retour Retour

Vœu déposé par le groupe communiste concernant la construction de chalets logement-insertion pour les sans domicile.


Mme Gis�le STIEVENARD, pr�sidente. - Nous examinons la proposition de v?u r�f�renc�e n� 9 G dans le fascicule, d�pos�e par le groupe communiste, relative � la construction de chalets logement-insertion pour les sans domicile.

La parole est � Mme G�GOUT.

Mme Catherine G�GOUT. - Il y a une crise du logement qui nous d�passe largement et sur laquelle nous interpellons, � l?�chelon national, r�gional et local.

A tous ces niveaux, il faudrait un plan d?urgence logement. Nous avons d�j� d�battu de cela et des propositions nombreuses ont �t� �mises, notamment par notre groupe.

Le D�partement et la Ville de Paris ont une politique de logement qui est soutenue, avec des r�alisations importantes. Nous sommes toujours en train de demander d?augmenter les programmes et, petit � petit, nous y parvenons. Il y a une politique ambitieuse sur ce plan-l� et dans toute la vari�t� et la panoplie des logements, y compris la r�habilitation, les r�alisations, les achats d?immeubles, etc. C?est une politique forte.

Mais tout cela, ce sont des mesures qui prennent du temps. On a bien vu, � la fois avec les incendies, avec l?�pisode des d�bats � propos des tentes, cet �t�, qu?il y a une urgence sociale qui, elle, n?est pas dans le m�me temps que ce temps de r�alisation qu?il faut pour des constructions durables.

Nous sommes tenus, face � cette urgence sociale, � moins de vouloir que Paris devienne une ville de SDF et de bidonvilles, de mettre en place une batterie de dispositifs qui permettent de faire face aux diff�rentes situations des personnes, qui sont extr�mement diverses. Certaines mesures sont mises en place. Gis�le STIEVENARD vient de parler des appartements sur lesquels nous sommes en train de travailler, suite � un v?u que nous avions propos� en juin pour installer des familles dans le parc priv�. Mais peu de dispositifs peuvent �tre imm�diats pour mettre � l?abri ces populations.

Les associations font depuis longtemps de tr�s nombreuses propositions, mais quand on n?est pas en situation de crise on n?a pas tendance � les approfondir beaucoup, surtout quand ce sont des choses qui ne sont pas faciles.

Parmi ces propositions, une est simple : mettre des logements temporaires sur des terrains temporaires pour y installer des personnes qui, � ce jour, n?ont pas de logement, mais pourraient y pr�tendre.

C?est �videmment une proposition qui, imm�diatement, entra�ne des r�actions n�gatives parce que tout le monde pense aux bidonvilles, aux cit�s d?urgence, qui �taient tr�s bien au d�but et qui se sont d�grad�es. Comment peut-on faire pour r�pondre aux besoins existants en utilisant des terrains aujourd?hui disponibles sans risquer de tomber dans cette catastrophe qui serait d?organiser nous-m�mes des bidonvilles dans Paris ?

Les propositions de cette association sont int�ressantes ; je les ai retravaill�es quelque peu pour ma part, mais je pense que cela demande une �tude : comment peut-on se garantir de ce danger ?

D�j�, on peut se garantir en mettant en place des structures de petite taille. J?ai travaill� au bidonville des Francs-Moisins et j?ai vu ce que c?�tait. A c�t� de chez moi, il y a la cit� des Foug�res, c?�taient 600 logements. Une cit� d?urgence de 600 logements, cela ne se r�sorbe pas ainsi. Il faut donc de petites unit�s, une quinzaine, une vingtaine d?appartements, permettant d?avoir quelque chose de ma�trisable en termes de taille.

Il faut que chacune de ces unit�s puisse avoir un logement avec un gardien ; une salle de r�union pour une vie sociale et pour que les travailleurs sociaux puissent suivre les gens qui vivaient l�.

Quel type de personnes peut-on installer dans ce type de structures ? Des personnes qui peuvent, dans un d�lai raisonnable, acc�der � un logement. C?est-�-dire, dans la mesure o� on a une politique de logement offensive, on peut penser que des familles qui demandent des logements, et qui sont aujourd?hui dans des h�tels indignes, t�t ou tard, vont acc�der � un logement. On peut installer ces familles ; on peut installer des c�libataires, en colocation, qui sont des personnes qui ne sont pas encore tout � fait en situation d?avoir un logement, m�me dans leur propre vie, mais qui, moyennant un accompagnement de quelques mois, pourraient �tre dans un logement.

On peut y installer des travailleurs pauvres. On peut y installer des salari�s de la Ville de Paris qui, aujourd?hui, sont � la rue ou en h�tel. Il existe une s�rie de situations qui permettrait d?avoir une solution transitoire et qui permettrait des prises en charge, de payer un loyer, etc. Ce sont des pr�figurations de logement.

Si on ma�trise cette gestion, si on en ma�trise la taille, si on sait qui on y met, pourquoi faire, qui accompagner, comment et o�, il n?y a aucune raison pour qu?on n?utilise pas certains terrains pour cela car cela permettrait d?�tre dans un d�lai court correspondant � la sortie d?une vie indigne d?un certain nombre de gens.

Cela n?est pas la seule solution. C?est une solution � l?int�rieur de toute une batterie de solutions. On doit �tre volontariste sur ces choses-l�. Aujourd?hui, il est inacceptable que Paris soit dans cette situation. Si la Ville de Paris ne donne pas des signes clairs, apr�s les d�bats de cet �t�? Elle fait des choses pour cela ; elle fait beaucoup de choses, la Ville, mais les gens ne le savent pas. Il faut absolument faire des gestes significatifs et chercher � innover dans ces mati�res. Il n?y a aucune raison qu?on ne le fasse pas, Paris vaut bien cela.

Je demande que l?on y travaille, que l?on fasse une exp�rimentation. Je ne dis pas qu?il faut faire cela ainsi. Il faut y travailler, mais dans un d�lai de moins d?un an.

Mme Gis�le STIEVENARD, pr�sidente. - Madame STAMBOULI, vous avez la parole.

Mme Myl�ne STAMBOULI, vice-pr�sidente. - Nous partageons le constat que fait Catherine G�GOUT sur la situation dramatique. Lorsqu?on revient sur les �v�nements de cet �t�, on r�alise que l?interpellation constante par notre majorit� municipale des services de l?�tat a malgr� tout permis qu?en plein �t�, alors que cela n?�tait absolument pas pr�vu et dans le cadre d?un d�bat sur la visibilit� de la mis�re et la pr�sence de tentes en plein Paris, on ouvre presque 200 places avec des lieux de stabilisation adapt�s pour les publics concern�s.

Dans ce d�bat sur la pr�sence de nombreux sans domicile � Paris, je crois qu?il ne faut jamais perdre de vue nos objectifs en mati�re d?interpellation permanente de ceux qui ont la responsabilit� de l?h�bergement des sans domicile en France, c?est-�-dire le Gouvernement.

C?est un pr�alable que je souhaite faire car notre souhait est de parvenir � ce que les demandes d?h�bergement, les demandes de logements, puissent aboutir � des r�ponses adapt�es.

Pour r�pondre � votre v?u qui relaie en fait une proposition associative du collectif ?Salauds de pauvres? sur ces ?Chalets de l?Espoir?, proposition relay�e d?ailleurs par d?autres associations � Paris qui partagent notre constat sur le manque criant de solutions pour les personnes � la rue, je crois, et vous le soulignez, que cette solution comporte quand m�me un risque. J?ai parl� du risque de d�responsabilisation des services de l?Etat, car ne perdons pas de vue cette responsabilit� et notamment leur possibilit� de r�quisitionner des immeubles et de r�pondre quand m�me dans des d�lais rapides � une situation de crise telle que nous le vivons aujourd?hui.

Mais il y a un autre risque, et vous le pointez �galement : c?est celui de voir se d�velopper ce que l?on appelle aujourd?hui le non-logement ou le sous-logement ou toutes ces solutions pr�caires que nous voyons fleurir et qui sont contraires � la dignit� des personnes.

A ce stade et sans vouloir repousser votre v?u, je vous demanderai n�anmoins de nous laisser le temps, avant de parler d?une �tude � proprement parler, d?approfondir sur deux pistes.

La premi�re est la suivante : y a-t-il des terrains disponibles dans Paris pour envisager ce type de solution. Cela demande une recherche en interne aupr�s des services de la Ville pour voir s?il y a r�ellement une possibilit� concr�te d?installer ce que vous appelez les ?Chalets de l?Espoir?, avec un terme qui est un peu discut�.

La deuxi�me condition, c?est de dialoguer avec les associations qui nous proposent ces projets, car cela ne peut pas �tre une politique municipale - ce sont des projets associatifs qui nous sont transmis - et, dans le dialogue, de voir si r�ellement on peut mettre en ?uvre des projets dans la dignit� des personnes.

Avant de lancer une �tude � proprement parler, nous allons travailler en interne sur ces deux pistes, le dialogue avec les associations, la recherche de possibilit�s de terrains, et nous reviendrons vers vous pour vous donner les r�sultats de ces deux pistes.

Mme Gis�le STIEVENARD, pr�sidente. - Madame G�GOUT, vous avez la parole.

Mme Catherine G�GOUT. - Je vous remercie.

De toute fa�on, je pense que ce que vous venez de dire, ce sont d�j� des �l�ments d?�tudes ! Mais je suis tout � fait d?accord, du moment que l?on se d�termine vite sur ce qu?on cherche.

D?ailleurs, j?ai entendu M. Christophe CARESCHE dire que le Pr�fet de R�gion avait demand� qu?on mette des S.D.F. sur un terrain, je ne sais plus o�. Grande, grande, grande m�fiance parce qu?on ne met pas des S.D.F. sur un terrain. Ce n?est pas la proposition que je fais, du tout !

Surtout que l?on ne se retrouve pas, si la Ville acc�de � la demande du Pr�fet de R�gion, avec des S.D.F. que l?on va ramasser un peu partout et que l?on va aller caser sur des Alg�co sur un terrain... Ce n?est pas cela du tout, ma proposition.

Je veux bien retirer le v?u, du moment que l?on tente l?exp�rience que je propose, c?est tout ce que je demande.

Mme Myl�ne STAMBOULI, vice-pr�sidente. - Je vous en remercie et c?est un engagement que je prends ici devant le Conseil de Paris.

Septembre 2006
Débat
Conseil général
retour Retour