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2010, SG 184 - Modalités de passation d'un marché de services d'assurances pour le secteur Bourse Saint Eustache, Bâtiments Lescot et la Voirie Souterraine du Forum des Halles à Paris (1er). 2010, SG 197 - Communication du bilan d'avancement du projet de réaménagement du quartier des Halles (1er). 2010, SG 198 - Réaménagement du quartier des Halles. Approbation et signature d'un protocole transactionnel relatif au marché subséquent de maîtrise d'oeuvre de l'aménagement du jardin des Halles. 2010, SG 199 - Réaménagement du quartier des Halles. Approbation du schéma de principe de réaménagement de la place René Cassin. 2010, SG 206 - Approbation et signature d'un protocole transactionnel relatif au marché subséquent de maîtrise d'oeuvre de l'aménagement d'espaces publics de voirie dans le quartier des Halles. 2010, SG 202 - Réaménagement du quartier des Halles (1er). Projet de réaménagement du pôle RER Châtelet-les-Halles.


M. Bernard GAUDILL�RE, adjoint, pr�sident. - Nous abordons maintenant le d�bat sur plusieurs projets de d�lib�ration. C'est ce qui a �t� d�cid� par la conf�rence d'organisation. Il s?agit des projets de d�lib�ration SG 184, SG 197, SG 198, SG 199, SG 206 et 202, relatifs au quartier des Halles.

Le premier orateur inscrit est M. Jean-Fran�ois LEGARET, pour 5 minutes.

Excusez-moi, il y a eu un changement ?

Monsieur le Ministre, vous avez la parole, pour 5 minutes.

M. Pierre LELLOUCHE. - Merci, Monsieur le Maire.

Je laisserai � mon coll�gue et ami Jean-Fran�ois LEGARET le soin de traiter les autres aspects de ce dossier.

Moi, je souhaiterais insister sur la question touchant � la l�gislation sur les march�s publics et les contrats de d�finition.

Lors de notre s�ance des 8 et 9 juin dernier, j'avais dit qu'il �tait de mon devoir, et, sans chercher du tout, vous l?aurez bien compris, l'affrontement entre le Gouvernement et la Ville, puisque cette question avait d�j� �t� �voqu�e au S�nat d�s le mois de janvier de cette ann�e, j'avais simplement rappel� au Maire de Paris qu'il �tait de mon devoir de rappeler qu'en vertu de la directive 2004.18 du 31 mai 2004, d�sormais transpos�e dans notre droit � l'issue de la d�cision de la Cour europ�enne de justice de d�cembre 2009, en raison de tout cela et en raison notamment d'un d�cret pris par le Gouvernement fran�ais en mai 2010 pour se mettre en conformit� avec cette directive, la Ville de Paris, comme toutes les autres collectivit�s de France, se devait d'appliquer le droit fran�ais, droit europ�en : en l'occurrence, la suppression des contrats de d�finition tels qu?ils �taient pr�alablement d�finis.

J'ajoutais ceci - je cite -, ce qui m'avait valu d'ailleurs les sarcasmes de certains et de certaines, dont Mme HIDALGO aujourd'hui pr�sente, je la remercie d?�tre l�, je disais donc : "Je n'imagine pas une seule seconde, Monsieur le Maire, qu?il puisse en �tre autrement - que l?on se mette en conformit� -, � moins que vous ne souhaitiez, mais je ne l?imagine pas, voir la France condamn�e pour manquement par la Cour europ�enne de justice, car vous le savez bien, si la Cour ne conna�t pas la responsabilit� d?une collectivit� territoriale, elle se retournera immanquablement contre l'Etat." Dans ces conditions, Monsieur le Maire, j'en appelais � sa responsabilit� r�publicaine et � son bon sens.

Mme HIDALGO avait re�u ces propos comme un v�ritable outrage et m'avais trait� d'amateur !

Je constate aujourd'hui, pour m'en f�liciter et en f�liciter la Ville d?ailleurs, que, dans les expos�s des motifs et dans le d�tail des d�lib�rations qui nous sont propos�es, toute cette affaire est d�taill�e par le menu. La Ville veut bien reconna�tre que, depuis la d�cision de la Cour europ�enne de justice du 10 d�cembre 2009, l'ensemble du sch�ma juridique du quartier des Halles, du projet des Halles a chang�, que la Cour de Luxembourg mena�ait de ne pas consid�rer comme conforme les contrats d�j� en ex�cution, que la Ville avait d?ailleurs �t� pr�venue par des questions orales sans d�bat au S�nat d�s le d�but de l?ann�e, avant m�me mon intervention, et que, dans ces conditions, elle proc�dait � un r�am�nagement de ses contrats avec le mandataire, c'est-�-dire avec M. MANGIN et le groupement SEURA.

Tout cela a �t� fait au cours de n�gociations, je crois comprendre tr�s ardues pendant tout le cours de l'�t�. Donc, ces d�lib�rations qui nous sont propos�es aujourd'hui mettent la Ville de Paris en conformit� avec le droit fran�ais et le droit europ�en, ce dont je me f�licite et je f�licite la Ville.

Ainsi, ai-je r�ussi le cumul de mes deux fonctions : d?une part, m'occuper de l'Europe et, d?autre part, m?occuper, dans la mesure du possible, un peu de Paris !

Je voudrais n�anmoins dire que, lors de mon intervention du mois de juin dernier, j'avais souhait�, et j'avais donn� ce conseil � la Ville qui ne l'a malheureusement pas suivi, je lui avais donc demand� de concentrer son projet sur la priorit� de la r�fection et la mise aux norme des voiries souterraines et de l'acc�s aux gares et du p�le transport. Je lui avais conseill� de proposer aux Parisiens un projet convaincant pour refaire rapidement les pavillons d�cr�pits Willerval et �conomiser aux Parisiens, surtout en cette p�riode de difficult� �conomique, des centaines de millions d'euros. Enfin, j'avais sugg�r� au Maire de Paris fort respectueusement qu'il laisse aux Parisiens du 1er arrondissement, du centre de Paris, ce jardin qui est en train d'�tre d�moli.

Sur ces trois points, malheureusement, je n'ai pas �t� suivi. Vous allez construire le projet pharaonique en souvenir de M. DELANO�, vous allez d�penser 1 milliard d?euros, vous allez d�truire le jardin des Halles, mais enfin, ce faisant, vous aurez au moins respect� le droit europ�en. De ce point de vue, je ne peux que m'en f�liciter.

Je laisse � mon coll�gue LEGARET le soin de vous dire ce qu?en pensent les habitants du centre de Paris et je pense qu?ils seront du m�me avis que moi.

Merci.

M. Bernard GAUDILL�RE, adjoint, pr�sident. - Avant de donner la parole � M. LEGARET, je crois pouvoir dire que la Ville de Paris ne souhaite pas se faire condamner par la Cour de Justice qui, comme chacun le sait, est une des gardiennes des trait�s.

Monsieur LEGARET ?

M. Pierre LELLOUCHE. - Vous faites un commentaire !

(Brouhaha - rires - plusieurs interventions hors micro).

M. Jean-Fran�ois LEGARET, maire du 1er arrondissement. - Monsieur le Maire, chers coll�gues, nous avons six projets de d�lib�ration d'un int�r�t in�gal et d'une port�e tout � fait in�gale.

Notre position, avec la majorit� au sein du conseil du 1er arrondissement, et cela refl�te ma propre position telle que j'ai toujours pu l?exprimer d?ailleurs depuis l'origine de ce projet, est une position �quilibr�e qui ne consiste en aucun cas � s?opposer � tout et surtout pas � l'essentiel.

L'essentiel, je le r�p�terai sans cesse, c'est la d�lib�ration SG 202, c'est-�-dire le projet de r�am�nagement du p�le transport R.E.R. Ch�telet-les-Halles, sur laquelle nous avons donn� naturellement un avis favorable � l'unanimit�.

Mon grand regret, notre grand regret est que ce soit un des aspects du chantier dont on parle le moins, sur lequel nous avons le moins de pr�cisions. Il s'agit vraiment de l'aspect le plus important, au regard de l'int�r�t g�n�ral. C'est la plus grande gare souterraine d'Europe et la ma�trise d'ouvrage unique qui a �t� donn�e � la R.A.T.P. est, je crois, une assez solide garantie de voir ce chantier r�alis�, et dans de bonnes conditions. Je ne conteste d'ailleurs pas le choix de l'�quipe BERGER-ANZIUTTI, architectes de la Canop�e, pour mener � bien cette op�ration.

Il y a un projet de d�lib�ration sur lequel je ne m'attarderai pas, c'est le SG 184. Ce sont les modalit�s d'un march� de services d'assurances pour le secteur Bourse Saint-Eustache, B�timents Lescot et Voirie Souterraine.

Et puis, il y a le SG 197 qui est une communication du bilan d'avancement. Vous m?excuserez de dire qu'il s'agit plus d'un document de propagande, peut-�tre de p�dagogie, pour essayer d?expliciter, de justifier les choix de la Ville mais sur lesquels on ne peut pas v�ritablement avoir beaucoup de choses � dire parce qu'il n'y a aucun �l�ment substantiel.

Viennent ensuite trois d�lib�rations qui ont une assez grande importance. Il s'agit d'abord des deux d�lib�rations qui portent sur des protocoles relatifs � des march�s subs�quents :

- d'une part, sur le r�am�nagement du jardin des Halles : c?est le SG 198 ;

- d'autre part, sur l'am�nagement des espaces publics de voirie dans le quartier des Halles : c'est le SG 206.

C'est sur ces deux projets de d�lib�ration que notre coll�gue Pierre LELLOUCHE vient de rappeler effectivement toute la place du droit, et du droit europ�en, qui a impos� � la Ville de rectifier le tir et de se conformer au droit partiellement.

Vous me direz que, dans tout cela, ce n'est pas forc�ment la faute de la Ville. Non, bien s�r ! Quand, � l'origine, la Ville a utilis� la proc�dure des march�s de d�finition, elle n'imaginait pas que ces march�s de d�finition viendraient ult�rieurement � �tre d�clar�s non conformes avec le droit communautaire.

Il n'emp�che que ce n'�tait pas la bonne proc�dure, parce qu'en utilisant le march� de d�finition, la Ville a voulu �chapper � sa responsabilit� fondamentale, qui est celle de d�finir un programme et un projet. Comme l?a �crit assez m�chamment Fr�d�ric EDELMANN dans "Le Monde" en parlant des Halles : "on lance un march� de d�finition quand on ne sait pas ce que l'on va faire".

Voil� ! C'est exactement l'�tat d'esprit dans lequel s'est trouv� le Maire de Paris. Il a voulu r�inventer le centre de Paris, faire un tr�s grand projet d'urbanisme, sans avoir de programme.

L�-dessus, il est vrai que des malchances se sont ajout�es � des malchances, puisque la premi�re consultation a �t� en r�alit� infructueuse : aucun des candidats n'a r�pondu � la question pos�e. Puis, les autres march�s ont �t� des march�s subs�quents d'une fausse attribution au cabinet Seura du march� initial.

Les march�s de d�finition, �tant d�sormais inexistants, il ne peut y avoir de cons�quences de ces march�s de d�finition, donc pas davantage d'avenants � ces march�s de d�finition.

Alors, les protocoles transactionnels, que l'on voit passer aujourd'hui, sont tout de m�me assez curieux sur le plan juridique. En r�alit�, on prend acte du fait qu'il n'y a plus d'avenant possible. On a d�cid� de ne pas affermir les tranches n� 2 et n� 3 pour essayer de se conformer tardivement avec le droit europ�en, mais on passe un accord transactionnel, sans mise en concurrence, avec le cabinet Seura pour poursuivre l'op�ration.

C'est la raison pour laquelle, en ce qui me concerne, j'ai d�cid� de d�f�rer devant le Tribunal administratif l'avenant au march� Mangin, qui est le support de ces protocoles transactionnels.

J'�mets toujours des doutes sur la validit� juridique de la proc�dure par laquelle la Ville de Paris a d�cid� de se mettre en conformit�. Il me semble que les modalit�s de cet avenant ne sont pas conformes � l'annulation, par le d�cret de mai 2010, de toutes les cons�quences entra�n�es par la suppression des march�s de d�finition.

On verra bien ce que d�cidera le Tribunal administratif mais, en ce qui me concerne, j'aurais essay� d'aller jusqu'au bout de la logique juridique que j'ai d�fendue. On ne me dira pas que c'est un argument de pure proc�dure ou d?opportunit� : je crois avoir toujours d�fendu cette position depuis l'origine.

Vient enfin une d�lib�ration, qui elle est parfaitement explicite : il s?agit du SG 199 qui est l'approbation du sch�ma de principe de r�am�nagement de la place Ren� Cassin. C?est un d�bat qui a �t� tr�s vif, qui a anim� beaucoup de r�unions publiques, et je dirai que la conclusion est toujours concordante : il n'y a aucun accord possible sur le sch�ma de r�am�nagement, quelles que soient les esquisses et les vues d'artistes.

Une illustration est encore reproduite aujourd?hui dans un journal du matin, et cette illustration est parfaitement mensong�re, d�form�e et ne r�pond en rien au plan, � l'emprise exacte de la place Ren� Cassin.

Je me bornerai � dire que c'est, � mon sens, une grande erreur de la part de la Mairie de Paris, de la part du Maire de Paris, du Maire de la Capitale de la France, de supprimer la place qui a �t� attribu�e � Ren� Cassin, grand Fran�ais, prix Nobel de la paix et qui �tait un hommage m�rit�. Toutes les grandes villes fran�aises ont rendu de grands hommages � Ren� Cassin, et on va en r�alit� le rayer de la carte. C'est l'auteur de la D�claration universelle des droits de l'homme, et je pense que c?est une tr�s grande erreur historique.

Par ailleurs, cet am�nagement ne r�pond en rien aux attentes et il n'est en aucun cas conforme aux amendements que j'avais pr�sent�s lors de la d�lib�ration g�n�rale sur les Halles. Ces amendements - Mme HIDALGO avait bien voulu les retenir - avaient �t� adopt�s � l'unanimit� par notre Conseil.

Je n'arrive donc toujours pas � comprendre par quelle aberration un projet, qui a �t� approuv� par le Conseil de Paris, apr�s avoir �t� amend�, est fondamentalement modifi� pour suivre les caprices d'un architecte, qui n'�coute rien, qui ne tient aucun compte de la concertation.

Je vais vous dire, j'en ai encore fait le test il y a un peu plus d'une semaine, puisque j?organisais, � la mairie du 1er arrondissement, une r�union publique, qui a r�uni 120 personnes. A la fin de cette r�union, j'ai � nouveau fait le test. C?est la troisi�me fois que je le fais. Je me suis tourn� vers la salle et j'ai dit, profitant de la pr�sence d'un public nombreux : qui est favorable au projet de r�am�nagement du jardin propos� par le Maire de Paris ? Pas une seule main ne s'est lev�e. Pas une seule ! J'ai ensuite pos� la question contraire : qui est contre ? Unanimit� !

Je vais vous dire, depuis que je fais de la politique et que j'assiste � des r�unions de concertation, je n'ai jamais vu cela. Jamais ! D?ailleurs, je mets au d�fi le Maire de Paris, puisqu'il va bient�t venir dans le 1er arrondissement dans le cadre de ses comptes rendus de mandat, qu'il fasse le test lui-m�me, qu'il se tourne vers la salle.

Puis, je le mets au d�fi de faire r�aliser tous les sondages d'opinion qu'il voudra aupr�s des riverains, des Parisiens et m�me aupr�s des Franciliens. Cela a d?ailleurs d�j� �t� r�alis� : un sondage a �t� fait par la Direction de l'urbanisme il y a pr�s de trois ans ; il n?est rest� en ligne sur le site de la Ville que 48 heures, et il �tait parfaitement concluant : la place Ren� Cassin �tait consid�r�e?

M. Bernard GAUDILL�RE, adjoint, pr�sident. - A propos de conclusion, est-ce que vous pouvez conclure, Monsieur LEGARET ?

M. Jean-Fran�ois LEGARET, maire du 1er arrondissement. - Non, je n?ai pas encore termin�. J?ai n�goci�, Monsieur le Maire. J?ai demand� un temps de parole pour les six projets de d�lib�ration, donc vous me laisserez, si vous le voulez bien. Sinon, je parle trente minutes sur le sujet, c?est-�-dire six fois cinq. C?est comme vous voulez ! Vous m?interrompez, si vous voulez, et je parle trente minutes ! Cela ne me g�ne pas de parler trente minutes sur le sujet, je suis intarissable ! Si vous voulez bien me laisser terminer.

M. Bernard GAUDILL�RE, adjoint, pr�sident. - Attendez, avez-vous n�goci� en Conf�rence d'organisation ?

M. Jean-Fran�ois LEGARET, maire du 1er arrondissement. - Non, j?ai n�goci� tout � l?heure avec le Secr�taire g�n�ral du Conseil de Paris.

M. Bernard GAUDILL�RE, adjoint, pr�sident. - Ce sont huit minutes, me dit-on. Vous comptez parler combien de temps, Monsieur LEGARET ?

M. Jean-Fran�ois LEGARET, maire du 1er arrondissement. - Non, je termine, mais j?aurais pr�f�r�, sur un sujet comme celui-l�, que l?on ne m?interrompe pas?

M. Bernard GAUDILL�RE, adjoint, pr�sident. - Tr�s bien, terminez.

M. Jean-Fran�ois LEGARET, maire du 1er arrondissement. - ? et que l?on ne fasse pas usage, une fois de plus, de m�diocrit�, sur un sujet qui m�rite mieux que �a, bien mieux que �a.

Je termine en disant que je mets au d�fi le Maire de Paris de faire r�aliser une enqu�te grandeur r�elle, parce que j'ai entendu et j?ai lu avec int�r�t M. Mangin, qui a m�me �crit dans "Le Monde" qu'il se fichait pas mal de l?avis des riverains, des habitants, des commer�ants et des associations du centre de Paris, parce que ce qui l'int�ressait c'�tait l'opinion de tous les Franciliens, en raison de la vocation m�tropolitaine de cet �quipement.

Je le prends au mot et lui lance le d�fi : faites faire une enqu�te, une votation, un r�f�rendum, tout ce que vous voudrez, et faites donc valider par les Parisiens, ou m�me par les Franciliens, l'am�nagement du jardin et de la place Ren� Cassin.

On est dans une aberration folle. On est dans un co�t qui a totalement d�rap�. On est dans un projet dont personne ne veut, qui va entra�ner l'abattage de 343 arbres qui sont encore en pleine croissance. Vous �tes en train de programmer un v�ritable massacre, un acte de vandalisme inutile.

Et sachez que nous irons avec beaucoup de d�termination jusqu?au bout pour nous battre contre ce projet absurde !

(Applaudissements sur les bancs des groupes U.M.P.P.A. et Centre et Ind�pendants).

M. Bernard GAUDILL�RE, adjoint, pr�sident. - La parole est � M. BOUTAULT, pour cinq minutes.

M. Jacques BOUTAULT, maire du 2e arrondissement. Monsieur le Maire, s?agissant d'une r�ponse � une communication et de trois projets de d�lib�ration sur lesquels je me suis inscrit, je souhaiterais disposer d?un peu plus de cinq minutes, mais je resterai, rassurez-vous, dans le cadre du temps imparti pour une intervention sur quatre projets de d�lib�ration.

C'�tait il y a quarante ans que les pavillons Baltard, bijoux architectural du Second empire, ont �t� d�molis. Le quartier s'en souvient encore. Le traumatisme est d'ailleurs bien vivant. Il suffit de voir l'affluence exceptionnelle au cin�ma de quartier "L?autre �cran", dans le 2e arrondissement, qui vendredi dernier projetait un film sur l'histoire des Halles pour palper cette inqui�tude des riverains.

Dix ann�es de travaux, d?atermoiements et de gaspillages ont laiss� des traces dans les esprits. Aujourd'hui, il faut tout recommencer. Les pavillons Willerval ne sont pas d'une facture exceptionnelle et ont mal vieilli. Les �quipements publics, le Conservatoire en particulier est trop � l?�troit. Les acc�s et les circulations souterraines, en particulier ceux concernant les transports en commun et la gare de R.E.R., doivent �tre r�organis�s et personne ne conteste que le jardin avait besoin d?un remodelage.

D?ailleurs, revoir les dysfonctionnements du site sans tout le d�structurer �tait l?objectif initial du projet, objectif qui ralliait tout le monde.

Aujourd'hui, de d�rives en d�rives, le projet est devenu pharaonique et le groupe des �lus Verts consid�re qu'il n'est plus d'actualit� de d�penser 850 millions d?euros pour essentiellement reconstruire un nouveau centre commercial et refaire enti�rement un jardin.

Certes, les riverains ne sont pas les seuls concern�s s'agissant d'un projet d'envergure m�tropolitaine. Le projet ne devrait n�anmoins pas se faire contre eux mais avec eux.

Apr�s tout, les habitants du centre de Paris sont aussi et avant tout des Franciliens m�tropolitains. Le jardin accueille essentiellement les riverains et les salari�s des commerces alentours pour leur pause d�jeuner.

Sa vocation locale aurait d� �tre r�affirm�e. Qui pourrait croire que les M�tropolitains, hors salari�s et habitants du centre de Paris, viennent aux Halles pour prendre l'air dans un jardin ?

Aujourd'hui, de diff�rentes mani�res, le projet suscite le rejet quasi-unanime des associations de quartier. Pourtant, il aurait peut-�tre simplement fallu pour les faire adh�rer maintenir deux �l�ments symboliques forts : le jardin Lalanne et la place Ren�-Cassin.

Pour le premier, un nouveau jardin aux caract�ristiques et fonctionnalit�s identiques au jardin Lalanne sera construit au sud du site. Mal situ�, il sera � l'ombre en hiver et ne fera pas oublier la destruction des arbres et de la v�g�tation qu?il entra�ne, v�g�tation et arbres qui avaient mis 30 ans � atteindre leur maturit�.

Un espace provisoire sera cr��, tr�s utile aux parents de ce quartier particuli�rement dense et d�pourvu d'espace vert. On peut remercier Fabienne GIBOUDEAUX pour son �coute et sa volont� de prendre en compte, du mieux qu?elle peut et selon ses moyens, les souhaits exprim�s lors des r�unions de concertation.

En ce qui concerne la place Ren�-Cassin, c'est encore la d�ception qui pr�vaut. Le projet qui nous est pr�sent� dans le projet de d�lib�ration ne tient pas compte des nombreux v?ux et amendements du Conseil de Paris qui devaient le maintenir dans son �tat d?esprit actuel.

De lieu de rencontre et de repos, cette agora circulaire devient deux blocs carr�s et �tag�s, pos�s l'un en face de l'autre avec une perspective r�duite sur l'�glise Saint-Eustache, supprimant ainsi le parvis.

O� les associations de quartier br�leront-elles d�sormais leur bonhomme d?hiver ? C'est important l'animation locale.

Les deux blocs �tag�s que l?on nous propose sont s�par�s par un escalier permettant le cheminement nord sud. Le lieu devient un v�ritable espace circul� car bordant la rue Rambuteau, axe de circulation est ouest.

La Ville ouverte � tous, non ghetto�s�e, nous y sommes favorables, bien s�r, mais le cabinet Seura ne pousse-t-il pas l� jusqu'� l'absurde la notion pourtant innovante de ville passante, oubliant qu'un jardin a besoin d'espaces clos, � l'abri des flux, oubliant la vocation � la tranquillit� d'un petit espace libre d'un centre-ville � forte densit� ?

Quant au financement, les choses ne sont pas encore claires. On ne sait pas pr�cis�ment � quoi se sont engag�es les diff�rentes parties prenantes. L'essentiel des d�penses aurait d� �tre pris en charge par le principal b�n�ficiaire Unibail, l'actuel gestionnaire du centre commercial, mais la d�cision de travaux ayant �t� engag�e avant que le tour de table ne soit fix�, la Ville ne se trouve pas dans une situation favorable.

Aussi, il semble que pour qu'Unibail veuille bien bourse d�lier, la Ville accepte de lui vendre l?assiette du forum dont elle est propri�taire, perdant ainsi la ma�trise du sol.

Elle c�derait aussi � Unibail les 10.000 m�tres carr�s de surface commerciale qui vont �tre cr��s, 250 millions seraient vers�s par Unibail en contrepartie. Incontestablement, il s'agit d'une bonne affaire pour Unibail, pas pour les Parisiens.

Seul aspect incontestablement positif de ce chantier de r�habilitation, le projet d'am�lioration des acc�s aux transports en commun, le p�le R.E.R. Ch�telet - les Halles, la r�duction et la r�organisation des circulations souterraines.

A ce sujet, le groupe "Les Verts" se r�jouit de voir que le projet de d�lib�ration int�gre la mise en place d?une plateforme de fret. Cependant, il souhaite que la participation financi�re des autres partenaires, R.A.T.P. et R�gion, soit pr�cis�e.

Je vous remercie pour votre attention.

(Applaudissements sur les bancs du groupe "Les Verts").

M. Bernard GAUDILL�RE, adjoint, pr�sident. - La parole est � Mme Seybah DAGOMA, pour cinq minutes.

Mme Seybah DAGOMA. - Monsieur le Maire, mes chers coll�gues.

Apr�s plus de huit ann�es de consultation, d'�tudes et de concertation, les travaux de r�novation des Halles ont commenc�.

Il s'agit du centre de gravit� de notre m�tropole, du lieu de passage journalier de 7.5000 usagers de transports publics, du centre commercial le plus fr�quent� de toute la r�gion et du c?ur historique de notre ville.

La d�marche engag�e depuis 2002 par Bertrand DELANO� a abouti � un projet qui combine tous les objectifs d�termin�s par le Maire de Paris, sa premi�re adjointe en charge du dossier ainsi que les �lus socialistes du 1er arrondissement.

Cette r�novation n'�tait pas accessoire mais imp�rative. Lorsqu?il s?agit des Halles, il est question d'un v�ritable espace public parisien, francilien, national et international.

Si ce projet est une richesse pour les riverains, il est aussi un atout majeur � tous les points de vue pour l'ensemble des Parisiens et des Franciliens.

L'ancien forum, mal con�u, trop vite vieilli, sombre, va laisser place � un lieu plus ouvert tourn� vers l?environnement et r�pondant � des enjeux architecturaux � la fois modernes mais aussi int�gr�s dans le contexte.

De nouveaux espaces d?accueil et des �quipements renouvel�s y prendront place afin de faciliter l'acc�s � la culture pour tous au centre de ce quartier de diversit� et d?histoire.

Enfin, la canop�e permettra de mieux int�grer le forum dans le jardin. Comme je vous le disais, les travaux ont commenc�. Depuis mai, l'ancien jardin commence peu � peu � se transformer, donnant le coup d?envoi au projet d'envergure que nous appelons tous de nos v?ux.

Les d�sagr�ments engendr�s par des travaux d?une telle importance seront bient�t effac�s par les avantages qu?apportera, entre autres, un jardin plus ouvert et plus a�r�.

Monsieur LEGARET, je ne partage pas votre avis. Je consid�re que ce projet pr�serve la place Ren�-Cassin, redessin�e conform�ment aux engagements pris lors du Conseil de Paris en mars dernier.

Cette place pr�sentera, je le r�p�te, les caract�ristiques suivantes : des gradins offrant un espace convivial � l?abri des circulations pi�tonnes de la rue Rambuteau, une v�g�tation formant un h�micycle, un d�gagement de la vue de Saint-Eustache et des emmarchements reliant facilement le jardin � la rue Coquilli�re.

L'apport de place et de locaux, d� � la Canop�e, est substantiel. Contre les 4.000 m�tres carr�s d?�quipements publics qu?offraient les pavillons Willerval, la canop�e fournira bient�t 7.000 m�tres carr�s qui abriteront le conservatoire Mozart et la biblioth�que La Fontaine dont les surfaces seront doubl�es et deux nouveaux �quipements dont la maison des pratiques artistiques amateurs.

La canop�e apportera aussi une plus large zone pi�tonne, le r�tablissement de voies de communication et une perspective inconnue jusqu'ici sur la Bourse du commerce au moyen d'une promenade centrale.

Enfin, le p�le de transport le plus important de l'agglom�ration sera r�nov� et c'est l?un des points centraux du projet. Actuellement, la plateforme d?�change n'est pas assez fonctionnelle. Illisible, encombr�e, elle ne b�n�ficie plus d'une accessibilit� suffisante.

L'allongement jusqu?� la gare des acc�s Rambuteau et Berger, ainsi que la construction du point d?entr�e place Marguerite-de-Navarre, permettront de d�multiplier les acc�s, rendant ceux-ci plus agr�ables et mieux r�partis. Ils pourront ainsi faire face au trafic toujours plus important en ce lieu.

En tant qu'adjointe en charge de l'�conomie sociale et solidaire, je me r�jouis du fait que l'on se soit saisi de cette opportunit� pour cr�er des emplois d'insertion.

D?ores et d�j�, plusieurs associations locales sont mobilis�es sur cette question. Gr�ce � l'assistance qui sera assur�e par l?�quipe du P.L.I.E. 18-19 et les clauses sociales qui seront ins�r�es dans les march�s, nous esp�rons l'embauche de plusieurs centaines de personnes en insertion sur le chantier d'ici � la fin des travaux.

Durant des d�cennies, la Capitale �touffait, asphyxi�e de pollution et de constructions irr�fl�chies. L'urbanisme �tait trop souvent subi et non concert�.

Aujourd'hui, gr�ce � nos efforts collectifs, en dix ans, le visage de la ville a consid�rablement chang�. Depuis 2001, le dialogue est renou�, non seulement avec les habitants de Paris mais aussi avec les villes de la petite et de la grande couronne. Le projet des Halles est l?incarnation de ce renouveau.

En effet, de nombreux Parisiens et Franciliens ont �t� consult�s et engag�s sur ce projet. D'ailleurs, lors du dernier Conseil d'arrondissement, M. LEGARET avait dit qu'il ne connaissait aucun habitant du 1er arrondissement favorable � ce projet. Dans la salle, une personne s'est lev�e.

M. Jean-Fran�ois LEGARET, maire du 1er arrondissement. - Citez-la ! Elle est bonne !

Mme Seybah DAGOMA. - Nous pouvons donc nous f�liciter du commencement de ces travaux et du volontarisme dont nous avons fait preuve pour son bon d�roulement, cela d'autant plus que notre acharnement et notre travail ont permis que cette r�novation des Halles soit class�e d?utilit� publique par le Pr�fet de Paris.

En tant que pr�sidente de la SemPariSeine, je peux vous assurer que tout sera mis en ?uvre pour que les travaux perturbent le moins possible la vie du quartier, celle de ses habitants et de ses commer�ants comme celle de tous ses visiteurs.

Enfin, je profite de cette occasion pour remercier le Secr�taire g�n�ral adjoint en charge du dossier, M. Philippe CHOTARD, les directeurs de la SemPariSeine, Claude PRALIAUD et Dominique HUCHER, ainsi que l'ensemble des salari�s qui travaillent quotidiennement sur ce dossier pour que le quartier des Halles soit � l?image de nos espoirs et de nos actions pour Paris, un lieu accueillant, m�lant les g�n�rations, les cultures et un espace de mixit� et de solidarit�.

Je vous remercie.

M. Bernard GAUDILL�RE, adjoint, pr�sident. - La parole est � M. Jean-Fran�ois MARTINS, pour cinq minutes.

M. Jean-Fran�ois MARTINS. - Monsieur le Maire, � l'�coute des intervenants pr�c�dents, j'ai le souvenir des pr�c�dents d�bats que nous avons eus sur cette question du chantier des Halles et je me souviens assez bien des d�bats, notamment avant l'�t�, o� on nous disait qu?une grande partie des questions qui avaient �t� soulev�es par les riverains, par les �lus locaux ou par nous-m�mes, conseillers de Paris, allait �tre r�gl�e dans le cadre des concertations qui avaient lieu notamment au moins de juin.

J'ai notamment souvenir que le groupe de travail th�matique qui regroupait les citoyens et les associations concern�es, qui se r�unissait le 16 juin, avait fait la liste in�narrable aujourd'hui des griefs contre la r�novation de la place Ren�-Cassin, qui remettait en cause notamment un grand nombre des partis pris de la Ville : la grande prairie centrale?

(Mouvements de protestation dans l'h�micycle).

? le d�gagement des vues vers la Canop�e ou vers la Bourse. L'ensemble des grands partis pris du projet a �t� remis en cause par la d�mocratie locale, par la concertation que, pourtant, vous affirmez respecter.

Aucune de ces remarques, � la lecture des projets de d�lib�ration d'aujourd'hui, n'a �t� prise en compte.

Finalement, les seules options que l?on a propos�es aux riverains et aux associations de quartier ont �t� : voulez-vous ou pas maintenir la statue qu'il y a aujourd'hui dans le jardin et sur la place Ren�-Cassin ? C'est un peu court et ce n?est �videmment pas ce que nous appelons de la d�mocratie locale, ce n?est pas ce que nous appelons de la concertation ; c'est, au mieux, du marketing, au pire, de l?esbroufe citoyenne, et c?est assez regrettable.

C'est assez regrettable, parce qu'un certain nombre des questions qui ont �t� soulev�es sont justes et posent des vrais probl�mes pour peut-�tre les 20 ou 30 ans pour lesquels nous r�am�nageons ce quartier.

Les trois questions que je souhaitais vous poser, Monsieur le Maire - malheureusement, je crois que les r�ponses sont dans les projets de d�lib�ration et ne sont pas les bonnes - est que vous n?avez rien fait pour r�sorber les d�s�quilibres tr�s forts qui existent encore aujourd'hui dans le projet entre les surfaces commerciales et les espaces publics ; nous n'allons pas redensifier ce quartier en espaces publics, que ce soit en services publics ou en espaces partag�s, mais bien une densification des espaces commerciaux, ce qui est regrettable.

Aujourd'hui, c?est la question que je vous pose, pouvons-nous garantir la relocalisation du conservatoire dans la Canop�e ? Il semblerait que cela soit remis en cause.

Enfin, avez-vous trouv� les bonnes id�es ou avez-vous trouv� en vous l'intention, enfin, de faire de ce projet de r�am�nagement un projet de d�senclavement, parce qu'aujourd'hui, dans les projets notamment de gestion des flux et circulations autour des futures Halles, le projet reste enclav� entre la rue Berger et la rue Rambuteau et, on sait aujourd'hui - je serais heureux d?entendre la Pr�fecture de police sur le sujet - que la gestion des flux va �tre compliqu�e et va �tre de nature � ne pas ouvrir le c?ur de Paris sur le reste de la ville ?

M. Bernard GAUDILL�RE, adjoint, pr�sident. - Merci.

La parole est � M. J�r�me DUBUS pour cinq minutes.

M. J�r�me DUBUS. - Merci, Monsieur le Maire.

Je voudrais d?abord excuser ma coll�gue Anne TACH�NE qui est retenue au S�nat et qui, d'habitude, s'exprime sur ce sujet des Halles.

Vous avez fait, Monsieur le Maire et Madame HIDALGO, de l?op�ration de r�novation des Halles une des grandes r�alisations de cette mandature et ce sujet alimente copieusement nos ordres du jour, entretient les passions des �lus et des riverains et nourrit nombre d'avenants, si irr�guliers soient-ils.

Sur le p�le transport, je me contenterai de quelques observations. Ma coll�gue Edith CUIGNACHE-GALLOIS y reviendra tout � l'heure.

La r�novation de la gare est le plus attendu et sans doute le moins antagoniste des chantiers des Halles, mais c'est aussi le catalyseur, c?est aussi la raison de tout cet am�nagement.

Dans cet espace labyrinthique, il y a, en effet, un imp�ratif de s�curit� et d?adaptation des acc�s et des circulations. On peut imaginer meilleur accueil que ces cheminements compliqu�s, cette salle des �changes pour beaucoup incompr�hensible, ces obstacles �prouvants pour les personnes � mobilit� r�duite.

Si, en 2002, le Conseil de Paris a vot� � l?unanimit� le projet de r�novation, c'est bien que chacun avait compris l'enjeu fonctionnel et m�tropolitain du r�am�nagement de cette gare fr�quent�e par 750.000 personnes par jour selon l'�tude d?impact.

Mais avec les Halles, au c?ur de Paris, un autre enjeu s'impose : celui de prendre en compte la dimension symbolique et la charge affective de ce quartier, marqu� par les destructions et les remodelages successifs.

Nulle intention de notre part ni de ma part d'affirmer que vous n'avez pas conscience de cet enjeu, absolument pas, encore faut-il que nous �vitions les provocations de part et d?autre, comme celle de ce matin de la part du Maire lui-m�me, qui nous fait les h�ritiers de la configuration actuelle des Halles.

J'en prendrai pour preuve la s�mantique prudente employ�e pour pr�senter la configuration future de la place Ren�-Cassin. Le choix d'am�nagement que vous avez retenu est, dites-vous, "guid� par la volont� de pr�server l'�tat d'esprit actuel du lieu, dans une relation renouvel�e avec la fa�ade sud de l'�glise Saint-Eustache". Rien n?y manque : le rappel du v?u adopt� en 2009, les vocables rassurants, les adjectifs audacieux, rien, sauf peut-�tre la v�rit�.

Certes, chacun peut avoir une interpr�tation de l'�tat d'esprit de l'actuelle place, mais il me semblait qu'un socle commun avait �t� retenu, li� � sa forme en amphith��tre et � son effet d?agora.

Le groupe Centre et Ind�pendants n'est pas convaincu que ces gradins sinueux offriront la circularit� actuelle. Il n'est surtout pas persuad� que la diminution de l'emprise invitera, comme aujourd'hui, � des usages multiples. En clair, nous recherchons clairement l'amphith��tre.

Les critiques � ce projet ne sont pas une r�action d'ordre patrimonial. Il serait fallacieux d'opposer riverains et m�tropolitains, les �go�smes suppos�s des uns aux aspirations pr�t�es aux autres.

Souvenez-vous, Madame HIDALGO, � l?occasion d?une �tude d?usage r�alis�e en 2006 � la demande du Maire de Paris, il est apparu que la place Ren�-Cassin, dans son �tat actuel, constituait pour plus de 55 % des personnes interrog�es le lieu pr�f�r� du jardin des Halles. Dans ce panel, 46 % des usagers �taient non parisiens et 26 % d?habitants �taient des habitants proches.

Votre volont�, en r�alit�, n'est pas de conserver l'�tat d'esprit ou les usages, mais bien de plier la place Ren�-Cassin au parti pris d'un jardin plat, d?une prairie centrale entre deux lisi�res plant�es offerte devant la canop�e.

C'est d'ailleurs � ce constat que s'est rendue la commission d'enqu�te dans son rapport remis en janvier 2010. Quand le ma�tre d'ouvrage promet de recr�er la forme et la d�clivit� de la place sur la base du fameux amendement d'avril 2009, M. MANGIN, le concepteur, d�ment : "l'importante emprise que constitue actuellement la place Ren�-Cassin, tout autant que son d�nivel�, cr�e un probl�me majeur de compatibilit� avec l?id�e d?une vaste prairie de plain-pied".

Voil� la gen�se de votre v?u peu contraignant de mars 2010, voil� pourquoi la messe est dite, voil� pourquoi nous ne voterons pas ce projet de d�lib�ration et nous voterons m�me contre.

Monsieur le Maire, Madame HIDALGO, en balayant l?amendement et les avis critiques pour cause d?incompatibilit�, vous oubliez ainsi vos promesses.

Je cite : "Il faudra travailler avec intelligence et douceur, porter beaucoup d'attention aux riverains" ; c'�tait, il est vrai, en 2004 ; depuis, la qualit� du dialogue avec les associations de riverains s'est fortement d�grad�e.

Enfin, je terminerai sur une interrogation.

Vous nous assurez d'une relation renouvel�e avec l'�glise Saint-Eustache, relation architecturale, bien �videmment ; dont acte. Pouvez-vous nous garantir qu'avec la canop�e, le b�timent historique sera valoris�, la perspective am�lior�e, comme le promettaient, en 2007, les images si a�riennes et les l�g�res pr�sent�es au concours international ?

Voil� beaucoup de questions sur lesquelles nous aimerions avoir des r�ponses.

Je vous remercie.

(Applaudissements sur les bancs des groupes Centre et Ind�pendants et U.M.P.P.A.).

M. Bernard GAUDILL�RE, adjoint, pr�sident. - La parole est � M. DARGENT, pour cinq minutes.

M. Claude DARGENT. - Monsieur le Maire, chers coll�gues, j?interviens sur le volet consensuel, semble-t-il, de ce projet, celui qui touche au r�am�nagement du p�le R.E.R. Ch�telet - Les Halles.

Ce projet de d�lib�ration SG 202 pr�voit, en effet, la cr�ation d'un nouvel acc�s place Marguerite-de-Navarre et la cr�ation de deux acc�s directs au p�le transport. Ce volet est une dimension essentielle du r�am�nagement, puisqu?il repr�sente pr�s de 200 millions d?euros, soit 25 % du co�t total.

Il a fait l'objet d'enqu�tes publiques qui ont toutes donn� un avis favorable sans r�serve, que ce soit l'enqu�te publique pr�alable � la D.U.P., l'enqu�te parcellaire ou l?enqu�te dite "Bouchardeau".

Il faut donc se r�jouir de ces avis, qui sont des avis tr�s positifs, et du cap d�cisif qui est d�sormais franchi dans le d�marrage de ce projet majeur.

Evidemment, la Ville de Paris, ainsi que la R.A.T.P., seront particuli�rement attentives aux recommandations �mises lors de ces enqu�tes publiques qui sont au nombre de six. Elles touchent d'abord la signal�tique. Conform�ment � la recommandation de la commission, elle va �tre con�ue � l?attention de toutes les personnes en situation de handicap dans le cadre du projet et ce dispositif sera particuli�rement performant en int�grant l'ensemble des nouvelles technologies disponibles et �prouv�es.

S?agissant de la communication, que la commission a souhait� �volutive et efficace, il est pr�vu un large dispositif concert� entre l'ensemble des partenaires du projet, qui a d'ailleurs d'ores et d�j� �t� initi� avec la tenue des r�unions publiques et l'�dition de brochures.

S'agissant, en troisi�me lieu, de la facilitation du stationnement des bicyclettes, tout sera �galement fait pour optimiser l'intermodalit� entre les transports ferr�s et le v�lo. La station Ch�telet-les-Halles est d'ailleurs situ�e au centre, comme on le sait, d'un vaste plateau pi�tonnier dont les voies sont ouvertes au v�lo et �quip�es en mobilier de stationnement sp�cifique et en bornes V�lib'. La Ville de Paris renforcera le maillage des itin�raires cyclables par un �largissement de la zone pi�tonne ouverte aux v�los, par l'institution de contresens v�los, ainsi que l'offre de stationnements v�los � proximit� imm�diate des acc�s au forum et � la salle d'�change.

Quatri�me recommandation : afin de limiter les nuisances sonores ainsi que les rassemblements intempestifs et les diff�rents risques li�s � la s�curit�, comme le souhaite la commission, la R.A.T.P. a d?ores et d�j� �labor� une �tude de s�ret� et de s�curit� publique en concertation avec la Pr�fecture de police. Cette �tude contient des recommandations pour r�duire les nuisances et les risques potentiels.

Cinqui�me recommandation : s'agissant de la n�cessit� de m�nager pour l'avenir une possibilit� de service de fret, qui est un point tout � fait important, nous pouvons nous r�jouir de la concr�tisation du v?u adopt� par notre Assembl�e en juillet dernier et nous pouvons aussi nous r�jouir de la volont� politique dont fait preuve la Ville en int�grant d�s aujourd'hui dans ce projet les mesures qui permettront, le moment venu, la cr�ation d'un p�le de fret urbain � Ch�telet-les-Halles. Les �tudes men�es � ce sujet ont conclu � l?int�r�t d?un type de fret sp�cifique, le fret de messagerie, entre Roissy et les Halles, sur la base d'un R.E.R. transportant des colis d'un poids limit�, car les R.E.R. ne sont pas con�us pour supporter du fret lourd. Des espaces ont �t� r�serv�s au niveau -2 comme lieu de stockage des colis. Ce projet de r�am�nagement int�gre toutes les exigences de d�veloppement durable dans cette perspective.

Enfin, il est �galement utile de souligner que nous n'oublierons pas pour autant, comme souhait� par l?enqu�te publique, les amodiataires des places de stationnement appel�es � dispara�tre en raison de la d�molition d'une partie du parking Berger pour la cr�ation de l'acc�s Marguerite de Navarre. La Ville, d'un c�t�, indemnisera �videmment les propri�taires des 75 places concern�es et, de l'autre c�t�, elle les accompagnera dans la recherche d'emplacements de substitution dans les secteurs environnants.

Donc, un ensemble de mesures qui suscitent, et il faut s'en r�jouir, un large accord politique autour du volet transport de cet am�nagement.

N�anmoins, il faut, en conclusion, �mettre un regret.

Ce projet de r�am�nagement du p�le R.E.R. Ch�telet-les-Halles concerne la principale gare d'Europe. C'est la premi�re porte d'entr�e de notre Capitale, c'est le lieu le plus fr�quent� de toute la m�tropole, avec quelque 800.000 voyageurs qui y transitent chaque jour. Et donc, en l?occurrence, �videmment, outre notre collectivit�, la R�gion, le S.T.I.F. et son pr�sident, et la R.A.T.P. ont pris la mesure de ce projet d?avenir et y participent.

Il faut donc d�plorer l?attitude de l'Etat qui, en la mati�re, refuse de coop�rer avec l'ensemble de ces collectivit�s pour am�liorer ce p�le de transport dont je viens de rappeler combien il est majeur.

Il en va dans ce domaine comme dans d'autres.

Le d�sengagement de l'Etat vis-�-vis des besoins r�els et urgents de la R�gion-Capitale, et plus singuli�rement de Paris, eh bien, chers coll�gues, ce d�sengagement n'est pas acceptable ! Il faudra en son temps rappeler aux Parisiens quel est le Gouvernement qui aujourd'hui prend des d�cisions qui sont tellement contraires � l'int�r�t de leur r�gion et de leur vie.

Je vous remercie.

(Applaudissements sur les bancs des groupes socialiste, radical de gauche et apparent�s et Communiste et �lus du Parti de Gauche).

M. Bernard GAUDILL�RE, adjoint, pr�sident. - Merci.

La parole est � Mme CUIGNACHE-GALLOIS, pour 5 minutes.

Mme Edith CUIGNACHE-GALLOIS. - M�me pas, Monsieur le Maire, je vous remercie.

Le r�am�nagement du p�le R.E.R. Ch�telet-les-Halles est le volet qui nous para�t le plus attendu et qui est s�rement le plus consensuel de cette op�ration des Halles. C'est, en effet, la premi�re gare d'Europe avec environ 700.000 voyageurs par jour. Elle est aujourd'hui effectivement vieillissante. On se perd souvent dans ses couloirs v�tustes et bond�s, o� on ne se sent pas toujours en s�curit�. Nous avons l� une belle occasion d?en faire une grande gare moderne, exemplaire en termes de d�veloppement durable, d'accessibilit� aux personnes � mobilit� r�duite et d'intermodalit� avec les autres modes de transport.

C'est aussi l'occasion d?en faire un lieu de vie et nous y sommes tr�s sensibles, un lieu de vie qui rendra plus pratique la vie au quotidien des usagers de ces transports en commun.

C?est cette volont�-l� que l'on retient des r�sultats de l'enqu�te publique et nous sommes �galement attach�s � la pr�conisation de m�nager une possibilit� de fret ferroviaire, qui nous para�t indispensable pour lib�rer les voies routi�res et parisiennes des poids lourds.

Tout cela nous para�t donc tr�s positif. Il faudra s?en inspirer aussi pour la r�novation des autres gares parisiennes mais aussi pour la mise en place des gares du futur m�tro automatique du Grand Paris.

C'est la raison pour laquelle nous voterons ce projet de d�lib�ration.

M. Bernard GAUDILL�RE, adjoint, pr�sident. - Merci.

Pour r�pondre � l?ensemble des orateurs, la parole est � Mme Anne HIDALGO, premi�re adjointe.

Mme Anne HIDALGO, premi�re adjointe, au nom de la 8e Commission. - Merci, Monsieur le Maire, sachant que, sur le jardin, ma coll�gue Fabienne GIBOUDEAUX interviendra, bien s�r.

D?abord, je me r�jouis que nous arrivions aujourd'hui devant le Conseil de Paris avec cet ensemble de projets de d�lib�ration qui, comme l'a tr�s bien dit Seybah DAGOMA, marque vraiment un pas nouveau sur cette op�ration importante pour Paris et pour la M�tropole concernant les Halles. Nous sommes entr�s dans une phase op�rationnelle et je crois qu?� tous les sceptiques que nous avons entendus jusqu'� pr�sent, c'est un signal sur, et je vais y revenir, le fait que cette op�ration est effectivement une op�ration d'int�r�t g�n�ral. Seybah DAGOMA l?a dit, c'est un grand espace public que nous organisons au c?ur de Paris, avec cette grande prairie, avec un jardin ouvert sur le quartier.

Oui, nous pr�f�rons un jardin ouvert � un jardin clos. Aujourd'hui, je crois que dans les usages d'une ville comme la n�tre, tant pour le quartier que pour la ville elle-m�me ou pour les habitants de la M�tropole, cette id�e de grande prairie est quelque chose de tout � fait int�ressant.

Oui, nous avons conscience d'intervenir dans le c?ur de Paris et le fait que ce soit le c?ur de Paris, et aussi le c?ur de la m�tropole, n�cessite que le projet soit pens�, m�dit�, ce qu'il a �t�. Aujourd'hui, il arrive dans sa phase op�rationnelle. J'en suis convaincue, je suis s�re que nous serons tr�s nombreux lors de l'inauguration de la future Canop�e, car la Canop�e, l'?uvre de Patrick BERGER, sera un v�ritable embl�me architectural.

C'est aussi, dans ce projet, la r�novation des espaces publics, des espaces commerciaux enti�rement r�nov�s et �quilibr�s. Nous n'avons pas chang�, depuis les d�lib�rations que nous avons pass�es ici au Conseil de Paris, l'�quilibre qui est un �quilibre tout � fait positif pour les �quipements publics, avec les �quipements commerciaux.

Je suis curieuse d'entendre une nouvelle rumeur sur le fait que le Conservatoire ne trouverait plus sa place dans la Canop�e. Il faudra m'expliquer d?o� vient cette rumeur !

Je me r�jouis aussi que, concernant le p�le transport, je vais y revenir, il y ait une unanimit� et que nous ayons pu avancer d?une fa�on s�rieuse avec la R�gion et la R.A.T.P. J'esp�re que l'Etat viendra aussi porter sa contribution � hauteur de ce qui lui semble n�cessaire pour que ce p�le transport soit vraiment digne des enjeux, utilisons le terme utilis� par l'Etat, d'un Grand Paris ou des enjeux, je pr�f�re utiliser ce terme, de Paris-M�tropole. Il faudra pour cela effectivement que tous les acteurs viennent � hauteur de cette ambition.

O� en sommes-nous aujourd'hui ?

D'abord, il y a eu l'enqu�te publique quand m�me, je vous rappelle. Cette enqu�te publique a donn� un avis favorable.

A la suite de cela, plusieurs d�cisions sont intervenues cet �t� sur cet enjeu majeur consacrant la d�marche qui est la n�tre. J'entends parfois certains dire "on passe en force" et, en m�me temps, m?expliquer que, depuis 2004, finalement, on aurait pu prendre encore plus de temps. Excusez-moi, mais nous passons avec le calendrier, le rythme de la d�mocratie participative, des enqu�tes publiques :

- un arr�t� d�clarant l?utilit� publique de l'op�ration, sign� par le Pr�fet de la R�gion Ile-de-France le 8 juillet dernier, je vous le rappelle. C?est quand m�me une autorit� importante, repr�sentant l'Etat, qui nous a donn� son feu vert.

- une d�cision du Tribunal administratif qui a rejet� divers r�f�r�s d'associations qui attaquaient le permis de d�molir d'une partie du jardin et, du coup, nous avons pu d�marrer les travaux de d�molition le 18 ao�t dernier.

- et puis, cette d�cision du Pr�fet prise apr�s un travail s�rieux, comme nous le faisons toujours, entre les services de la Ville, la S.E.M. "Paris-Seine" et la Pr�fecture.

Un travail tr�s s�rieux qui a conduit le Pr�fet � ne pas d�f�rer devant le tribunal administratif puisque c'�tait votre demande, Monsieur LELLOUCHE, Monsieur LEGARET reste sur cette demande et va, dit-il,jusqu'au bout, mais c'�tait une demande que vous aviez formul�e. Vous nous aviez expliqu� qu'on verrait bien ce qu'on verrait bien, et que de toute fa�on le Pr�fet, puisque tout cela �tait ill�gal, ne nous suivrait pas et d�fererait devant le Tribunal administratif. Eh bien, je suis heureuse de voir qu'il y a de la sagesse et de l'analyse � froid dans les services de l'�tat, en tous les cas le Pr�fet de r�gion nous a appuy�s dans la d�cision que nous avons prise.

Les march�s subs�quents, puisque c'�tait un des sujets sur lesquels vous avez effectivement port� le fer, et sur lequel nous avons affirm� un certain nombre de positions. Nous avons consid�r�, pour ne pas fragiliser le dossier, m�me si notre analyse juridique diverge, que les march�s subs�quents ont �t� faits avant la modification de la l�gislation europ�enne et fran�aise. Nous avons aussi consid�r�, pour ne pas fragiliser l� encore notre projet et parce que le calendrier g�n�ral de l'op�ration n'�tait pas affect�, que nous devrions repasser des d�lib�rations, ce que nous faisons aujourd'hui, permettant de mettre en concurrence les diff�rents march�s qui avaient �t� pass�s en march�s subs�quents.

Donc, nous sommes, je crois, de bonne volont�, ce que le Pr�fet a tout � fait appr�ci�, et soucieux d'avoir une stabilit� juridique, et donc M. LEGARET nous dit qu'il ira devant le Tribunal administratif, on verra ce que dira le Tribunal administratif lorsqu'il sera amen� � se prononcer.

Je ne reviens pas sur le jardin et la place Ren� Cassin, Fabienne GIBOUDEAUX va y revenir dans un instant, mais je pr�cise que ce nous faisons l�, avec cette proposition de modification de la place Ren� Cassin, qui reste une place Ren� Cassin? A vous entendre, Monsieur LEGARET, on aurait presque cru qu'on allait compl�tement changer la configuration et la d�nomination du lieu. Non, nous maintenons cette place Ren� Cassin et nous r�pondons d'ailleurs aux propositions qui avaient �t� faites dans l'enqu�te publique.

Sur les autres �l�ments importants � donner aujourd'hui devant cette Assembl�e, le permis de construire de la Canop�e, une information que je vous livre, est en cours d'instruction. C'est un permis tr�s complexe, qui comprend notamment le permis de d�molir des �l�ments de surface, et qui sera examin� et d�livr� avant la fin de l'ann�e.

En ce qui concerne le p�le transport, tout le monde semble d'accord, donc avec Annick LEPETIT nous nous en r�jouissons. Je remercie Claude DARGENT d'avoir apport� toutes les pr�cisions sur la proposition qui est la n�tre.

Je voudrais tout de m�me relever, parce que c'est suffisamment rare pour l'�tre, que nous avons eu un avis favorable sans r�serve du commissaire enqu�teur, ce qui est quand m�me assez rare pour une enqu�te type Bouchardeau , et je dois le dire, parce que l� aussi, que n'avions-nous pas entendu auparavant sur le fait que d'une part, nous ne consid�rions pas la question des transports � hauteur de ce quelle m�ritait � cet endroit, et d'autre part, que nous n'�tions pas en phase avec la R.A.T.P.

Je constate que l'enqu�te publique r�alis�e a �mis un avis sans r�serve, avec un certain nombre de recommandations que Claude DARGENT a rappel�es tout � l'heure. Et donc, le projet de d�lib�ration que nous soumettons aujourd'hui au Conseil reprend ces �l�ments, et r�pond � ces recommandations qui nous sont faites.

Il y a aussi dans les projets propos�s aujourd'hui, ce n'est pas soumis au vote, un bilan d'avancement et notamment de l'ensemble des conventions, qui ont �t� sign�es : des r�glements des march�s, des accords cadres de travaux. M. LEGARET nous dit, c'est de la propagande ou de la p�dagogie, d'abord ce n'est pas tout � fait pareil, moi je ne confonds pas les deux. Je suis pour l'�ducation rationaliste et donc je consid�re que la p�dagogie s'appuie vraiment sur des bases rationnelles et objectives, et nous sommes simplement dans la r�ponse � cette obligation de transparence que nous nous sommes fix�e devant ce Conseil, et donc c'est pourquoi vous avez eu tous ces �l�ments.

Que va-t-il se passer maintenant ?

L� aussi information pour notre Conseil, nous aurons en 2011 la d�molition des pavillons Willerval, l'installation de la cit� de chantier. J'insiste sur ce point, je suis tr�s heureuse, d'ailleurs ce matin dans un journal qui nous est cher c'�tait repris, il va y avoir beaucoup d'emplois cr��s et je suis ravie que l'intervention publique de la Ville sur un investissement de cette nature soutienne aussi l'emploi � Paris et notamment l'emploi dans le secteur du b�timent. Et Seybah DAGOMA l'a dit, elle s'est beaucoup investie sur ce sujet pour qu'il y ait des emplois d'insertion et pour que l'on travaille vraiment cette dimension, environ 1.000 emplois cr��s dans le c?ur de Paris, des ouvriers, des employ�s, beaucoup d'ouvriers qui viendront travailler ici, nous ne pouvons que nous en r�jouir par les temps qui viennent.

2011, ce sera aussi la livraison de l'aire de jeux des 7-12 ans, et le d�but de la construction de la Canop�e.

2012, les travaux du jardin et la poursuite de la construction de la Canop�e.

2013, l'ach�vement de la construction de la Canop�e, la livraison partielle du jardin.

2014, les am�nagements int�rieurs et la livraison de l'acc�s Marguerite de Navarre, et la fin des travaux de la salle d'�change en 2015.

C'est le calendrier que nous nous �tions fix� avec l'ensemble des partenaires.

A pr�sent, nous rentrons dans une nouvelle phase. Nous avons termin� la concertation version premi�re phase, accompagnement du projet, nous entrons dans une nouvelle phase o� un travail tr�s fin sera r�alis� par un comit� de suivi du chantier, qui permettra aux riverains, � l'ensemble des associations, de pouvoir suivre, et adapter le d�roulement du chantier.

Il y aura aussi une r�gularit� de l'information au public � laquelle nous tenons.

Nous sommes donc dans cette nouvelle phase o� ce grand chantier sera tout de m�me un moment aussi assez spectaculaire, sera je l'esp�re, en tous les cas nous le concevons ainsi en termes de participation, un grand moment de participation, non seulement des Parisiens mais aussi des usagers du p�le transport, et des habitants de la M�tropole. Au premier rang desquels, les jeunes, parce que nous savons combien ils nous ont dit, lorsque les enqu�tes ont �t� r�alis�es, combien ce lieu est pour eux un espace de libert�, qui doit continuer � leur appartenir. M�me s'ils n'habitent pas � Paris, beaucoup de jeunes nous ont dit que pour eux, c'�tait vraiment un espace dans lequel ils pouvaient �voluer sans �tre sous une forme de contr�le social de leur quartier. Nous leur devons aussi de faire en sorte que tous les am�nagements que nous pr�voyons, et bien s�r l'�quipement sur lequel travaille Bruno JULLIARD mais au-del� de cet �quipement, soient aussi les leurs.

Voil�, mes chers coll�gues, je suis tr�s heureuse de saluer aussi et de remercier Philippe CHOTARD, Dominique HUCHET, Claude PRALIAUD qui assurent vraiment le pilotage de ce travail � la S.E.M. "Paris-Seine", et Seybah DAGOMA qui pr�side, avec beaucoup de brio et d'�nergie, la S.E.M. "Paris-Seine" qui est aux premi�res loges sur cette grande op�ration embl�matique, je crois, de ces �volutions que nous voulons faire conduire � Paris. Des �volutions qui prennent en compte la proximit�, mais aussi la dimension m�tropolitaine de notre ville.

J'entends parfois des reproches qui nous sont faits de certains � droite, qui nous disent que nous n'avons pas la vision du Grand Paris, nous avons la vision de la M�tropole, et le projet des Halles en atteste.

(Applaudissements sur les bancs des groupes socialiste, radical de gauche et apparent�s, Communiste et �lus du Parti de Gauche et "Les Verts").

M. Bernard GAUDILL�RE, adjoint, pr�sident. - La parole est � Mme Fabienne GIBOUDEAUX.

Mme Fabienne GIBOUDEAUX, adjointe. - Merci, Monsieur le Maire.

Chers coll�gues, je voulais rappeler, au d�but de mon intervention, tout le travail qui a �t� fait pendant ces r�unions de concertation. Il y a eu �norm�ment de r�unions de concertation. Et le projet, tel que je l'avais vu lors de la pr�sentation des maquettes des laur�ats sur l'�tude de d�finition, ne ressemble en rien au projet actuel.

Il ne ressemble en rien, pourquoi ? Parce que des associations et les riverains ont demand� des modifications qui ont �t� prises en compte. J'en dirai quelques-unes.

La travers�e nord-sud. Dans le projet initial de Mangin, il n'y avait que de grandes travers�es est-ouest et il avait fait le choix de ne pas le faire. Il vous a �cout�s, il a �t� entendu et nous avons fait modifier ce projet.

Monsieur LEGARET, j?aimerais pouvoir intervenir et je vais essayer de le faire calmement, sereinement. On a eu souvent l'occasion d'�changer et je continuerai � le faire d?ailleurs sur ce sujet, avec plaisir, mais je pense qu?il faut aussi que l'on s'�coute pour pouvoir avancer.

Cette travers�e nord-sud correspondait � ces usages, des usages des riverains qui �taient tout � fait l�gitimes, et c?�tait aussi l?exigence d'avoir cette perspective, celle que l?on a devant Saint-Eustache qui est vraiment une fa�ade embl�matique et tr�s belle de ce quartier.

Il y a eu une interruption, des modifications de ce projet. Mangin a fait le choix d?interrompre son mail plant� et de cr�er cette all�e, qui fera cette travers�e nord sud.

Le deuxi�me point a �t� les jeux pour les enfants. La disparition du jardin Lalanne est li�e � plusieurs raisons - je ne reviendrai pas sur ce point pour relancer le d�bat. D�j�, la mise aux normes aujourd'hui des jardins Lalanne fait en sorte que le jardin Lalanne n?�tait plus aux normes et il aurait fallu reconstruire de A � Z ce jardin. Aussi, il ne correspondait pas aux nouveaux usages et aux nouveaux jeux qui sont propos�s aujourd'hui aux enfants.

Il a �t� propos� deux aires de jeux : une aire de jeux sous forme de concept de terrain d'aventure. L�, je peux dire que ce sera un projet exemplaire, unique, car c?est un concept compl�tement redessin� pour le site, dessin� aussi avec l'atelier Delaunay qui avait fait des pr�conisations pour avoir des jeux de qualit�, des jeux accessibles aux enfants handicap�s - ce qui �tait un point important pour nous dans ce projet. Je pense qu?on aura ici deux belles aires de jeux, deux terrains d?aventure en plein c?ur de Paris et je pense que nos enfants en ont bien besoin.

Sur sa situation, il est vrai qu?elle a �t� discut�e. On a fait le choix de mettre ce terrain d'aventure � cheval entre le mail plant� et la prairie, � 50 m�tres des fa�ades, pour qu?il ait un ensoleillement suffisant et pour permettre son acc�s �videmment en hiver.

Alors, le troisi�me point est celui de la place Ren� Cassin, m�me si j?entends bien que ce sujet reste sensible. Au d�but, dans le projet de Mangin, il n?y avait effectivement plus de place Ren� Cassin. On est arriv� � un compromis, qui permet de garder un jardin v�g�talis� - je vous rappelle que c'est un jardin tr�s min�ral, morcel�, avec beaucoup d'aires techniques qui font que ce jardin est tr�s min�ral.

On aura donc un jardin trois fois plus v�g�talis�, ce qui est tout de m�me important au c?ur de Paris. C?est important pour les riverains et aussi pour le climat parisien, car je vous rappelle que dans une ville comme Paris nous avons besoin, surtout en �t�, de surfaces v�g�talis�es. Il r�pond en tout cas � ces besoins.

On est donc dans un compromis qui permet de garder la qualit� d'usage d'une place, qui n'est pas effectivement de la m�me taille et identique � la place de Ren� Cassin, mais qui conserve cette qualit� d'usage, de lieu o� on peut se poser et o� on peut aussi organiser des �v�nements de quartier.

Alors, reste pour moi un point important, qui est cette p�riode interm�diaire, la p�riode de travaux. J?ai tout � fait conscience de la sensibilit� des riverains � voir des arbres abattus, ce n'est jamais facile. Il est vrai que depuis le moment o� on avait demand� la r�novation de ce jardin, il a pouss�. Un jardin est un �l�ment vivant, les arbres ont grandi et je pense qu'il y a un attachement au jardin tel qu?il est aujourd'hui, malgr� tous ses d�fauts.

On va donc s?appuyer sur ce changement pour planter des arbres plus adapt�s � un jardin de dalle. Je vous rappelle que nous ne sommes pas en pleine terre mais sur un jardin de dalle, avec des contraintes tr�s fortes en mati�re d?eau et d?usage, car on a des conditions qui ne sont pas toujours tr�s favorables � la croissance des arbres. On a donc fait le choix d?une dalle qui permet d'avoir une �paisseur v�g�tale plus importante, c?est-�-dire des conditions plus favorables aux arbres, et c?est aussi une diversification des essences pour mettre des arbres qui vont mieux s'adapter � ces contraintes.

On a, je pense, un travail important � faire durant cette p�riode de communication. Il est vrai qu?on n'a pas assez communiqu� sur le jardin, de fa�on plus pr�cise, sur la fa�on dont il est pr�vu aujourd'hui.

C?est aussi faire en sorte que, pendant cette p�riode, les enfants aient toujours acc�s � des jeux. Je pense que c'est un point important. On aura une aire de jeux provisoire, qui sera install�e prochainement. Je pense qu?il faudra aussi r�fl�chir � des animations, � faire en sorte que les enfants du quartier aient acc�s � des aires de jeux et � des activit�s ludiques, pendant toute la journ�e du chantier, parce que cela sera un chantier important, et les enfants ont toute leur place dans cet am�nagement.

Voil� ce que je souhaitais dire pour compl�ter les propos d?Anne HIDALGO.

M. Bernard GAUDILL�RE, adjoint, pr�sident. - Monsieur LEGARET ?

M. Jean-Fran�ois LEGARET, maire du 1er arrondissement. - Je ne peux pas laisser Mme GIBOUDEAUX dire ce qu?elle vient de dire, parce qu?elle nous explique en gros qu?on a eu un projet de place Ren� Cassin, qu?il a �t� soumis � la concertation, que l?on a tenu compte de l?avis de la concertation et qu'on l'a rectifi�.

Non. Pour dire les choses tr�s brutalement, mais de mani�re absolument conforme � la v�rit�, on a eu un premier projet de la place Ren� Cassin dont personne ne voulait et on nous a apport� un correctif, qui peut-�tre avec bonne volont� voulait tenir compte des effets de la concertation, et on nous a propos� une deuxi�me version dont personne ne veut.

Mme GIBOUDEAUX �tait pr�sente lors de deux de ces r�unions, une avant l?�t� au Novotel, l?autre apr�s l?�t� � la Bourse du commerce, elle a pu constater comme moi qu'il y avait unanimit�. Je dis bien unanimit� contre ce qu?elle appelle aujourd?hui le compromis. Alors, on a quoi ? On n'a m�me pas un souvenir, pas m�me une r�miniscence, on a une esp�ce de comm�moration, de catafalque de la place Ren� Cassin, dont personne ne veut.

Ne nous dites pas que la concertation a �t� prise en compte, surtout pour en conclusion nous annoncer que, d�sormais, il n'y aura plus de concertation : la concertation a eu lieu, on ne nous a pas �cout�s et voil� le r�sultat ! C?est un r�sultat dont personne ne veut. Vous ne pouvez pas dire, Madame l?adjointe au Maire de Paris, qu?il a �t� tenu compte de cette concertation et qu?elle a permis d?aboutir � un compromis. Ce compromis est un �chec total !

(Applaudissements sur les bancs des groupes U.M.P.P.A. et Centre et Ind�pendants).

M. Bernard GAUDILL�RE, adjoint, pr�sident. - Je vais mettre aux voix successivement chacun des projets de d�lib�ration.

Je mets d'abord aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration SG 184.

Qui est pour ?

Contre ?

Abstentions ?

Le projet de d�lib�ration est adopt�. (2010, SG 184).

Je mets aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration SG 197.

Qui est pour ?

Contre ?

Abstentions ?

Le projet de d�lib�ration est adopt�. (2010, SG 197).

Je mets aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration SG 198.

Qui est pour ?

Contre ?

Abstentions ?

Le projet de d�lib�ration est adopt�. (2010, SG 198).

Je mets aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration SG 199.

Qui est pour ?

Contre ?

Abstentions ?

Le projet de d�lib�ration est adopt�. (2010, SG 199).

Je mets aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration SG 206.

Qui est pour ?

Contre ?

Abstentions ?

Le projet de d�lib�ration est adopt�. (2010, SG 206).

Je mets enfin aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration SG 202.

Qui est pour ?

Contre ?

Abstentions ?

Le projet de d�lib�ration est adopt�. (2010, SG 202).

Octobre 2010
Débat
Conseil municipal
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