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10 - 1999, DAUC 174 - Réaménagement de la piscine Molitor (16e). - Bilan de la concertation. - Cession par la Ville de Paris à la S.A. "Meunier promotion" de droits de construire permettant la réalisation d'un projet immobilier comprenant 2 hôtels et un programme de logements. - Acquisition par la Ville de Paris de 7 places de stationnement. - Déclassement du volume à céder à la société "Meunier promotion". - Approbation du projet de promesse de vente et autorisation de la cession de droits de construire et de l'acquisition des places de stationnement. - Autorisation de dépôt des demandes des différents permis de démolir et de construire


M. LE MAIRE DE PARIS. - Je vous propose de passer, mes chers coll�gues, � l'examen du projet de d�lib�ration DAUC 174. Il s'agit du r�am�nagement de la piscine Molitor.
Je donne la parole � Mme SCHNEITER.
Mme Laure SCHNEITER. - Monsieur le Maire, j'ai d�j� eu l'occasion de m'exprimer sur le sort que vous r�servez � la piscine Molitor en juillet 1997 et juillet 1998. Je me contenterais de rappeler que d�s 1999, la piscine Molitor a d� �tre ferm�e en raison de son �tat avanc� de d�gradation - d�gradation engendr�e par un manque d'entretien �vident et probablement volontaire - vu les projets immobiliers qui y �taient concoct�s. C'est sciemment que, petit � petit, on l'a laiss�e mourir. Sous le pr�texte que des r�parations lourdes s'imposaient, la municipalit� d'alors a pr�f�r� envisager la d�molition et la construction d'un nouvel ensemble, pourtant beaucoup plus cher qu'une r�habilitation, on ne le dira jamais suffisamment.
Malgr� l'avis d�favorable de nombreux Parisiens et riverains qui se sont exprim�s largement lors de l'enqu�te publique, vous allez persister � d�truire une grande partie d'oeuvre Art D�co de Lucien POLLET. Vous sacrifiez ce bel ensemble, sous la pression de la sp�culation immobili�re, au b�n�fice de quelques logements de luxe et d'un complexe h�telier, dont l'utilit�, � cet endroit, reste � prouver.
Le bassin d'�t� sera reconstitu�, mais partiellement couvert pour des sommes faramineuses et ench�ss�s dans le b�ton de nouveaux immeubles.
La patinoire sera enti�rement ras�e, le b�timent d'hiver d�truit.
La patinoire dispara�t � tout jamais. C'est donc des dizaines de milliers de Parisiens que vous allez priver de la seule patinoire digne de ce nom car la patinoire Pailleron est en sursis.
Vous avez pu constater, Monsieur le Maire, que la patinoire install�e provisoirement devant l'H�tel-de-Ville remporte du succ�s aupr�s des Parisiens. Paris a besoin d'urgence de patinoire ! La patinoire de Molitor serait utile et belle pour les gens qui viendraient se distraire. Le jour o� vous nous construirez une patinoire � Paris, ce sera encore du b�ton, je ne sais pas sous quelle forme et je ne sais dans quelle condition.
Une patinoire � Molitor, sa r�habilitation co�tera dix fois moins que la cr�ation d'une patinoire n'importe o� ailleurs dans Paris.
Le terrain de la piscine est public et doit le rester.
Monsieur le Maire, encore une fois, je vous le dis, c'est l'ensemble de l'op�ration qu'il faut revoir afin de proc�der � la restauration, � l'identique, de ce merveilleux ensemble.
Votre projet reste d�sastreux, il est loin, d'ailleurs, d'avoir fait l'unanimit� dans votre majorit� en 1998 et j'esp�re, encore une fois, qu'une majorit� se d�gagera pour le rejeter.
M. LE MAIRE DE PARIS. - M. TAITTINGER...
M. Jean-Yves MANO. - L'ordre n'est pas celui-l�, je suis d�sol�.
M. LE MAIRE DE PARIS. - C'est ce que nous avons : M. MANO apr�s. M. TAITTINGER va intervenir, il est inscrit. O� est l'importance ? Avant ou apr�s, vous aurez la parole dans quelques minutes. Je ne vois pas le probl�me fondamental. En plus, cela pr�sente l'avantage de faire alterner majorit� et opposition.
M. Pierre-Christian TAITTINGER, maire du 16e arrondissement. - Monsieur le Maire, mes chers coll�gues, il me para�t normal que l'avenir de la piscine la plus �l�gante, la plus mondaine, la plus snob de la Capitale, selon les propos d'un chroniqueur de l'�poque, provoque un d�bat int�ressant et ardent au sein de notre Assembl�e.
Je me permettrai d'�voquer un point d'histoire quant � sa construction.
Quand elle a �t� envisag�e, elle proc�dait d'un constat navrant : la France comptait, sur l'�tendue de son territoire, vingt piscines o� l'on pouvait nager toute l'ann�e, l'Allemagne en poss�dait 1.362 et l'Angleterre 805.
Il a donc �t� d�cid� de construire, au lendemain de la grande guerre, cinq piscines suppl�mentaires. Il est vrai, il faut le reconna�tre, que le go�t de la natation n'�tait pas tr�s d�velopp� chez les Parisiens ; ils avaient sans doute oubli� que la premi�re �cole de natation avait surgi � Paris en 1786. J'�voquerai le souvenir d'un homme peu connu, Barth�l�my Turquin, qui avait appris � nager aux Parisiens pour la premi�re fois.
L'ambition, � cette �poque, de Molitor �tait de constituer un p�le avanc� de Deauville qui �tait la perle de la c�te normande, station lanc�e par le Duc de Morny, et rien n'avait �t� n�glig� pour en faire un mod�le d'expression du go�t et du luxe : bois pr�cieux, cuivres, vitraux, escaliers d�cor�s, rampes raffin�es, les merveilleuses cabines qu'�voquaient les paquebots, le premier solarium, une piscine d'hiver, une patinoire d'avant-garde et un personnel d'une qualit� exceptionnelle.
Qui pourrait oublier, dans notre m�moire collective, ce que la litt�rature et la presse de l'�poque nous permettent de retrouver, les galas prestigieux, les soir�es �blouissantes, les feux d'artifice, les rencontres internationales ?
Je reconnais qu'il est difficile de ne pas avoir de nostalgie de ces heures souvent peut-�tre consid�r�es comme �tranges entre les deux guerres o� la France r�vait de luxe, de beaut� et de calme, o� l'on voulait sans doute � la fois oublier les souffrances de la guerre et surtout, malheureusement, ignorer les menaces qui pesaient sur l'Europe.
Aujourd'hui, je crains que les temps aient chang�, un certain mode de vie a disparu. Qui envisagerait de donner � un �tablissement public le cachet, la recherche architecturale, la d�coration qui ont marqu� de grands b�timents Parisiens ?
Prenons un exemple, l'H�tel-de-Ville, construit par Dominique de Cortone ; quand on a vu par la suite ce qu'ont fait Ballu et de Perte, on constatait d�j� une �volution.
Un H�tel de Ville con�u de nos jours, s'apparenterait d'avantage au Forum des Halles. Tel le veut sans doute la marque du temps.
Nous sommes donc plong�s devant un choix : ou relever le d�fi du temps et reconstruire et, je le dis honn�tement, il ne s'agit pas de bricoler et de r�parer ; je suis agac� quand j'entends des propos de cette nature qui ne sont pas s�rieux. Ou l'on prend les plans de POLLET, on repart � z�ro et on termine ce qu'avait voulu faire cet architecte en particulier sur le plan du d�cor ext�rieur et on offre aux Parisiens l'ensemble le plus prestigieux que jamais une ville au monde n'aura. Ou alors on se r�sout � construire dans l'esprit de 1929, une piscine moderne qui aura en plus l'avantage de ne rien co�ter aux contribuables parisiens et qui r�pondra � l'attente des coll�giens, des lyc�ens, des associations sportives et des amoureux de la natation.
En retenant la premi�re hypoth�se, je me suis simplement int�ress� � ce qu'en serait le co�t et, pour �tre s�r que je ne tomberai pas dans les facilit�s, je m'en excuse, Monsieur le Maire, au lieu d'interroger l'administration ou des Fran�ais sp�cialistes, j'ai demand� � des professionnels �trangers d'�valuer un ordre de grandeur de la d�pense. Elle s'�l�verait entre 180 et 200 millions.
Mme Laure SCHNEITER. - ... Non, il y a eu des expertises.
M. Pierre-Christian TAITTINGER, maire du 16e arrondissement. - Je ne vous ai pas interrompu, je vous ai �cout� avec la plus grande attention.
M. LE MAIRE DE PARIS. - Ne vous laissez pas interrompre.
M. Pierre-Christian TAITTINGER, maire du 16e arrondissement. - En mon nom personnel, bien que je rapporte ici un vote large du Conseil d'arrondissement, je dirai que si dans une majorit� nouvelle du Conseil de Paris, se d�gageait une compr�hension � l'�gard du 16e arrondissement, ce qui me toucherait infiniment car depuis que je si�ge dans cette Assembl�e, je n'ai jamais entendu, en particulier de l'opposition, de tels propos, si une compr�hension se d�gageait et qu'une proposition �tait faite par quelques amendements et qui pr�voirait qu'une somme de 200 millions serait affect�e au 16e arrondissement, je vous rappellerai mes priorit�s : elles ne sont sans doute pas celles de la gauche mais elles sont celles des habitants du 16e : une maison des jeunes, une biblioth�que, des cr�ches, une maternelle, l'am�nagement de nos coll�ges, �coles, lyc�es, un certain nombre de choses indispensables.
Je souhaite simplement, Monsieur le Maire, je le dis avec gravit�, car je sais que jamais les cr�dits ne seront vot�s m�me parmi les plus ardents d�fenseurs, que la brise politicienne s'arr�te devant la sagesse et la raison.
(Applaudissements sur les bancs des groupes "Rassemblement pour Paris" et "Paris-Libert�s").
M. LE MAIRE DE PARIS. - Merci, Monsieur TAITTINGER.
Monsieur MANO, vous avez la parole.
M. Jean-Yves MANO. - Merci, Monsieur le Maire.
En juillet dernier, nous abordions le devenir de la piscine Molitor.
Le contexte politique de l'�poque au sein de la majorit� parisienne - je rappelle que nous �tions dans une p�riode que certains ont appel� le "putsch touboniste" - donnait � certains �lus une libert� de parole et de vote que je qualifierai de lucide.
Devant la d�termination des groupes socialiste, communiste, mouvement des citoyens et verts auxquels se ralliaient quelques �l�ments de la majorit� municipale, M. BULT� nouvel adjoint � l'urbanisme retirait avec pr�cautions la d�lib�ration de l'ordre du jour.
Nous pouvions penser que les arguments d�velopp�s par les diff�rents intervenants �taient suffisamment forts pour remettre ce projet � l'�tude et qu'enfin la Municipalit� parisienne se d�cide � r�habiliter la piscine Molitor, chef d'oeuvre de l'Art D�co � Paris.
Il n'en est rien. Les lobbies immobiliers sont plus forts que la raison.
Monsieur le Maire, New York r�habilite � grande �chelle son patrimoine Art D�co. Plus pr�s de nous, Boulogne prot�ge son histoire architecturale r�cente.
Monsieur le Maire, quand on a la chance d'avoir dans sa ville un patrimoine architectural unique, on ne le sacrifie pas sur l'autel de la promotion immobili�re !
Faut-il rappeler que ce dossier n'a jamais �t� pr�sent� devant notre Conseil dans sa globalit� ? Que le choix pr�alable de construire deux h�tels et quelques appartements luxueux est la cl� de vo�te des d�lib�rations pr�sent�es sans d�bat d'orientation architecturale.
Monsieur le Maire, ce dossier manque de transparence. Depuis 14 ans, avec constance, je dirai ent�tement, vous refusez de r�habiliter le site dans sa conception d'origine. Vous refusez toute solution de sauvegarde du site allant m�me � laisser se d�grader l'existant pour, si vous osiez, rayer de la carte ce lieu de l'histoire de la vie des Parisiens.
Votre d�marche est ind�fendable.
De plus, vous c�dez � vil prix des droits � construire dans un site d'exception, � l'or�e du Bois de Boulogne, proche de Rolland-Garros, face aux serres d'Auteuil, pour un prix d�risoire de 5.509 F le m�tre carr� de charges fonci�res. Sur ce point, d'ailleurs, je note une �volution sensible par rapport � l'estimation pr�c�dente, ce qui prouve qu'il y a un an, les critiques �taient largement justifi�es de la part des bancs de l'opposition et des quelques membres de la majorit�.
Mais le probl�me n'est pas r�gl� pour autant car faut-il faire des comparaisons ? Vous rappeler le prix de charges fonci�res des dossiers des logements sociaux pr�sent�s devant l'assembl�e ? Faut-il rappeler le prix de cession des droits � construire de la Z.A.C "Seine -Rive gauche" ?
Parlons clair, comment se fait-il que le groupe "Meunier Promotion" b�n�ficie de tant de sollicitude de la part des responsables municipaux ? Quel pacte secret existe-t-il ? Car quelle constance ! Quelle patience ! "Meunier Promotion" est en lisse depuis 14 ans sans concurrence pour r�aliser ce projet immobilier.
Voyez-vous, je m'interroge, le groupe socialiste s'interroge, la gauche plurielle s'interroge, les Parisiens s'interrogent. Quelle est la raison fondamentale de votre volont� ? Sacrifier un �l�ment important du patrimoine culturel parisien !
Paris n'a-t-il plus les moyens pour investir dans un �quipement culturel utile aux Parisiens ? Les �l�ments financiers port�s ce jour � notre connaissance d�montrent pourtant les possibilit�s offertes en mati�re d'investissement gr�ce � une reprise des activit�s �conomiques et immobili�res.
De plus, � titre de comparaison, vous pr�sentez � notre assembl�e une subvention de 11 millions de francs pour la Maison des oiseaux r�alis�e, il est vrai, dans le 5e arrondissement.
M. LE MAIRE DE PARIS. - Monsieur, je veux vous interrompre. Cela suffit, ces petites allusions ! La Maison des oiseaux s'adresse � tous les Parisiens, ce n'est pas une activit� locale, vous devriez le savoir ! Alors, arr�tez de dire des stupidit�s !
M. Jean-Yves MANO. - Si vous permettez, j'irai jusqu'au bout de mon propos.
M. LE MAIRE DE PARIS. - Oui, mais �vitez de dire n'importe quoi !
M. Jean-Yves MANO. - L'oeuvre de l'architecte POLLET repr�sentative de l'Art D�co, bien que non situ�e dans le 5e, m�rite votre attention.
Monsieur le Maire, si vous aimez Paris et si vous avez de l'ambition pour Paris, ce dont je ne doute pas, revenez � la raison et r�habilitez le site dans sa conception d'origine dont la finalit� sera vraisemblablement diff�rente de la nostalgie d'une �poque ch�re � M. TAITTINGER mais appr�ci�e par les Parisiens dans leur diversit�s sociologiques. Merci.
(Applaudissements sur les bancs des groupes socialiste, communiste et du Mouvement des citoyens).
M. LE MAIRE DE PARIS. - Madame BACHE, vous avez la parole.
Mme Marinette BACHE. - Monsieur le Maire, ce projet vise avant tout � r�aliser sur le plan financier une op�ration int�ressante. Par la vente de pr�s de 12.500 m�tres carr�s de droits � construire pour un montant de 70 millions de francs contre 60 en 1998, vous projetez en effet de financer la r�habilitation d'un des bassins de cette piscine, dont le co�t a �t� estim� dans le m�moire de 1998, � pr�s de 58 millions de francs.
Le prix de cession des droits � construire, pr�s de 5.500 F le m�tre carr�, semble d'ailleurs peu �lev� pour le programme pr�vu, si on le compare � ceux pratiqu�s ailleurs. Par exemple sur la Z.A.C. "Paris-Rive gauche," 7.500 F le m�tre carr�.
Comment a �t� d�termin� ce prix de cession ? N'est-ce pas une forme de bradage du patrimoine municipal au profit d'int�r�ts particuliers ?
Pour minimiser le co�t de cette r�habilitation, vous ent�rinez la destruction du bassin d'hiver qui fait partie int�grante de cet ensemble � caract�re historique. On ne peut que d�plorer cette logique d'Harpagon, alors qu'une r�habilitation � l'identique de cet �quipement aurait pu �tre assur�e sans difficult� au titre des investissements de la Ville.
Le co�t de r�habilitation semble servir d'alibi � la municipalit� pour engager cette op�ration immobili�re. Pendant pr�s de dix ans, la piscine Molitor a �t� laiss�e sciemment � l'abandon apr�s le non renouvellement de la concession en 1989. La fermeture de la piscine en 1989 a en effet �t� rendue n�cessaire par le manque d'entretien. La d�gradation de cet �quipement s'est acc�l�r�e, en particulier � la suite d'actes de vandalisme, alors que sa r�novation aurait pu �tre engag�e de longue date, et contribuer ainsi � r�duire le co�t des travaux � entreprendre.
Il est clair d'ailleurs que si cet �quipement avait �t� ouvert au public pendant dix ans, il aurait permis, tout en r�pondant aux besoins des habitants, de d�gager des recettes avec les droits d'entr�e.
Vous pourrez certainement nous pr�ciser, Monsieur le Maire, � combien s'�l�ve le manque � gagner pour la Ville r�sultant de la fermeture de cette piscine pendant dix ans ?
Les �lus de notre groupe ne sauraient cautionner cette mauvaise gestion du domaine en acceptant aujourd'hui ce projet � courte vue.
Le programme de r�am�nagement ne pr�sente pas sur le fond de modifications importantes par rapport au projet pr�sent� en juillet 1998. Il comporte principalement un ensemble h�telier de plus de 11.000 m�tres carr�s, comprenant deux h�tels trois �toiles sur pas moins de 6 �tages.
Paris est bien �quip� en trois �toiles, leur taux d'occupation est proche de 70 % seulement.
A cela s'ajoute un programme de logements de pr�s de 1.500 m�tres carr�s, alors qu'il y a 10.000 logements vacants dans le 16�me et deux parkings en sous-sol comprenant plus de 200 places au total qui augmenteront pollution sonore et atmosph�rique.
Vous allez donc densifier consid�rablement cet �lot. Nous sommes loin, avec ce projet, de l'urbanisme � visage humain que vous appelez de vos voeux !
D'autres choix sont possibles pour pr�server l'unit� de la piscine Molitor avec ses deux bassins et pour r�aliser un �quipement qui ne devienne pas seulement l'annexe de ce programme luxueux mais un v�ritable �quipement sportif et de loisirs accessible aux Parisiens, dans le cadre d'un contrat d'affermage comme nous l'avons propos�.
Quels seront en effet les prix pratiqu�s pour l'entr�e dans la piscine ? Nous ne le savons pas.
Cette op�ration de r�am�nagement illustre � nouveau les errements de la Municipalit� dans la gestion de son domaine, l'incons�quence de ses choix r�solument tourn�s, une fois plus, vers l'immobilier.
Il est vrai que votre souhait de voir cette piscine dispara�tre est ancien puisqu'une consultation fut lanc�e en 1988 par la Ville pour la restructuration de ces b�timents qui devait aboutir � leur d�molition compl�te. Heureusement, le permis de d�molir fut refus�, apr�s avis d�favorable de l'architecte des B�timents de France en 1989 et, par la suite, l'�difice inscrit � l'Inventaire suppl�mentaire des Monuments historiques, une partie du b�timent ne pouvant d�s lors plus faire l'objet d'une d�molition. On ne peut que regretter que cette piscine, r�alis�e en 1929 et qui constitue un t�moin remarquable de l'architecture Art D�co, n'ait pas fait l'objet d'un classement au titre des Monuments historiques. Il n'est cependant pas trop tard pour arr�ter la mise en oeuvre de ce projet aux cons�quences irr�m�diables.
C'est pourquoi, Monsieur le Maire, les �lus de notre groupe, qui voteront contre ce projet, vous demandent de renoncer � cette op�ration et d'engager la r�habilitation compl�te de la piscine Molitor.
Et nous vous proposons d'adopter un voeu en ce sens.
(Applaudissements sur les bancs des groupes du Mouvement des citoyens, socialiste et communiste).
M. LE MAIRE DE PARIS. - Monsieur VION, vous avez la parole.
M. Michel VION. - Monsieur le Maire, Mesdames, Messieurs, la d�lib�ration que vous nous soumettez aujourd'hui concerne donc le r�am�nagement de la piscine Molitor, comme il vient d'�tre dit longuement, l'un des monuments parisiens les plus embl�matiques de l'architecture du XXe si�cle et notamment de ce style Art D�co.
Comme beaucoup de choses viennent d'�tre dites d�j� dans les pr�c�dentes interventions, je ne m'attarderai pas trop longtemps sur ce sujet, mais si, au nom des �lus communistes, j'ai tenu � intervenir, c'est pour affirmer une nouvelle fois notre opposition � un tel projet de r�am�nagement.
Voil� maintenant dix ans, la piscine Molitor a �t� ferm�e au public � cause du manque �vident d'entretien, et voil� maintenant dix ans qu'elle est laiss�e � l'abandon et qu'elle se d�grade inexorablement.
Cet �tat de fait, qui est de la seule responsabilit� de la Ville, est v�ritablement lamentable, je dirai m�me scandaleux. Alors qu'il aurait �t� utile et possible de travailler, d�s 1989, � une r�elle r�habilitation de ce monument respectueuse des choix architecturaux dans une collaboration avec les collectivit�s locales limitrophes et dans une concertation active avec les populations, vous avez, Monsieur le Maire, laiss� cet �difice subir les outrages du temps. Je rejoins, sur ce point, les observations faites par mes coll�gues.
Le projet que vous nous pr�sentez aujourd'hui consiste, malgr� les oppositions, � faire de ce lieu historique et cher au coeur et � la m�moire des Parisiens, un v�ritable complexe touristique.
De l'avis des �lus communistes, ce projet n'est pas un bon projet. La r�alisation de deux h�tels de 5 �tages, de 1.484 m�tres carr�s de logements de standing, de parkings, dans ces lieux, ne se justifie aucunement et va m�me � l'encontre de l'int�r�t g�n�ral des Parisiens.
Par contre, nous ne doutons pas que cette op�ration a de quoi r�jouir les promoteurs immobiliers !
Voil� bri�vement expos�es, Monsieur le Maire, les raisons de notre opposition � ce projet de d�lib�ration.
Pour terminer, j'estime, au nom des �lus communistes, qu'il serait de bonne gestion de le retirer et de le retravailler dans le sens de l'int�r�t g�n�ral.
Je vous remercie.
(Applaudissements sur les bancs des groupes communiste, socialiste et du Mouvement des citoyens).
M. LE MAIRE DE PARIS. - Madame JUNOT, vous avez la parole.
Mme Marie-Th�r�se JUNOT. - Merci, Monsieur le Maire.
Monsieur le Maire, mes chers coll�gues, voil� plus de dix ans que le r�am�nagement de l'�lot Molitor est en attente. La fermeture de la piscine, en 1988, apr�s celle de la patinoire, a cr�� un vide � la Porte d'Auteuil.
Je voudrais rappeler que ce projet, contrari� par l'action d'une association de riverains, a �t� "gel�" par l'inscription � l'Inventaire suppl�mentaire des Monuments historiques � l'initiative du Ministre de la Culture de l'�poque, Jack LANG, en mars 1990...
(Protestations sur les bancs des groupes communiste, socialiste et du Mouvement des citoyens).
... C'est vous dire que mon intervention n'a pas pour but de retarder la solution de cet important projet qui permettra de mettre � la disposition des Parisiens, en particulier de la population scolaire du 16e arrondissement, un bassin de natation dont la fermeture se fait cruellement sentir depuis trop longtemps.
Je voudrais seulement faire quelques remarques.
Il y a un an, presque jour pour jour, j'avais exprim�, dans cette m�me enceinte, mon regret que n'ait pu aboutir le projet d'ensemble qui avait �t� propos� afin de r�server tout le quartier Porte d'Auteuil/Porte de Saint-Cloud � des usages exclusivement sportifs. Je ne m�connais pas les imp�ratifs financiers qui ont conduit � pr�voir un secteur priv� qui, avec deux h�tels ayant perdu leur destination sportive et des logements le long de la rue Nungesser et Coli, aboutit, comme je l'ai d�j� dit, � une trop grande densification.
Le projet qui nous est pr�sent� aujourd'hui ressemble point par point � celui qui a �t� propos� ici m�me il y a un. Il d�nature fortement l'esprit de la construction initiale, t�moignage de l'architecture des ann�es 30. La fa�ade de 5 �tages �crase le grand bassin d'�t�. Les logements, h�tels, parkings, entra�neront une augmentation de la circulation, en particulier celle des cars de tourisme, alors que le quartier est d�j� affect� par les afflux g�n�r�s par le Parc des Princes. Encore faudra-t-il que soient prises des pr�cautions indispensables pour que l'utilisation des h�tels ne favorise pas une prostitution d�j� trop d�velopp�e dans ce secteur.
Il n'est plus question de reconstruire l'ancienne patinoire, alors m�me qu'� Paris plus aucune piste de glace permanente n'existe. Pourtant, l'emplacement de Molitor serait le meilleur pour r�pondre aux aspirations des Parisiens.
Une meilleure r�partition des sommes consid�rables investies une fois de plus au Parc-des-Princes et aux subventions du P.S.G. aurait pu permettre la reconstruction de cette patinoire ch�re � la m�moire de beaucoup de Parisiens.
La r�ponse est �videmment politique et je regrette le choix qui a �t� fait sur ce dossier, malgr� nos nombreuses interventions qui n'ont rien chang�.
N�anmoins, je voterai, ainsi que mes amis �lus ind�pendants, pour le projet qui, s'il n'est pas enti�rement satisfaisant, a au moins le m�rite d'exister et de mettre un terme � dix ann�es de tergiversations.
Merci.
M. LE MAIRE DE PARIS. - Merci, Madame.
Monsieur GIRAL, vous avez la parole.
M. Jean-Louis GIRAL. - Merci, Monsieur le Maire.
Monsieur le Maire, il y a un an, je vous avais fait part, � propos de ce projet de la piscine Molitor, de mes regrets de voir, � la place de la r�habilitation d'un ensemble piscine d'hiver/piscine d'�t�/patinoire, la construction d'un complexe immobilier qui, certes, comporte une piscine, mais aussi des h�tels qui feront perdre une partie de sa tranquillit� � ce quartier r�sidentiel.
Cet ensemble �tait le t�moin d'une �poque et je persiste � penser que le nouveau projet est mauvais, que nous aurons un ensemble h�t�roclite peu fonctionnel et que les arguments, qui sont d�velopp�s dans l'expos� des motifs pour refuser la restauration, sont fallacieux.
D'abord, il ne fallait pas laisser squatter et piller la piscine. Ensuite, le co�t de sa restauration - je ne suis pas all� consulter l'�tranger, je n'en ai pas besoin - n'�tait pas plus �lev� que deux ann�es de subventions au P.S.G. !
Mais la v�rit�, c'est que la Ville n'a pas plus de consid�ration pour l'oeuvre de POLLET que pour les habitants du 16e, dont les pr�occupations ne sont pas prioritaires !
Quant � ceux qui ont oeuvr� pour son inscription � l'Inventaire des Monuments historiques, ils l'ont fait plus avec l'id�e d'ennuyer la Ville que de d�fendre une oeuvre architecturale !
Car soyons s�rieux ! Qu'en restera-t-il, de cette oeuvre ? Les vitraux...
Monsieur le Maire, en terminant mon intervention, il y a un an, je vous avais d�clar� : "A d�faut de nous refaire une belle piscine, faites au moins une affaire financi�re", m'�levant contre le cadeau fait � Meunier-Promotion dans le projet initial que vous nous aviez pr�sent�.
Sur ce point, votre adjoint nous a entendus et d'un peu plus de 50 millions de francs, nous passons � 70 millions de francs, et peut-�tre plus puisque la possibilit� d'augmenter les superstructures reste ouverte dans la convention.
Aussi, je serai pragmatique, car il arrive un moment o� il faut en finir, je voterai � contrec?ur et par raison, Monsieur le Maire, votre d�lib�ration, car pour les contribuables elle n'est pas mauvaise, mais je prends date pour l'avenir car je suis convaincu que vous n'aurez que des d�sagr�ments avec ce projet mal con�u.
Mme Liliane CAPELLE. - Pourquoi le voter alors ?
M. Paul AURELLI, adjoint. - Pour ne pas vous faire plaisir voyons !
M. LE MAIRE DE PARIS. - Monsieur BLET, vous avez la parole.
M. Jean-Fran�ois BLET. - Le m�pris se retrouve dans le cr�dit qui a �t� accord� � cette concertation. En effet, la conclusion de cette enqu�te de concertation qui dura un mois se r�sume � : "la concertation a permis aux riverains et aux associations de s'informer et d'obtenir les pr�cisions souhait�es sur ce projet d'am�nagement" et "la concertation a permis de faire ressortir une quasi-unanimit� sur le maintien � cet emplacement d'une piscine". Vous osez ensuite ajouter : "Il a pu �tre tenu compte dans une large mesure, dans la mise au point d�finitive du projet retenu, des demandes et observations formul�es".
Or il �tait demand� par les riverains, les associations et la Mairie de Boulogne, hostile au projet, la r�habilitation � l'identique, l'abandon du programme d'activit�s commerciales - ce qui a motiv� un recours de la part de l'Association du quartier du Parc des Princes, recours qui est encore en attente de jugement - l'abandon du principe de la r�alisation d'un programme h�telier, la r�alisation de logements en particulier sociaux � la place des h�tels, la r�duction �ventuelle de la hauteur du b�timent, l'interdiction du stationnement des autocars, la mise en sens unique de la rue Nungesser et Coli et son interdiction � la circulation des v�hicules commerciaux et des poids lourds, demande �manant de l'Association des locataires du groupe Molitor, l'am�lioration de l'accessibilit� � la piscine et l'abandon du projet de couverture du bassin d'�t�.
Toutes ces r�clamations et remarques sont rest�es lettre morte. Cette arrogance, ce sentiment de puissance, c'est tout simplement le fric qui le procure. Le fier et majestueux paquebot Molitor qui, par votre n�gligence, se muait en rafiot, va �tre coul� par les torpilles de Meunier promotion. Que vaut une coque "Art d�co", si somptueuse soit-elle, face � la puissance de feu de l'argent ?
Tout argument devient caduque face � la perspective d'une op�ration dans le 16e arrondissement qui suinte le profit faramineux. Vous avouez m�me cyniquement - je cite le bilan de la concertation - "qu'afin de minimiser le co�t de la r�habilitation, il est propos� de ne garder que la partie du programme public la plus utile � la collectivit� et de financer sa r�habilitation par la vente de possibilit�s de construction sur les parties jug�es les moins int�ressantes".
Monsieur le Maire, un tel raisonnement, une telle logique ouvertement sp�culative ne devrait plus avoir cours. La destruction de la piscine Molitor est une monstruosit�. Elle prendra place dans l'histoire au chapitre du vandalisme parisien, elle y sera le pendant tib�rien de la destruction des Halles.
Qu'est-ce que la piscine Molitor : un ensemble architectural unique en son genre en France, tel est le verdict de Catherine WEILL-ROCHANT, rapportant au nom de la Conservation r�gionale de l'Inventaire des Monuments et des Richesses artistiques de la France.
A Molitor fut cr�� un ensemble architectural unique en son genre en France, comprenant dans un seul b�timent un bassin couvert et chauff�, un bassin d�couvert transformable l'hiver en patinoire et des services divers : cabines, douches, restaurant, bar, salle de r�union, magasin et caf�".
L'histoire de la piscine Molitor est exemplaire. L'acharnement m�thodique, reconduit au fil des ans, visant � sacrifier un chef d'oeuvre architectural "Art d�co" sur l'autel de la promotion immobili�re a quelque chose de fascinant.
D�s septembre 1989, la mise � mort est programm�e. Vous refusez de proroger la concession consentie par la Ville. Vous murez la piscine. Vous refusez de l'entretenir. Vous la laissez � l'abandon. Vous la laissez sciemment, d�lib�r�ment se d�grader. Vous l'offrez aux pilleurs d'�paves qui la d�p�cent de ses ferronneries et � Meunier Promotion, filiale de la B.N.P. qui avec son architecte, Alain GILLOT, veut la raser pour y construire des h�tels de grand rapport.
Alors pourquoi cet acharnement sur la piscine Molitor ? Parce que depuis toujours elle a �t� livr�e au promoteur BERTEAU, � Meunier promotion. Parce que l'op�ration en plein 16e est plus que juteuse, que le projet REICHEN en est devenu l'instrument. Parce que ce pur joyau art d�co, ce chef d'oeuvre, n'est rien en face du fric !
Bilan du saccage ! Le bassin d'hiver est d�truit. La patinoire condamn�e. Le bassin d'�t� d�natur�, encapuchonn� par REICHEN et ROBERT. Bref, du vandalisme � l'�tat pur !
Pour conclure, apr�s le th��tre des Champs-Elys�es, l'immeuble Larousse, le patrimoine "Art d�co" est malmen� � Paris, m�pris�. Paris qui en fut l'embl�matique fanal ! Je ne puis ici que r�p�ter que la destruction de la piscine Molitor est un acte de barbarie.
En d�truisant la piscine Molitor vous d�truisez un pur joyau, un chef d'oeuvre dans l'histoire des styles. L'�quivalent pour la p�riode "Art d�co" des cath�drales romanes ou gothiques.
Ce forfait qui vous marquera telle une t�che ind�l�bile, m�rite le m�me jugement terrible que celui ass�n� par Charles Quint aux vandales qui d�figur�rent la Mosqu�e de Cordoue : "Si j'avais su ce que vous auriez fait, vous ne l'auriez pas fait ! Car ce que vous faites peut se trouver partout alors que ce que vous aviez auparavant n'existe nulle part".
M. LE MAIRE DE PARIS. - M. LEBAN a la parole.
M. G�rard LEBAN, adjoint. - Monsieur le Maire, mes chers coll�gues, j'ai bien conscience que nous ne pourrons cl�turer cette s�ance par un bain de minuit dans la presque "mythique" piscine Molitor !... Mais au moins, nous sommes pass�s d'un attentisme constructif � un r�alisme effectif, car il est urgent de ne plus attendre et de ne plus laisser se d�grader un �quipement dont tous les Parisiens pourraient profiter autrement qu'� travers des joutes oratoires, intellectuellement int�ressantes, certes, mais, concr�tement, plut�t st�riles et pass�istes.
Puisque l'int�r�t g�n�ral est bien entendu notre pr�occupation premi�re, nul doute qu'en r�alit� nous ne soyons d'accord.
Pour ma part je ne traiterai ce dossier que sous l'angle des associations sportives. En effet, voici des ann�es, voire des d�cennies, que le nombre de piscines est notoirement insuffisant dans le 16e arrondissement. Bien souvent les �tablissements scolaires ne peuvent satisfaire aux obligations sportives.
Les remises en �tat, les mises aux normes des �tablissements de l'arrondissement font que l'ensemble de ces �quipements n'est jamais totalement en service. Aujourd'hui nous avons la chance de pouvoir donner satisfaction aux familles et aux associations qui verront leurs enfants b�n�ficier enfin d'une piscine couverte et d�couverte qui les accueillera largement et dans les meilleures conditions.
D'autre part la piscine reste un �quipement public et la Ville, outre le bassin, garde le volume des installations, des vestiaires et d'une salle de sports. La discr�tion pour les futurs usagers est garantie, puisqu'aucun vis-�-vis (ni fen�tres d'h�tels ou de logements), ne donnera sur le bassin. Quant aux riverains ils auront l'opportunit� d'avoir acc�s � 90 places de parking, ce qui, � Paris, n'est pas n�gligeable.
Depuis 10 ans, Monsieur le Maire, cet �quipement inutilisable est un poids mort qui, aujourd'hui enfin, a les meilleures chances de revivre, sans bourse d�lier pour les Parisiens et dans le respect de son style d'origine.
Certains auraient-ils oubli�, comme M. MANO, que sur le projet architectural du Cabinet REICHEN et ROBERT un Ministre bien connu, puisqu'il s'agit de Jack LANG, donnait d�j� en 1990 son accord ? Ce m�me Cabinet voit sa notori�t� et ses comp�tences reconnues puisque l'Etat le s�lectionne encore aujourd'hui parmi les candidats retenus pour l'op�ration du quai Branly. Quant au Cabinet MIMRAM, associ� � cette r�habilitation-construction, puisqu'il est charg� de la couverture mobile du bassin, il est �galement sollicit� pour la passerelle Solf�rino.
C'est pour toutes ces raisons, dont l'opportunit� financi�re que repr�sente cette cession et surtout dans l'int�r�t des familles parisiennes et de notre arrondissement, que le groupe "Rassemblement pour Paris" votera pour la d�lib�ration qui nous est pr�sent�e aujourd'hui.
M. LE MAIRE DE PARIS. - Merci, Monsieur LEBAN.
Je donne la parole � M. BULT�.
M. Michel BULT�, adjoint, au nom de la 6e Commission. - Merci, Monsieur le Maire.
Ce projet de d�lib�ration, cela n'a �chapp� � personne, a pour objet de proposer de r�habiliter et de r�nover le site de la piscine Molitor, en combinant un programme d'�quipement public, avec la reconstruction de la piscine d'�t� et un programme priv�.
Ce projet avait d�j� �t� �voqu� par notre Assembl�e en 1998, la piscine Molitor �difi�e comme le rappelait M. Pierre-Christian TAITTINGER, dans les ann�es 1930, a cess� son activit� en 1989, en raison d'importantes d�gradations. Le trait� de concession d'ailleurs n'a pas �t� reconduit et les locaux ont �t� d�saffect�s, d�s cette �poque des projets de restructuration ont �t� �labor�s.
A la suite de l'inscription de la piscine � l'Inventaire suppl�mentaire des Monuments historiques, un projet �tabli par M. REICHEN et pr�sent� en association avec Meunier promotion, � la suite d'une consultation lanc�e par la Ville, a �t� retenu comme on vient d'ailleurs de le rappeler et, il faut le rappeler sur les bancs socialistes, en accord avec le Ministre de la Culture. En effet le Ministre de la Culture de l'�poque, M. Jack LANG, a donn� son accord au projet de M. REICHEN d�s 1992 sous la signature de son directeur du patrimoine.
M. LE MAIRE DE PARIS. - Voil� une information int�ressante.
M. Michel BULT�, adjoint, rapporteur. - Une concertation publique a eu lieu en 1997 � Paris et � Boulogne. Le programme pr�sent� comprenait outre la r�habilitation du bassin d'�t�, la r�alisation d'un programme priv� comprenant des logements et deux h�tels, un de deux �toiles et un de trois �toiles.
A la suite de cette concertation, diff�rentes adaptations ont �t� apport�es au projet, en particulier l'h�tel de deux �toiles a �t� remplac� par un trois �toiles.
Le bilan d�taill� de la concertation fait l'objet du projet de d�lib�ration n� 1 qui vous est pr�sent� aujourd'hui.
Le programme propos� comprend en d�finitive : pour la partie publique, la reconstruction et la r�habilitation partielle de la piscine Molitor dot�e d'un dispositif de couverture mobile. Cela permettra d'obtenir un �quipement nautique tout � fait remarquable � la fois moderne et respectant la forme et les proportions de la piscine d'origine.
Pour la partie priv�e : deux h�tels trois �toiles pour environ 11.000 m�tres carr�s hors ?uvre, des logements pour 1.000 � 1.500 m�tres carr�s hors ?uvre, et des places de stationnement en sous-sol.
Le prix de cession des droits � construire � l'op�rateur priv� a fait l'objet d'analyses compl�mentaires depuis le passage devant notre Assembl�e en 1998. Ce prix r�sulte d'un diff�rentiel entre une charge fonci�re brute qui serait applicable � un terrain sans contrainte � cet endroit, et la valorisation des contraintes techniques de constructibilit� d�coulant du site et du programme.
Je rappellerai qu'une expertise sur la valeur de ces contraintes a �t� men�e par des experts ind�pendants plac�s sous l'�gide de la Chambre des Notaires. Compte tenu du r�sultat de cette expertise, les services fonciers de l'Etat, Monsieur MANO, ont indiqu� que la Ville pouvait traiter dans une fourchette de 63 � 70 millions de francs.
Nous proposons de traiter ce soir en haut de la fourchette, soit 70 millions de francs. La Ville a donc fait tout ce qu'il fallait pour aboutir au meilleur prix.
Comme le rappelait tout � l'heure M. GIRAL, il devient maintenant urgent de remettre en �tat ce site. C'est pourquoi je vous propose de donner votre accord aux trois d�lib�rations qui vous sont propos�es. Le lancement de ce projet permettra de disposer � nouveau d'une magnifique piscine couverte et d�couverte.
En ce qui concerne l'amendement propos� par Mme BACHE, au nom du Mouvement des citoyens, qui d'ailleurs nous a �t� propos� en 6e Commission � la demande de M. SARRE, je suis bien entendu tout � fait d'avis de le refuser.
Je vous signale que la piscine reste un �quipement int�gralement public. Apr�s 10 ans de fermeture, il importe maintenant, comme le rappelait le Maire, de r�aliser des travaux au plus vite pour �viter d'accentuer la d�gradation du site.
Je vous remercie.
M. LE MAIRE DE PARIS. - Merci.
Je mets aux voix, � main lev�e, la proposition d'amendement n� 24 d�pos�e par le groupe du Mouvement des citoyens, invitant M. le Maire de Paris � engager une op�ration de r�habilitation compl�te de la piscine Molitor et � supprimer le programme h�telier pr�vu.
L'avis de M. BULT� est d�favorable.
Qui est pour ?
Contre ?
Abstentions ?
La proposition d'amendement est repouss�e.
Je mets aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration DAUC 174-1�.
Qui est pour ?
Contre ?
Abstentions ?
Le projet de d�lib�ration est adopt�. (1999, DAUC 174-1�).
Je mets aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration DAUC 174-2�.
Qui est pour ?
Contre ?
Abstentions ?
Le projet de d�lib�ration est adopt�. (1999, DAUC 174-2�).
Je mets aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration DAUC 174-3�.
Qui est pour ?
Contre ?
Abstentions ?
Le projet de d�lib�ration est adopt�. (1999, DAUC 174-3�).
Je mets aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration DAUC 174 dans son ensemble.
Qui est pour ?
Contre ?
Abstentions ?
Le projet de d�lib�ration est adopt�. (1999, DAUC 174).

Juillet 1999
Débat
Conseil municipal
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