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54 - 1998, DAEE 4 - Autorisation à M. le Maire de Paris de souscrire un avenant à la convention d'objectifs signée avec l'Office de tourisme de Paris. - Subvention complémentaire à l'Office de tourisme de Paris au titre de 1998


M. Jean-Fran�ois LEGARET, adjoint, pr�sident. - Nous passons au DAEE 4 qui porte sur une autorisation � M. le Maire de Paris de souscrire un avenant � la convention d'objectifs sign�e avec l'Office de tourisme de Paris.
Je donne la parole � Mme DURAND.
Mme Fran�oise DURAND. - Monsieur le Maire, mes chers coll�gues, vous nous demandez Monsieur le Maire de nous d�terminer sur le bilan 97 du tourisme parisien ainsi que sur les orientations de 1998.
Je tiens tout d'abord � faire quelques remarques de calendrier qui ont eu une incidence f�cheuse.
Il ne me semble pas tr�s s�rieux de nous proposer les orientations 98 en juillet alors que la moiti� de l'ann�e est �coul�e et qu'un �v�nement aussi consid�rable que la Coupe du Monde est presque termin�. C'�tait la demi-finale aujourd'hui. Nous n'avons donc pas pu nous prononcer sur les orientations du Mondial ni formuler des propositions.
C'est vraiment trop de m�pris pour les repr�sentants des Parisiens !
D'autre part, les documents concernant le bilan 97 et les orientations 98 ne nous sont parvenus que quelques jours avant la s�ance alors qu'ils n�cessitaient une r�flexion approfondie, qu'ils �taient volumineux et qu'il �tait difficile de bien mener cette r�flexion en si peu de temps.
Le Conseil d'administration de l'Office du Tourisme a eu lieu vendredi dernier pendant la 7e Commission. Il m'aurait sembl� opportun de pr�senter le bilan 97 au d�but de l'ann�e 98 et je souhaite que pour l'an prochain, le calendrier soit harmonis� entre la Mairie et l'Office du Tourisme pour que de telles aberrations ne se reproduisent plus.
Il est n�anmoins positif qu'un bilan de l'ann�e pr�c�dente ait �t� �tabli pour la premi�re fois ainsi que nous l'avions demand�. C'est le signe, avec l'augmentation de la subvention � l'Office du Tourisme, qu'un d�but de r�organisation du tourisme parisien est entrepris, m�me s'il est largement insuffisant et si certaines orientations nous semblent contestables.
Mais il est certain que la fusion de organismes du tourisme demand�e depuis des ann�es par le groupe socialiste d'ailleurs, a permis une synergie favorable au d�veloppement de ce secteur.
L'installation d'un service informatique, le recours � la d�marche de marketing ont permis une certaine modernisation de l'Office du Tourisme.
Dans la note de strat�gie 1998 qui nous a �t� soumise, le constat du poids d�terminant du tourisme dans l'�conomie parisienne est fait une fois de plus. Cependant, aucune politique de d�veloppement de l'emploi ne nous est propos�e.
Je ne reviendrai pas sur les propositions que j'ai d�j� faites � ce projet, au nom du groupe socialiste, lors de la s�ance de juin 1997.
Si le tourisme d'affaires est un axe important du tourisme parisien, je pense qu'il ne saurait �tre prioritaire ou encore englober � lui seul le tourisme de loisirs.
Le plan 1998 de d�veloppement du tourisme s'appuie sur la promotion de la destination Paris. Cette promotion est europ�enne et internationale, et les march�s y sont analys�s avec comp�tence. Cependant, je remarque que la cible privil�gi�e est presque toujours la client�le ais�e.
Paris a une r�putation de ville ch�re ; et il faut que Paris soit accessible � une client�le diversifi�e, aux familles aux revenus modestes, au tourisme associatif et en particulier aux jeunes qui constituent la client�le d'avenir.
Je tiens � souligner que la promotion de Paris ne doit pas �tre seulement internationale, mais aussi men�e � bien en France. Il me semble tout � fait pr�judiciable que trois antennes de l'Office du Tourisme aient �t� supprim�es dans les gares de l'Est, d'Austerlitz et de Montparnasse.
Une politique dynamique du tourisme parisien doit d�centraliser et multiplier les antennes d'information dans les gares, dans certaines grandes stations de m�tro, les grands magasins et comme nous l'avons d�j� sugg�r�, dans les mairies d'arrondissement.
Enfin, la promotion de la destination Paris est une politique incompl�te. Le raisonnement selon lequel il suffirait de promouvoir la communication pour augmenter le flux de visiteurs et donc les recettes est largement insuffisant pour r�sister � une concurrence internationale de plus en plus forte.
Pour am�liorer durablement l'efficacit� de l'�conomie touristique parisienne, il nous semble que l'action de l'Office doit s'orienter aussi sur l'am�lioration de l'offre touristique en s'appuyant sur des d�marches de qualit�.
C'est une m�thode de recensement de l'ensemble des dysfonctionnements, d�fauts et difficult�s per�us par les clients qui renvoie � diff�rents niveaux de responsabilit� et permet d'orienter et d'am�liorer une politique publique.
Enfin, la subvention annuelle accord�e � l'Office du Tourisme devrait �tre beaucoup plus �lev�e eu �gard � l'ambition touristique parisienne, � la concurrence de plus en plus �pre, au point d�terminant du tourisme dans l'�conomie parisienne.
Je r�affirme qu'une part plus importante du produit de la taxe de s�jour devrait �tre vers�e � l'Office du Tourisme. En effet, la subvention vers�e par la Ville ne repr�sente m�me pas le tiers de la taxe de s�jour. De grandes m�tropoles europ�ennes avec lesquelles nous sommes en concurrence reversent l'int�gralit� de la taxe de s�jour � l'Office du Tourisme. C'est, je crois, le cas de Vienne.
C'est pour toutes ces raisons que le groupe socialiste, tout en reconnaissant certains progr�s accomplis en 1997, s'abstiendra sur l'avenant 98.
M. Jean-Fran�ois LEGARET, adjoint, pr�sident. - Je vous remercie Madame DURAND.
La parole est � M. SARRE.
M. Georges SARRE, pr�sident du groupe du Mouvement des citoyens, maire du 11e arrondissement. - Monsieur le Maire, chers coll�gues. Nous avons eu l'occasion, l'ann�e derni�re, lors du Conseil de Paris du 23 juin 1997, d'aborder la question du tourisme � Paris sous ses diff�rents aspects. A l'occasion de ce d�bat, les �lus du groupe du Mouvement des citoyens avaient soulign� le fait que, depuis de nombreuses ann�es, la Municipalit� parisienne n�gligeait ce domaine essentiel pour la Capitale et devait faire preuve d'initiatives nouvelles pour accro�tre ses efforts en faveur de ce secteur.
Ce n'est donc sans doute pas un hasard si vous nous demandez, aujourd'hui, d'approuver l'attribution d'une subvention compl�mentaire de fonctionnement de 10 millions de francs � l'Office du Tourisme de Paris au titre de l'ann�e 1998. Si nous accueillons avec satisfaction cet effort financier en faveur de l'Office de Tourisme qui r�pond partiellement � nos attentes, nous regrettons cependant qu'il n'ait pas accompagn� sinon pr�c�d� la fusion engag�e en 1997 au sein de l'Office de Tourisme, de Paris-Promotion et du Bureau des Congr�s de Paris. Cette fusion aurait d� donner lieu, en toute logique, � un renforcement de fa�on anticip�e des moyens de fonctionnement de l'Office du Tourisme pour ne pas ralentir davantage son activit�. Tel n'a pas �t� malheureusement le cas.
La difficult� pour ainsi dire chronique de la majorit� municipale � lancer des projets et � en pr�voir les modalit�s de mise en ?uvre constituent - et nous l'observons avec inqui�tude au fil des mois - un puissant facteur d'inertie dans tous les domaines de l'action municipale. C'est sans doute pour cette raison que l'avenant � la convention d'objectifs-cadre sign�e entre la Ville de Paris et l'Office du Tourisme qui nous est pr�sent� aujourd'hui, concerne principalement les moyens � mobiliser � l'occasion de la Coupe du Monde de Paris, alors que celle-ci devrait s'achever dans les prochains jours ! Mieux vaut tard, en effet, que jamais !
Le bilan d'activit� d�taill� de l'Office de Tourisme de Paris qui est adress� pour cette s�ance, montre l'importance du champ d'intervention de cet organisme. Je crois � ce sujet qu'il faut saluer le travail effectu� par les membres de cet organisme. Je vous rappelle en effet que l'Office du Tourisme b�n�ficie d'une subvention annuelle de seulement 30 millions de francs par an, ce qui nous para�t modeste au regard de l'importance de ses missions et des enjeux culturels et �conomiques li�s au tourisme � Paris. Ce secteur repr�sente � lui seul avec un chiffre d'affaires de l'ordre de 40 milliards de francs en 1996, un des principaux secteurs d'activit� de Paris : environ 120.000 emplois en d�pendent plus ou moins directement (soit 10 % des salari�s parisiens). Le maintien d'une position dominante de Paris dans ce secteur r�side, dans le contexte actuel caract�ris� par une forte concurrence, dans la mise en ?uvre d'une politique soutenue et dynamique, et pour ce faire, n�cessite l'affectation de cr�dits suppl�mentaires.
Cette d�marche nous para�t d'autant plus justifi�e que les pr�visions de l'O.M.T. sont pr�occupantes pour l'Europe qui pourrait, selon elle, conna�tre d'ici 2010 une baisse de fr�quentation touristique (de l'ordre de 17 % en parts de march� par rapport � 1970), au profit des autres r�gions du monde (Asie et Afrique surtout). Nous n'insisterons pas sur la situation parisienne actuelle en mati�re de tourisme, 1998 constituant une ann�e atypique du fait du d�roulement de la Coupe du Monde de football. Il est aussi trop t�t pour tirer un bilan des retomb�es de cet �v�nement sportif. Le bilan d'activit�s 1997 de l'Office de Tourisme fait appara�tre toutefois par rapport � l'ann�e 1996, des �volutions positives qui se traduisent par 12 % d'arriv�es suppl�mentaires de touristes internationaux et 12 % de nuit�es suppl�mentaires enregistr�es dans l'h�tellerie. Elles m�ritent d'�tre soulign�es.
Nos pr�occupations portent davantage actuellement sur le tourisme d'affaires. L'ann�e 1997 aura �t� marqu�e par la fusion du Bureau des Congr�s et des Salons de Paris et de l'Office de Tourisme. Or comme ceci est pr�cis� dans le bilan d'activit� de l'Office de Tourisme, cette phase de restructuration n'a pas permis l'�laboration d'une strat�gie � long terme, ce que nous regrettons. De ce fait, 1997 a vu la poursuite de la politique et des actions men�es en 1995 et 1996. Si les actions conduites par l'Office de Tourisme n'appellent pas d'observations particuli�res de notre part, nos interrogations sont grandes pour ce qui concerne les projets de la Municipalit� parisienne pour favoriser le d�veloppement du tourisme d'affaires. Un rapport de la Chambre de Commerce de 1996 a fait appara�tre en effet un recul significatif de la place de Paris pour la p�riode 1990-1994 dans ce domaine, notamment en mati�re de salons internationaux. Ce rapport soulignait que le soutien de la Ville aux salons �taient quasi-inexistant ! Or, la concurrence s'accro�t dans ce secteur, en particulier avec l'Allemagne qui d�veloppe une offre importante et attractive avec le soutien des villes justement qui jouent un r�le dynamique mais aussi des L�nder ! A la suite de la publication de ce rapport, les �lus du groupe du Mouvement des citoyens vous avaient fait part de leurs inqui�tudes sur ce sujet et demand� d'engager une concertation avec les repr�sentants de la Chambre de Commerce et d'Industrie de Paris et les acteurs concern�s afin d'envisager des mesures pour att�nuer les distorsions de concurrence constat�es avec les pays voisins. Quelles ont �t� en dehors de la modernisation en cours du Parc des Expositions, vos projets dans ce domaine ? Il est temps de r�agir vigoureusement. Il serait donc souhaitable, selon les �lus du groupe du Mouvement des citoyens, de maintenir au moins cette subvention compl�mentaire � l'Office de Tourisme pour les ann�es � venir, pour soutenir d'une part les actions visant � fid�liser les march�s traditionnels, donc en direction des principaux pays �metteurs de touristes : Etats-Unis, Canada, Japon, Allemagne, et d�velopper une s�rie d'actions de promotion destin�es � capter la fr�quentation potentielle provenant d'autres secteurs g�ographiques : par exemple la Russie, les pays d'Europe de l'Est, l'Asie malgr� la crise qui secoue cette r�gion, la Chine, l'Am�rique latine et centrale.
Afin de soutenir l'action de l'Office de Tourisme, dont les orientations r�pondent pour partie au moins � cet �largissement n�cessaire des actions, nous voterons pour ce projet de d�lib�ration en rappelant que la Ville de Paris doit accro�tre les moyens financiers qu'elle consacre au secteur du tourisme, ce qui ne para�t pas hors de port�e compte tenu des moyens financiers dont elle dispose.
M. Jean-Fran�ois LEGARET, adjoint, pr�sident. - Merci. M. GABORIAU va vous r�pondre.
M. Pierre GABORIAU, adjoint, au nom de la 7e Commission. - Merci, Monsieur le Maire, mes chers coll�gues, je vais faire bref, bien entendu, comme chacun le souhaite, mais je voudrais quand m�me remercier ma coll�gue qui vient de s'exprimer � une heure aussi tardive et qui vient de communiquer un certain nombre d'�l�ments que je partage tout � fait sur le travail consid�rable qui a �t� effectu� ces derniers mois par l'Office du Tourisme de Paris.
J'ai pris en compte ses remarques, et d'ailleurs nous en avions parl� auparavant, pour que les documents qui nous sont fournis le soient plus t�t dans la saison pour que nous puissions �tudier les avenants de l'ann�e en cours beaucoup plus t�t. Je m'y emploierai en tout cas pour l'ann�e 1999.
Je souligne que Mme DURAND est satisfaite de la r�organisation et de la fusion. En effet, je crois que cela a permis d'avoir une lisibilit� beaucoup plus grande et une efficacit� plus forte pour le tourisme parisien.
Le tourisme d'affaires n'est pas sp�cialement privil�gi�, m�me s'il a une part importante dans la gestion de l'Office. Sachez, Madame DURAND, que nous consacrons �galement des efforts importants pour le tourisme de loisirs.
En ce qui concerne la S.N.C.F., ce n'est pas une volont� de l'Office de supprimer l'information dans les gares, mais c'est une d�cision de la S.N.C.F. qui a souhait� supprimer l'an dernier ses cr�dits et qui a mis l'Office du Tourisme devant le fait accompli.
Je souhaite, comme vous, �largir le nombre de points de diffusion � l'avenir non seulement dans les gares, mais �ventuellement dans le m�tro, pourquoi pas au d�part des autoroutes parisiennes, et comme vous le proposez, dans les mairies d'arrondissement.
Je crois que la Coupe du Monde se passe assez bien. Malheureusement, l'arriv�e des touristes a �t� moins forte que celle qui �tait esp�r�e. C'est pourquoi, ce matin, nous avons vot� en s�ance cette subvention de 14 millions de francs. Je l'ai donc rectifi�e : au lieu de 10 millions de francs tel que c'est inscrit dans notre projet de d�lib�ration, ce soir il s'agit donc bien de 14 millions de francs qui serviront en grande partie � une campagne de promotion forte apr�s la Coupe du monde, pour que la destination " Paris " soit toujours une destination phare pour les touristes provinciaux et �trangers.
Je vous remercie, Monsieur le Maire.
M. Jean-Fran�ois LEGARET, adjoint, Pr�sident. - Merci, Monsieur GABORIAU, adjoint au Maire de Paris charg� du tourisme.
La convention est amend�e, rectifi�e du montant de la subvention qui est port� au Budget modificatif, qui passe de 10 millions de francs � 14 millions de francs.
Sous r�serve de cette modification, je mets aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration DAEE 4.
Qui est pour ?
Contre ?
Abstentions ?
Le projet de d�lib�ration est adopt� � la majorit�, les groupes socialiste et apparent�s, communiste et du Mouvement des citoyens s'�tant abstenus, Mmes SCHERER, SILHOUETTE, BILLARD, MM. BLET et REVEAU ayant vot� contre, M. LEGARET n'ayant pas pris part au vote. (1998, DAEE 4).

Juillet 1998
Débat
Conseil municipal
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