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2005, DASES 241 G - Attribution d’une subvention de fonctionnement de 24.000 euros pour 2005 à l’association “Forum européen pour la sécurité urbaine” 38, rue Liancourt (14e). - Autorisation à M. le Président du Conseil de Paris, siégeant en formation de Conseil général, de signer une convention annuelle avec ladite association.


M. Christian SAUTTER, pr�sident. - Nous arrivons � l?examen du projet de d�lib�ration DASES 241 G, portant attribution d?une subvention de fonctionnement de 24.000 euros pour 2005 � l?association ?Forum europ�en pour la s�curit� urbaine?, 38, rue Liancourt (14e).

Bizarrement, M. GOUJON ne s?est pas inscrit. Seules Mmes DUBARRY et RENSON ont souhait� intervenir. M. LHOSTIS leur r�pondra.

Vous voulez vous inscrire ?

M. Philippe GOUJON. - Je me suis inscrit en formation de Conseil municipal, mais je veux bien parler maintenant.

M. Christian SAUTTER, pr�sident. - Non, non. Je ne souhaitais pas � toute force que vous vous exprimiez, mais comme j?ai commis une imprudence, je vous donnerai la parole une minute.

Mme DUBARRY a la parole.

Mme V�ronique DUBARRY. - Je vous remercie, Monsieur le Pr�sident.

Ce projet de d�lib�ration, comme vous venez de le rappeler, a pour but d?attribuer une subvention de fonctionnement de 24.000 euros au ?Forum europ�en pour la s�curit� urbaine?.

Ce projet de d�lib�ration est tr�s int�ressant, puisqu?il propose de mettre en place des �changes entre deux villes, Paris et Montevideo, qui connaissent des difficult�s avec les consommations de crack. L?id�e de d�part ne pose donc aucun probl�me. Cependant, nous nous interrogeons sur un certain nombre de points.

D?abord, pourquoi Montevideo ? La lecture du projet de d�lib�ration n?est pas tr�s claire sur les similitudes existant entre Paris et Montevideo. Or les approches ne sont pas les m�mes s?il s?agit de similitudes sociales, s?il s?agit de similitudes urbaines ou s?il s?agit simplement d?usage de produits identiques.

Par ailleurs, il y a une phrase sibylline qui ne laisse pas de m?inqui�ter dans ce projet de d�lib�ration, puisqu?il est mentionn� la crainte de voir arriver � Paris d?autres produits d�riv�s de la coca�ne et nous aimerions bien savoir de quel produit il s?agit et sur quoi sont fond�es ces craintes.

Nous aimerions �galement avoir des renseignements compl�mentaires sur les experts qui sont mentionn�s. La fiche technique jointe au projet de d�lib�ration pr�cise qu?une premi�re �tape exploratoire a �t� men�e en partenariat avec l?association ?La Clairi�re?. Je ne pr�tends pas conna�tre toutes les activit�s de l?association qui est tr�s implant�e � Paris et qui fait de multiples choses, mais j?avoue que si on m?avait demand�, � br�le-pourpoint, de citer une association experte en mati�re de toxicomanie, ce n?est pas le nom qui me serait venu en premier � l?esprit.

J?aimerais donc avoir des �claircissements et savoir si d?autres associations vont �tre int�gr�es au projet et si oui, lesquelles ?

Par ailleurs, nulle part dans le programme qui nous a �t� fourni il n?y a de calendrier ni de forme que prendra la restitution de ces �changes. Or, c?est quand m�me, d�s lors que l?on monte un projet de ce type, le minimum n�cessaire pour pouvoir r�agir et agir ensuite de fa�on utile au r�sultat de cet �change.

Malgr� toutes ces interrogations, je vous rassure, Monsieur LHOSTIS, les �changes avec d?autres villes sur les m�thodes mises en ?uvre pour venir en aide aux toxicomanes et pour r�pondre aux inqui�tudes et aux attentes des riverains sont sans aucun doute une bonne fa�on d?appr�hender le probl�me li� aux addictions. J?ajouterai que, vu le retard pris par Paris en la mati�re lors des pr�c�dentes mandatures, sur des d�marches innovantes en mati�re de toxicomanie, il ne peut �tre qu?utile de se pencher sur des exp�riences qui sont men�es ailleurs et de trouver des adaptations aux sp�cificit�s parisiennes. C?�tait d?ailleurs le sens de l?un des v?ux d�pos�s par le groupe ?Les Verts? � propos des salles de consommation propres.

Apr�s avoir obtenu les r�ponses � nos questions, nous voterons ce projet de d�lib�ration en esp�rant, comme je viens de le dire, que d?autres d�lib�rations de ce type seront bient�t soumises au Conseil de Paris.

Je vous remercie.

M. Christian SAUTTER, pr�sident. - Merci, Madame DUBARRY.

Je donne la parole � Mme RENSON.

Mme C�cile RENSON. - Merci, Monsieur le Pr�sident.

Chers coll�gues, les probl�mes de toxicomanie constituent, tout le monde le reconna�t, un ph�nom�ne gravissime qui touche une population de plus en plus jeune et de plus en plus pr�caris�e.

Les premiers Etats g�n�raux consacr�s au crack ont bien montr� les effets de cette drogue dure sur ses usagers : grande exclusion, consommation compulsive, d�gradation physique. Toute action pour lutter contre l?usage de cette drogue est la bienvenue.

Cela dit, je m?interroge, comme Mme DUBARRY, sur l?opportunit� du voyage de cinq experts parisiens, partant pour une semaine � Montevideo, afin de comparer les strat�gies d�velopp�es dans les deux contextes urbains particuli�rement confront�s aux probl�mes li�s aux drogues comme Paris et Montevideo.

Ce d�placement permettra d?�laborer un programme de lutte contre le crack, nous dit on. On aurait peut-�tre pu trouver une collectivit� locale plus proche, Montevideo n?�tant h�las pas la seule ville d�vast�e par le crack et ne pr�sentant pas les m�mes similitudes que Paris, comme l?a dit tout � l?heure Mme DUBARRY.

La Ville de Paris r�pond ainsi � l?appel de l?association ?Forum europ�en pour la s�curit� urbaine? qui rassemble 300 collectivit�s territoriales de toute l?Europe.

J?esp�re, pour conclure, que les experts parisiens qui profiteront du financement de l?Europe sont au moins des Europ�ens convaincus, de bonne foi.

Je vous remercie.

M. Christian SAUTTER, pr�sident. - Merci, Madame RENSON.

M. GOUJON, que j?ai inutilement provoqu�, a la parole.

M. Philippe GOUJON. - Je m?�tais inscrit en formation de Conseil municipal sur le projet compl�mentaire qui accorde �galement 10.000 euros � cette association.

Ce n?est pas un probl�me qu?on subventionne � hauteur de 34.000 euros le F.E.S.U., au titre d?un programme de formation et d?�change. Les acteurs de Paris et de Montevideo sont confront�s au probl�me du crack. C?est un sujet majeur pour nos villes et pas seulement Montevideo. C?est pourquoi je m?interroge aussi, comme Mme DUBARRY : pourquoi Montevideo a-t-elle �t� choisie ?

Justement, je m?inqui�te aussi du manque d?informations pr�cises et d�taill�es sur ce programme. Le m�moire ne cite qu?un �change d?une semaine auquel cinq experts parisiens prendront part pour comparer les approches sanitaires et sociales des usagers de crack, le r�le des acteurs, la mise en place d?un r�seau de correspondants. La fiche de pr�sentation qui est jointe n?apporte pas grand-chose d?int�ressant sur l?utilisation pr�cise de ce cr�dit.

Tout ceci me para�t bien vague. D?ailleurs, est-ce bien de notre comp�tence ? Il ne me semble pas que Montevideo apporte la moindre participation, la moindre contribution, m�me technique. Je me demande si cette somme ne serait pas mieux utilis�e � traiter, � Paris m�me, les usagers de crack directement ou de drogues en g�n�ral, comme le fait habituellement ?La Clairi�re? qui est une association parfaitement connue et r�put�e avec laquelle la Ville travaille depuis des ann�es et pour laquelle, comme beaucoup d?autres associations, comme pour toutes les autres associations de pr�vention, nous avons aussi, par le pass�, augment� les subventions.

M�me si l?�tude qui est pr�vue pr�sente un int�r�t intellectuel certain, on ne peut pas s?emp�cher de poser des questions, aussi bien sur les bancs de gauche que sur les n�tres, d?autant que le Fonds europ�en de s�curit� urbaine pr�sente un r�sultat exc�dentaire, +17.179 euros en 2001, +13.419 euros en 2003, avec en plus une diminution de son endettement. C?est une tr�s bonne gestion, mais est-ce que cela justifie le versement de 34.000 euros qui sont accord�s par la Ville et le D�partement, dont on ne conna�t pas dans le d�tail l?utilisation et qui repr�sente 5 % du budget pr�visionnel annuel de ce Fonds europ�en de s�curit� urbaine.

Je vous remercie de votre attention.

M. Christian SAUTTER, pr�sident. - Merci, Monsieur GOUJON.

On a ainsi group� les deux d�bats, g�n�ral et municipal.

M. LHOSTIS va vous r�pondre.

M. Alain LHOSTIS, au nom de la 6e Commission. - Peut-�tre certains ne se sont-ils pas rendu compte, de l?autre c�t� de l?Assembl�e, que l?on avait chang� de pied concernant la pr�vention des toxicomanies.

La preuve, M. GOUJON intervenait beaucoup sur l?intervention des forces de police sans, �videmment, analyser que le probl�me devait aussi �tre pris en charge sous l?angle de la pr�vention. Il y a un changement complet avec la cr�ation de la Mission ?pr�vention des toxicomanies?. Puisque l?on a parl� des initiatives de la Municipalit�, je rappelle qu?il y a eu un colloque avec plus de mille participants, dont un certain nombre de pays �trangers, dont des gens de Montevideo. Vous avez �voqu� �galement le colloque sur le crack dans le 18e arrondissement et, � chaque fois, si vous y aviez particip�, vous auriez remarqu� que le d�bat d�bouchait sur des actions et sur des propositions concr�tes.

Pourquoi Montevideo ? Parce que le Maire d�veloppe, au sein de l?Association des maires du monde et au sein de l?A.I.M.F., des partenariats. En tout cas, il s?est rendu � Montevideo en janvier 2001, les 28 et 29. Il a rencontr� son homologue, Mariano ARANA, et, dans ce cadre, il a �t� d�cid� trois axes de coop�ration, dont un axe concernant le domaine de la sant�, et particuli�rement celui de la toxicomanie. Il y avait �galement un axe sur la r�insertion scolaire et un sur la r�habilitation de la roseraie de Montevideo. C?est donc un partenariat multiple.

Une premi�re �tape exploratoire a �t� engag�e par la Mission de pr�vention des toxicomanies, en partenariat avec l?association ?La Clairi�re?, dont tout le monde a dit tout le bien qu?il pensait d?elle, par l?accueil en octobre 2004 d?une d�l�gation compos�e de cinq personnes conduites par la docteure Perla VIVAS, directrice de la division sant� � la mairie de Montevideo. Elle �tait accompagn�e de repr�sentants d?organisations non gouvernementales qui interviennent sur le terrain.

L?objectif de cette initiative �tait d?appr�cier la faisabilit� d?un projet de coop�ration, en v�rifiant la nature et la perception des probl�mes li�s aux drogues. Il y avait des similitudes entre les deux capitales, malgr� les diff�rences �conomiques et sociales, c?est �vident.

D?autre part, il s?agissait d?intensifier les axes probl�matiques autour desquels pouvait se fonder un tel projet.

En quoi sommes-nous concern�s � Paris ? Aujourd?hui, l?importance de la coca�ne et de d�riv�s comme le crack ou la ?pasta? dans certains quartiers de Paris ou de Montevideo a imm�diatement �merg� comme un sujet d?int�r�t commun et un sujet neuf qui appara�t dans les grandes capitales.

C?est la raison essentielle pour laquelle nous avons voulu travailler ensemble. A Montevideo, les acteurs se trouvent en premi�re ligne pour la prise en charge notamment des traitements m�dicaux. Ils ont d�j� exp�riment� les traitements qui pourront �tre utiles au contexte fran�ais et que nous n?avons pas d�velopp�s.

Il faut souligner que le contexte s?est alourdi � Paris depuis les �vacuations de squats en septembre et novembre 2004. Les Etats g�n�raux sur le crack et la polytoxicomanie organis�s avec la Mairie de Paris et la mairie du 18e ont montr� qu?il �tait n�cessaire d?anticiper.

De plus, � Paris nous d�veloppons une politique de pr�vention des toxicomanies qui privil�gie l?approche territoriale.

De ce point de vue, nous rendons un service � Montevideo qui veut s?inspirer de cette approche. Aux c�t�s de l?Etat, qui a la responsabilit� de ce domaine, l?approche territoriale est destin�e � expliquer une politique, un projet, mais � r�soudre aussi les tensions dans la proximit�. La pertinence de cette m�thode, ce n?est pas dans le discours, c?est notamment ce que nous avons fait avec les mairies du 1er arrondissement et du 2e pour l?implantation du centre sp�cialis� de soins ?110, les Halles?, avec la mairie du 18e qui d�veloppe une politique qui articule pr�vention, r�duction des risques et tranquillit� publique, la mairie du 19e arrondissement qui a accompagn� la d�marche de consultation des citoyens ?Mieux vivre � Stalingrad - Plan�te Citoyen?, et r�cemment la mairie du 10e qui mobilise autour des �lus � la sant�, � la pr�vention et la s�curit�, les acteurs concern�s de l?arrondissement.

Il y a aussi un probl�me de solidarit�, et c?est pour cela que la prise en charge est parisienne avec une autre collectivit�.

J?ajoute qu?actuellement, nous travaillons sans pol�mique avec l?Etat, avec la Pr�fecture de Paris, sur un plan crack dans le Nord-Est parisien, un plan global de prise en charge avec le D�partement notamment de la Seine-Saint-Denis et les villes limitrophes, et je pense que cette exp�rience d?�changes pourra nous apporter des �clairages importants. Je dois dire que le Pr�fet de Paris, M. LALANDE, est tout � fait partie prenante avec nous sur ce probl�me. Il ne prend pas ces questions de fa�on ironique comme certains � droite le font ici.

Sur les experts, je ne donnerai pas les noms ici, mais je le ferai hors s�ance. Il y a un professeur de neurobiologie? On ne donne pas des noms de personnes, mais je vous signale deux directeurs d?associations au titre des actions territoriales. Je vous �voque ?Ego?, cela vous dit peut-�tre quelque chose. Je vous �voque ?Coordination 18?. Il y a �galement des formateurs aupr�s de l?Union europ�enne, ainsi qu?un coordonnateur du FESU, mais l� je crois que tout le monde a compris.

Vous aviez dit que vous �tiez europ�en, vous cherchiez un Europ�en convaincu et de bonne foi, vous l?avez trouv�, c?est moi, et c?est pourquoi je vous demande de voter ce projet.

(Applaudissements sur les bancs des groupes communiste, socialiste et radical de gauche, du Mouvement r�publicain et citoyen et ?Les Verts?).

M. Christian SAUTTER, pr�sident. - Merci beaucoup, Monsieur LHOSTIS.

Je mets aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration DASES 241 G.

Qui est pour ?

Qui est contre ?

Qui s?abstient ?

Le projet de d�lib�ration est adopt�. (2005, DASES 241 G).

Juillet 2005
Débat
Conseil général
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