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2010, V - Question d'actualité posée par le groupe Centre et Indépendants à M. le Maire de Paris relative au devenir du projet d'aménagement des voies sur berges.


M. LE MAIRE DE PARIS. - Maintenant, la question d'actualit� du groupe Centre et Ind�pendants, pos�e par Mme CUIGNACHE-GALLOIS.

Mme Edith CUIGNACHE-GALLOIS. - Monsieur le Maire, vous ou vos adjoints faites actuellement la tourn�e de pr�sentation de votre projet de r�am�nagement des voies sur berge. Elle a eu lieu lundi dernier dans le 13e arrondissement, elle aura lieu la semaine prochaine dans le courant de la semaine dans le 16e, � chaque occasion vous rappelez que ce projet correspond � une promesse de campagne et qu?ainsi les Parisiens en auraient valid� l'id�e.

C'est donc pour moi l'occasion de vous faire � mon tour un petit rappel. Dans votre programme pour cette mandature, vous �voquiez en effet le projet d'une reconqu�te. Permettez-moi d�j� de dire que pour parler de reconqu�te, encore e�t-il fallu qu'il y ait d�j� conqu�te ce qui ne fut jamais le cas.

Mais je vous cite car, surtout, et c'est ce qui est important, vous avez �crit textuellement : "Cet objectif sera conditionn� � un renforcement de l'offre de transports alternatifs". Et vous ajoutiez, je vous cite toujours, "Bien entendu, ce processus donnera lieu � une concertation approfondie, avec l'�tat, et les communes limitrophes".

Pour chacun de ces deux points, il semble que vous aviez franchement oubli� ces deux engagements qui sont majeurs.

Premier point, concernant le renforcement de l'offre de transport alternatif, j'aimerais bien que vous expliquiez o� il est. Les usagers des RER A, B, C ou de la ligne 13 n'ont pas connu d'am�lioration, me semble-t-il, il et je ne sache pas que vous ayez cr�� depuis quelques ann�es, depuis vos deux mandatures d'offre de transport en termes structurant et alternatif. Or, cette condition n'est clairement pas remplie. Je vous pose la question : o� est l'offre alternative existante ? Rien de nouveau donc en termes de transport public lourd et structurant.

A l'heure du lancement des d�bats publics sur les futurs r�seaux de transport public du Grand Paris et d'Arc Express, il y a l� quelque chose d'assez incongru de votre part, Monsieur le Maire.

Deuxi�me point, concernant "la concertation approfondie", je vous cite encore "avec les communes limitrophes", il est difficile de savoir de quoi vous voulez parler parce qu'en effet les fermetures des voies sur berges les concernent au premier chef, cet axe est strat�gique, il relie l'Ouest et l'Est de la Capitale, il constitue pour eux une porte d'entr�e dans Paris, et les maires n'ont absolument pas �t� consult�s sur l'opportunit� du projet. Ils l'ont d�couvert, comme tout le monde, lors de votre pr�sentation � la presse en avril dernier. Un projet d�j� ficel�. Les maires n'ont d'ailleurs pas eu leur mot � dire jusqu'ici, la pr�sentation �ventuellement future � Paris m�tropole n'est pas encore � l'ordre du jour, d'apr�s ce que j'ai compris, j'ai pos� la question r�cemment � des maires qui n'en sont pas inform�s, qui sont pourtant � Paris M�tropole, et leur consultation a posteriori sonne pour moi plut�t comme un alibi que comme autre chose. La concertation a posteriori n?a gu�re de sens, vous pourrez m?en savoir gr�.

De quoi reste-t-il � d�battre ? De la couleur des bancs ? Des fleurs pour les parterres ? La r�alit�, c'est qu?en supprimant les voies expresses vous condamnez cet acc�s � la capitale pour l?ensemble des Franciliens, et le message que vous leur envoyez, c?est une sorte de "vade r�tro". Alors que la Seine est la premi�re chose que nous partageons en commun, elle devrait �tre le premier symbole concret du Grand Paris. Mais cela passe par une r�flexion m�tropolitaine de son am�nagement?

M. LE MAIRE DE PARIS. - Madame, il faut conclure. L�, vous explosez compl�tement le temps.

Mme Edith CUIGNACHE-GALLOIS. - J?ai termin�, Monsieur le Maire.

? et pas strictement parisienne, dans une logique intramuros. Ma question, Monsieur le Maire, est donc celle-ci : comment comptez-vous rattraper votre retard pour respecter vos promesses de campagne ?

M. LE MAIRE DE PARIS. - Anne HIDALGO.

Mme Anne HIDALGO, premi�re adjointe. - Merci, Monsieur le Maire.

Je trouve que c'est bien de vouloir �tre garant de nos promesses de campagne, je vous assure que nous sommes totalement en train de les mettre en ?uvre - d'ailleurs dans une ambiance assez enthousiaste des Parisiens pour d�fendre ce projet des voies sur berges avec mes coll�gues, Annick LEPETIT, Pierre MANSAT, Anne LE STRAT, Hamou BOUAKKAZ et Christophe GIRARD -.

Je peux vous dire qu'il y a un certain enthousiasme si j'en juge par la mise en place du site Internet de la Ville la semaine derni�re, qui permet d'apporter des propositions. Il y avait, en fin de semaine derni�re, alors que le site venait d'�tre ouvert, presque 5.000 visites, plus de 18.600 pages vues. Je crois qu'il y a un enthousiasme. En tous les cas, nous le ressentons dans nos r�unions.

En ce qui concerne la question de l'offre de transports, vous dites que rien n'a �t� fait. Dois-je vous rappeler ce qu'on a fait en mati�re de tramway, en mati�re de bus en site propre, en mati�re �galement de V�lib? et bient�t en mati�re d'Autolib? ? Ce sont des �l�ments qui viennent compl�ter une offre de transports le long de la Seine, puisque nous avons souhait�, dans ce projet que nous portons, nous caler �galement avec un calendrier qui est celui du transport. Nous avons une am�lioration pr�vue, projet�e et vot�e en S.T.I.F. - je crois que vous y si�gez et que vous avez des informations tout � fait pr�cises - sur les RER qui vont accro�tre leurs capacit�s le long de la Seine.

La ligne 1 sera aussi enti�rement automatis�e et arrivera en fin de processus d'automatisation, au moment o� nous livrerons les voies sur berges en 2012.

Nous avons effectivement, avec les services de transports, chiffr� l'offre de transports suppl�mentaires � 15.000 places de voyageurs par heure suppl�mentaires sur l'ensemble de ce parcours.

Vous avez parl� de la m�tropole en disant : comment, rien sur la m�tropole, les voisins ne sont pas au courant ! D?abord, je vous rappelle - Pierre MANSAT est le mieux plac� pour vous le dire - que le projet des am�nagements de voies sur berges fait partie des 110 projets retenus par "Paris M�tropole" pour travailler.

Nous avons une r�union, la 21e r�union, qui se tiendra avec le Maire de Paris, et notamment avec les communes limitrophes. Mais, en attendant ces r�unions, nous ne restons pas les bras crois�s. Pierre MANSAT fait un travail remarquable de dialogue et de construction avec les collectivit�s limitrophes.

C'est un beau projet. Je regrette vraiment que vous soyez dans une attitude de d�nigrement ou de contestation de ce projet. Quand les berges accueilleront ces propositions absolument exceptionnelles pour le sport, pour la culture, pour la nature, toutes les possibilit�s nouvelles qui seront offertes aux Parisiens et aux amoureux de Paris, ce sera vraiment un plus.

Et oui, c'est de la reconqu�te. C'est bien de la reconqu�te, comme dans la plupart des grandes villes au monde. Voyagez un peu, regardez ce que font nos voisins. Vous savez, le "benchmarking" ne marche pas seulement dans le monde des affaires. C?est le cas aussi en mati�re de bonnes pratiques des collectivit�s locales. Partout o� il y a un fleuve, o� il y a la mer, les collectivit�s se sont �vertu�es, de fa�on tr�s positive, � reconqu�rir ces espaces pour le bonheur de leurs habitants.

Merci.

(Applaudissements sur les bancs des groupes socialiste, radical de gauche et apparent�s, Communiste et �lus du Parti de Gauche et "Les Verts").

M. LE MAIRE DE PARIS. - Merci.

Octobre 2010
Débat
Conseil municipal
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