quand j'ai �crit � M. TIB�RI en lui disant que l'id�e pouvait �tre discut�e et que personnellement je voyais bien � l'int�rieur d'une maison de quartier, d'une maison des associations, un tiers de cette maison consacr� � un espace " Cyber emplois jeunes ", j'attends toujours aujourd'hui, six mois ou sept mois apr�s, une r�ponse de M. TIB�RI. Aucune concertation, comme cela a �t� rappel� tout � l'heure, il ne s'agit pas de faire des grandes d�clarations de la preuve sur la concertation, notamment pour les �quipements de proximit�, et ne jamais en tenir compte. Le Maire du 3e arrondissement que je suis n'a jamais eu sur ce projet aucun contact, aucune information, aucune discussion, encore � ce jour. Je voulais le signaler.
(Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste).
M. Philippe LAFAY, pr�sident. - Merci, Monsieur AIDENBAUM.
Nous passons maintenant au vote de cette d�lib�ration...
Mme Nicole CATALA, vice-pr�sident, rapporteur. - Je veux bien indiquer au pr�alable, Monsieur le Pr�sident que M. AIDENBAUM je crois fait un mauvais proc�s � la majorit� municipale et au Maire de Paris. En effet, chaque espace " Cyber emplois jeunes " est g�r� par une mission locale, en l'esp�ce celui-ci le sera par la Mission locale " Paris-Centre ", chaque mairie d'arrondissement a des repr�sentants au sein du Conseil d'administration de la Mission locale, donc vous devez �tre inform� de ce qui se d�cide au sein de la Mission.
M. Pierre AIDENBAUM. - Ce n'est pas la mission qui d�cide, et vous le savez bien !
M. Philippe LAFAY, pr�sident. - Ne relan�ons pas le d�bat, Mme CATALA a r�pondu.
Mme Nicole CATALA, vice-pr�sident, rapporteur. - Le Maire d'arrondissement est repr�sent� au Conseil d'administration de la Mission locale. Voil�, Monsieur le Pr�sident, ce que je souhaitais r�pondre.
Mme Malvina PIN. - C'est lamentable !
M. Philippe LAFAY, pr�sident. - Je mets aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration DAEE 24 G.
Quels sont ceux qui sont pour ?
Ceux qui sont contre?
Abstentions?
Le projet de d�lib�ration est adopt� � la majorit�, les groupes communiste, des Ind�pendants, Mmes SCHERER, SILHOUETTE, BILLARD, MM. BLET et REVEAU s'�tant abstenus. (1998, DAEE 24 G).

Juillet 1998
Débat
Conseil général
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