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89 - QOC 99-115 Question de M. Bertrand DELANOË et des membres du groupe socialiste et apparentés à M. le Maire de Paris et à M. le Préfet de police concernant les passages piétons dits " en deux temps "


Libell� de la question :
" M. Bertrand DELANO� et les membres du groupe socialiste et apparent�s constatent de plus en plus dans Paris la pr�sence de passages pi�tons dits "en deux temps". Ces am�nagements de voirie exigent l'arr�t des pi�tons au milieu de la chauss�e et indiquent sur un simple petit panneau : "Pi�tons, attention, travers�e en 2 temps".
Ce type d'am�nagement pose plusieurs probl�mes :
- tout d'abord, cette modification de la voirie vise � favoriser la circulation automobile au d�triment du pi�ton. Son objectif est en effet de raccourcir le temps d'attente des automobilistes aux carrefours au d�triment des pi�tons qui voient leurs temps de parcours s'allonger. Ces derniers doivent dans les faits attendre 2 fois au lieu de traverser en une fois. Le fait que les services de la voirie municipale favorisent cet �quipement va donc � l'encontre du souhait de nombreux Parisiens, que M. Bertrand DELANO� et les membres du groupe socialiste et apparent�s soutiennent, de rendre sa place au pi�ton dans la Capitale. Il permet aussi de constater une nouvelle fois que les annonces faites par la Municipalit� pour rendre la ville plus "humaine" n'engagent que ceux qui les entendent ;
- ensuite, ce type d'am�nagement pr�sente ind�niablement un aspect de dangerosit� important :
- l'habitude acquise par les pi�tons de regarder d'abord � gauche, puis � droite avant de traverser, est rompue. Les r�flexes sont donc trahis par ces modifications et cette situation constitue autant de risques pour les pi�tons, en particulier pour les personnes moins r�ceptives aux messages et � leurs mises en pratique (personnes �g�es, enfants) ;
- sur beaucoup d'am�nagements, l'espace r�serv� au centre de la chauss�e est insuffisant, voire inadapt�, soit en raison du nombre important de personnes venant � traverser, soit en raison du type de personnes venant � traverser : personnes avec poussette, personnes en chaise roulante, etc. Dans toutes ces situations, les personnes se retrouvent le plus souvent en contact direct avec la circulation entre 2 flots de voitures ;
- enfin, nombre de ces am�nagements ne pr�sentent pas les normes de s�curit� suffisantes d'un point de vue r�glementaire. Le Centre d'�tudes sur les r�seaux, les transports, l'urbanisme et les constructions publiques (C.E.R.T.U.), service technique du Minist�re de l'Equipement, pr�conise obligatoirement avec le panneau "travers�e en deux temps" la construction d'un �lot central, avec barri�res m�talliques en chicane. Or, ce dispositif est rarement respect� dans son int�gralit� � Paris.
Consid�rant qu'aujourd'hui � Paris la priorit� doit revenir aux pi�tons, que la Ville de Paris ne respecte pas les r�gles minimales exig�es dans un souci de s�curit� par les services de l'Etat, l'augmentation constante des accidents concernant les pi�tons ces derni�res ann�es dans la Capitale, M. Bertrand DELANO� et les membres du groupe socialiste et apparent�s demandent donc � ce que l'installation de travers�es pi�tons en deux temps cesse et que les installations existantes et ne respectant pas les r�gles minimales de s�curit� exig�es par l'Etat soient supprim�es. "
R�ponse (M. Bernard PLASAIT, adjoint) :
" Certains carrefours parisiens �quip�s en signalisation tricolore sont dot�s de panneaux " Pi�tons, attention, travers�e en deux temps ", destin�s � attirer l'attention de l'usager sur les conditions particuli�res de travers�e de la chauss�e par passage prot�g�.
La politique municipale en mati�re de circulation, et notamment de travers�e, des pi�tons, accorde une importance majeure � leur s�curit�, tout particuli�rement pour ceux pouvant rencontrer des difficult�s de d�placement.
Ainsi, alors que le temps d'apparition sur les caissons pi�tons des feux tricolores de la figurine verte est r�glementairement fix� � 6 secondes, il est g�n�ralement port�, � Paris, � 10 secondes. En outre, le temps d'affichage de la figurine rouge simultan�e avec le feu rouge est �galement dans la norme r�glementaire sup�rieure, afin que les travers�es entam�es puissent �tre achev�es en toute s�curit�.
Compte tenu du temps ainsi laiss� aux pi�tons, il est apparu n�cessaire, essentiellement dans des voies � double sens de circulation et de largeur importante, de scinder en deux cette travers�e.
Ceci s'accompagne de la cr�ation de refuges am�nag�s afin de permettre aux pi�tons un arr�t dans des conditions de s�curit� satisfaisante ; et notamment, pour les carrefours o� il est constat� une circulation pi�tonne importante, de cheminements en ba�onnette, transitant par un �lot central g�n�ralement con�u avec une largeur comprise entre 2 et 3 m�tres, r�alis� avec des bordures de trottoir et prot�g� par des barri�res.
Alors que le C.E.R.T.U. (Centre d'�tudes sur les r�seaux, les transports et l'urbanisme) �tudie actuellement, en concertation avec les repr�sentants des collectivit�s locales dont la Ville de Paris, un projet de texte et de recommandations sur ce sujet, il convient de rappeler que Paris a �t� parmi les premi�res collectivit�s � se pr�occuper de ce probl�me de s�curit� en �quipant ses travers�es de refuge.
Enfin, s'agissant de l'�volution du nombre d'accidents impliquant des pi�tons, je tiens � rappeler qu'il est en diminution, avec une baisse constat�e de 14 % pour le 3e trimestre 1998 compar� au 3e trimestre 1997. "
R�ponse (M. LE PR�FET DE POLICE) :
" La Capitale comporte environ 50.000 passages pour pi�tons et le temps imparti � ces derniers pour traverser une chauss�e est d�fini par les services de la Direction de la Voirie et des D�placements de la Mairie de Paris en fonction de divers facteurs dont la largeur de la voie, la fr�quentation pi�tonne et la densit� du trafic.
Lorsque la largeur d'une chauss�e est sup�rieure � 15 m�tres, il est difficile pour les pi�tons, qui s'engagent sur la voie plusieurs secondes apr�s le d�but de l'apparition de la figurine verte, de terminer la travers�e dans les temps en s�curit�.
Aussi, les services de la Mairie de Paris installent-ils au milieu des chauss�es d'une telle dimension, des bornes hautes reposant sur des socles de 1,20 m�tres de diam�tre environ.
Les pi�tons sont prot�g�s par ces dispositifs dans l'attente d'�tre autoris�s par la signalisation � emprunter la deuxi�me demi-travers�e.
Des �lots sont �galement r�alis�s, notamment, sur les chauss�es pouvant atteindre 20 m�tres de large comme celles des boulevards des Mar�chaux.
Toutefois, la largeur de ces refuges varie en fonction des caract�ristiques du site, aucune r�gle ne d�finissant la configuration de ces am�nagements.
Une s�rie de recommandations est toutefois en cours d'�tablissement dans le cadre de la mise aux normes europ�ennes des �quipements de carrefours.
Les terre-pleins de ce type, dont certains sont encadr�s par des passages pour pi�tons d�cal�s, permettent d'am�liorer les conditions de s�curit� sur de tels axes.
A cet �gard, il convient de rappeler que de nombreux accidents impliquant des pi�tons se produisent � l'occasion de travers�es en dehors des passages am�nag�s pour ceux-ci.
Par ailleurs, la configuration de certains sites a n�cessit� l'instauration d'un d�calage des feux situ�s de part et d'autre d'une chauss�e afin de permettre l'�vacuation du carrefour avant le d�marrage des v�hicules sur la voie transversale.
Ces travers�es d�cal�es �tant syst�matiquement signal�es par des panneaux, il appartient aux pi�tons de respecter scrupuleusement les indications des caissons � figurines pi�tons et de ne pas s'engager sur la premi�re demi-travers�e lorsque les v�hicules circulent encore, au pr�texte que le courant de circulation oppos� est arr�t� par la signalisation implant�e sur le trottoir en vis-�-vis.
En tout �tat de cause, lorsque les pi�tons respectent les indications donn�es par les caissons lumineux � figurines, ils n'encourent pas de risques sur les refuges am�nag�s � cet effet. "

Février 1999
Débat
Conseil municipal
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