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68 - Vœu déposé par MM. Philippe SÉGUIN et Michel BULTÉ et les membres du groupe "Rassemblement pour la République et apparentés" relatif à un hommage public et solennel au général Alexandre Dumas, père du romancier, sous la forme de l'édification d'un monument à sa mémoire


M. Christophe CARESCHE, adjoint, pr�sident. - Nous allons examiner un certain nombre de v?ux qui concernent les Affaires culturelles.
Nous commen�ons par le v?u n� 30 qui est pr�sent� par le groupe "Rassemblement pour la R�publique et apparent�s".
Monsieur S�GUIN, vous avez la parole.
M. Philippe S�GUIN. -Je vous remercie, Monsieur le Maire.
Comme vous le savez, on rendra cette ann�e hommage � Alexandre Dumas et j'imagine que la Ville de Paris s'associera � cet hommage qui sera marqu� principalement par le transfert de la d�pouille de l'�crivain au Panth�on.
Nous pensons, au groupe "Rassemblement pour la R�publique et apparent�s", que ce pourrait �tre l'occasion pour la Ville de se souvenir qu'elle avait d�j� pris, il y a plusieurs dizaines d'ann�es, l'initiative d'un hommage � l'ensemble des Dumas.
Il y a en effet au moins trois Dumas, en tous cas trois Dumas qui ont atteint la c�l�brit�, il y a le G�n�ral Dumas, son fils Alexandre, le grand �crivain, et son petit-fils Alexandre, �galement �crivain et paradoxalement connu sous le nom de Dumas fils.
Notons que c'est la statue du G�n�ral en m�me temps que celle des deux �crivains que la Ville avait choisi d'�riger sur une de ses places, qu'elle baptis�t place des Trois-Dumas, place devenue depuis la place du G�n�ral-Catroux. Alors il est vrai que le G�n�ral Dumas a �t� un homme d'exception, Anatole-France a dit de lui qu'il �tait le plus grand des Dumas. Il avait qualifi� son exercice de "chef d'?uvre auquel il n'y a rien � comparer".
Et il est vrai qu'il s'agit d'un destin hors du commun, Alexandre Dumas n� esclave en 1762, dans ce qui �tait alors la colonie fran�aise de Saint-Domingue, fut emmen� par son p�re en France, � l'�ge de 14 ans. Il s'engagea en 1786 dans le r�giment des Dragons de la Reine et fut un des grands g�n�raux de la R�volution fran�aise, avant de faire preuve face � Bonaparte d'une r�elle force de caract�re. Il s'�leva ainsi publiquement contre les m�thodes trop brutales � ses yeux utilis�es par l'arm�e contre les Turcs et il refusa de prendre la t�te de l'exp�dition r�pressive qui avait �t� envoy�e contre la colonie r�volt�e de Saint-Domingue en 1802. Attitude qui lui valut en retour d'�tre priv� de la L�gion d'Honneur.
La Ville de Paris en exaltant le souvenir de ce p�re valeureux, que son fils d'ailleurs aimait par-dessus tout, et qui mourut dans l'oubli, avait voulu honorer le serviteur d'une r�publique ouverte, g�n�reuse, tol�rante en m�me temps qu'un adversaire r�solu de toutes formes de discrimination et d'exclusion.
Les nazis en tous cas comprirent parfaitement ce que pouvait symboliser cet homme, cet ancien esclave, ce g�n�ral noir, ils firent retirer sa statue qui n'a jamais �t� r�install�e. Alors il nous semble que le temps est venu d'annuler le geste des nazis et de r�parer un oubli. Il n'est pas de meilleure occasion que cette ann�e comm�morative de son fils. Nous souhaitons donc que le Conseil �mette le v?u que la statue du G�n�ral Dumas, si on la retrouve, soit remise en place et dans la n�gative qu'on en �l�ve une nouvelle.
Je vous remercie, Monsieur le Maire.
(Applaudissements sur les bancs du groupe "Rassemblement pour la R�publique et apparent�s").
M. Christophe CARESCHE, adjoint, pr�sident. - Merci.
Monsieur GIRARD, vous avez la parole.
M. Christophe GIRARD, adjoint. - Je suis plus que favorable pour plusieurs raisons. Nous sommes en 2002, et chacun sait ce que 2002 repr�sente pour au moins un des Dumas. Ensuite je dirai qu'au nom de la R�volution, de la R�publique, des esclaves et �galement de nos compatriotes d'origine africaine, je crois que ce serait un beau geste si en effet on r�parait cette diversion de l'histoire.
M. Alain DESTREM. - Tr�s bien !
M. Christophe CARESCHE, adjoint, pr�sident. - Donc, je mets aux voix le v?u... Monsieur LE GARREC, vous demandez la parole ?
M. Alain LE GARREC. - Oui, je suis tout � fait d'accord avec M. S�GUIN et M. GIRARD, d'autant plus qu'il y a quelques mois nous donnions le nom du Chevalier de Saint-Georges � une rue du 1er arrondissement et je rappelle que le G�n�ral Dumas a servi sous les ordres du Chevalier de Saint-Georges en 1802. Il y a bien une coh�rence dans ce que l'on fait � Paris en ce qui concerne les rues.
M. Christophe CARESCHE, adjoint, pr�sident. - Merci.
Je mets aux voix, � main lev�e, ce v?u.
Qui est pour ?
Contre ?
Abstentions ?
Le v?u est adopt�. (2002, V. 76).

Juin 2002
Débat
Conseil municipal
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