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27 - 2002, DAC 214 - Apposition d'une plaque commémorant la rafle du 16 juillet 1942, 5, cours de la Métairie (20e)


Mme Anne HIDALGO, premi�re adjointe, pr�sidente. - Nous passons au dossier DAC 214 relatif � l'apposition d'une plaque comm�morant la rafle du 16 juillet 1942, 5, cours de la M�tairie dans le 20e et je donne la parole � Sophie MEYNAUD.
Mme Sophie MEYNAUD. - J'interviendrai en lieu et place de Mme BORVO qui a d� s'absenter.
Madame la Maire, notre Conseil s'honorera d'apposer une plaque comm�morative sur la fa�ade de l'immeuble 5, cour de la M�tairie, dans le 20e arrondissement. En effet, � cet endroit, plusieurs centaines de personnes des quartiers Belleville, Couronne et M�nilmontant ont �t� parqu�es lors des rafles de juifs de juillet 1942.
La grande rafle des 16 et 17 juillet 1942 est un souvenir infamant, ind�l�bile. Au cours de ces deux journ�es terrifiantes, 13.000 juifs seront arr�t�s. Les survivants ont racont� l'effarement, la peur, des familles qui au petit matin furent r�veill�es par la police, somm�es de prendre quelques affaires et pouss�es dans la rue vers des autobus et des v�hicules de police qui les emmenaient au V�lodrome d'Hiver.
On a du mal � imaginer aujourd'hui cet �v�nement. Mais on peut imaginer comment ces milliers de personnes, hommes, femmes, enfants, vieillards, malades enferm�s dans l'immense espace qu'�tait le V�lodrome d'Hiver, entass�s dans les gradins ou dans l'anneau central en bas, criant, cherchant � comprendre, s'interpellant, pleurant, soign�s par quelques rares m�decins et par des �quipes de secouristes.
La honte et l'horreur.
Ils devaient �tre emmen�s dans les camps de Drancy et du Loir-et-Cher pour alimenter les horribles trains de la mort entass�s dans des wagons � bestiaux vers Auschwitz, par s�quence de 1.000 personnes.
Il faut rappeler que 73 convois ont emmen� de France 73.000 personnes. 2.500 sont revenues. Mais il faut aussi rappeler comment a fonctionn� la solidarit� de Fran�aises et de Fran�ais courageux durant cette p�riode terrible.
Combien de familles juives ont �t� pr�venues la veille par des indiscr�tions volontaires venant de certains policiers et membres de l'appareil d'Etat. Combien de voisins, de gardiennes d'immeubles, d'amis, de braves gens tout court qui ont fait fuir un enfant par l�, mal orient� des policiers, bref sauv� des juifs. "Le journal d'un coiffeur juif", paru r�cemment, en raconte une �pop�e parmi d'autres.
D�s le premier jour des rafles, les hauts responsables, collaborateurs fran�ais des nazis s'inqui�taient du manque d'efficacit� du syst�me qui avait �t� mis en place.
Mais h�las ! Pour les 13.000 rafl�s du Vel d'Hiv et pour ceux dans tout le pays qui allaient suivre, puisque 74.000 personnes sont parties vers Auschwitz, c'�tait le chemin de l'horreur et de la mort.
Le travail entam� � Paris, dans les �coles, � la suite de l'initiative du Comit� Tlemcen, pour le souvenir des enfants juifs, et ce qui nous est propos� aujourd'hui, est un travail de m�moire. Mais plus que de m�moire, de tristesse, de col�re, il s'agit tout simplement de politique.
Nous savons bien que la haine de l'autre ou l'incompr�hension qui continue de viser le juif et le "d�tail de l'histoire" dont parlait M. LE PEN, peut aussi viser l'africain, l'arabe. Tout ce qui est d�sign� comme coupable des malheurs alors qu'ils en sont aussi les victimes.
Nous n'accepterons jamais que l'on oublie, selon la merveilleuse formule de la R�volution fran�aise que "les �tres naissent et demeurent libres et �gaux". Les humains sont � nos yeux �gaux en dignit�. N'oublions jamais ce qui s'est pass� envers les juifs durant ces ann�es terribles.
Sachons combattre aujourd'hui dans tant de pays du monde, l'oppression, les in�galit�s, les discriminations raciales qui souvent se conjuguent avec les discriminations sociales qui continuent d'exister.
Puis-je ajouter, comme je l'ai dit lors du Conseil de septembre dernier, comme l'a dit Mme BORVO, � propos des enfants juifs morts en d�portation, que les hommes qui portent la responsabilit� de ces crimes �taient des gens apparemment ordinaires. Ce sont h�las des policiers fran�ais qui sont venus chercher ces gens pour les livrer � des officiers allemands. Et ces officiers nazis �coutaient Wagner et Bach, affichaient une grande culture. "Ils �taient corrects" comme disaient les collaborateurs.
Il faut toujours rester vigilant contre la b�te immonde.
Je vous remercie.
(Applaudissements sur les bancs des groupes communiste, socialiste et radical de gauche, du Mouvement des citoyens et "Les Verts").
Mme Anne HIDALGO, premi�re adjointe, pr�sidente. - Merci beaucoup. M. Sylvain GAREL a d�pos� un amendement, amendement n� 4 sur ce projet de d�lib�ration, mais il n'est pas l�. Est-ce que quelqu'un de son groupe le d�pose ? Non, il est l�.
Ensuite Mme Odette CHRISTIENNE r�pondra sur l'intervention et la proposition d'amendement.
M. Sylvain GAREL. - Madame la Maire, ce v?u avait �t� d�pos� simplement parce que nous avions constat� que dans le projet de d�lib�ration qui nous �tait propos�, le texte de la plaque �tait r�dig� d'une fa�on qui le rendait illisible. Nous avions donc propos� une nouvelle r�daction, mais je crois que Odette CHRISTIENNE a une autre proposition de texte qui nous convient parfaitement. Je lui laisse la parole tout de suite.
Mme Anne HIDALGO, premi�re adjointe, pr�sidente. - Merci, Monsieur GAREL.
Je donne la parole � Mme Odette CHRISTIENNE.
Mme Odette CHRISTIENNE, adjointe, au nom de la 6e Commission. - Merci, Madame la Maire.
Je voudrais remercier Sophie MEYNAUD pour son intervention dans laquelle elle dit toute son indignation pour ce qui s'est produit au moment de la rafle du Vel d'Hiv. Je voudrais d'ailleurs en profiter pour annoncer que nous sommes en train de pr�parer un fascicule en direction des �l�ves concernant la rafle du Vel d'Hiv, mais aussi l'action positive des Parisiens pour la protection de ces juifs pers�cut�s dans Paris et � cette p�riode.
Concernant la plaque, l'Amicale des d�port�s d'Auschwitz a sugg�r� le libell� suivant, apr�s avoir eu connaissance de la proposition initiale et de ce qui avait �t� propos� par le groupe "Les Verts", je vous lis donc cette r�daction :"Parce que n�es juives, dans cette cour de la M�tairie, furent rassembl�es plusieurs centaines de personnes arr�t�es le 16 juillet 1942 par la police de l'Etat fran�ais de Vichy dans les quartiers de Belleville, Couronne et M�nilmontant lors de la rafle du Vel d'Hiv.
Elles furent d�port�es et extermin�es � Auschwitz, victimes de la barbarie nazie".
Il s'agit l� de la derni�re proposition concernant le libell� de la plaque.
Mme Anne HIDALGO, premi�re adjointe, pr�sidente. - Monsieur GAREL, vous avez la parole.
M. Sylvain GAREL. - Comme je le disais dans mon introduction tout � l'heure, bien entendu nous nous rallions � cette formulation, d'autant plus qu'elle a �t� r�dig�e par des personnes qui sont directement concern�es. Bien s�r, nous voulons dire combien il nous semble important que ce genre de plaque soit appos�e dans ce lieu. Simplement, peut-�tre pour les prochaines fois, il faudra voir en amont avec les gens qui ont �t� directement concern�s par ces tragiques �v�nements pour que les textes de ces plaques aient un sens et soient lisibles. En effet, la premi�re r�daction, �tait une phrase de trois lignes sans virgule et sans point, qui faisait que c'�tait difficilement compr�hensible.
En tout cas c'est tr�s important que cette plaque soit appos�e. Merci � la Municipalit� de le faire.
Mme Anne HIDALGO, premi�re adjointe, pr�sidente. - Merci.
Je mets aux voix, � main lev�e, l'amendement n� 4 modifi� par Mme Odette CHRISTIENNE.
Qui est pour ?
Qui est contre ?
Qui s'abstient ?
L'amendement n� 4 est adopt�.
Mme Anne HIDALGO, premi�re adjointe, pr�sidente. - Je mets aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration DAC 214 ainsi amend�.
Qui est pour ?
Qui est contre ?
Qui s'abstient ?
Le projet de d�lib�ration amend� est adopt�. (2002, DAC 214).

Juin 2002
Débat
Conseil municipal
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