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65 - 2002, DAC 232 - Autorisation à M. le Maire de Paris de signer avec la Caisse des dépôts et consignations une convention pour la participation de la Caisse des dépôts et consignations aux démarches d'études d'aménagement d'un centre culturel, 104, rue d'Aubervilliers (19e).Vœu déposé par M. Jean VUILLERMOZ et les membres du groupe communiste tendant à ce que les acteurs culturels et artistiques soient associés au travail du comité de pilotage qui se met en plan pour la transformation des anciennes pompes funèbres du 104, rue d'Aubervilliers en espace dédié à la création contemporaine


M. Christophe CARESCHE, adjoint, pr�sident. - Nous passons au projet de d�lib�ration DAC 232 autorisant M. le Maire de Paris � signer avec la Caisse des d�p�ts une convention pour une participation au d�marrage d'un centre culturel, 104, rue d'Aubervilliers.
Monsieur MADEC, vous avez la parole.
M. Roger MADEC, maire du 19e arrondissement. - Le 104, rue d'Aubervilliers fait partie des grands chantiers de cette nouvelle mandature qui vont transformer et reconfigurer la Ville de Paris.
A cet endroit, en effet, 26.000 m�tres carr�s de surface de plancher seront consacr�s � un grand �quipement culturel de la Capitale destin� � la cr�ation contemporaine avec des espaces de r�p�tition et de travail pour les arts plastiques, le th��tre, la danse, les arts de la rue et du cirque.
Ce projet, que la mairie du 19e, a d�fendu depuis le d�but, notamment quand elle �tait dans l'opposition municipale, est un atout majeur pour l'Est parisien qui va en b�n�ficier.
En s'ouvrant sur le quartier, il devrait contribuer � la revalorisation de ce secteur du 18e et du 19e arrondissement trop longtemps d�laiss�, n�glig� et m�me destructur� du point de vue de l'urbanisme.
L'immeuble du 104, rue d'Aubervilliers a �t� �difi� en 1873 par l'architecte Edouard Delebarre de Bay � la demande de l'Archev�ch� de Paris. Il a ensuite �t� repris par la Ville de Paris dans le cadre des lois de s�paration des �glises et de l'Etat et il fut pendant plus d'un si�cle le si�ge du Service municipal des Pompes fun�bres.
C'est un rare t�moignage du pass� dans un quartier qui a �norm�ment souffert de la politique d'urbanisme criminog�ne men�e pendant plusieurs d�cennies dans la Capitale. Le 104 �tait menac� par une nouvelle op�ration de 700 logements d�cid�e et programm�e par l'ancienne Municipalit�.
L'ensemble des b�timents et des halles est par ailleurs con�u dans la plus pure tradition de l'architecture industrielle de la fin du XIXe si�cle et il constitue un t�moignage architectural typique du patrimoine parisien.
D�s mon �lection comme maire du 19e arrondissement, j'ai demand� au Pr�fet de la R�gion d'Ile-de-France son inscription � l'Inventaire suppl�mentaire des Monuments historiques.
Nous avons �t� soutenus dans cette d�marche par de nombreux habitants du 19e, de nombreux Parisiens et des personnalit�s �minentes du monde des arts et de l'architecture nous ont apport� leur appui.
J'en citerai deux :
- Bernard Zehrfuss, grand architecte aujourd'hui disparu, ancien secr�taire perp�tuel de l'Acad�mie des Beaux-Arts ;
- et Paul CHEMETOV, grand prix national d'architecture, mondialement connu.
Apr�s deux ans de lutte et de mobilisation, la raison l'a emport� puisque par arr�t� du 21 janvier 1997, l'ensemble du site, fa�ades, toitures, halles et cours ont �t� inscrits � l'Inventaire suppl�mentaire des Monuments historiques.
Une fois cet immeuble class� se posait la question de sa r�utilisation. Tr�s vite s'est impos�e l'id�e de valoriser ce b�timent par des activit�s culturelles �tant donn� l'attrait de ses qualit�s spatiales. En effet, l'immeuble a la particularit� d'�tre compos� de plusieurs unit�s ind�pendantes dans un ensemble homog�ne qui offre un espace de travail assez exceptionnel dans Paris intra-muros avec de vastes zones de circulation.
Je voudrais remercier chaleureusement tout d'abord Bertrand DELANO�, alors leader de l'opposition municipale, qui d�s le d�but a soutenu avec enthousiasme ce projet, ainsi que notre coll�gue Marie-Pierre de LA GONTRIE, et Jean-Paul HUCHON, Pr�sident du Conseil r�gional d'Ile-de-France, qui ont retenu cette op�ration pour une inscription au Contrat de plan.
Comme vous le savez, le 104 a vocation � devenir un immense centre de cr�ation artistique, un espace o� les cr�ateurs seront invit�s � produire, fa�onner, rechercher, � r�fl�chir et �changer, et �ventuellement �laborer des projets communs.
C'est pourquoi nous avons privil�gi� la recherche d'une interdisciplinarit� en destinant le lieu � plusieurs activit�s artistiques : arts plastiques, musique, sculpture, th��tre, danse, sans oublier les arts de la rue et du cirque.
Le projet s'inscrit donc dans une logique de transversalit� qui devrait permettre aux artistes r�sidents de d�velopper de nouvelles pratiques de cr�ation, aid�s en cela par la topographie des lieux. Il permettra �galement de rapprocher les cr�ateurs et le public dans un dispositif plus habituel et informel. Notre ambition est qu'il b�n�ficie d'une visibilit� europ�enne voire internationale.
Bien entendu, compte tenu de sa vocation, ce futur centre de cr�ation va contribuer au prestige de Paris et au d�veloppement de la culture dans la Capitale, mais il va �galement permettre � un quartier quelque peu d�sh�rit� de trouver une nouvelle dynamique. Je compte en effet sur cette nouvelle structure pour relancer la vie de quartier dans ce secteur qui est un des moins favoris�s de la Capitale.
Cette nouvelle dynamique devrait �tre renforc�e par l'am�nagement urbain du secteur qui est appel� � �voluer dans un proche avenir avec la cr�ation d'un jardin de 4 hectares cour du Maroc, la construction d'un I.U.T. rue Pajol, et l'ouverture future de la gare R.E.R. "EOLE - Evangile".
Je suis persuad� que l'arriv�e de tous ces �quipements cr�era avec le 104 une v�ritable synergie dont le quartier ne pourra que profiter.
Vous l'aurez compris, j'attends beaucoup de cet �quipement culturel majeur mais j'ai �galement souhait� qu'y soit implant� un �quipement public de proximit� dont la nature sera soumise � la concertation des conseils de quartier concern�s.
Compte tenu de l'ampleur du projet, de son caract�re novateur et de la complexit� des proc�dures � mettre en ?uvre, un groupe de travail que je pr�side avec le Cabinet du Maire, avec naturellement les repr�sentants de l'Adjoint � la Culture de la Mairie de Paris, rassemblent les principales directions de la Ville et je souhaite maintenant que le monde de la culture soit associ�, compte tenu que nous rentrons dans une phase op�rationnelle.
Par ailleurs, l'implantation de surfaces commerciales permettra d'assurer des �changes avec les Parisiens ou les habitants de proximit� peu perm�ables jusqu'ici � la culture.
Cette premi�re d�lib�ration est un grand pas. Il faut continuer dans cette voie et ne plus perdre de temps. Permettez-moi de terminer en remerciant Christophe GIRARD qui s'est beaucoup investi dans ce dossier.
M. Christophe CARESCHE, adjoint, pr�sident. - Monsieur VUILLERMOZ, vous pr�sentez le voeu n� 29 du groupe communiste.
M. Jean VUILLERMOZ. - Merci, Monsieur le Maire.
Effectivement, le 104, rue d'Aubervilliers sera une des grandes op�rations culturelles de la mandature. Les b�timents et les halles, qui sont dans la tradition architecturale de la fin du XIXe si�cle, ont �t� inscrits � l'Inventaire suppl�mentaire des Monuments historiques et les travaux doivent donc recevoir l'aval du Minist�re de la Culture. Des cr�dits impliquent d'ailleurs l'Etat et la R�gion. De ce point de vue, avec M. Roger MADEC, nous avons �t� de ceux qui se sont battus pour l'inscrire dans le contrat de plan.
26.000 m�tres carr�s de surface de plancher vont �tre d�di�s � la cr�ation contemporaine, avec des espaces de r�p�tition et de travail pour les arts plastiques, le th��tre, la danse, les arts de la rue et du cirque. La r�alisation des projets pourra d�boucher sur des repr�sentations dans le site en recherchant l'interdisciplinarit� et l'entr�e du public. Les artistes seraient accueillis pour des dur�es de quelques jours � quelques semaines.
Une partie des espaces sera laiss�e aux activit�s commerciales, en compl�mentarit� de sa mission culturelle. Ces activit�s commerciales occuperaient, dans ce qui nous est dit, 30 % des surfaces am�nageables.
Ce futur �quipement entend donc offrir aux artistes de v�ritables lieux de travail correspondant � leurs besoins, contribuer � la valorisation et � la vie du quartier tout proche, situ� en politique de la ville, et favoriser les liens avec les publics et associations du quartier, notamment la jeunesse.
Le projet culturel est donc conduit sous l'�gide d'un groupe de travail qui rassemble les principales directions de la Ville concern�es. A ce jour, ni les acteurs culturels et artistiques ni les populations concern�es n'ont �t� associ�s � l'�laboration de ce projet culturel. En compl�ment, la Ville souhaite mener une �tude de cadrage juridique et financi�re en coop�ration avec la Caisse des d�p�ts et consignations en vue notamment d'appr�cier les conditions d'association des op�rateurs priv�s � la r�alisation du 104 dans le but d'en r�duire la charge pour les finances municipales.
En tout �tat de cause, la Ville doit rester, c'est ce qui nous para�t le plus important, l'un des acteurs financiers principaux compte tenu de ses objectifs de r��quilibrage dans la capitale en mati�re d'�galit� d'acc�s de tous les Parisiens aux �quipements publics, mais aussi en mati�re d'am�nagement, de revitalisation et d'animation des quartiers politique de la ville.
L'ouverture et l'acc�s au public de cet �quipement sont indispensables puisque se situant dans l'un des quartiers les plus populaires de Paris. Dans ces conditions, l'implantation d'activit�s commerciales, pr�s de 30 % des surfaces am�nageables, ne peut �tre consid�r�e comme le meilleur vecteur d'attractivit� pour la population de ce futur grand �quipement culturel.
En cons�quence, tout appelle � travailler dans la transparence, � consulter largement, � faire circuler les informations. Cela ne peut que contribuer, il me semble, au succ�s de ce projet, � son int�gration dans la vie du quartier.
C'est pourquoi, nous proposons, et nous avons d�pos� un v?u en ce sens, que les acteurs culturels et artistiques, les associations et parmi celles-ci les actionnaires du 104, qui est une association qui s'est constitu�e sp�cifiquement pour le 104, rue d'Aubervilliers, puis le conseil de quartier, soient associ�s au travail du comit� de pilotage qui se met actuellement en place.
A mon tour de remercier le maire-adjoint, �videmment Christophe GIRARD qui s'est tr�s investi dans ce projet, et permettez-moi aussi d'y associer Jo�l HOUZET.
M. Christophe CARESCHE, adjoint, pr�sident. - Merci.
M. GIRARD peut-il r�pondre aux interventions et au v?u ?
M. Christophe GIRARD, adjoint, au nom de la 9e Commission. - J'appellerai notre Assembl�e � voter favorablement ce v?u, mais j'aimerais apporter un certain nombre de pr�cisions sur ce dossier.
C'est un lieu, le 104, que j'ai connu il y a bien longtemps, amen� par Yves Mourousi � l'�poque o� la Mairie de Paris lui avait confi� une mission pour les c�l�brations de l'an 2000.
C'est un lieu extraordinaire, non seulement pour le 19e, pour l'arrondissement voisin, mais �galement pour Paris et la R�gion parisienne. Nous devons absolument faire en sorte que ce lieu soit le plus universel possible de fa�on � r�pondre, non seulement aux attentes bien l�gitimes des habitants dans un quartier assez d�sert� culturellement, mais �galement aux demandes culturelles de Paris et de la R�gion parisienne.
Je souhaiterais �galement ajouter, comme Bertrand DELANO� l'a initi�, lors des comptes rendus de mandat, que je vais dans chaque arrondissement, au fil du temps, rencontrer les habitants et en particulier les associations culturelles et les artistes des arrondissements.
Lors d'une r�union organis�e par Jo�l HOUZET, l'adjoint � la Culture du 19e, mais avec �videmment la complicit� du maire d'arrondissement, Roger MADEC, j'ai rencontr� des gens qui m'ont beaucoup parl� de ce projet. Ils avaient un certain nombre de remarques justes et interrogations justifi�es, comme c'est souvent le cas quand on ne conna�t pas le contenu d'un projet qui est en cours de r�flexion. Je les ai rassur�s en leur rappelant qu'ils seraient associ�s. A la demande, non pas d'un collectif, mais d'une association culturelle de riverains qui s'appelle "Les actionnaires du 104", je leur ai propos� de si�ger dans le comit� de pilotage. J'ai r�pondu favorablement, en direct, � cette demande parce que je pense qu'il est utile d'avoir des repr�sentants qui vont eux-m�mes f�d�rer toutes les demandes individuelles qu'il pourrait y avoir sur un dossier comme celui-l�.
Je voudrais �galement attirer l'attention des �lus sur le risque de voir un dossier comme celui-l� d�raper d'un point de vue financier puisque c'est un lieu vaste avec ses 26.000 m�tres carr�s. Tout un chacun a �videmment des id�es pour le contenu de ce lieu. Je serai extr�mement s�v�re sur le calendrier, sur le respect des engagements et sur le contenu artistique qui sera d�termin� par le comit� de pilotage, en accord avec les �lus et le Maire de Paris.
Je crois que la Ville ma�trisera totalement ce projet. Il s'agit bien d'un projet municipal mais la contribution d'un partenaire priv� est une chose saine puisqu'elle nous permettra � la fois d'all�ger le co�t pour les Parisiens, mais �galement, peut-�tre, de stimuler une bonne gestion de ce lieu.
M. Christophe CARESCHE, adjoint, pr�sident. - Merci.
Je mets aux voix, � main lev�e, le v?u pr�sent� par M. VUILLERMOZ.
Qui est pour ?
Contre ?
Abstentions ?
Le v?u est adopt�. (2002, V. 75).
M. Christophe CARESCHE, adjoint, pr�sident. - Je mets aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration DAC 232.
Qui est pour ?
Contre ?
Abstentions ?
Le projet de d�lib�ration est adopt�. (2002, DAC 232).

Juin 2002
Débat
Conseil municipal
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