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2010, Vœu relatif aux tentatives de médiation du collectif "Jeudi noir" pour l'occupation d'un hôtel particulier place des Vosges déposé par le groupe Communiste et élus du Parti de Gauche.


M. Pierre SCHAPIRA, adjoint, pr�sident. - Nous passons � l'examen du v?u r�f�renc� n� 23 dans le fascicule, d�pos� par le groupe Communiste et �lus du Parti de Gauche, relatif aux tentatives de m�diation du collectif "Jeudi noir" pour l'occupation d'un h�tel particulier place des Vosges (3e).

La parole est � M. CORBI�RE, pour une minute.

M. Alexis CORBI�RE. - Pour une minute mais ce sera suffisant car nous connaissons tous, je crois, le dossier. Nous en avons suffisamment parl�.

Ce v?u a une vocation symbolique, mais dans ce dossier elle est d'importance, pour que le Conseil de Paris manifeste son regret que toutes les tentatives de m�diation dans ce dossier aient �chou� et que le Conseil de Paris r�it�re son soutien, notamment en direction du propri�taire du b�timent place des Vosges, � la proposition d?un r�glement � l'amiable port� notamment par le collectif "Jeudi noir".

En quelques secondes, vous connaissez la situation. Il y a un scandale dans ce dossier, c'est qu'il y a un b�timent - c'est symbolique, il y en a d?autres dans Paris- qui �tait vide depuis de nombreuses ann�es.

Un collectif, certes, a occup� ce lieu dans un premier temps ill�galement, mais afin de porter le d�bat public du scandale des logements vides � Paris. Depuis le mois d'octobre 2009, ce b�timent est occup�. Le collectif a pris soin du b�timent, il n'a pas �t� d�grad�, cela a �t� fortement m�diatis�. De jeunes �tudiants ont pu l'occuper.

Il y a l� une action civique, qui va dans le bon sens, c?est la raison pour laquelle la Ville, � juste raison, a toujours �t� aux c�t�s de ce collectif.

Il y a des d�cisions de justice particuli�rement dangereuses et un propri�taire particuli�rement obtus dans ce dossier.

C?est l?objet de ce v?u, la Ville doit continuer � �tre aux c�t�s du collectif pour porter le d�bat public.

Merci.

(Applaudissements sur les bancs des groupes Communiste et �lus du Parti de Gauche, socialiste, radical de gauche et apparent�s et "Les Verts").

M. Pierre SCHAPIRA, adjoint, pr�sident. - La parole est � M. MANO.

M. Jean-Yves MANO, adjoint. - Pour signaler tout simplement que la Ville soutiendra le v?u qui nous est propos� car, effectivement, nous sommes devant une situation assez scandaleuse o� un immeuble vide, certes occup� ill�galement par des jeunes, mais qui ont dans le m�me temps donn� une vie � cet immeuble depuis de nombreux mois, nous avons engag� aux c�t�s des jeunes une op�ration de m�diation avec la tutrice, puisque cette personne est sous tutelle.

Nous souhaitions aboutir � un r�sultat positif avec une immobilisation d?un certain nombre de logements pratiquement pr�ts � �tre lou�s pour faire du "louez solidaire".

Nous avions des contacts � l'�poque que nous pensions raisonnables et fructueux. La position des avocats s?en est tenue scrupuleusement � la notion de droit � la propri�t� sans se soucier le moins du monde de la r�alit� des difficult�s de loger des Parisiens, c'est pourquoi nous apportons notre soutien au v?u qui nous est propos� et � l?action engag�e par les jeunes sur cette adresse.

M. Pierre SCHAPIRA, adjoint, pr�sident. - Monsieur le Pr�sident, vous avez demand� la parole ?

M. Yves POZZO di BORGO. - Une explication de vote.

Je comprends que des �lus d�fendent ce qui se passe dans cet endroit, mais que le Maire adjoint de la Ville de Paris cautionne publiquement ce genre de choses? Mais enfin, on est o�, Monsieur MANO ?

Ce sont les droits les plus �l�mentaires du droit fran�ais, vous les bafouez !

Mais enfin, Monsieur le Maire, ce n'est pas admissible, tout cela est compl�tement fou ! O� sommes-nous ?

Je n?en veux pas � M. CORBI�RE, c?est normal, il est sur son terrain, mais qu?un �lu officiel, le Maire adjoint, fasse cela? On est o� ?

C'est la raison pour laquelle, �videmment, nous ne voterons pas ce v?u.

(Applaudissements sur les bancs des groupes Centre et Ind�pendants et U.M.P.P.A.).

M. Pierre SCHAPIRA, adjoint, pr�sident. - Les t�moins ont parl�, l'affaire est relanc�e.

Monsieur DUTREY ?

M. Ren� DUTREY. - Tr�s rapidement, le groupe "Les Verts" votera ce v?u.

Ce dossier montre de fa�on tr�s claire qu'il y a des lois et des lois qui ne sont pas appliqu�es, je parle de la loi de r�quisition de 1998.

C'est tr�s simple, selon son pr�ambule, quand on est dans une situation o� l'offre et la demande sont en secteur particuli�rement tendu, il faut appliquer la loi de r�quisition.

Le probl�me, c?est que le mot de r�quisition est extr�mement dur, on a l'impression que c'est une spoliation alors qu?il ne s?agit seulement que de forcer un propri�taire, personne morale, cela ne concerne pas les petits propri�taires, � louer son logement pendant cinq ans.

La loi de r�quisition devrait �tre appliqu�e sur cet immeuble de la place des Vosges et si vous �tes un l�galiste, Monsieur, suivez-nous sur ce v?u pour que cet immeuble soit r�quisitionn� comme la loi le permet.

Je vous remercie.

M. Pierre SCHAPIRA, adjoint, pr�sident. - Ian BROSSAT ?

M. Ian BROSSAT. - Je ne sais pas si nous avons surpris, Monsieur POZZO di BORGO, ce qui est s�r c?est que lui ne nous a pas beaucoup surpris.

Ce que r�v�lent vos propos, tout simplement, c'est qu'avec votre raisonnement, le droit au logement que vous avez contribu� � faire voter d'ailleurs, le droit opposable au logement ne vaut rien au regard du droit de propri�t�.

M. Yves POZZO di BORGO. - Ce n'est pas la m�me chose !

M. Ian BROSSAT. - Rien, strictement rien dans la mesure o� vous venez de justifier le fait que l?on ait des milliers de m�tres carr�s de logements vides en plein c?ur de Paris alors que nous avons 120.000 demandes de logements sociaux.

C?est simple, c?est clair et en tout cas vos propos sont extr�mement r�v�lateurs.

M. Pierre SCHAPIRA, adjoint, pr�sident. - Je mets aux voix, � main lev�e, la proposition de v?u d�pos�e par le groupe Communiste et �lus du Parti de Gauche, assortie d'un avis favorable de l?Ex�cutif.

Qui est pour ?

Contre ?

Abstentions ?

La proposition de v?u est adopt�e. (2010, V. 251).

Octobre 2010
Débat
Conseil municipal
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