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2010, SGRI 75 - DPE 85 - Signature d'une convention avec la Municipalité de Phnom Penh et la Régie des Eaux de Phnom Penh pour la poursuite du projet de l'eau potable pour tous. Montant : 150.000 euros.


M. Christophe NAJDOVSKI, adjoint, pr�sident. - Chers coll�gues, nous examinons le projet de d�lib�ration SGRI 75 DPE 85, page 27, relatif � la signature d?une convention avec la Municipalit� de Phnom Penh et la R�gie des eaux de� Phnom Penh, pour la poursuite du projet "De l?eau potable pour tous", pour un montant de 150.000 euros.

Je donne la parole � Mme Marinette BACHE, pour le groupe socialiste, radical de gauche et apparent�s.

Mme Marinette BACHE. - Merci, Monsieur le Maire.

Je continuerai donc sur le Cambodge pour dire que ce pays, qui a �t� victime de guerres et d?une politique g�nocidaire pendant tant d'ann�es, a un peuple qui a �t� laiss� au bord de la route, � commencer par les plus pauvres de ce peuple.

Depuis 1990, l'action de notre Municipalit� ne s?est pas cantonn�e � des aides humanitaires ponctuelles. Au contraire, l'urbanisme, l?am�nagement urbain, les transports, l?eau potable, l?assainissement ont �t� les axes d'une politique d'accompagnement au d�veloppement que nous avons entrepris.

Je tenais � profiter de ce projet de d�lib�ration de l'acc�s � l'eau potable pour tous � Phnom Penh pour saluer l'ensemble de la politique du Maire et de notre Municipalit�, en mati�re de solidarit� internationale, ainsi que l'action de Pierre SCHAPIRA, d?Anne LE STRAT et de l?ensemble de la commission Eau.

Je le fais d?autant plus volontiers que nous savons qu?il serait beaucoup plus tentant d'agir pr�cipitamment, au gr� de l'actualit�, comme certains l'ont fait r�cemment en Ha�ti, ou plus anciennement en Somalie. Les risques sont alors grands d?agir de mani�re anarchique, au d�triment de l?�conomie locale.

En effet, si l'aide humanitaire r�pond � une imm�diatet�, nous ne saurions perdre de vue que sa n�cessit� est g�n�ralement li�e � des conditions �conomiques pr�caires, � un niveau de vie tr�s bas des populations concern�es, � l'absence d'infrastructures. Une fois l?�motion pass�e, les aides humanitaires restent bien trop souvent sans suite, et ne concourent pas � la mise en place de conditions permettant d'asseoir durablement les bases du d�veloppement.

Ce n'est pas le cas de notre Ville, qui a toujours eu conscience que l?aide humanitaire, si elle est n�cessaire, n?�tait pas une fin en soi. Pour ceux pour qui l'internationalisme n'est pas un vain mot, il est n�cessaire d'agir sur le long terme par une politique de co-d�veloppement favorisant les acteurs locaux et l'�conomie locale.

Or, nous le savons, l'eau insalubre est la premi�re cause de mortalit� au monde. Huit millions de personnes dont 1.500.000 enfants de moins de 5 ans, meurent ainsi chaque ann�e. Selon l?O.M.S., 884 millions de personnes sont d�pourvues d?acc�s � l'eau potable et 2,6 milliards de femmes et d'hommes ne b�n�ficient toujours pas de nos jours d'un acc�s aux conditions minimales d'hygi�ne.

La situation sanitaire au Cambodge est, h�las, connue de tous. Outre le probl�me des mines, qui fait l'actualit� r�guli�rement, la population conna�t les ravages du paludisme, de la malnutrition, du sida, de la tuberculose, actuellement premi�re cause de mortalit�, et c?est le pays le plus touch� par la rage.

Le pays est en grande expansion, mais conna�t parall�lement un faible niveau de vie. Le revenu national brut par habitant est estim� � 235 euros, 36 % des Cambodgiens vivent avec moins d'un dollar par jour.

L'acc�s � l?eau reste probl�matique. Si la situation est d�sormais meilleure � Phnom Penh, avec une couverture de 85 % des districts centraux, que sur le reste du Cambodge, o� seulement 37 % de la population urbaine a acc�s � de l'eau r�ellement potable, les quartiers p�riph�riques de cette ville n'ont pas toujours de r�seau de distribution, et le r�seau qui existe est souvent assur� par des transporteurs priv�s � des prix tr�s �lev�s.

Entre notre Municipalit� et Phnom Penh, cela fait d�sormais vingt ans que nous entretenons une coop�ration dans de nombreux domaines. La politique innovante de la r�gie de Phnom Penh a permis l'installation de nombreux branchements en centre ville comme en p�riph�rie.

Outre la subvention � hauteur de 30 � 100 % de la connexion des m�nages apr�s enqu�te sociale, le programme, soutenu entre 2007 et 2009 par Paris, a permis � 3.800 familles d'�tre branch�es au r�seau. Cette nouvelle convention et la subvention de 150.000 euros permettront, pour une p�riode de deux ans, la poursuite de ce programme, car aujourd'hui ce sont encore de nombreuses familles qui ont besoin d?une connexion sociale.

Je me r�jouis donc de la conception de notre Ville de l'aide et de la solidarit� internationales, s'inscrivant comme je le soulignais dans la dur�e et dans la volont� de soutenir un d�veloppement endog�ne, dans la consid�ration et le respect de l'autre.

Elle permet aussi de rappeler, dans une p�riode o� le repli sur soi pourrait �tre attrayant pour certains, que la solidarit� internationale reste un devoir d?humanit�.

Je vous remercie.

(Applaudissements sur tous les bancs de l'Assembl�e).

M. Christophe NAJDOVSKI, adjoint, pr�sident. - Pour r�pondre, je donne la parole � M. Pierre SCHAPIRA.

M. Pierre SCHAPIRA, adjoint, au nom de la 9e Commission. - Je remercie Mme Marinette BACHE d?avoir souhait� souligner l?engagement durable de la politique internationale de la Ville de Paris, men�e depuis 2001, en mati�re de d�veloppement et de solidarit�.

Notre coop�ration avec la municipalit� de Phnom Penh est assez embl�matique de cette strat�gie. Il s'agit, comme vous l'avez remarqu�, d'une tr�s ancienne coop�ration, qui a pour objectif la ma�trise d'ouvrage local dans diff�rents domaines : la gestion urbaine, les espaces verts dont �changes d'expertise en mati�re d'�lagage, des transports, de l?eau et de l?assainissement, comme le rappelle le projet de d�lib�ration d'aujourd'hui, afin de contribuer au programme de l'eau potable pour les pauvres.

Le projet lanc� en 2007, port� par la r�gie des eaux de Phnom Penh, avec lesquels nous travaillons vraiment tr�s bien, qui permet le branchement des m�nages les plus d�favoris�s au r�seau d?eau potable.

Sans le financement de la Ville, ce programme initi� par la Banque mondiale n'aurait pu �tre poursuivi, alors qu'il b�n�ficie � des milliers de familles dans la capitale cambodgienne. C'est vraiment une forte coop�ration, mais nous avons aussi travaill� avec Phnom Penh dans les domaines du d�veloppement urbain, de la r�flexion du march�, avec le soutien du Minist�re des Affaires �trang�res. Mais ce dernier a malheureusement fait d'autres choix, et n'a pas choisi le Cambodge cette ann�e comme pays cible sur nos th�matiques de coop�ration.

Je rappelle ce que j'ai dit tout � l'heure rapidement, qu'au Forum des images, il y a une manifestation intitul�e "Cambodge, le g�nocide effac�", avec la projection du film du Franco-Cambodgien Rithy Panh, op�ration que la Ville a financ�e.

Mais le Conseil de Paris d?aujourd?hui, comme vous l?avez remarqu�, avec les diff�rents projets de d�lib�ration qui vous sont soumis, d�montre que nombre de nos actions � l?international s?inscrivent dans une d�marche de moyen ou long terme, avec un apport r�el de l'expertise parisienne au profit des municipalit�s partenaires.

Nous ne sommes pas capables de faire de l'urgence. Ce n'est pas notre m�tier. L'urgence, les O.N.G. le font tr�s bien, d'ailleurs on les finance et on travaille avec elles. 60 % des budgets que nous votons � l'international vont vers les O.N.G.

Notre r�le est extr�mement important dans la reconstruction. On le voit maintenant � Ha�ti o�, pour ma part, j?estime qu?ils ne sont pas encore sortis de l'urgence mais que la reconstruction va commencer.

Pour avoir une v�ritable reconstruction ou une aide au d�veloppement, on op�re d?une mani�re qui est toujours la m�me, celle qu'emploient maintenant tous les grands bailleurs mondiaux : un partenariat bien identifi�, une appropriation du projet par les autorit�s locales et par les populations ainsi qu?une formation qui entra�ne la durabilit� du projet.

Sachez une chose, s'il n'y a pas formation, s'il n'y a pas formation de formateurs, vous pouvez �tre s�r que l'argent investi tombera � l?eau parce qu'il n'y aura pas durabilit� du projet.

Je termine rapidement, on a � ce Conseil par exemple la signature de la conventions avec la Municipalit� d?Amman, avec l'Agence fran�aise du D�veloppement avec laquelle nous avons sign� un accord et le S.T.I.F., que nous vous invitons �videmment � valider, cela va de soi, qui porte sur le projet d?appui � la mise en ?uvre du sch�ma directeur transport et mobilit�, projet qui fait suite � deux ann�es d'�change d'exp�riences et de connaissances entre nos deux municipalit�s en mati�re de d�veloppement urbain.

Ce programme de coop�ration, qui ira jusqu'en 2012, a trois composantes : l'insertion urbaine, la construction d'une offre de service de transport et la promotion d?une mobilit� durable � travers une gestion efficace du stationnement.

Sur Buenos Aires, c'est pareil, nous travaillons avec le Minist�re des Affaires �trang�res, avec lequel nous sommes en coop�ration d�centralis�e ainsi qu?avec l?A.P.U.R.

Je rappelle enfin, puisqu'on en a parl� dans l'amendement technique, le grand projet triennal Bamako-Paris-Ouagadougou, sur le renforcement des capacit�s du personnel soignant sur des projets europ�ens.

On a �videmment beaucoup de projets en instance, projets que nous allons vous soumettre au fil des mois. Sachez que nous avons multipli� nos coop�rations. Elles constituent la reconnaissance � l'international et en France �galement de la comp�tence et de l'efficacit� de nos agents, de nos services et de nos politiques.

Nous ne pouvons que nous r�jouir et remercier tout le monde de ce qui est fait pour l'international par la Ville de Paris.

Je vous remercie.

(Applaudissements sur tous les bancs de l'Assembl�e).

M. Christophe NAJDOVSKI, adjoint, pr�sident. - Je mets aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration SGRI 75 - DPE 85.

Qui est pour ?

Contre ?

Abstentions ?

Le projet de d�lib�ration est adopt� � l'unanimit�. (2010, SGRI 75 - DPE 85).

Octobre 2010
Débat
Conseil municipal
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