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46 - 1998, DAUC 151 - Réaménagement de la piscine Molitor (16e). - Bilan de la concertation. - Autorisation à M. le Maire de Paris, d'une part, de céder à la S.A. " Meunier Promotion " les droits de construire permettant la réalisation d'un projet immobilier comprenant 2 hôtels et un programme de logements et, d'autre part, de procéder à l'acquisition de 7 places de stationnement. - Déclassement du volume à céder à la société " Meunier Promotion ". - Approbation du projet de promesse de vente et autorisation de la cession de droits de construire et de l'acquisition des places de stationnement. - Autorisation de dépôt des demandes des différents permis de démolir et de construire


M. Jean-Fran�ois LEGARET, adjoint, pr�sident. - Nous passons au projet de d�lib�ration DAUC 151 relatif au r�am�nagement de la piscine Molitor (16e). - Bilan de la concertation. - Autorisation � M. le Maire de Paris, d'une part, de c�der � la S.A. " Meunier Promotion " les droits de construire permettant la r�alisation d'un projet immobilier comprenant deux h�tels et un programme de logements, et d'autre part, de proc�der � l'acquisition de 7 places de stationnement. - D�classement du volume � c�der � la soci�t� " Meunier Promotion ". - Approbation du projet de promesse de vente et autorisation de la cession de droits de construire et de l'acquisition des places de stationnement. - Autorisation de d�p�t des demandes des diff�rents permis de d�molir et de construire.
Je donne la parole au premier orateur inscrit, Mme SCHNEITER.
Mme Laure SCHNEITER. - Monsieur le Maire, ainsi, malgr� l'avis d�favorable de nombreux Parisiens et surtout des riverains qui se sont exprim�s largement lors de l'enqu�te publique, vous persistez et aller d�truire une grande partie de l'oeuvre Art D�co de Lucien Pollet. Vous sacrifiez ce bel ensemble sous la pression de la sp�culation immobili�re au b�n�fice de quelques logements de luxe et d'un complexe h�telier dont l'utilit�, � cet endroit, reste � prouver.
Le bassin d'�t� sera reconstitu�, mais partiellement couvert, ench�ss� par les nouveaux immeubles. La partie nord sera enti�rement ras�e, le bassin d'hiver sera d�truit. La patinoire dispara�t. Ce sont des dizaines de milliers de Parisiens que vous avez priv�s de la seule patinoire digne de ce nom qui existait � Paris depuis la d�molition de celle du rond-point des Champs-Elys�es. Le terrain d'assiette de la piscine est public et doit le rester. La ville de Boulogne-Billancourt se propose m�me de participer � l'am�nagement d'un �quipement sportif public ; mais vous ne voulez rien entendre.
D�s 1989, vous avez d�cid� de fermer la piscine Molitor en vue des projets immobiliers qui y �taient concoct�s. C'est sciemment que, petit � petit, vous l'avez laiss�e mourir. C'est bien en comptant sur sa d�gradation progressive due au manque d'entretien volontaire et sous pr�texte que des r�parations lourdes s'imposaient que la Municipalit� d'alors puis vous-m�me, Monsieur le Maire, en justifiez ainsi la d�molition. C'est d'autant plus dommage que la construction d'un nouvel ensemble co�tera beaucoup plus cher qu'une r�habilitation.
Autre fait inacceptable : la volont� d�lib�r�e de la Ville de Paris de sp�culer et d'en faire profiter des promoteurs, l'a conduite � ne pas exiger le respect du " cahier des charges " qui demandait son entretien. La Ville n'a jamais protest�, pas plus qu'elle ne l'a fait au jardin d'Acclimatation avec son Comit� de surveillance " fant�me ", suppos� surveiller l'�tat des b�timents d'animation et de restauration du jardin. La piscine couverte de la rue de Pontoise, oeuvre de Lucien Pollet �galement, a, elle, �t� admirablement entretenue, sans doute parce qu'elle a la chance de se trouver dans le 5e arrondissement !
Il a fallu la lev�e de boucliers de riverains, de nombreux Parisiens, d'associations, l'avis d�favorable de l'architecte des B�timents de France et l'inscription � l'Inventaire suppl�mentaire des Monuments Historiques pour stopper ce massacre programm�. Malheureusement, l'�tat dans lequel la piscine avait �t� laiss�e, a entra�n� une acc�l�ration de la d�gradation des installations, suite � des fuites d'eau non colmat�es ou des actes de vandalisme.
Dans votre argumentation, vous essayez d'�tablir un lien avec le premier projet de 1991, afin de le pr�senter comme totalement diff�rent de celui que vous nous proposez aujourd'hui. Or, ce premier projet pr�voyait le maintien de la piscine d'�t� � ciel ouvert et son utilisation en patinoire l'hiver, la cr�ation d'installations pour le Racing club et un projet immobilier moins dense. Le second projet a " d�riv� " pour faire face aux exigences du promoteur avec la cr�ation des deux h�tels et de logements.
Avec de nombreux habitants qui se sont exprim�s dans l'enqu�te publique, je demande la r�habilitation � l'identique du b�timent actuel. Cette r�habilitation � l'identique co�terait moins cher que la restructuration que vous proposez pour un montant de 58,2 millions de francs. Si vous aviez gard� les deux bassins, vous n'auriez plus besoin de recouvrir � grands frais le bassin d'�t� par exemple. Le postulat sur lequel repose ce nouveau projet est que la r�habilitation co�te trop cher. Or des experts professionnels l'ont estim�e en 1995 � un maximum de 30 millions de francs, et encore s'agissait-il d'une v�ritable restauration � l'identique, fignol�e, utilisant les m�mes mat�riaux que le b�timent d'origine. En 1989, avant les d�gradations et les actes de vandalisme, la r�habilitation aurait co�t� 10 millions de francs au maximum. De plus, la r�habilitation est plus grande cr�atrice d'emplois que la construction. Les Parisiens sont sensibles au montant des d�penses publiques et � leur bon usage, vous le savez.
D'ailleurs, je m'�tonne du prix de cession � " Meunier Promotion " incroyablement bas : 4.795 F le m�tre carr� pour les 12.512 m�tres carr�s (hors oeuvre, hors parking) de l'op�ration priv�e. La Ville ne d�fend pas ses int�r�ts financiers tout en gaspillant son patrimoine. Pour quels int�r�ts ?
Des recours ont �t� engag�s contre ce projet, notamment par l'Association du quartier du Parc-des-Princes ou l'association " SOS Molitor ". Ne conviendrait-il pas d'attendre le r�sultat de ces recours avant de prendre des d�cisions ?
Monsieur le Maire, ce projet reste d�sastreux, les modifications �tant infimes. Sur cette op�ration, la concertation a �t� inexistante. On ne peut appeler concertation une simple information, alors qu'aucune des remarques et avis formul�s n'ont �t� pris en compte lors de l'enqu�te publique. M�me dans votre majorit�, ce projet ne fait pas l'unanimit�, malgr� les apparences.
Vous refusez obstin�ment de sauvegarder cet ensemble, t�moin du Paris des ann�es 30. Vous refusez de redonner aux Parisiens l'occasion d'avoir des activit�s sportives dans un cadre qui �tait et peut redevenir exceptionnel, au profit d'une op�ration financi�re. Vous allez, en revanche, d�penser 11 millions de francs pour une subvention annuelle au " Paris football club 2000 ", tout pour le sport de prestige, peu ou rien pour les Parisiens...
M. Jean-Fran�ois LEGARET, adjoint, pr�sident. - Votre temps de parole est �coul�.
Mme Laure SCHNEITER. - ... Vous allez d�penser des dizaines de millions de francs pour le r�-r�am�nagement du Parc-des-Princes, car vous devez certainement penser qu'il s'agit l� d'un joyau de l'architecture des ann�es 70. Je voterai r�solument contre ce massacre !
M. Jean-Fran�ois LEGARET, adjoint, pr�sident. - Madame CAPELLE, vous avez la parole.
Mme Liliane CAPELLE. - Monsieur le Maire, mes chers coll�gues, vous me demandez d'approuver un r�am�nagement complet de la piscine Molitor qui vise avant tout semble-t-il � r�aliser sur le plan financier une op�ration avantageuse pour la Ville. Par la vente de 12.500 m�tres carr�s droits � construire pour un montant de 60 millions de francs, vous projetez en effet de financer la r�habilitation - au co�t estim� de 58,2 millions de francs - d'un des bassins de cette piscine r�alis�e en 1929, mais vous ent�rinez pour cela la destruction du bassin couvert qui fait partie int�grante de cet ensemble � caract�re historique. Cette op�ration de densification et de destruction d'une partie du patrimoine architectural de Paris se justifie-t-elle ? Les �lus du groupe du Mouvement des citoyens sont convaincus du contraire : il faut r�habiliter la piscine Molitor de fa�on � en pr�server l'unit�. Nous souhaiterions en particulier aborder deux points concernant ce dossier.
C'est la mauvaise gestion du domaine qui am�ne la Municipalit� parisienne � nous pr�senter comme in�luctable cette op�ration immobili�re. Adopter ce projet, ce serait effectivement avaliser les n�gligences de la Municipalit� parisienne depuis plusieurs ann�es, la fermeture de cette piscine en 1989 �tant li�e, il faut le rappeler, � un manque d'entretien de cet �l�ment du patrimoine municipal. Cet �quipement a �t� sciemment laiss� � l'abandon par la Municipalit� apr�s le non renouvellement de la concession en 1989. La d�gradation de cette piscine s'est naturellement aggrav�e, notamment � la suite d'actes de vandalisme, alors qu'une op�ration de r�habilitation aurait pu �tre programm�e de longue date, avant 1985, et contribuer � r�duire le co�t des travaux � entreprendre. Votre volont� de voir cette piscine dispara�tre est en fait ancienne puisqu'une consultation fut lanc�e en 1988 par la Ville pour la restructuration du site de la piscine devant aboutir � la d�molition compl�te des b�timents. Heureusement, le permis de d�molir fut refus�, apr�s avis d�favorable de l'architecte des B�timents de France en 1989 et par la suite l'�difice inscrit � l'Inventaire suppl�mentaire des Monuments historiques (par arr�t du 27 mars 1990), une partie du b�timent ne pouvant d�s lors plus faire l'objet d'une d�molition.
Deuxi�me point, le programme qui nous est soumis aujourd'hui ne se justifie pas et une r�habilitation compl�te de la piscine pourrait �tre engag�e par la Ville dans le respect d� � cet ensemble historique et pour le rendre accessible au plus grand nombre. Mais nous en sommes loin car les choix des responsables de la Municipalit� s'inscrivent davantage dans une logique de promoteurs priv�s que dans celle d'�diles responsables de la transmission d'un patrimoine collectif et de son ouverture aux Parisiens.
Le programme priv� devrait ainsi comprendre pas moins de deux h�tels 3 �toiles, soit pr�s de 400 chambres suppl�mentaires, alors que de nombreux h�tels de cat�gorie ont �t� r�alis�s au cours de ces derni�res ann�es dans Paris et que ceux-ci sont loin d'�tre totalement occup�s, leur taux d'occupation est proche de 70 %. C'est donc aussi un renforcement de la concurrence dans ce secteur que vous allez engager avec cette r�alisation. Nous craignons aussi une d�rive de cette op�ration. Le projet initial pr�voyait au d�part la r�alisation d'un h�tel 3 �toiles et d'un 2 �toiles, ce qui lui conf�rait un aspect plus �quilibr�. Le choix de r�aliser deux h�tels 3 �toiles r�sulte sans doute de contraintes financi�res pour le promoteur, mais aussi des orientations de la Ville favorable � l'am�nagement d'un programme luxueux int�grant comme, cela est pr�vu, 1.500 m�tres carr�s de logements non aid�s. Paris est bien �quip� en h�tels 3 �toiles, et il est possible si n�cessaire d'autoriser l'implantation de tels �quipements sur d'autres sites y compris dans des b�timents existants, je pense par exemple par la transformation d'immeubles de bureaux. Pour ce qui concerne le logement, le 16e arrondissement compte plus de 10.000 logements vacants selon le recensement de 1990, soit 9,8 % des 84.000 logements de cet arrondissement. La r�alisation de logements dans ce programme semble donc bien superflue. Vous allez aboutir ainsi � une densification consid�rable de cet �lot sur lequel devraient prendre place des b�timents d'au moins cinq �tages et pour lesquels, � notre grande surprise, ne figurent pas dans le projet de d�lib�ration de limites de hauteur... A cela s'ajoutera, avec la r�alisation d'un parc de stationnement de plus de 200 places en sous-sol, l'accroissement de la circulation dans ce secteur, donc de la pollution.
Destruction du patrimoine, mise en oeuvre d'un nouveau programme de luxe aux cons�quences hasardeuses, densification injustifi�e d'un quartier de Paris, ce projet n'est pas acceptable. Il est d'autant plus inacceptable que la Ville aurait pu engager une r�novation de l'�difice en faisant appel � ses propres ressources, par des recettes provenant justement d'une meilleure gestion de son domaine ou encore par un recours plus important � la fiscalit� sur le patrimoine b�ti. Au regard du budget de la Ville, l'affectation de 60 � 100 millions de francs � une telle op�ration para�t loin d'�tre impossible.
M. Jean-Fran�ois LEGARET, adjoint, pr�sident. - Votre conclusion.
Mme Liliane CAPELLE. - J'en ai pour deux minutes.
En tout �tat de cause d'autres choix sont possibles pour pr�server l'unit� de la piscine Molitor et aboutir � la r�alisation d'un �quipement qui ne devienne pas ult�rieurement comme on peut le craindre, l'annexe d'un programme luxueux, mais un v�ritable �quipement sportif et de loisirs accessible aux Parisiens, dans le cadre d'un contrat d'affermage comme nous vous l'avions propos� ant�rieurement. Quels seront en effet les prix pratiqu�s pour l'entr�e dans cette future piscine conc�d�e ? Nous ne le savons pas.
Cette op�ration de r�am�nagement illustre � nouveau les errements et l'incurie de la Municipalit� dans la gestion de son domaine, l'incons�quence de ses choix r�solument tourn�s vers l'immobilier. Pourquoi une telle obstination � densifier Paris ? Il y a tant d'espaces vides � reconqu�rir dans Paris et pour lesquels vous portez une lourde responsabilit� : deux millions de m�tres carr�s de bureaux vides, plus de 110.000 logements vacants. J'observe que de nombreuses villes de France s'efforcent depuis plusieurs ann�es de mettre en valeur le patrimoine du XIXe et du XXe si�cle, y compris lorsque celui-ci constitue un h�ritage de l'industrie. Il n'est pas trop tard pour arr�ter la mise en oeuvre de ce projet aux cons�quences irr�m�diables. C'est pourquoi M. SARRE a demand� � Mme le Ministre de la Culture de proc�der au classement de cet ancien �tablissement des bains au titre des Monuments historiques.
Il va de soi que les �lus du groupe du Mouvement des citoyens voteront contre ce projet de d�lib�ration. Dans l'imm�diat, ils invitent, dans l'attente de la mise en oeuvre de cette proc�dure de classement, tous les �lus du Conseil de Paris respectueux du patrimoine architectural de Paris d'adopter un souhait visant � :
- engager une �tude pour la r�habilitation compl�te de la piscine Molitor ;
- pr�voir les financements pour la r�alisation des tranches de travaux n�cessaires � cette r�habilitation...
M. Jean-Fran�ois LEGARET, adjoint, pr�sident. - Madame cela fait six minutes trente !
Mme Liliane CAPELLE. - L'abandon en cons�quence du projet de construction d'un ensemble h�telier et de logements non aid�s sur le site de la piscine Molitor.
Je vous remercie.
M. Jean-Fran�ois LEGARET, adjoint, pr�sident. - Madame, il est 1 heure 30 du matin, il est de l'int�r�t de tous de veiller � ce que les interventions ne d�passent pas 5 minutes.
Je donne la parole � M. MANO.
M. Jean-Yves MANO. - La p�riode estivale et l'heure tardive sont propices � �voquer le devenir de la piscine Molitor.
En effet, en juin 1997 � une heure aussi tardive, la piscine avait �t� �voqu�e, en juillet 1998 le parti privatif du projet. Ce dossier important arrive toujours par surprise du moins au niveau du Conseil d'arrondissement.
Sur le fond du dossier, j'aurais envie de vous dire quel g�chis ! Il vous aura donc fallu 13 ans pour aboutir � vos fins, c'est-�-dire rayer de la carte parisienne un ensemble architectural repr�sentatif de l'Art D�co. Cela en est donc fini de la piscine Molitor dans son concept actuel. Vous offrez de plus au secteur priv� un des meilleurs emplacements de Paris tel que vous l'aviez pr�vu en 1985 et d'ailleurs d�j� au m�me promoteur.
Vous avez, Monsieur le Maire, de la constance et cette constance semble � l'�vidence partag�e par certains. Depuis 1985, la proc�dure utilis�e dans cette affaire ne semble pas �tre la plus transparente. Il aurait �t� logique de lancer un appel d'offres mais vous avez d�cid� pour des raisons que j'ignore de soutenir un projet et un seul, le projet " REICHEN " avec une conception de base, la cession au secteur priv� d'une partie non n�gligeable de l'espace. Vous n'�tes pas sans savoir que ce dossier a �t� attaqu� devant le Tribunal administratif par un certain nombre d'�lus dont je suis, de riverains et d'associations contestant la forme et le fond.
Nous r�affirmons qu'il y a d'autres possibilit�s et nul besoin de cadeau au secteur priv� pour r�habiliter ce site.
Un accord intervenu avec la ville de Boulogne aurait �t� largement pr�f�rable pour r�habiliter � l'identique la piscine Molitor.
Je parlais pr�c�demment de cadeau, car en effet dans la d�lib�ration qui nous est propos�e, pr�voyant la construction de deux h�tels et de quelques appartements priv�s, la Ville c�de les droits � construire pour 12.000 m�tres carr�s � un niveau de charges fonci�res de 4.800 F le m�tre construit.
Ce prix m'interloque, car nous sommes dans le 16e arrondissement, � deux pas de Roland-Garros et derri�re le bois de Boulogne et le jardin des serres d'Auteuil, et vous c�dez � un prix d�risoire l'espace public.
Voyez-vous, dans une d�lib�ration de ce jour, dans le 20e arrondissement, pour des constructions sociales, la charge fonci�re du m�tre carr� construit s'�levait � 4.600 F le m�tre carr�.
Les promoteurs immobiliers, apprenant ce soir que le prix au m�tre carr� dans le 16e arrondissement a la m�me valeur que dans le 20e, vont se pr�cipiter d�s demain dans vos bureaux pour vous demander : o� avez-vous, Monsieur le Maire, des terrains � c�der ?
Nous contestons sur le fond le fait que la Ville se s�pare de son patrimoine foncier. Nous contestons sur le fond le fait que vous c�diez au secteur priv� une partie du patrimoine.
Vous d�fendez mal, Monsieur le Maire, l'int�r�t des Parisiens et, de plus, vous dilapidez le patrimoine des Parisiens.
Nous voterons bien entendu contre ce projet de d�lib�ration.
(Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste).
M. Jean-Fran�ois LEGARET, adjoint, pr�sident. - Je donne la parole � M. MANSAT.
M. Pierre GABORIAU, adjoint. - Au conseil d'arrondissement, il a vot� pour...
M. Pierre MANSAT. - Je croyais qu'il y avait un d�bat... Il y en a qui se r�veillent et qui demandent de quoi il s'agit !
On ne sait plus quoi vous dire... On ne sait plus que dire.
Certains de mes coll�gues reprennent in extenso leur intervention de juillet 1997, � juste titre puisqu'un an apr�s le projet est identique : le m�me g�chis, la m�me attitude de votre part, c'est-�-dire une d�cision de livrer des terrains publics � un promoteur priv� pour (plusieurs l'ont dit) la somme incroyable de 4.800 F le m�tre carr�.
Tout est dit, tout tient dans ce chiffre.
Cela fait 15 ans que vous courez derri�re ce projet pour livrer � " Meunier Promotion " des terrains publics � un prix vraiment formidable.
Un an apr�s ce que vous qualifiez de " concertation ", un projet quasiment � l'identique : quelques centaines de m�tres carr�s de bureaux et de logements de luxe en moins, quelques modifications minimes, et le fond reste le m�me, la destruction d'un chef d'oeuvre architectural et la r�alisation d'une belle op�ration de promotion immobili�re.
Il y a un an, nous vous disions que l'on n'aimerait pas �tre � votre place pour figurer au palmar�s de ce qui s'appelle...
M. Jean-Pierre PAYRAU. - Plus fort ! Plus fort !
M. Pierre MANSAT. - Je n'ai pas compris l'interruption, excusez-moi...
M. Jean-Fran�ois LEGARET, adjoint, pr�sident. - Ne vous laissez pas interrompre, Monsieur MANSAT.
M. Pierre MANSAT. - Trop tard...
Nous vous disions que nous n'aimerions pas �tre � votre place pour figurer au palmar�s de ce qui s'appelle les " vandales de Paris ", les " massacreurs de Paris ", les " destructeurs de Paris ".
Un an apr�s, vous avez choisi, vous serez � votre place dans cette longue liste des vandales de Paris, des massacreurs de Paris. Nous vous la laissons !
(Applaudissements sur les bancs des groupes communiste et socialiste).
M. Xavier-Marie BORDET. - Donnez-lui un billet pour Bucarest, il va voir ce qu'il y a � faire !
M. Jean-Fran�ois LEGARET, adjoint, pr�sident. - Je donne la parole � M. GABORIAU.
M. Pierre GABORIAU, adjoint. - Monsieur le Maire, mes chers coll�gues...
M. Pierre MANSAT. - Redites-le ! J'esp�re que c'est au proc�s-verbal.
M. Jean-Fran�ois LEGARET, adjoint, pr�sident. - Ecoutez, pas de d�bat incident.
Monsieur MANSAT, vous n'avez plus la parole et je vous demande d'�couter M. GABORIAU, � qui je donne la parole.
M. Pierre GABORIAU, adjoint. - Merci, Monsieur le Maire.
Monsieur le Maire, mes chers coll�gues, dix ans d�j�, dix ans de trop...
M. Jean-Pierre PAYRAU. - Vandales de Paris !
M. Pierre GABORIAU, adjoint. - ... dix ans que la piscine Molitor a ferm� ses portes au grand regret des Parisiens, des habitants du 16e arrondissement et en particulier des scolaires et des riverains.
Dois-je rappeler qu'en raison de l'�tat de ce b�ti qui ne permettait plus d'envisager une simple r�habilitation, dont le co�t aurait �t� tout � fait prohibitif, il a �t� envisag� en 1988 de mettre en oeuvre une op�ration de restructuration de cet ensemble...
M. Jean-Pierre PAYRAU. - On ne va pas, � 2 heures du matin, rester pour se faire insulter ! Vandales de Paris !
M. Jean-Fran�ois LEGARET, adjoint, pr�sident. - Monsieur PAYRAU, s'il vous pla�t, est-ce que vous voulez bien �couter l'orateur, M. GABORIAU ?
M. Jean-Pierre PAYRAU. - Rappel au r�glement !
M. Jean-Fran�ois LEGARET, adjoint, pr�sident. - M. BULT� r�pondra � l'ensemble des orateurs. Pour l'instant, c'est M. GABORIAU qui a la parole.
M. Pierre GABORIAU, adjoint. - Merci, Monsieur le Maire.
Il a �t� envisag� en 1988 de mettre en oeuvre une op�ration de restructuration de cet ensemble comportant � la fois une piscine d'hiver et une piscine d'�t�.
Mais ce premier projet ne put malheureusement �tre poursuivi. En effet, apr�s l'avis d�favorable �mis par l'architecte des B�timents de France, l'�difice fut inscrit le 27 mars 1990 � l'Inventaire suppl�mentaire des Monuments historiques.
Ainsi que l'avait exprim� Pierre-Christian TAITTINGER, Maire du 16e, aupr�s du Ministre de la Culture, Jack LANG, la d�cision de classement de ce b�timent aurait tout naturellement d� �tre suivie d'une aide financi�re importante de l'Etat afin de participer � la r�alisation des options fondamentales qui avaient motiv� cette inscription.
Malheureusement, cette demande justifi�e n'a jamais abouti.
Mais tout ceci est du pass�.
Parlons maintenant de l'avenir, pour vous dire, Monsieur le Maire, combien nous nous r�jouissons du projet qui nous est soumis aujourd'hui et qui va, sans peser sur les finances de la Ville et donc sans co�ter aux contribuables parisiens, permettre enfin de retrouver cet �difice sportif exceptionnel.
Je souhaite souligner l'effort effectu� par la Ville qui a assur� une tr�s large concertation autour d'une exposition du projet Molitor. En effet, tous les arguments et les observations critiques ont �t� rassembl�s par la Ville et ceux-ci ont fait l'objet de r�ponses. La concertation a donc donn� la possibilit� aux riverains et aux associations de s'informer et d'obtenir les pr�cisions souhait�es sur le projet d'am�nagement. Elle a permis de faire ressortir une quasi unanimit� sur le maintien � cet emplacement d'une piscine et, dans une large mesure, il a pu �tre tenu compte des demandes et observations formul�es dans la mise au point d�finitive du projet retenu.
Tout ceci nous am�ne � soutenir le r�am�nagement de la piscine Molitor avec le programme propos�, � savoir la r�habilitation � l'identique de la piscine, la r�alisation d'une aire � usage de plage, un dispositif de couverture mobile des bassins et, au rez-de-chauss�e du b�timent, une salle pluri-fonctionnelle.
Non, Monsieur SARRE, non, Monsieur le Maire du 11e, nous ne souhaitons pas que la Municipalit� parisienne renonce � ce projet et fasse entreprendre des �tudes n�cessaires � la r�habilitation compl�te de la piscine Molitor apr�s votre intervention aupr�s de Mme la Ministre de la Culture et de la Communication. Non, nous ne souhaitons pas encore attendre dix ans de plus.
C'est pourquoi, au nom du groupe " Paris-Libert�s " et reprenant l'avis tr�s largement majoritaire du Conseil d'arrondissement du 16e, nous voterons favorablement cette d�lib�ration concernant le r�am�nagement de ce site.
Je vous remercie.
(Applaudissements sur les bancs des groupes " Paris-Libert�s " et " Rassemblement pour Paris ").
M. Jean-Fran�ois LEGARET, adjoint, pr�sident. - Je remercie M. GABORIAU et je donne la parole � M. GIRAL.
M. Jean-Louis GIRAL. - Monsieur le Maire, je serai tr�s bref vu l'heure tardive.
Trois raisons me poussent � m'opposer au projet de r�am�nagement de la piscine Molitor que vous nous proposez cette nuit.
La premi�re est d'ordre esth�tique. Nous avions une piscine d'�t�, une piscine d'hiver, et une patinoire d'hiver sur la piscine d'�t�, t�moignages d'une �poque et d'un art de construire. Demain, nous aurons une piscine b�tarde imbriqu�e dans un complexe immobilier.
Ma seconde opposition vient du fait qu'une nouvelle fois on va densifier les constructions et implanter deux h�tels apportant des nuisances dans un secteur calme et r�sidentiel.
La derni�re et la plus importante devrait vous toucher, Monsieur l'adjoint aux finances, elle est d'ordre financier. Je ne comprends pas que la Ville puisse c�der pour 60 millions de francs la possibilit� de construire 12.899 m�tres carr�s. Moins de 4.800 F le m�tre carr�, le droit de construire c'est un v�ritable cadeau pour ne pas dire plus !
Je consid�re que les r�gles de concurrence auraient d� conduire � un appel d'offres et non � un gr� � gr�. Ce n'est pas parce que la construction de la piscine r�alis�e par la ville est estim�e � 60 millions de francs que la Ville doit se contenter de cette somme pour les droits � construire de l'op�ration priv�e !
Monsieur le Maire, � d�faut de pr�server un site, faites au moins une op�ration financi�re ; les contribuables vous en seront reconnaissants. Merci.
(Applaudissements sur les bancs des groupes des �lus Ind�pendants, socialiste, du Mouvement des citoyens, communiste et des �lus �cologistes).
M. Jean-Fran�ois LEGARET, adjoint, pr�sident. - Je donne la parole � Mme JUNOT.
Mme Marie-Th�r�se JUNOT. - Merci, Monsieur le Maire.
La construction de l'ensemble sportif de Molitor en 1929 et la mise en exploitation, l'ann�e suivante, des deux piscines et de la patinoire ont constitu� un �v�nement qui a marqu� la vie parisienne pour de nombreuses ann�es.
L'architecture inspir�e d'un paquebot et d'un style tr�s repr�sentatif des ann�es 30 a suscit� des commentaires admiratifs dans le monde entier ; des f�tes et manifestations sportives et mondaines s'y sont succ�d� trente ann�es durant.
Plusieurs g�n�rations de Parisiens gardent le souvenir de cet ensemble sportif li� � leurs ann�es de jeunesse.
La mauvaise gestion du concessionnaire qui n'a pas assur� l'entretien et les grosses r�parations indispensables apr�s de longues ann�es d'usage a amen� d'abord � la fermeture de la patinoire puis, en 1989, des deux bassins.
Plusieurs projets ont �t� �tudi�s pour r�nover ou remplacer Molitor. L'un d'eux pr�sent� par l'architecte GILLOT a �t� retenu en 1988.
Mais de nombreuses critiques rassembl�es par une association tr�s active de d�fense du site, r�unissant plusieurs personnalit�s et pr�sid�e par le grand musicien Vladimir Cosma se sont oppos�es au projet auquel il �tait notamment reproch� de ne pas respecter suffisamment le style originel et de d�roger � l'esprit initial de Molitor.
Une d�marche entreprise en 1988 par Michel JUNOT, � l'�poque �lu du 16e et m�diateur de la Ville, afin de rapprocher les points de vue de la Ville et les souhaits de l'Association de d�fense, a abouti � une premi�re d�cision selon laquelle �tait d'abord affirm� le caract�re sportif de l'ensemble du quartier de la Porte d'Auteuil...
Monsieur le Maire, voulez-vous bien faire taire les conversations priv�es s'il vous pla�t ? c'est insupportable de parler dans ces conditions !
M. Jean-Fran�ois LEGARET, adjoint, pr�sident. - Vous avez raison. Nous vous �coutons, Madame JUNOT.
Mme Marie-Th�r�se JUNOT. - ... de l'ensemble du quartier de la Porte d'Auteuil, de la Porte de Saint-Cloud, rassemblant plusieurs installations et stades importants : Parc-des-Princes, Roland-Garros, Jean Bouin, le Stade fran�ais, l'ensemble Molitor ainsi qu'en prolongement dans le bois, le Champ de courses d'Auteuil.
Il �tait pr�cis� que ce secteur devait �tre enti�rement r�serv� aux activit�s sportives et aux installations n�cessaires � leur d�veloppement.
Il devait �tre soustrait � toute sp�culation immobili�re ; aucune construction de logements ou bureaux ne devant y �tre tol�r�e, seule exception : ceux indispensables � la gestion des clubs ou associations sportives et � la construction d'un seul h�tel destin� aux �quipes sportives.
Dans la pratique, des n�gociations �taient ouvertes avec le Racing Club de France, tendant � l'installation � Molitor des bureaux administratifs de ce club financ� par la vente de l'immeuble de la rue Ebl�, dans le 7e.
Le Racing Club de France se rapprochait ainsi consid�rablement de son centre du Pr� Catelan et s'engageait � assurer la gestion des installations r�nov�es dans un style respectant l'original de Molitor, � l'exception malheureusement de la patinoire, pour des raisons d'�quilibre financier, en r�servant l'acc�s des bassins, � certains jours et heures, � la population scolaire de l'arrondissement.
Le concours d'architecture de 1988 ayant �t� annul�, un nouveau projet architectural d� aux architectes REICHEN et ROBERT a �t� retenu. Il respectait davantage le style paquebot 1930 initial et a �t� favorablement re�u par l'Association de d�fense.
Malheureusement, fin 1989, une brusque d�cision de Jack LANG, Ministre de la Culture, inscrivant plusieurs �l�ments d�coratifs de l'ensemble Molitor � l'Inventaire des Monuments historiques bloquait la r�alisation du projet.
Les efforts tenaces men�s de concert par la Ville, les architectes REICHEN et ROBERT, l'Association de d�fense et le concours du Pr�sident du Racing Club de France de l'�poque, ne parvinrent pas � vaincre certaines r�ticences administratives et locales ni les difficult�s sans cesse cr��es par les services du Minist�re de la Culture, pendant que la plupart des �l�ments d�coratifs class�s disparaissaient, soit par vols, soit par destruction.
Entre temps un changement de Pr�sident, un nouveau Conseil d'administration du Racing Club de France (d'ailleurs d�missionnaire depuis quelques jours) ont amen� ce Club � abandonner son implication dans le projet.
Telle �tait la situation jusqu'� ce qu'un rapprochement entre les promoteurs initiaux et l'�quipe d'architectes REICHEN et ROBERT ne parvienne � la mise sur pied du nouveau projet actuellement soumis � notre approbation.
Monsieur le Maire, je regrette l'abandon de la tr�s heureuse solution envisag�e de r�server tout ce quartier Porte d'Auteuil - Porte de Saint-Cloud � des usages exclusivement sportifs. L'inclusion dans le nouveau projet de la construction de deux h�tels, ayant perdu le caract�re exclusif pour �quipes sportives, et surtout de bureaux d'affaires et de logements dont l'aspect sp�culatif ne peut �tre ni�, m'oblige � manifester d'expresses r�serves.
M. Jean-Fran�ois LEGARET, adjoint, pr�sident. - Je donne la parole � M. BLET.
M. Jean-Fran�ois BLET. - " Un ensemble architectural unique en son genre en France ", tel est le verdict de Catherine WEILL-ROCHANT, rapportant au nom de la Conservation r�gionale de l'Inventaire des Monuments et des Richesses artistiques de la France.
" A Molitor fut cr�� un ensemble architectural unique en son genre en France, comprenant dans un seul b�timent un bassin couvert et chauff�, un bassin d�couvert transformable l'hiver en patinoire et des services divers: cabines, douches, restaurant, bar, salle de r�union, magasin et caf� ".
L'histoire de la piscine Molitor est exemplaire. L'acharnement m�thodique, reconduit au fil des ans, visant � sacrifier un chef d'oeuvre architectural Art D�co sur l'autel de la promotion immobili�re a quelque chose de fascinant.
D�s septembre 1989, la mise � mort est programm�e. Vous refusez de proroger la concession consentie par la Ville. Vous murez la piscine. Vous refusez de l'entretenir. Vous la laissez � l'abandon. Vous la laissez sciemment, d�lib�r�ment, se d�grader. Vous l'offrez aux pilleurs d'�paves qui la d�p�cent de ses ferronneries et � Meunier Promotion, filiale de la B.N.P. qui avec son architecte, Alain GILLOT, veut la raser pour y construire des h�tels de grand rapport.
Alors pourquoi cet acharnement sur la piscine Molitor ?
Parce que depuis toujours, elle a �t� livr�e au promoteur BERTEAU � Meunier-Promotion.
Parce que l'op�ration en plein 16e est plus que juteuse, que le projet REICHEN en est devenu l'instrument.
Parce que ce pur joyau Art D�co, que ce chef d'oeuvre n'est rien en face du fric !
Parce que tout cela �tait concoct�, ficel� depuis belle lurette !
Le volant financier d l'op�ration, on l'a dit, est scandaleux ! 4.700 F le m�tre carr� pour Meunier-Promotion, quel cadeau ! Que cache-t-il ?
Le d�compte qui nous est pr�sent� est sid�rant, surr�aliste. Une ristourne de 43 millions de francs est offerte dans le d�compte � Meunier-Promotion compte tenu de la nature sp�cifique du saccage qu'il doit op�rer sur ce b�timent historique.
Bilan du saccage ! Le bassin d'hiver est d�truit. La patinoire condamn�e. Le bassin d'�t� d�natur�, encapuchonn� par REICHEN et ROBERT.
Bref, du vandalisme � l'�tat pur !
Seul espoir : la destruction de la piscine PAILLERON, autre oeuvre originale Art D�co de Lucien POLLET a �t� stopp�e in extremis par un Architecte des B�timents de France courageux. C'est un exemple � suivre ! Le Gouvernement de la France devra prendre ses responsabilit�s pour classer cette piscine en monument historique.
Mais surtout, vous avez soigneusement cach� l'existence d'un projet alternatif, celui de l'architecte FERNIER, infiniment plus respectueux du site et de sa beaut� architecturale. La repr�sentation parisienne n'a pas pu en d�lib�rer !
Pour conclure, apr�s le th��tre des Champs-Elys�es, l'immeuble Larousse, le patrimoine Art D�co est malmen� � Paris, m�pris�. Paris qui en fut l'embl�matique fanal ! Je ne puis ici que r�p�ter que la destruction de la piscine Molitor est un acte de barbarie !
M. Jean-Fran�ois LEGARET, adjoint, pr�sident. - Je donne la parole � M. BULT� pour r�pondre � l'ensemble des intervenants.
M. Michel BULT�, adjoint, au nom de la 6e Commission. - Merci, Monsieur le Maire.
Tout d'abord, je voudrais condamner les propos excessifs � la fois de M. MANSAT et de M. BLET en parlant de vandales de Paris ou de barbarie, au moment m�me o� le Maire de Paris d�veloppe une politique d'urbanisme � visage humain, reconnue de tous. Je crois qu'on n'a pas de le�on � recevoir ni de M. MANSAT, ni de M. BLET.
Monsieur BLET, on n'a pas de le�on � recevoir dans les propos excessifs que vous tenez ! Revenons � Molitor, s'il vous pla�t.
Paris ne peut plus supporter l'ensemble Molitor dans l'�tat o� il se trouve aujourd'hui.
Tr�s vite, il est apparu que la restauration � l'identique de l'ensemble n'�tait pas �conomiquement raisonnable.
C'est pourquoi une consultation a �t� lanc�e en 1991 aupr�s d'�quipes d'architectes-promoteurs. Le cabinet d'architectes REICHEN et ROBERT a con�u un projet qui, tout en permettant de reconstituer le bassin d'�t� avec ses rang�es de cabines bleues et de pr�server le b�timent sud, pr�voyait la construction, � la place de la partie la moins int�ressante du b�timent, d'un programme priv� pr�sent� par Meunier Promotion m�lant club de sport, logements et h�tels. Ce projet a �t� retenu apr�s avoir re�u un avis favorable de principe du minist�re de la Culture.
Afin de permettre l'utilisation en toute saison de la piscine, un concours sur sa couverture a �t� lanc� en 1996. Le jury a propos� de retenir le projet de Marc MIMRAM.
Fid�le � ses engagements, le Maire de Paris a souhait� une large concertation avec les habitants de Paris et de Boulogne.
C'est ainsi que dans le cadre de la loi d'orientation sur la Ville, cette concertation a pris la forme :
- d'une exposition � la mairie du 16�me arrondissement et � la mairie de Boulogne-Billancourt du 2 juin au 4 juillet 1997, accompagn�e d'un registre permettant aux visiteurs de faire part de leurs observations ou suggestions ;
- de permanences assur�es par un fonctionnaire de la Ville sur le lieu de l'exposition ;
Au pr�alable, vous aviez approuv� l'autorisation de signer les march�s de ma�trise d'oeuvre. Ainsi, les �tudes ont pu tenir compte des r�sultats de cette concertation dont il vous est rendu compte.
En d�finitive, le programme public comprend essentiellement :
- une piscine, avec ses cabines et une aire de plage ;
- le b�timent Sud conserv� le long de l'avenue de la Porte Molitor ;
- un dispositif de couverture mobile permettant l'utilisation des bassins de la piscine toute l'ann�e, ainsi que l'accueil de la population scolaire et des associations. L'acc�s de la piscine sera r�serv� en priorit� aux scolaires de Paris, mais aussi de Boulogne-Billancourt.
Ce programme sera r�alis� directement par la Ville de Paris. Son co�t est �valu� � 58,2 millions de francs.
Par ailleurs, le programme priv� comprend :
- un ensemble h�telier comprenant deux h�tels 3 �toiles, soit 247 chambres, 4 salles de r�union. On notera que pour r�pondre aux voeux des riverains, l'h�tel 2 �toiles initialement pr�vu est remplac� par un h�tel 3 �toiles ;
- une vingtaine de logements ;
- un parc de stationnement pour les h�tels, les logements. A noter que 90 places seront vendues � la Caisse des D�p�ts et Consignation pour satisfaire les besoins de stationnement des r�sidents les plus proches.
Ce programme sera r�alis� par Meunier Promotion qui acquerra les droits de construire correspondants pour un montant de 60 millions de francs.
Compte tenu des d�lais n�cessaires � la r�alisation de ce projet, la piscine devrait �tre remise en service au cours du premier semestre 2001.
Je souligne que les pr�cautions seront prises pour respecter les contraintes r�sultant de l'inscription de l'�difice � l'inventaire suppl�mentaire des Monuments historiques.
Certains ont d�nonc� la complexit� du projet. Il faut les rassurer en pr�cisant que l'op�ration consiste � d�classer une partie du domaine public et � le c�der � un ma�tre d'ouvrage priv� qui r�alisera � ses frais un programme dont il assumera seul les risques financiers.
La Ville, quant � elle, effectuera les travaux n�cessaires � l'adaptation de l'�quipement public qu'elle souhaite sur le site et pour lequel elle conservera l'espace indispensable � son bon fonctionnement. Ainsi, la Ville de Paris conservera-t-elle la ma�trise d'ouvrage de l'�quipement public tout au long du r�am�nagement.
Mes chers coll�gues, c'est un tr�s beau projet qui vous est pr�sent�.
(Remous sur les bancs de l'Assembl�e).
Sa r�alisation permettra enfin de mettre un terme � une situation insupportable.
Merci, Monsieur le Maire.
(Applaudissements sur les bancs des groupes " Rassemblement pour Paris " et " Paris Libert�s ").
M. Jean-Fran�ois LEGARET, adjoint, pr�sident. - Je remercie Monsieur BULT�. M. REINA demande la parole.
M. Vincent REINA, adjoint. - Monsieur le Maire, je demande un scrutin public.
(Remous - mouvements divers).
M. Jean-Fran�ois LEGARET, adjoint, pr�sident. - Je suis saisi d'une demande de scrutin public. Nous allons donc proc�der � ce scrutin. Je vais vous proposer de d�signer comme secr�taires Mme SCHERER et M. BOULENGER de HAUTECLOCQUE.
(Brouhaha).
Par d�finition, un scrutin public est forc�ment nominal !
M. Jean-Louis GIRAL. - A la tribune avec les pouvoirs !
M. Jean-Fran�ois LEGARET, adjoint, pr�sident. - Nous allons proc�der � un scrutin public. Que les secr�taires veuillent bien se rendre pr�s de l'urne.
Je rappelle qu'il est proc�d� au vote par couleur de bulletin : blanc : pour ; bleu : contre ; rouge : abstention.
M. Jacques BRAVO. - Qui a demand� le scrutin public ?
M. Jean-Fran�ois LEGARET, adjoint, pr�sident. - M. REINA. Il faut suivre les d�bats !
M. Jacques BRAVO. - Le groupe socialiste demande un scrutin � la tribune.
Appliquez le r�glement !
(Remous sur les bancs de l'Assembl�e).
Nous pr�f�rons le vote par appel nominal � la tribune. Si vous voulez rester l� jusqu'� 4 heures du matin... nous l'avons fait d�j� ici, nous y sommes pr�ts !
M. Jean-Fran�ois LEGARET, adjoint, pr�sident. - Mes Chers Coll�gues, si vous voulez bien faire silence...
M. Jacques BRAVO. - Vous voulez que cela dure une heure de plus ? Nous vous demandons une suspension de s�ance. Si vous insistez, nous le ferons aussi. Nous voulons un vote par appel nominal � la tribune.
M. Jean-Fran�ois LEGARET, adjoint, pr�sident. - Mes chers coll�gues. Je suis saisi d'une demande de scrutin public, je vous donne connaissance de l'article 18 de notre r�glement : " l'Assembl�e vote � mains lev�es et si l'�preuve est douteuse par assis et lev�. Le vote peut avoir lieu par scrutin public sur la demande soit du quart des conseillers pr�sents, soit du pr�sident de groupe ou de son d�l�gu� ". Je ne vois pas d'autre modalit� figurant dans notre r�glement. Maintenant si un �lu membre de cette Assembl�e peut me donner � cette heure un autre article du r�glement ou un autre texte de loi qui s'imposerait � nous, je l'invite � le faire.
M. Jacques BRAVO. - Le Code des Communes, Monsieur le Maire ! Si vous le prenez comme cela, je demande une suspension de s�ance. Nous en reparlerons tout � l'heure.
M. Jean-Fran�ois LEGARET, adjoint, pr�sident. - La s�ance est suspendue pour cinq minutes.
M. Patrick BLOCHE. - Pour une heure.
M. Jean-Fran�ois LEGARET, adjoint, pr�sident. - La s�ance est suspendue pour cinq minutes, elle reprendra � 2 h 10.

Juillet 1998
Débat
Conseil municipal
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