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2010, Vœu relatif à l'indépendance du quotidien "Le Parisien/Aujourd'hui en France" déposé par M. MARTINS.


M. Pierre SCHAPIRA, adjoint, pr�sident. - Nous examinons maintenant le v?u r�f�renc� n� 44 dans le fascicule, d�pos� par M. Jean-Fran�ois MARTINS, relatif � l'ind�pendance du quotidien "Le Parisien/Aujourd'hui en France".

Je lui donne la parole pour une minute.

M. Jean-Fran�ois MARTINS. - Monsieur le Maire, je ne suis jamais tr�s � l'aise quand le politique doit s'exprimer sur les m�dias.

Plus les responsables politiques font preuve de prudence et de pudeur � l'�gard des sujets m�diatiques, mieux c'est.

Les d�bordements r�cents de MM. M�LENCHON ou TAPIE � l?�gard des m�dias et des journalistes ne sont pas de nature � apaiser notre d�mocratie.

Cependant, je suis convaincu que notre r�le en tant qu'�lus est de d�fendre un certain nombre de piliers qui fondent la d�mocratie. Au premier titre de ces piliers, il y a sans aucun doute la libert� de la presse et le pluralisme de l'information.

A ce titre, vous avez certainement entendu comme moi, r�cemment, les rumeurs persistantes de rachat potentiel du quotidien "Le Parisien/Aujourd'hui en France", notre quotidien r�gional mais aussi national, par le groupe Dassault.

Il est important aujourd'hui que le Conseil de Paris exprime son inqui�tude face � un �ventuel rachat par le groupe SOCPRESSE, pour trois raisons principales.

La premi�re, c?est qu?au nom de la d�fense du pluralisme de l'information, la concentration des m�dias que ce rachat engendrerait est �videmment dangereuse pour ce pluralisme.

Deuxi�mement, parce qu'il y a un risque de collusion tr�s fort entre la commande publique dont est d�pendant SOCPRESSE et l?�ventualit� de d�tenir un groupe de m�dias, nous l'avons d�j� d�nonc�.

Enfin, je crois que cela fait peser sur un certain nombre de salari�s du groupe "Le Parisien" une inqui�tude r�elle � laquelle le Conseil de Paris devrait s?associer.

Il me semble donc que pour la sant� de la d�mocratie fran�aise, sa vitalit�, son pluralisme et son droit � l'information, le Conseil de Paris devrait exprimer son inqui�tude face � ce rachat.

M. Pierre SCHAPIRA, adjoint, pr�sident. - Merci.

Je donne la parole � Christian SAUTTER.

M. Christian SAUTTER, adjoint. - Monsieur le Maire, je crois que nous pouvons nous int�resser au sort d'un journal qui s'appelle "Le Parisien" puisque certains pensent limiter notre comp�tence.

Je voudrais dire que M. MARTINS pose une question extr�mement importante sur le principe de la libert� et du pluralisme de l'information.

Je voudrais citer deux textes fondamentaux. Le premier est la d�claration des Droits de l'homme et du citoyen qui affirme que "la libre communication des pens�es et des opinions est un des droits les plus pr�cieux de l'homme".

Je voudrais �galement citer, et cela fera plaisir � ceux qui ont la fibre gaulliste, le programme du Conseil national de la r�sistance qui proclame "la libert� de la presse, son honneur et - je le souligne - son ind�pendance � l'�gard de l'�tat, des puissances d'argent et des influences �trang�res".

Je pense que ces principes sont remis en cause par ce projet, s'il se concr�tise, du rachat du journal "Le Parisien/Aujourd'hui en France", par le groupe SOCPRESSE.

L'influence de l'�tat sur ce groupe SOCPRESSE est facile � citer puisque nous avons lu dans l'ensemble de la presse que le groupe Dassault venait de b�n�ficier d'une commande de 11 avions Rafale pour un montant de 800 millions d?euros.

Le fait que deux grands quotidiens nationaux du matin se trouveraient entre les mains d'un seul homme, � l'�vidence, limite le pluralisme de l'information.

Je voudrais dire aussi, comme M. MARTINS l'a soulign�, que nous nous soucions du sort des salari�s, des journalistes de ce grand quotidien. C'est pour toutes ces raisons (les risques qui portent sur la libre communication des pens�es et des opinions, le risque de collusion avec l'�tat et les puissances d'argent) que je donne au nom de l'Ex�cutif un avis favorable � ce v?u.

M. Pierre SCHAPIRA, adjoint, pr�sident. - Merci.

Je mets aux voix, � main lev�e, la proposition de v?u d�pos�e par M. Jean-Fran�ois MARTINS, assortie d'un avis favorable de l'Ex�cutif.

Qui est pour ?

Contre ?

Abstentions ?

La proposition de v?u est adopt�e. (2010, V. 262).

Octobre 2010
Débat
Conseil municipal
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