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2005, DASES 262 G - Autorisation à M. le Président du Conseil de Paris, siégeant en formation de Conseil général, de signer une convention pour son action de lutte contre les agissements des sectes avec l’Association pour la défense des familles et de l’individu (A.D.F.I.), domiciliée 130, rue de Clignancourt (18e), ainsi que la fixation de la participation financière de 20.000 euros du Département de Paris au titre de l’exercice 2005.


M. LE PR�SIDENT. - Nous passons � l?examen du projet de d�lib�ration DASES 262 G autorisant M. le Pr�sident du Conseil de Paris, si�geant en formation de Conseil g�n�ral, � signer une convention pour son action de lutte contre les agissements des sectes avec l?Association pour la d�fense des familles et de l?individu.

Je donne la parole � M. ALAYRAC.

M. Gilles ALAYRAC. - Mes chers coll�gues, scientologie, Eglise universelle du royaume de dieu, t�moins de J�hovah, Mormons, Nouvelle acropole, Brahma Kumaris, Centre du d�veloppement humain, et tant d?autres?

Nombreux sont les mouvements qui nous promettent des jours meilleurs, une soci�t� radieuse ou bien la fin du monde, c?est selon, mais aussi la sant� pour tous, le d�veloppement et la r�ussite personnels, selon des discours et des pratiques qui leurs sont propres.

Dans notre soci�t� tiraill�e par le doute o� des pans entiers de populations sont fragilis�s par le ch�mage, l?exclu-sion, la maladie, l?�chec scolaire, la solitude, il y a l� un v�ritable terrain pour des pr�dateurs qui au terme de la loi ?ABOUT/PICARD? du 12 juin 2001, cr�ent ou exploitent la d�pendance psychologique ou physique et abusent de l?�tat d?ignorance ou de faiblesse de personnes vuln�rables.

C?est pour cette raison que la Municipalit� a mis en place une action de lutte contre les d�rives sectaires dans le cadre strict de ses comp�tences l�gales. C?est le comit� de pilotage municipal que pr�side Mme la Premi�re Adjointe qui associe les repr�sentants des groupes politiques, des directions, les r�f�rents des mairies d?arrondissement, des repr�sentants de l?Etat, de la MIVILUD, mais aussi des associations.

L?objet de cette lutte contre les d�rives des mouvements sectaires n?est pas la doctrine, mais l?acte. Il faut prot�ger les victimes, alerter, informer, conna�tre et conserver le discernement n�cessaire pour mettre en garde sans attiser les peurs.

Ce sont les associations qui sont en premi�re ligne qui recueillent les plaintes et les souffrances des victimes. Il faut donc aider l?une des premi�res parmi celles-ci, l?A.D.F.I. (Association pour la d�fense des familles et de l?individu) � qui nous allons attribuer une aide financi�re de 20.000 euros.

Nous pouvons rendre hommage � ses b�n�voles qui fournissent un travail courageux et difficile aupr�s d?un public, souvent en grande difficult�.

A cette occasion, je voudrais apporter �galement le soutien du groupe socialiste et radical de gauche � trois �lus : Mme HIDALGO, M. Daniel VAILLANT et M. Xavier LAUGAUDIN, conseiller du 17e arrondissement, qui ont fait l?objet r�cemment d?une campagne de diffamation.

Je vous demande, Madame la Premi�re Adjointe, de bien vouloir pr�ciser � notre Conseil les tenant de cette affaire.

J?aimerais aussi que vous nous indiquiez qu?elles sont les initiatives que la Ville de Paris va prendre dans le cadre de ces d�rives sectaires et auxquelles nous pourrions nous associer sur un plan public.

Permettez-moi enfin de former un v?u plus personnel mais auquel j?esp�re de nombreux coll�gues pourront s?associer : c?est que la Ville de Paris s?engage � ne jamais recevoir l?acteur Tom CRUISE, porte-parole de la scientologie et militant assum� de ce groupement, le nouveau ?secte-symbole? qui pourtant avait �t� re�u, officiellement, par M. Nicolas SARKOZY au Minist�re de l?Economie et des Finances et par le Maire de Marseille qui lui a remis la m�daille d?honneur de la Ville de Marseille.

C?est une victoire pour ces groupements qui cherchent une reconnaissance officielle et c?est une faiblesse, et une complaisance de la part d?�lus qui devraient �tre forts et fermes en la mati�re.

(Applaudissements sur les bancs de la majorit�).

(Mme Gis�le STIEVENARD, vice-pr�sidente, remplace M. le Pr�sident du Conseil de Paris au fauteuil de la pr�sidence).

Mme Gis�le STIEVENARD, pr�sidente. - Pour vous r�pondre, je donne la parole � Mme HIDALGO.

Mme Anne HIDALGO. - Je voudrais remercier Gilles ALAYRAC de son intervention et saluer cette subvention � l?A.D.F.I. qui est une association qui intervient aupr�s des victimes. Elle fait un travail consid�rable. C?est une aide financi�re de 20.000 euros que nous allons lui accorder et cette aide permettra notamment � l?A.D.F.I. de tenir une permanence t�l�phonique, de conseiller, d?informer les victimes et familles de victimes � l?�gard de ce que vous avez eu raison d?appeler des pr�dateurs.

Il est vrai que depuis 2 ans, maintenant, j?anime un comit� de pilotage. Je remercie d?ailleurs l?ensemble des groupes constitu�s au Conseil de Paris pour leur participation extr�mement active et pour l?aspect tr�s consensuel du travail que nous conduisons, travail qui a permis notamment de former beaucoup d?agents de la Ville de Paris � la question des mouvements sectaires, et aux m�thodes qu?ils utilisent.

Nous avons avec plusieurs directions, avec les adjoints concern�s, mis en place un plan de formation. Je voudrais, d?ail-leurs, aussi remercier la Pr�fecture de Paris qui a organis� r�cemment une formation commune avec les agents de l?Etat et les agents de la Ville.

Une fois tout cela expliqu�, je crois que notre Ville est particuli�rement soumise � la pression des sectes, parce qu?elles pensent y trouver les personnes vuln�rables, les personnes susceptibles de devenir adeptes de leurs mouvements qui sont tous des mouvements privatifs de libert�, qui sont tous des mouvements dont on a �norm�ment de difficult�s � sortir et � se reconstruire.

Avec Daniel VAILLANT et Xavier LAUGAUDIN - vous avez fait r�f�rence � cette affaire - nous avons �t� effectivement victimes d?une campagne de calomnie, victimes d?un faux : un tract qui a circul� dans plusieurs arrondissements et qui portait mention d?un comit� de soutien � Anne HIDALGO dans lequel il �tait plus ou moins fait allusion � un appel � la d�lation que la Ville de Paris et les �lus que nous sommes, faisaient aupr�s des personnes qui seraient interloqu�es par des comportements suspects dans leur entourage.

Nous avons port� plainte contre X pour ce document et nous sommes en train d?examiner toutes les possibilit�s de recours puisqu?il y a eu aussi un certain nombre d?attaques sur des sites Internet.

C?est dire que les mouvements sectaires sont organis�s, sont puissants, ont des relais et essayent de limiter la capacit� d?action de la Ville, notamment, dans l?information et l?aide aux victimes qui sont les points sur lesquels nous nous sommes, pour l?essentiel, mobilis�s.

Gilles ALAYRAC nous demande de ne pas accueillir Tom CRUISE ou tout autre ambassadeur de la scientologie. Je le rassure vraiment, nous avons tous �t� choqu�s, effectivement, de voir que celui qui n?est pas qu?un acteur, qu?un grand acteur am�ricain - mais qui est aujourd?hui pour l?essentiel ambassadeur d?un mouvement sectaire, r�pertori� comme tel par les rapports parlementaires -, fait de son aura et de sa notori�t� une arme pour aller dans des lieux qui sont des lieux de la R�publique.

Nous pensons tous � ce qui s?est pass� lorsqu?il a �t� re�u � Bercy, nous pensons tous, � ce qui s?est pass� � Marseille. Nous serons donc extr�mement vigilants � Paris � l?�gard de tous ces ambassadeurs, c�l�bres et moins c�l�bres de la scientologie ou d?autres sectes.

Je vous rassure en tout cas, je n?ai pas encore vu de propositions de v?ux proposant Tom CRUISE comme citoyen d?honneur de la Ville de Paris, mais je me battrais farouchement contre, si jamais cela venait � l?id�e de quelqu?un. Je ne crois pas que ce soit ni dans l?air du temps, ni dans l?air de cette Assembl�e de le proposer.

Enfin, � la demande de plusieurs groupes et de plusieurs �lus de la majorit� comme de l?opposition, je serai amen�e � proposer une journ�e d?action � la rentr�e - on le pr�cisera, si les Pr�sidents de groupe en sont d?accord -, pour montrer combien les �lus parisiens sont mobilis�s contre ces mouvements sectaires qui op�rent bien souvent de fa�on extr�mement cach�e dans leurs intentions, mais en toute clart� pour ce qui est des enseignes qu?ils d�fendent.

Je proposerai donc une journ�e d?action qui pourrait �tre une mobilisation des �lus parisiens et des associations devant les principales implantations sectaires � Paris. Je pense � deux mouvements qui nous ont beaucoup occup�s : la scientologie, d?une part, et la Nouvelle Acropole, d?autre part.

Nous y reviendrons ; la rentr�e sera un moment propice � ce type de mobilisation.

Je vous remercie.

(Applaudissements sur les bancs de l?Assembl�e).

Mme Gis�le STIEVENARD, pr�sidente. - Apr�s Gilles ALAYRAC, nous exprimons le soutien de l?Assembl�e aux �lus injustement attaqu�s et mis en cause de fa�on tout � fait insidieuse et basse.

Je mets aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration DASES 262 G.

Qui est pour ?

Qui est contre ?

Abstentions ?

Le projet de d�lib�ration est adopt�. (2005, DASES 262 G).

Juillet 2005
Débat
Conseil général
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