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26 - 2002, DVLR 85 - Subventions à des associations menant des actions spécifiques pour favoriser l'intégration des étrangers vivant à Paris. - Montant total : 65.307 euros


Mme Anne HIDALGO, premi�re adjointe, pr�sidente. - Nous passons au dossier DVLR 85 relatif � des subventions � des associations menant des actions sp�cifiques pour favoriser l'int�gration des �trangers vivant � Paris. - Montant total : 65.307 euros.
Je donne la parole � Isabelle GUIROUS-MORIN.
Mme Isabelle GUIROUS-MORIN. - Merci, Madame la Maire.
Chers coll�gues, s'agissant d'un projet de d�lib�ration qui, bien entendu, fait partie des pr�occupations des "Verts", mais �galement de l'ensemble de la majorit� municipale, je voulais simplement dire que c'est un bon d�but. Voil� une subvention qui est un bon commencement dans l'int�r�t de l'int�gration des �trangers vivant � Paris et je voulais seulement faire l'observation suivante : notre souhait, mon souhait est que d'autres subventions soient accord�es et que le budget r�serv� � l'adjointe charg�e de l'Int�gration soit, bien entendu, rehauss� afin de faciliter sa t�che car il s'agit d'un domaine tr�s difficile, qui n'est pas forc�ment accompagn� par des textes r�glementaires et par cons�quent, si pour aller dans le sens d'une application pratique, elle dispose de plus de moyens, peut-�tre cela faciliterait-il la mise en oeuvre de cette politique.
Merci.
Mme Anne HIDALGO, premi�re adjointe, pr�sidente. - Je donne la parole � Mme G�GOUT.
Mme Catherine G�GOUT. - Je m'inscris dans ce que vient de dire ma coll�gue. Nous avons assez fr�quemment des d�lib�rations de ce genre et je crois qu'il y a une volont� tout � fait coh�rente de la Municipalit� de soutenir l'action de ces associations qui favorisent l'int�gration des �trangers.
Je parlerai simplement de deux d'entre elles pour saluer le travail de l'association "DARNA" car cette association fait quelque chose de particuli�rement �mouvant, � savoir que ce sont des femmes qui sont en alphab�tisation, des femmes immigr�es. Suite � des contacts ant�rieurs, ces femmes envoient des messages de paix et de solidarit� � d'autres femmes isra�liennes et palestiniennes et re�oivent en retour des r�ponses. Ces messages sont porteurs d'une tr�s grande fraternit�, d'une tr�s grande tendresse de la part de ces femmes qui ont �norm�ment de mal � �crire, ce sont des messages courts qui viennent directement du c?ur. Le travail fait par cette association est remarquable.
Je voulais dire un mot car je ne pouvais pas le laisser passer, sur l'association ELE "Migration et Culture" concernant le centenaire de la naissance de Nazim Hikmet ; il s'agit d'une initiative de plus dans le centenaire de cette naissance. Cet immense po�te, ami de Sartre, Aragon, Pablo Neruda, Prix mondial de la paix, a �t� un innovateur radical de la po�sie de l'�me turque. En 1960, il �tait fr�quent de dire : la Turquie est le pays de Nazim Hikmet, au-del� de sa reconnaissance internationale dans la culture nationale turque, Nazim Hikmet est pour nous ce que serait Victor Hugo.
Le th��tre, les romans, les contes, les essais, les articles divers, rien n'�chappait � cet homme � qui l'on doit une production importante ; d'ailleurs, une grande partie de cette production a �t� �crite en prison.
Je ne citerai pas, je vous �pargnerai cela, malgr� mon envie, des extraits de vers de Nazim Hikmet, mais j'indiquerai deux �l�ments qui comptent pour nous aujourd'hui.
En 1951, Nazim Hikmet avait �t� graci� par l'Etat turc. Suite � une gr�ve de la faim, � une grande campagne internationale pour sa lib�ration, il a �t� lib�r� mais, en m�me temps, d�chu de sa nationalit� turque, ce qui lui faisait dire qu'il �tait traduit dans 30 ou 40 langues mais pas publi� dans sa propre langue.
Ce po�te a �t� celui de la Turquie, Orient, Tiers-monde, po�te pour le mouvement ouvrier et lutte pour l'Ind�pendance. Certains ne lui ont pas pardonn�.
En 2001, une campagne de signatures a recueilli un demi-million de signatures envoy�es au Premier Ministre turc pour qu'il puisse r�int�grer sa nationalit� turque. Il est mort en 1963, cela ne le concerne plus, mais cela nous concerne. La r�ponse du Gouvernement turc a �t� diff�rente car, en mars 2000, Nazim Hikmet a �t� ray� des registres de l'�tat civil turc, r�put� n'�tre jamais n�, ce qui n'emp�che pas le Gouvernement turc, dans sa grance hypocrisie, de c�l�brer le centenaire de sa naissance. Pour quelqu'un qui n'est jamais n�, ce n'est pas mal.
C'est pour dire que nous accordons notre soutien � toutes les manifestations qui soutiendront Nazim Hikmet. Notre Municipalit� devrait faire un geste en direction du Gouvernement turc sur ce probl�me d'�tat civil de Nazim Hikmet.
Je vous remercie.
Mme Anne HIDALGO, premi�re adjointe, pr�sidente. - Je vous remercie.
Je donne la parole � Mme Kh�dija BOURCART.
Mme Kh�dija BOURCART, adjointe, au nom de la 6e Commission. - Je vous remercie pour vos encouragements. Je voulais rappeler que ces subventions, m�me si elles ont �t� regroup�es dans ce projet de d�lib�ration, entrent dans le cadre des orientations en mati�re d'int�gration de ma d�l�gation. Je vous les rappelle, pour m�moire, il s'agit de l'acc�s au droit, dans ce cadre la ma�trise de la langue fran�aise m'appara�t essentielle � d�velopper pour pouvoir communiquer, travailler, mais aussi tout simplement comme �l�ment incontournable de la libert� de chacun. En la mati�re, le travail remarquable accompli par l'association "DARNA" montre � quel point l'alphab�tisation peut de loin d�passer seulement l'acc�s pratique pour lorsqu'il est entrepris, notamment aupr�s des femmes, devenir un instrument de communication de paix et de tol�rance avec les autres.
Le second axe concerne la culture. Je vous rappelle que nous avons lanc� en novembre 2001 l'ann�e culturelle sur l'apport des �trangers et de l'immigration � la construction de l'histoire de Paris. C'est pourquoi, une subvention a �t� vers�e l'ann�e derni�re � une association pour c�l�brer le centenaire de la naissance de Nazim Hikmet, grand po�te turc, pour valoriser et faire conna�tre sa participation en tant que Parisien � notre histoire commune. Rappelons qu'il est l'un des po�tes qui a le plus c�l�br� Paris. Je me permets de vous citer une de ses phrases les plus c�l�bres : "En mourant, on se souvient de deux visages, celui de sa m�re et celui de la ville o� on a v�cu".
Merci.
Mme Anne HIDALGO, premi�re adjointe, pr�sidente. - Merci, Madame BOURCART.
Je mets aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration DVLR 85.
Qui est pour ?
Contre ?
Abstentions ?
Le projet de d�lib�ration est adopt�. (2002, DVLR 85).

Juin 2002
Débat
Conseil municipal
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