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2010, DJS 354 - Subvention à la SASP Paris Saint-Germain Football pour l'année 2010. Montant : 1.500.000 euros.


M. Bernard GAUDILL�RE, adjoint, pr�sident - Nous examinons maintenant le projet de d�lib�ration DJS 354 relatif � l'attribution d'une subvention de 1.500.000 euros � la SASP Paris Saint-Germain Football pour l'ann�e 2010.

La parole est � M. J�r�me DUBUS pour cinq minutes.

M. J�r�me DUBUS. - Mes chers coll�gues, l'examen de cette subvention au Paris Saint-Germain est l'occasion de faire le point sur l'�tat actuel et futur du club. Sportivement, le club a bien engag� sa saison. Il encha�ne son septi�me match sans d�faite, poss�de la meilleure d�fense du championnat et se classe troisi�me devant Marseille champion en titre.

La consolidation des efforts de l'ann�e derni�re, assortie d'un recrutement peu m�diatique mais judicieux semble porter ses fruits. Nous saluons �galement, Monsieur Maire, l'action de la direction du Paris Saint-Germain dans sa lutte contre la violence au sein du Parc des Princes. Le soutien apport� par la mairie en ce sens est bienvenu car c'est un travail qui demande volontarisme et pers�v�rance.

Cependant, on ne peut s'emp�cher de se poser un certain nombre de questions quant au destin du club de notre capitale, et de la politique de la ville � ce sujet. Y a-t-il une strat�gie pour ce club ou bien sommes-nous encore dans une succession d'�l�ments tactiques ? J'ai lu comme vous tous les informations selon lesquelles un accord aurait �t� sign� entre l'actionnaire principal et la famille royale du Qatar pour c�der 30 % des parts du club. Cette nouvelle pourrait changer la nature de l?actionnariat du Paris Saint-Germain, avec l'arriv�e � cette hauteur d'un nouvel entrant dont le poids financier est bien s�r consid�rable. Je dis cela car le choix par la Ville du signataire du bail emphyt�otique pour le Parc des Princes est pr�vu en d�but d'ann�e 2011. Colony Capital est le seul � concourir � l'appel d'offres puisque l'autre pr�tendant a �t� �vinc� avant m�me le d�but des auditions par la commission d'attribution. Nous aimerions d'ailleurs �tre �clair�s sur les raisons de cette d�cision.

M. LORENZETTI s?est exprim� r�cemment avec une menace non voil�e d'un recours judiciaire. Il est temps que la Ville s'exprime sur ce sujet, et informe la repr�sentation municipale.

Or, il semblerait que cet accord de cession de 30 % des parts du Paris Saint-Germain au Qatar pr�voit la condition d'obtention par Colony Capital de l'exploitation du Parc des Princes. Si tel �tait le cas, c'est bien �videmment la relation de confiance entre la Ville et l'actionnaire de son club de football qui s'av�rerait fauss�e. Or, c'est seulement sur la base de cette confiance qu'un grand club de football de niveau europ�en pourra se b�tir. Paris a en effet besoin d'un club de cette envergure. Cela fait partie du statut d'une grande capitale. C'est un vecteur d'image et une vitrine autant que cela doit contribuer � son attractivit�.

Il suffit de voir l?essor �conomique de Lyon ces 10 derni�res ann�es, notamment en mati�re d'investissements internationaux pour comprendre le r�le jou� par un grand club de football pour l'image d'une capitale europ�enne. Aujourd?hui, et depuis plusieurs ann�es, nous sommes � la tra�ne. Le Paris Saint-Germain est le seul club au monde � �voluer dans un bassin de 10 millions d'habitants sans conna�tre de concurrence. Il n'atteint pas pour autant l'animation qu'on est en droit d'attendre. Londres, Madrid, Barcelone, Milan, Rome, bient�t les capitales de la Mito Europa, toutes ces m�tropoles sont dot�es de plusieurs clubs comp�titifs au niveau national et au niveau europ�en.

Ce n'est pas un constat personnel, c'est celui d'un expert, Ars�ne WENGER, qui suit de pr�s la situation du club, et qui s'est exprim� r�cemment en disant : "Il faut asseoir des investisseurs � une table et doter le club de moyens financiers". Vous devez donc, Monsieur le Maire, faire preuve de volontarisme de ce point de vue. Il est du r�le de la Ville de s'assurer que le propri�taire du club de la capitale porte un projet sur le long terme et manifeste un r�el engagement pour le d�veloppement du club. Nous souhaitons donc clairement que vous preniez des initiatives rapides dans ce domaine et que pourquoi pas, un d�bat ait lieu au Conseil de Paris sur l'avenir du Paris Saint-Germain.

Sur le plan de la lutte contre les probl�mes de violence, la Ville apporte certes un soutien indispensable, mais concernant la politique sportive et financi�re du Paris Saint-Germain, il semblerait que le contr�le lui �chappe toujours entre rumeur de vente et h�sitation � investir du propri�taire. Et pourtant le Paris Saint-Germain m�rite mieux que le parcours moyen, voire m�diocre qu'il a connu ces derni�res ann�es. Il lui faut une assise financi�re solide, mais aussi une vraie strat�gie de d�veloppement pour en faire dans les 5 ann�es qui viennent un grand du football fran�ais et europ�en. Gagner la Coupe de la ligue, gagner la Coupe de France c'est bien. Visez la Champions league, c'est mieux.

Oui, mes chers coll�gues, la ville lumi�re m�rite mieux qu'un club au scintillement �ph�m�re. Elle m�rite un v�ritable phare qui �claire la plan�te du football europ�en.

Je vous remercie.

(Applaudissements sur les bancs des groupes Centre et Ind�pendants et U.M.P.P.A.).

M. Bernard GAUDILL�RE, adjoint, pr�sident. - Je remercie surtout M. DUBUS d'�tre rest� tr�s strictement dans le temps qui lui �tait imparti.

La parole est encore � M. David ALPHAND, avant de donner la parole � M. VUILLERMOZ. Excusez-moi, Monsieur ALPHAND, vous avez la parole pour cinq minutes.

M. David ALPHAND. - Cela sera bien difficile, car J�r�me DUBUS a plac� la barre v�ritablement tr�s haute. Je le f�licite pour sa connaissance particuli�rement pointue du championnat de France de foot.

J�r�me DUBUS s'est plac� sous l'angle de la strat�gie, qui pourrait �tre men�e concernant notamment la prise de participation au sein du capital du PSG. Ce qui m'int�resserait, � l?occasion de ce projet de d�lib�ration, c'est de parler plus particuli�rement du soutien que la Ville de Paris peut apporter � ce club de foot, qui repr�sente un �l�ment essentiel au sein du pacte social que nous nouons tous ensemble dans la Capitale.

La subvention de 1,5 million d'euros, que nous nous appr�tons � voter, repr�sente la contrepartie de la convention qui lie le club � la Ville. Cette convention, je le rappelle, porte sur trois points en particulier : la formation, l'animation sportive en faveur des jeunes Parisiens, et la pr�vention et la lutte contre la violence, le racisme et toutes formes de discriminations.

L'expos� des motifs du projet de d�lib�ration rappelle que, finalement, le club PSG est un club formateur, dont l'un des centres est l'un des plus performants aujourd'hui au sein du championnat de France de foot.

On peut �galement rappeler, concernant les objectifs fix�s au club, le r�le d'animation avec les dix-sept clubs filleuls qu?anime le P.S.G.

Naturellement - c'est peut-�tre le point le plus essentiel aujourd'hui dans l'actualit� du club -, l'�quipe dirigeante du P.S.G. s'est engag�e dans un plan de lutte contre la violence dans le Parc des Princes, et de pacification des relations entre les supporters - qu'ils soient Parisiens entre eux ou Parisiens avec les clubs visiteurs - qui est un plan particuli�rement courageux et qui doit �tre encourag�, soutenu.

Nous pouvons en faire la promotion autour de nous au Conseil de Paris, car il �tait attendu depuis plusieurs ann�es. L'�quipe dirigeante, de ce point de vue, a pris une d�cision courageuse, qui aurait d�j� d� �tre prise depuis longtemps. En contrepartie de ces initiatives et de ces actions, la Ville de Paris accorde une subvention de 1,5 million d'euros, comme je le rappelais.

Je voudrais pr�ciser tout d'abord que cette subvention est en diminution de 30 % par rapport au montant accord� il y a deux ans et est �gale au montant accord� l'ann�e derni�re. La Ville de Paris est quelque peu chiche, concernant les moyens financiers consentis au P.S.G.

Ce n'est pas le seul motif d'inqui�tude, concernant le club, quant au financement que peut lui accorder la Ville. Je voudrais en venir � la question du Parc des Princes et de la ren�gociation de la convention qui lie la Ville au prochain op�rateur, qui actuellement est Colony Capital, comme chacun le sait. J�r�me DUBUS commen�ait d'ailleurs � �voquer ce point.

A cet �gard, je voudrais quand m�me souligner cet apr�s-midi que la Ville de Paris, l'Ex�cutif municipal, fait peser 100 % de la charge du r�am�nagement, de la r�novation et de la modernisation du Parc des Princes sur l'op�rateur priv�.

De ce point de vue, quelques points de r�f�rence et de comparaison ne sont pas inutiles. Au Mans, qui poss�de lui aussi un club de foot, il y a un cofinancement public/priv�, avec notamment l'intervention du Conseil g�n�ral.

A Paris, on fait moins bien qu?au Mans. Et pour le foot � Paris, on fait beaucoup moins bien que pour le rugby car, autant pour le Parc des Princes on impose un financement 100 % priv�, autant la Ville fait preuve d'une largesse toute particuli�re concernant la r�novation, la d�molition, la reconstruction de Jean Bouin, o� ce n'est pas du tout 100 % priv� mais 100 % public, � hauteur de plus de 150 millions d'euros.

De ce point de vue, il y a �galement une diff�rence tout � fait notable et sur laquelle nous aurons certainement l'occasion de revenir.

Naturellement, nous voterons cette subvention mais tout en faisant part, � la fois des r�serves et des inqui�tudes concernant la position de la Ville et de la politique, qui est � l'heure actuelle men�e � l'�gard du P.S.G.

(Applaudissements sur les bancs des groupes U.M.P.P.A. et Centre et Ind�pendants).

M. Bernard GAUDILL�RE, adjoint, pr�sident. - Merci, Monsieur ALPHAND.

Pour r�pondre aux deux orateurs pr�c�dents, la parole est � M. VUILLERMOZ.

M. Jean VUILLERMOZ, adjoint, au nom de la 7e Commission. - Merci, Monsieur le Maire.

Je voudrais, dans un premier temps, remercier M. DUBUS qui est bien inform� de ce qui se passe au niveau du football en France, puisqu'il a fait le pan�gyrique de ce qui se passe au Paris Saint-Germain � l'heure actuelle.

Il est vrai que, l?an pass�, le Paris Saint-Germain a gagn� la coupe de France, qu?il avait gagn� la coupe de la Ligue l?ann�e d?avant, et qu?il se trouve maintenant dans une situation assez favorable, jamais vue depuis un certain nombre d'ann�es, en troisi�me place du championnat.

Cela montre que le Paris Saint-Germain va bien, va mieux et, dans ce contexte, nous avons tout fait pour qu'il aille bien. Nos relations avec l'�quipe du Paris Saint-Germain sont bonnes. Nous avons re�u l'ensemble de l'�quipe professionnelle et de l'�quipe f�minine, il y a tr�s peu de temps ici, comme nous le faisons tous les ans pour le repas du d�but d'ann�e avec le Maire de Paris.

Je voudrais simplement rappeler que le Paris Saint-Germain, comme toute �quipe professionnelle, est en quelque sorte une entreprise priv�e, qu'il est g�r� comme une entreprise priv�e. Et de ce point de vue, nous n'avons pas � intervenir et nous ne sommes pas au Conseil d'administration de ce club. A partir de l�, c'est lui-m�me qui d�cide de ses choix, et qui d�cide �videmment de sa gestion et de ses financements.

Bien s�r nous ne sommes pas indiff�rents � la situation de ce club. Mais nous n'avons � prendre position et � donner notre avis qu'� partir du moment o� le financement change � plus de 50 %.

Il faut savoir �galement que, pour l'instant, tout ce que vous dites, Monsieur DUBUS, ce ne sont que des suppositions, que des choses qui n'ont pas encore �t� totalement dites, et tout au moins le club n'a encore absolument rien dit sur d'�ventuels changements de financement ou entr�es de capitaux, d?o� qu'ils viennent d'ailleurs.

Pour l'instant, je ne commenterai pas la rumeur. Je vous laisse la commenter et donner des avis, mais je n'ai pas � commenter de rumeurs de ce type. Premi�re chose.

Deuxi�me chose, sur le bail emphyt�otique - je r�pondrai aussi � ce sujet � M. ALPHAND -, ce sont deux choses diff�rentes. D'un c�t�, il y a le club, le Paris Saint-Germain et, de l'autre c�t�, il y a une mise en concurrence du bail emphyt�otique.

Effectivement, il y avait deux candidats, l?un n?a pas r�pondu � nos demandes en ce qui concerne le dossier, et � partir de l� nous n'avons pas poursuivi avec ce candidat. Ceci dit, je ne peux pas en dire plus aujourd'hui et vous comprendrez bien pourquoi, puisqu'un recours a �t� d�pos�.

Je voudrais n�anmoins souligner, par rapport � ce que disait M. ALPHAND, qu'il ne faut tout de m�me pas se tromper. Nous sommes l� pour parler du 1,5 million d'euros, qui est la subvention que nous donnons au Paris Saint-Germain, en lien avec la convention que nous avons pass�e avec le Paris Saint-Germain, c'est-�-dire aussi bien la formation, l'animation, les dix-sept clubs filleuls mais aussi l'�quipe f�minine, puisque celle-ci a gagn� le challenge de France l'ann�e derni�re, ce qui est l'�quivalent pour les �quipes f�minines de la Coupe de France.

C?est un plus, parce que nous savons que l'�quipe f�minine n'�tait pas pour le Paris Saint-Germain l'objectif principal. Cela ne l'est toujours pas, mais il n'emp�che qu'il y a maintenant de plus en plus d'int�r�t pour l'�quipe f�minine. C'est donc quelque chose de positif.

En ce qui concerne la pr�vention, Monsieur ALPHAND, vous le savez tr�s bien, nous avons jou� notre r�le en ce qui concerne la s�curit�, notamment en renfor�ant les barri�res autour du Parc des Princes, et nous avons aussi mis un certain nombre de cam�ras dans et autour du Parc des Princes.

Nous avons donc jou� notre r�le de ce point de vue.

Je lui dirai aussi que deux choses sont diff�rentes : Jean Bouin, d'un c�t�, le Parc des Princes de l?autre. Monsieur ALPHAND, vous le savez tr�s bien, je ne reviendrai pas sur le d�bat qu?il y a eu sur Jean Bouin. Il fallait absolument un stade pour jouer au rugby et pour permettre � une grande �quipe parisienne, qui joue dans le Top 14, d'avoir un stade digne de ce nom.

En ce qui concerne le Parc des Princes, c'est autre chose. Le Parc des Princes existe, il a �t� construit il y a maintenant plusieurs ann�es. Il faut aujourd'hui le mettre aux normes de l?U.E.F.A. pour recevoir la Coupe d'Europe en 2016.

A partir de l�, nous avons fait le choix et vous l'avez vot�, peut-�tre pas vous, mais nous l'avons mis au vote au Conseil de Paris et il a �t� adopt� que, pour refaire ce Parc des Princes, nous passions par un B.E.A.

Ce sont les diff�rences fondamentales qu'il peut y avoir entre le stade Jean Bouin d'un c�t� et le Parc des Princes de l'autre.

Enfin, je dirai � M. DUBUS qu'entre Paris et Lyon - on pourrait m�me parler de Marseille - les choses sont tout de m�me un peu diff�rentes. Ces trois villes sont �videmment de grandes villes nationales.

Paris est tout de m�me la capitale de la France. Quand on regarde le nombre de touristes qui viennent � Paris, c'est quand m�me un peu diff�rent par rapport � Lyon et � Marseille.

Certes, nous avons � d�velopper les rapports que nous pouvons avoir avec le Paris Saint-Germain, mais ne confondons pas Lyon, Marseille et Paris de ce point de vue.

En ce qui concerne un deuxi�me grand club � Paris, Monsieur DUBUS, vous savez que nous continuons � subventionner le Paris F.C., que le Paris F.C. continue � jouer en nationale et que, malheureusement, l'an pass�, il n'est pas mont� en deuxi�me division.

J'esp�re que, cette ann�e, il sera mieux plac�. Peut-�tre montera-t-il en deuxi�me division, ce qui fera un deuxi�me grand club � Paris.

M. Bernard GAUDILL�RE, adjoint, pr�sident. - Merci, Monsieur VUILLERMOZ.

Je vais donc mettre aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration DJS 354.

Qui est pour ?

Contre ?

Abstentions ?

Le projet de d�lib�ration est adopt�. (2010, DJS 354).

Octobre 2010
Débat
Conseil municipal
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