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35 - Vœu déposé par Mmes Violette BARANDA, Marie-Pierre MARTINET et les membres du groupe "Les Verts" relatif à l'implantation d'un centre de l'enfance et de la parentalité, 11-15, rue Courat (20e)


Mme Anne HIDALGO, premi�re adjointe, pr�sidente. - Nous passons au voeu suivant pr�sent� par Violette BARANDA, Marie-Pierre MARTINET et le groupe "Les Verts" du Conseil de Paris relatif � l'implantation d'un centre de l'enfance et de la parentalit� dans le 20e arrondissement.
Madame, vous avez la parole.
Mme Marie-Pierre MARTINET. - Madame la Maire, chers coll�gues, il est des projets qui refl�tent plus que d'autres les ambitions d'une mandature. Celui qui vous est soumis ce soir en fait partie par ce qu'il repr�sente, par ce qu'il porte en lui, par le quartier auquel il s'adresse.
Je ne reprendrai pas l'expos� des motifs mais apporterai quelques informations compl�mentaires.
Ce projet est parti d'un constat, celui de la Z.A.C. "Saint-Blaise" :
- une des zones les plus denses d'Europe : rares espaces verts, grand "turnover" des parents et commer�ants accompagn� d'une fuite des classes moyennes ;
- sentiment d'inf�riorit� et d'enfermement des populations ;
- enfants, pr�-ados et ados tr�s pr�sents dans la rue face � une quasi-absence de structures relais ;
- un manque chronique d'�quipement ;
- familles en situation pr�caire dont beaucoup en grande difficult� sociale entra�nant une mise � distance avec le monde ext�rieur (illettrisme, non ma�trise du fran�ais) ;
- les enfants et jeunes confront�s � des difficult�s scolaires voire une vraie d�scolarisation, comportements agit�s, non-respect des autres dans un monde o� ces enfants sont confront�s tr�s t�t � la loi du plus fort et � l'absence de mod�le parental fort ;
- une demande des familles qui se sentent impuissantes et isol�es, des professionnels de l'�cole qui cherchent des partenariats pour trouver des r�ponses � ces probl�mes.
Ce quartier est, je vous le rappelle, quartier "politique de la ville".
Depuis juillet 2001, le C.F.P.E. a �toff� son projet suite � une demande de l'O.P.A.C. compte tenu de la taille des locaux, rencontr� les services de la D.A.S.E.S., de la D.A.U.C., de la C.A.F. et pr�sente aujourd'hui un projet qui a rencontr� l'assentiment des services et des �lus concern�s. Le C.F.P.E. envisage m�me de vendre son si�ge social pour s'installer dans l'H�tel industriel du 11-15, rue Courat et occuper un �tage.
Comme vous pouvez le constater dans les objectifs de ce centre, une action globale en direction des enfants, un r�seau d'�coute, d'appui et d'accompagnement pour les parents. Mais il s'agit �galement d'une r�elle ouverture sur le quartier par des actions de proximit� de pr�vention en direction des habitantes et des habitants.
Outre la cr�che, la mini-cr�che collective et la halte-garderie qui pemettront d'absorber une partie des �normes besoins de ce quartier, la dimension d'aide � la parentalit� au c?ur de cette Z.A.C. est un de ses atouts majeurs.
En effet, cette question est r�currente de la part des acteurs travaillant tant sur l'enfance que sur la pr�vention.
Lors de la premi�re table de concertation du quartier Plaine-Lagny r�alis�e dans le cadre du Bureau des temps dans le 20e, la semaine derni�re, dont le th�me est l'enfance � Paris, de 0 � 15 ans, les participantes et participants issus des associations, de l'Education nationale, du commissariat du 20e, de la D.J.S., de la D.A.S.C.O. se sont tous accord�s pour dire que l'approche d'aide � la parentalit� et un travail sur l'interg�n�rationnel sont des approches pertinentes des difficult�s que rencontrent les enfants et les jeunes.
M�me �cho lors du C.I.C.A. 20e consacr� � l'�cole ouverte sur son quartier qui a eu lieu jeudi dernier en pr�sence de M. FERRAND.
Et enfin le conseil de quartier Saint-Blaise a mis une telle structure comme priorit� de son quartier lors des �tats g�n�raux des conseils de quartier dans le 20e qui s'est tenu ce samedi 22.
Alors, oui ! Ce projet est une vraie chance pour Saint-Blaise, une chance pour rattraper des erreurs urbanistes pass�es. Quartier o� l'on est oblig� de "b�cher" certaines cours d'�cole pour prot�ger les enfants en r�cr�ation des immeubles alentours...
Il est vrai qu'il a �t� propos� que ce projet trouve un lieu d'implantation au 122, rue des Pyr�n�es plut�t que rue Courat.
Un bref regard sur un plan de Paris assorti de l'exp�rience men�e sur le quartier Plaine dans le cadre du bureau des temps quant � l'impact des fractures territoriales que peut �tre une rue un peu large ou passante, ou la voie dite "petite ceinture" difficilement franchissable par manque de "passerelles" sur la fr�quentation d'un lieu, suffit � nous faire comprendre que les r�sultats escompt�s ne seraient pas au rendez-vous si ce projet �tait install� au 122, rue des Pyr�n�es, pour lequel il convient de rappeler qu'il faudra acheter le terrain, d�molir les b�timents existants avant reconstruction.
Par contre, ce quartier, comme le 20e, a aussi besoin de lieux d'activit�s g�n�rateurs d'emplois qui pourraient trouver au 122 ou ailleurs un espace opportun.
Ce matin, M. le Maire disait : "le sens de notre mandat est d'influer sur le cours des choses avec cr�ativit�". Je crois que ce projet y r�pond. C'est pour toutes ces raisons et bien d'autres encore, mais le temps me manque, que notre Municipalit� s'honorerait d'un vote favorable � ce voeu permettant ainsi � ce projet de trouver toute sa place au c?ur de Saint-Blaise.
Je vous remercie.
(Applaudissements sur les bancs du groupe "Les Verts").
Mme Anne HIDALGO, premi�re adjointe, pr�sidente. - M. Christian SAUTTER a la parole pour r�pondre.
M. Christian SAUTTER, adjoint. - Je vais r�pondre � Mme MARTINET que le projet de Centre fran�ais de protection de l'enfance est un projet vraiment int�ressant dans la mesure o� il permet de cr�er des berceaux suppl�mentaires dans un arrondissement, le 20e arrondissement, qui en est fort d�pourvu puisque c'est un des arrondissements o� la densit� d'�quipement de la Petite enfance est l'une des plus faibles de Paris.
Ce projet va au-del� d'une cr�che puisqu'il a pour but d'aider les parents en difficult�, de veiller � leurs probl�mes sociaux, de rapprocher aussi les seniors et les enfants dans des activit�s interg�n�rationnelles.
Le Maire de Paris et Olga TROSTIANSKY consid�rent que c'est un projet vraiment int�ressant.
La question n'est pas sur le projet mais sur sa localisation. Et je voudrais dire que sa localisation 11-15, rue Courat pose deux gros probl�mes :
Le premier probl�me est qu'il s'agit, vous l'avez dit, Madame MARTINET, d'un H�tel industriel, c'est-�-dire dont l'architecture est tout � fait inadapt�e pour r�pondre aux normes de confort et de s�curit� qu'exige l'acc�s du public et en particulier des jeunes enfants. Si l'on voulait transformer cet H�tel industriel en structure d'accueil de jeunes enfants, il faudrait proc�der � 4,5 millions d'euros de travaux pour adapter ces b�timents.
Deuxi�me difficult� : ces locaux sont class�s dans le plan actuel d'occupation des sols comme des locaux d'activit�. Il faudrait changer la destination de ce b�timent.
La mise en oeuvre des proc�dures l�gales d'urbanisme, dont Jean-Pierre CAFFET est beaucoup plus sp�cialiste que moi, ne permettrait pas d'envisager une ouverture d'un �quipement Petite enfance d'ici la fin de la mandature.
J'ajoute - vous y avez fait allusion - que dans le 20e arrondissement, le taux de ch�mage est particuli�rement �lev�, notamment dans le quartier Saint-Blaise et il serait paradoxal de supprimer un H�tel industriel qui aurait bient�t la possibilit� d'accueillir une imprimerie d'insertion qui emploie des personnes en difficult�. Cette imprimerie d'insertion r�ussit si bien dans cette t�che, � la fois �conomique et sociale, qu'elle souhaite s'implanter dans des locaux plus vastes.
Comment concr�tiser ce bon projet ? Le Maire de Paris a �crit � Michel CHARZAT, le maire du 20e arrondissement, le 21 juin, pour que des propositions d'implantation de ce projet, en direction des enfants et des familles de ce quartier, soient faites d�s que possible.
Je crois que la d�marche est assez claire, c'est un bon projet pour lequel il faut trouver une bonne localisation. C'est pourquoi, Madame MARTINET, puisque vous plaidez pour ce voeu, je proposerai volontiers de l'amender de la fa�on suivante : Mme Violette BARANDA, Mme Marie-Pierre MARTINET et les �lus du groupe "Les Verts" "�mettent le voeu que le projet d'implantation d'un Centre de l'enfance et de la parentalit� soit r�alis� dans les meilleurs d�lais (tout ceci est dans votre v?u) et prioritairement dans le 20e arrondissement, en accord avec son Conseil d'arrondissement".
Vous voyez que le principe du projet reste, mais il faut trouver une localisation qui soit adapt�e, d'o� la proposition d'amendement que je fais � votre v?u, Madame MARTINET.
Mme Anne HIDALGO, premi�re adjointe, pr�sidente.- Merci, Monsieur Christian SAUTTER.
Madame Marie-Pierre MARTINET, vous avez la parole.
Mme Marie-Pierre MARTINET. - Je ne peux que saluer les efforts de notre Ex�cutif pour le soutien � ce projet. Que l'on veuille l'installer dans le 20e c'est tr�s bien, car il est vrai que l'arrondissement manque cruellement de structures de ce type, n�anmoins je crois que le quartier Saint-Blaise est embl�matique de ce probl�me. Malheureusement, dans la proposition telle qu'elle est faite, cela veut dire qu'il n'y a plus de place � Saint-Blaise. Le quartier de Saint-Blaise va se priver d'une telle structure.
On aura un mal fou � r�cup�rer les enfants et toutes les probl�matiques qui peuvent se poser. A terme, qu'est-ce qui se passe ? Il y a un appauvrissement du quartier, il y a une fuite. J'ai expos� cela dans mon voeu. Je vous rappelle que cela veut dire que l'on se retrouve confront� � une absence totale de structure de garde d'enfants.
Vous avez, � fort juste titre, rappel� mon intervention sur l'�galit� hommes et femmes, mais nous allons nous retrouver, probablement, avec des difficult�s pour les mamans ; je vous rappelle que dans le projet il y avait une aide en direction des femmes pour une formation d'assistante maternelle.
Je suis partag�e entre deux choses : je regrette que depuis juillet 2001, concernant la demande faite sur la rue Courat, personne n'ait mis en exergue tout de suite ces difficult�s rencontr�es. Je pense que cela aurait �vit� un certain nombre de choses, notamment en direction des services de la Ville et du C.F.P.E. Cela nous aurait �vit� d'entretenir une esp�ce de flou qui fait que tout le monde a cru en ce projet. Visiblement, on s'aper�oit qu'il est irr�alisable. Il y a un c�t� qui me d��oit.
Je suis partag�e entre le fait d'accepter votre sous-amendement qui, probablement, restera un voeu pieux parce qu'on aura du mal � trouver les locaux. Le 20e est une zone extr�mement dense. Nous sommes un peu satur�s en termes de logements et c'est vrai qu'il faut utiliser ce qui existe. Je ne vois pas actuellement ce qui pourrait �tre mont� avant la fin de la mandature, et cela m'inqui�te beaucoup.
Mme Anne HIDALGO, premi�re adjointe, pr�sidente. - Il faut conclure !
Mme Marie-Pierre MARTINET. - Cela concerne un quartier qui est en grande difficult� et je me permettais de prendre un peu de temps sur ce sujet important.
Concernant l'amendement, je suis d�sol�e, je crois que ce n'est pas parce que je vais refuser cet amendement que le projet ne se fera pas et qu'il n'y aura pas une recherche, parce que j'ai confiance � la fois dans Mme TROSTIANSKY et dans l'adjoint � l'Enfance dans le 20e arrondissement pour mener � bien la recherche de locaux pour les cr�ches. Je pense que ce projet avait un sens et une �me au coeur de Saint-Blaise et il aura du mal � s'exporter ailleurs.
Mme Anne HIDALGO, premi�re adjointe, pr�sidente. - Mme Catherine G�GOUT voulait aussi une explication de vote. Je vous propose de donner des explications de vote courtes sinon cela ne prend plus du tout la nature d'une explication de vote.
Mme Catherine G�GOUT. - Comme cela concerne le 20e, je ne sais pas � quel degr� s'est faite la concertation mais comme �lue du 20e, je n'en ai jamais entendu parler. Le C.F.P.E. est une association tr�s fiable, mais ce n'est pas parce qu'un projet est int�ressant que l'on doit sauter sur tout ce qui bouge. C'est important d'avoir des locaux qui permettent le d�veloppement des emplois dans le 20e, et notamment � cet endroit-l�. Je ne vois pas pourquoi dans ce quartier extr�mement dense on ne prendrait pas quelques logements pour assurer cet �quipement. C'est une proposition, je pense que tout n'a pas �t� explor� et qu'il faut tout faire pour que le projet puisse se r�aliser, notamment � Saint-Blaise mais pas � cet emplacement l�.
Mme Anne HIDALGO, premi�re adjointe, pr�sidente. - Mme Edwige ANTIER a la parole pour une explication de vote �galement.
Mme Edwige ANTIER. - Nous voterons le voeu de Mme MARTINET et de Mme BARANDA avec beaucoup d'admiration pour leur projet auquel nous souscrivons totalement.
Mme Anne HIDALGO, premi�re adjointe, pr�sidente. - Madame TROSTIANSKY, vous avez la parole.
Mme Olga TROSTIANSKY, adjointe. - Le projet d'amendement pr�sent� par l'Ex�cutif va dans le bon sens et va dans le sens du travail que l'on m�ne dans le 20e arrondissement. Une r�union r�cente a �t� men�e avec Michel CHARZAT et d'autres membres du cabinet charg�s de l'urbanisme, pour trouver un autre lieu qui permette de trouver une place � ce projet, si possible dans son ensemble.
Par rapport � la remarque de Mme MARTINET, tout le travail que l'on a fait avec le C.F.P.E. n'est pas un travail vain. Le C.F.P.E. souhaite travailler avec le 20e arrondissement. C'est pour cela que je vous propose de voter l'amendement du v?u propos� par le groupe "Les Verts".
Mme Anne HIDALGO, premi�re adjointe, pr�sidente. - Je vous propose de passer au vote sur ce voeu amend� par l'Ex�cutif.
Je mets d'abord aux voix, � main lev�e, l'amendement de l'Ex�cutif.
Qui est pour ?
Qui est contre ?
Qui s'abstient ?
L'amendement est adopt�.
Mme Anne HIDALGO, premi�re adjointe, pr�sidente. - Maintenant, je mets aux voix, � main lev�e, le voeu amend� avec l'amendement adopt� de l'Ex�cutif.
Qui est pour ?
Qui est contre ?
Qui s'abstient ?
Le voeu amend� est adopt�. (2002, V. 68).

Juin 2002
Débat
Conseil municipal
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