retour Retour

49 - 1998, DAUC 95 - Zone d'aménagement concerté " Citroën-Cévennes " (15e). - Avis favorable au projet de Plan d'aménagement de zone modifié avant mise à l'enquête publique. - Arrêt du programme des équipements publics modifié


M. Jean-Fran�ois LEGARET, adjoint, pr�sident. - Nous passons � l'affaire suivante, le projet de d�lib�ration DAUC 95, concernant la Zone d'am�nagement concert� " Citro�n-C�vennes " (15e). - Avis favorable au projet de Plan d'am�nagement de zone modifi� avant mise � l'enqu�te publique. - Arr�t du programme des �quipements publics modifi�.
Je donne la parole � Mme SCHNEITER.
Mme Laure SCHNEITER. - Monsieur le Maire, mes chers coll�gues, depuis 1977, je suis intervenue de nombreuses fois sur les am�nagements de la Z.A.C. " Citro�n-C�vennes " au nom de l'association " SOS Paris ", comme de coordinations d'habitants du quartier de Javel. Je serai br�ve aujourd'hui, mais vous rappellerai un fait que probablement vous ignorez : lors d'une Commission extra-municipale de l'environnement en 1977 pr�sid�e par M. CHIRAC, j'avais avanc� des propositions apparemment convaincantes pour am�liorer certains des am�nagements propos�s pour cette future Z.A.C. Le Maire de Paris avait, par cons�quent, d�cid� de cr�er une commission destin�e � r�fl�chir � nouveau sur la " vocation " des terrains Citro�n. Cette commission s'�tait h�las rapidement �loign�e de la mission confi�e par M. CHIRAC. J'avais assist� avec �coeurement aux disputes des architectes pr�sents qui, au lieu d'essayer de r�fl�chir globalement aux am�nagements utiles par rapport aux besoins de l'arrondissement, au meilleur emplacement et � la disposition du futur parc, s'arrachaient des lambeaux du programme d�j� pr�sent�. Le reste ne les int�ressait visiblement pas. Le projet initial, en fin de compte, fut � peine modifi�. Il aurait pu �tre meilleur, il �tait acceptable. Au cours des ann�es, des modifications sont intervenues. Chaque nouveau Plan d'am�nagement de zone a amen� des densifications suppl�mentaires. Trop d'activit�s, trop de bureaux ont amen� une intense circulation automobile sur des quais perp�tuellement embouteill�s, bruyants, sales o� la pollution de l'air est tr�s importante. Lorsque les berges de la Seine seront am�nag�es dans la continuit� du parc, berges qui seront couvertes de " jolies dalles " et non de pelouses comme l'a expliqu� Mme de PANAFIEU, ce qui est un comble pour un espace vert, je plains les promeneurs qui seront assourdis par les bruits des voitures. A l'heure actuelle, on peut � peine se parler sur ces quais !
La surface de l'h�pital a doubl� par rapport au premier projet. Ce gigantesque h�pital, par sa taille, va co�ter cher � l'Assistance publique en entretien et en d�penses �nerg�tiques. Tr�s excentr� dans l'arrondissement, il ne remplacera jamais, pour le confort des habitants, la pr�sence des h�pitaux de tailles plus modestes, mais mieux r�partis dans l'arrondissement dont nous profitions avant. Ces changements successifs de Plan d'am�nagement de zone ont transform� cette malheureuse Z.A.C. en une Z.A.C. " fourre-tout " qui est beaucoup trop dense malgr� le parc, " seul parc de Paris entour� d'immeubles et non d'arbres " qui s'apparente davantage � un bel espace plant� qu'� un vrai parc o� les promeneurs sont � l'abri du b�ton, des voitures et du bruit. Le 15e avait besoin de logements sociaux, d'�quipements et d'un vrai parc � la fois ouvert sur la Seine et le 15e o�, enfants et jeunes auraient pu jouer, et non d'un quartier suppl�mentaire morne, sans vie, avec peu de commerces en raison de la chert� des loyers et une muraille continue d'immeubles longeant la rue Balard qui coupe la Z.A.C. du reste du quartier. Cette rue Balard est devenue sinistre et ressemble � une rue dortoir. Je n'en dirai pas plus, sauf que, vu le manque d'animation de ce secteur, les habitants y r�clament un march�. Je voudrais �galement avoir l'assurance que l'embellissement de la ligne S.N.C.F. de Petite Ceinture et ses talus sont bien prot�g�s dans ce nouveau plan d'am�nagement de zone, de la nouvelle zone d'activit�s pr�vue entre la rue du Professeur Florian-Delbarre, la ligne S.N.C.F. de la Petite Ceinture et la rue Ernest-Hemingway.
M. Jean-Fran�ois LEGARET, adjoint, pr�sident. - La parole est � M. BLET.
M. Jean-Fran�ois BLET. - Lorsque les usines Citro�n ont quitt� ce site historique et strat�gique, tous les espoirs et toutes les craintes se firent jour concernant le devenir de ce vaste secteur urbain en bordure de la Seine. Chacun gardait encore � l'esprit l'am�nagement du front de Seine par la S.E.M.E.A.-XV. Aujourd'hui, le bilan de la Z.A.C. " Citro�n-C�vennes " lanc�e en 1982 s'av�re mi figue mi raisin.
C�t� positif, on retient bien s�r le vaste parc Andr�-Citro�n qui s'�tendra tr�s prochainement jusqu'aux rives de la Seine. On pourrait bien s�r discuter des choix d'am�nagements paysagers et de leur entretien, mais globalement cet espace vert est une r�ussite pour le quartier et pour Paris. Mais si l'on ne retient que l'image de ce jardin, c'est aussi parce que les quelques 451.000 m�tres carr�s de b�timents construits autour n'offrent point les m�mes qualit�s. Il suffit en effet d'observer les abords du jardin pour prendre conscience de l'ampleur des d�g�ts. Le parc aurait pu �tre entour� de b�timents de qualit�, mais tel n'est malheureusement pas le cas.
Ainsi, en limite ouest du parc, l'horrible immeuble " Ponant ", 60.000 m�tres carr�s de bureaux, sign� par Bouygues est d'une m�diocrit� architecturale lamentable. L'h�pital Georges-Pompidou ne pr�sente gu�re plus de qualit�s, ni l'immeuble du si�ge de France T�l�vision. Quant au b�timent de Canal +, qui s'efforce de se singulariser par quelques effets, il a d�lib�r�ment enfreint le P.O.S. pour assumer cette diff�rence. Enfin, les b�timents de logements des environs imm�diats pr�sentent tout autant de lourdeur et de m�diocrit� architecturale.
Bref, cette Z.A.C. ne semble avoir �t� con�ue que comme un amas de m�tres carr�s de SHON, privil�giant les profits financiers aux r�sultats urbanistiques et architecturaux. Le P.A.Z., a vu au gr� de ses modifications successives les surfaces de bureaux cro�tre de 50 % passant de 80.000 m�tres carr�s � plus de 120.000 m�tres carr�s alors qu'une �cole �tait supprim�e.
Aujourd'hui, quatri�me modification du P.A.Z., que nous demande-t-on ?
Premi�rement, supprimer une �cole. Cette demande est d'autant plus surprenante qu'une premi�re �cole a d�j� �t� supprim�e lors d'une modification pr�c�dente du P.A.Z. Le 15e est-il un arrondissement de vieillards ou subit-il une �pid�mie de st�rilit� ? En tout cas, cela semblerait sugg�rer que le quartier dispose de moins d'enfants que pr�vu au regard des estimations initiales.
Mais en fait, il n'en est rien. Bien au contraire, la vigueur des jeunes couples du 15e ne faiblit pas ! Toutes les �coles du quartiers subissent un sureffectif patent, obligeant certaines �coles � r�am�nager leurs locaux, � transformer des salles de classes sp�cialis�es en salles de classes usuelles, abandonnant ainsi les programmes de soutien aux malentendants. La S.E.M.E.A.-XV et la Ville pratiqueraient-elles la s�lection naturelle par l'immobilier ?
Alors que la rentr�e scolaire s'annonce tr�s chaotique avec des sureffectifs et des classes non r�am�nag�es, vous voulez pour l'avenir de ce quartier, accro�tre aujourd'hui le malaise en supprimant du P.A.Z. un projet d'�cole. C'est aberrant. Aussi je vous demande de bien vouloir annexer au dossier d'enqu�te publique la carte scolaire pr�visionnelle indiquant les ouvertures de classes programm�es dans un rayon de 500 m�tres autour de la Z.A.C. et les conditions de leur r�ouverture.
La seconde modification du P.A.Z. demand�e concerne la construction d'un centre de recherche m�dicale pour l'h�pital Georges-Pompidou, rue Leblanc. Son implantation ne soul�ve aucun probl�me, mais pour faire face � des besoins futurs non d�finis mais estim�s � 4.000 m�tres carr�s de SHON, il est accompagn� d'une r�serve fonci�re tr�s discutable.
En effet, cette r�serve fonci�re n'est rien d'autre qu'une emprise de la Petite Ceinture, class�e actuellement en zone ferroviaire non constructible. Le terrain d'une longueur de 140 m�tres sur une largeur de 10 � 15 m�tres longe l'actuelle voie de chemin de fer, il est peu propice � l'implantation d'une construction. La Petite Ceinture, " 30 kilom�tres pour la plus belle piste cyclable paysag�re du monde ", tel est le choix que vous venez tout juste d'annoncer lors de votre derni�re conf�rence de presse. Nous nous en r�jouissons. Vous avez m�me charg� votre adjoint charg� de l'Urbanisme, M. BULT�, d'organiser une commission de r�flexion sur ce projet d'avenir r�clam� par nombre de Parisiens et par une multitude d'associations de tous les arrondissements. Indubitablement c'est le bon choix.
Mais on ne peut � la fois envisager s�rieusement ce magnifique projet et rendre progressivement constructibles les emprises de la Petite Ceinture en transformant la zone d'emprise ferroviaire en zone construite. Monsieur le Maire, comment nous expliquez-vous ce grand �cart ?
Avec le parc Andr�-Citro�n, ce nouveau quartier aura peut-�tre un autre atout de qualit� : �tre desservi par la plus belle piste cyclable du monde, et �tre ainsi reli� aux autres arrondissements p�riph�riques.
Monsieur le Maire, il faut renoncer � la tentation de l'immobilier, r�sister aux pressions de l'Assistance publique. Nous savons tous, avec l'exemple du jardin Villemin, que l'Assistance publique se fait un plaisir de b�tonner les espaces verts... A vous de d�jouer ses plans mal�fiques et de nous prouver la coh�rence de vos d�clarations publiques.
Par ailleurs, le terrain envisag� est peu propice � une construction en liaison avec l'h�pital. Sur les 451.000 m�tres carr�s, ne pourrait-on pas trouver un emplacement plus judicieux pour ces 4.000 m�tres carr�s pr�visionnels qui repr�sentent � peine 1 % du programme ?
Ainsi, pourquoi ne pas envisager la construction de ce b�timent sur la r�serve fonci�re situ�e rue Leblanc en prolongation de celle d�j� retenue pour le centre de recherche m�dicale ? La construction de 70 logements pr�vue initialement sur cet emplacement a �t� r�duite � un programme d'une vingtaine de logements, dont la r�alisation est encore hypoth�tique. Il serait plus rationnel de consacrer cette parcelle aux besoins de l'Assistance publique.
En conclusion, Monsieur le Maire, je vous propose de donner notre accord pour la mise � enqu�te publique de la modification du P.A.Z. � condition :
- que la r�serve fonci�re constructible propos�e dans le P.A.Z. sur l'emprise de la Petite Ceinture pour les besoins de l'Assistance publique soit supprim�e et le terrain maintenu en zone non constructible ;
- que la r�serve fonci�re situ�e dans le P.A.Z. rue Leblanc soit affect�e indiff�remment aux logements ou aux activit�s afin de r�pondre aux besoins �ventuels de l'Assistance publique ;
- que l'�cole �l�mentaire dont la suppression est propos�e soit maintenue dans le P.A.Z. ;
- enfin que le dossier d'enqu�te publique comporte en annexe la carte scolaire du quartier de ses environs faisant �tat de la desserte actuelle et des pr�visions.
M. Jean-Fran�ois LEGARET, adjoint, pr�sident. - M. BULT� a la parole pour r�pondre aux orateurs.
M. Michel BULT�, adjoint, au nom de la 6e Commission. - Merci, Monsieur le Maire.
Je rappellerai tout d'abord que le Conseil du 15e arrondissement a donn� un avis favorable sur ce projet de d�penses de la Z.A.C. " Citro�n-C�vennes ".
Je confirme que nous avons toujours dit que la modification du P.A.Z. respecte la continuit� de la Petite Ceinture.
Le d�veloppement philosophique de Mme SCHNEITER ne tient pas, il n'y a pas de densification dans ce secteur.
En ce qui concerne les remarques de M. BLET, la modification du P.A.Z. propos�e pour la bordure sud de la rue du Professeur-Delbarre respecte la continuit� de la Petite Ceinture sud, notamment, et � ce titre, il n'est pas question de construire sur l'emprise de la Petite Ceinture.
Je ne reviendrai pas sur le fond, nous connaissons les propos de M. BLET.
Voil� ce que je tenais � pr�ciser ce soir concernant le Plan d'am�nagement de zone de ce secteur.
Je n'ai rien d'autre � ajouter, je pense que nous pouvons passer au vote, Monsieur le Maire.
M. Jean-Fran�ois LEGARET, adjoint, pr�sident. -
Je mets aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration DAUC 95.
Qui est pour ?
Contre ?
Abstentions ?
Le projet de d�lib�ration est adopt� � la majorit�, Mmes SCHNEITER, SCHERER, SILHOUETTE, BILLARD et M. BLET ayant vot� contre, M. REVEAU s'�tant abstenu. (1998, DAUC 95).

Juillet 1998
Débat
Conseil municipal
retour Retour