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39 - 1998, DAUC 170 - DLH 287 - Autorisation à M. le Maire de Paris, d'une part, de déposer une demande de permis de démolir visant un immeuble à usage de logement et d'activité situé 40, rue Didot et, d'autre part, de consentir, le moment venu le dépôt par l'O.P.A.C. de Paris d'une demande de permis de construire en vue de la construction de logements sociaux de type P.L.A. sur les terrains situés 38-40, rue Didot et 21, cité Bauer (14e)


M. Pierre GABORIAU, adjoint, pr�sident. - Mes chers coll�gues, nous passons � l'examen du projet de d�lib�ration DAUC 170 - DLH 287 qui concerne l'autorisation � M. le Maire de d�poser une demande de permis de d�molir visant un immeuble � usage de logement et d'activit� situ� 40, rue Didot et de consentir le moment venu le d�p�t par l'O.P.A.C. de Paris d'une demande de permis de construire en vue de la construction de logements sociaux de type P.L.A. sur les terrains situ�s 38-40, rue Didot et 21, cit� Bauer dans le 14e.
Je donne la parole � M. BLET.
M. Jean-Fran�ois BLET. - Le projet d'am�nagement Bauer-Thermopyles rassemblait jusqu'en 1996 toutes les tares des errances urbanistiques de la Ville de Paris.
Une r�serve d'espace vert inscrite au P.O.S. de 77 (6.600 m�tres carr�s) qui recouvrait un petit quartier fait de maison faubourienne, petits commerces et ateliers d'artisans. 12 ans d'expropriation, de murage de d�molition pour arriver en 1989 au vote du nouveau P.O.S. de Paris. La r�serve y est amput�e de 5.300 m�tres carr�s. Puis en 1993, la r�serve dispara�t totalement pour laisser la place � la r�alisation d'une op�ration de logements. Celle-ci est pr�sent�e en 1996. 120 logements, une barre d'immeuble de 45 m�tres enjambant la cit� Bauer et la rue des Thermopyles.
Ce projet surdensifi� qui aurait d�figur� un quartier pittoresque a eu pour seul m�rite de donner naissance � l'association " Urbanisme & D�mocratie ".
L'enqu�te publique de 1996 a suscit� un important mouvement de contestation dans le quartier et un avis totalement d�favorable du commissaire-enqu�teur. Je le cite : " Les raisons avanc�es par la Ville de Paris pour argumenter son projet sont d�nu�es de toutes r�flexions urbanistiques et architecturales ".
D�saveu cinglant, aussi en janvier 1997, le Maire, Jean TIB�RI, annon�ait l'abandon du projet et lan�ait une concertation. M. Yves LION, architecte, �tait nomm� coordonnateur du projet.
Le plan d'ensemble de l'op�ration a �t� pr�sent� aux associations il y a un an et les projets architecturaux, fa�ades et volets paysagers, lors de la r�union du 24 juin 98. Il est regrettable que ces �l�ments n'aient pas �t� transmis aux �lus.
Dans le cadre de ce projet, vous voulez d�truire au 40, rue Didot la maison d'angle d'un �tage et ses ateliers de 3 �tages en fond de cour. C'est l'une des constructions les plus anciennes de la rue Didot. Les habitants l'appellent la maison de l'imprimeur. Il avait toujours refus� de vendre sa petite maison. Son d�c�s, survenu il y a deux ans, a permis � la Mairie de Paris de s'en porter acqu�reur. Les habitants du quartier sont tr�s attach�s � cet ensemble. 80 % d'entre eux, lors d'une enqu�te r�alis�e par " Urbanisme et D�mocratie ", se sont d�clar�s pour sa r�habilitation et sa transformation en �quipement collectif.
Cet immeuble s'inscrit harmonieusement dans le site de la rue Didot. Il est en parfaite coh�rence et m�me totalement en harmonie avec les autres immeubles de cette rue dont il souligne, telle une sentinelle post�e � l'angle, la vitalit� et la beaut� faubouriennes.
Le 40, rue Didot est parfaitement r�habilitable : quelques reprises de sous-oeuvre, une toiture � refaire. Rien que de tr�s banal. Pour le reste, rien n'interdit d'y placer des extincteurs conform�ment � la r�glementation incendie. Le co�t de ces travaux serait minime, sans comparaison avec celui d'une d�molition-reconstruction. Vous objectez que la pente de l'escalier est trop raide. C'est exact, nous le confessons, mais la fonction d'un escalier est de s'�lever bien au-del� du sol. Avec ce nouvel et original crit�re de d�molition, on pourrait d�truire Amsterdam et la plupart des villes flamandes dont le charme tient notamment � la raideur de leurs escaliers. D'ailleurs, � ma connaissance, cette maison n'est frapp�e d'aucune d�claration d'insalubrit� ni d'une quelconque interdiction d'habiter.
Le 13, rue des Thermopyles, avec ses trois �tages fissur�s, � quelques pas de l�, est dans un �tat infiniment pire, et pourtant vous allez le r�habiliter.
Mais alors quel est le crime du 40, rue Didot ? Il est de ne faire qu'un �tage. Cela ne saurait en aucun cas justifier sa destruction mais bien au contraire sa r�habilitation. Il est clair que si vous avez r�habilit� le 13, rue des Thermopyles, c'est parce que cet immeuble faisait 3 �tages et que ce ne sont ni des crit�res techniques, ni esth�tiques, ni l'int�r�t historique qui motivent le choix fait mais uniquement la possibilit�, ou non, de densifier un peu plus le tissu urbain.
Enfin, sur son utilisation, vous le savez, le centre associatif " Notre Maison " situ� juste en face vient de fermer. Les associations du 14e se retrouvent � la rue, toutes les activit�s sont interrompues. Le 14e arrondissement est peupl� de 160.000 �mes mais ne comporte aucun local mis � la disposition des associations. A Brest, ville de 220.000 habitants, 8 maisons de quartiers sont � la disposition des habitants et de leurs associations. Vous ne pouvez � la fois c�l�brer le travail des associations et leur refuser les locaux indispensables � leurs actions. La maison du 40, rue Didot, apr�s r�habilitation, pourrait parfaitement abriter un petit �quipement de type L.A.S.C.ART (local associatif sportif culturel et artistique) et accueillir la quarantaine d'associations qui viennent d'�tre jet�es � la rue.
M. Pierre GABORIAU, adjoint, pr�sident. - Merci, Monsieur BLET.
Je vais donner la parole � Michel BULT� en signalant qu'il y a eu un avis favorable � l'unanimit� du Conseil du 14e arrondissement en date du 29 juin.
M. Michel BULT�, adjoint, au nom de la 6e Commission. - Monsieur le Maire, je ne fais que constater que la gauche plurielle dans l'affaire a rejoint � l'unanimit� les positions de la majorit� municipale de cet arrondissement. Je n'ai rien d'autre � ajouter et je souhaite qu'on passe au vote.
(Applaudissements sur les bancs des groupes " Rassemblement pour Paris " et " Paris Libert�s ").
M. Pierre GABORIAU, adjoint, pr�sident. - Je mets aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration DAUC 170-DLH 287.
Qui est pour ?
Contre ?
Abstentions ?
Le projet de d�lib�ration est adopt� � la majorit�, Mmes SCHNEITER, SCHERER, SILHOUETTE, BILLARD et M. BLET ayant vot� contre, M. REVEAU s'�tant abstenu. (1998, DAUC 170-DLH 287).

Juillet 1998
Débat
Conseil municipal
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