retour Retour

10 - 2003, ASES 90 G - Autorisation à M. le Président du Conseil de Paris, siégeant en formation de Conseil général, de signer un marché pour la mise en place et le fonctionnement d'un numéro vert d'appel anonyme et gratuit, permettant d'informer le public parisien dans le domaine de la sexualité, la contraception, la prévention et l'I.V.G. et de l'orienter sur le dispositif médico-social existant, dont les centres de planification et d'éducation familiale agrées


Mme Gis�le STIEVENARD, pr�sidente. - Il nous reste 2 d�lib�rations � examiner, donc si vous voulez bien faire preuve d'attention, surtout � la droite de l'h�micycle parce qu'il y a un brouhaha d�sagr�able.
(Exclamations sur les bancs du groupe U.M.P.).
Nous nous effor�ons de r�pondre � des questions de vos coll�gues !
M. Alain LHOSTIS. - La droite est vraiment...
M. Pascal CHERKI. - Bavarde et brouillonne.
Mme Gis�le STIEVENARD, pr�sidente. - Nous passons maintenant � l'examen du projet de d�lib�ration ASES 90 G, sur lequel Mme C�cile RENSON est inscrite, si ses coll�gues veulent bien l'�couter, et Mme TROSTIANSKY lui r�pondra.
Il s'agit du num�ro vert d'appel anonyme et gratuit concernant le domaine de la sexualit�, la contraception, la pr�vention et l'I.V.G.
Madame RENSON, vous avez la parole.
Mme C�cile RENSON. - Merci, Madame la Pr�sidente.
Madame la Pr�sidente, chers coll�gues, d'abord permettez-moi de m'�tonner de l'attribution de ce projet de d�lib�ration � l'Adjoint charg� de la Petite enfance alors que les sujets m�dicaux et de pr�vention m�dicale ressortaient jusqu'alors de la comp�tence de l'Adjoint charg� de la Sant� (heureusement, il ne m'�coute pas !).
Je ne m'explique pas ce transfert sauf � y voir une reconnaissance d'inefficacit� concernant la contraception et le recours � l'I.V.G... d�fendues par le second,... ou un changement d'orientation de l'Adjoint charg� de la Petite enfance... ou une subtilit� pour favoriser une association.
Bien s�r, dans l'absolu, je ne puis qu'encourager toutes les dispositions favorables � une meilleure information concernant la sexualit�, la contraception et le recours � l'I.V.G., car, il faut bien constater que tout ce qui est entrepris en ce domaine, en 2003, est un �chec. Il n'y a jamais eu autant d'I.V.G. que depuis ces derniers mois et ce n'est pas faute d'information et de subventions � des organismes sp�cialis�s.
Mme Gis�le STIEVENARD, pr�sidente. - Si vos coll�gues veulent bien vous �couter !
Mme C�cile RENSON. - Cette r�flexion m'am�ne � m'interroger sur le march�, objet de la d�lib�ration dont il est question, relatif � la mise en place et au fonctionnement d'un num�ro vert d'appel anonyme et gratuit, permettant d'informer le public parisien dans le domaine de la sexualit�, la contraception, la pr�vention et l'I.V.G., et de l'orienter sur le dispositif m�dico-social existant, dont les centres de planification et d'�ducation familiale agr��s.
Cette d�lib�ration m'interpelle pour trois raisons.
La premi�re - et c'est � mon avis la plus importante - est que, pour ce march� de pr�s de 150.000 euros, vous utilisez la proc�dure de l'article 30 du Code des march�s publics, ce qui vous permettrait d'appliquer une proc�dure all�g�e pour la passation de ce march�.
Or, le d�cret d'application n� 2001-806 du 7 septembre 2001 de l'article en question doit �tre appliqu� strictement et ne laisse place � aucune interpr�tation. Aucun des termes du d�cret ne permet d'interpr�ter la mise en place d'un num�ro vert comme un service social. Ce num�ro vert devant �tre consid�r� au mieux comme interm�diaire � des services sociaux ; toute autre interpr�tation se r�v�lant tout � fait fallacieuse et ill�gale.
Le march� portant sur l'attribution d'un num�ro vert pour les I.V.G. ne rentre pas dans les services d'aide sociale � l'enfance. Vous vous �tes cru, malgr� tout, autoris� � attribuer ce march� selon une proc�dure all�g�e, c'est-�-dire sans publicit�, avec une mise en concurrence elle-m�me tr�s all�g�e.
En effet, vous dites avoir sollicit� 6 gestionnaires parisiens de planification familiale. A ma connaissance la Croix-Rouge fran�aise n'a jamais re�u votre demande de consultation, fut-elle informelle. Quant � l'A.P.-H.P., elle n'a pas cru devoir y r�pondre, votre cahier des clauses administratives et techniques particuli�res ayant �t� r�dig� de telle sorte qu'elle ne puisse y apporter une r�ponse positive. Ce C.C.A.T.P. a bien �t� r�dig� en fonction du destinataire pr�vu pour ce march� : le Mouvement fran�ais pour le planning familial.
Deuxi�me �tonnement : jusqu'� preuve du contraire l'information sur la sexualit�, la contraception, l'I.V.G., ne rel�vent pas de la protection maternelle infantile. Je n'ai d'ailleurs trouv� aucune vocation du Mouvement fran�ais pour le planning familial pour le respect de la petite enfance, et les statuts de ce mouvement ne revendiquent � aucun endroit un quelconque attachement � la protection maternelle infantile.
Je terminerai par la troisi�me preuve d'insinc�rit� de cette d�lib�ration, le budget pr�visionnel de ce fameux num�ro vert.
A la diff�rence du budget pr�visionnel de la convention concernant le m�me objet, pour la m�me association port� � notre d�lib�ration du 25 septembre 2001, il n'est cette fois-ci pr�vu aucun budget pour information et publicit�. Or, en ce qui concerne la t�l�phonie sociale on cr�e le besoin par la publicit�.
En effet, quelle efficacit� peut avoir un num�ro vert en vue d'une information si on ne porte pas son existence � la connaissance du public ? Je d�nonce donc ce tour de passe-passe pour favoriser une association au d�triment d'autres organismes, dont la population parisienne a pourtant tout lieu d'appr�cier les comp�tences, et de se f�liciter de leur d�vouement.
Alors, Madame la Pr�sidente - cela s'adressait � M. le Pr�sident - rassurez-nous et ne nous laissez pas croire que vous, le chantre de la transparence, c�deriez aux sir�nes du favoritisme concernant une association plut�t qu'une autre. Ne s'agirait-il pas d'un d�tournement du Code des march�s publics pour, dans les faits, subventionner une association que vous soutenez depuis longtemps ?
(Applaudissements sur les bancs du groupe U.M.P.).
M. Alain LHOSTIS. - Cela vole haut !
Mme Gis�le STIEVENARD, pr�sidente. - La parole est � Mme TROSTIANSKY.
Mme Olga TROSTIANSKY, au nom de la 6e Commission. - Madame la Pr�sidente, je sais l'int�r�t de Mme RENSON sur tout ce qui concerne la politique en mati�re de pr�vention, d'information sur les questions li�es � la sexualit�. Je suis un peu �tonn�e par la tonalit� de son intervention pour ce qui concerne la mani�re dont on fonctionne au niveau de l'Ex�cutif parisien. Sur ces projets de d�lib�ration, nous travaillons sous l'impulsion de Mme HIDALGO, premi�re adjointe au Maire de Paris, avec M. LHOSTIS.
Je vous r�ponds aujourd'hui parce que les sujets relatifs aux centres de planification et d'�ducation familiale, conventionn�s et g�r�s par le D�partement ou l'A.P.-H.P., me pr�occupent en tant qu'adjointe charg�e de la Petite enfance qui travaille sur tout ce qui concerne les P.M.I. au sein du D�partement et vis-�-vis de ma d�l�gation "Familles" � Paris.
A l'initiative de Mme HIDALGO, la DASES a mis en place, en d�cembre 2001, ce num�ro vert "�coute, sexualit�, contraception" relatif � l'ensemble des questions li�es � la sexualit�. Je vous rappelle que ce service est destin� aux jeunes, aux couples qui souhaitent obtenir une information sur la contraception, l'I.V.G. et qui ne trouvent pas dans leur entourage une �coute adapt�e � ces questions intimes.
C'est vrai que le num�ro vert est g�r� par l'association "Le mouvement fran�ais pour le planning familial". Il peut �tre appel� gratuitement, anonymement de 9 heures 30 � 19 heures 30, du lundi au vendredi, �galement le samedi matin.
La r�ception des appels est assur�e simultan�ment par deux conseill�res conjugales et familiales plac�es sous le contr�le technique d'une coordinatrice du Mouvement fran�ais pour le planning familial. L'association s'engage � garantir l'anonymat des usagers du service et oriente les appelants vers les structures et les intervenants m�dico-sociaux comp�tents pour agir selon les situations �valu�es et leur degr� d'urgence : le centre de planification le plus proche du domicile du demandeur, une structure hospitali�re ou tout autre r�f�rant m�dical et le cas �ch�ant, le m�decin traitant.
Je voulais dire quelques mots sur le premier bilan d'activit� qui peut �tre tir� sur ce num�ro vert depuis son ouverture au public : 10.000 appels par mois sont achemin�s dont 3.800 qui ont �t� re�us et trait�s. A signaler 56 % des appelants ont moins de 18 ans. 60 % des appelants sont des femmes et 40 % des hommes.
C'est un chiffre plut�t significatif et int�ressant dans la mesure o� la fr�quentation des centres de planning familial est en majorit� f�minine. C'est un service important en direction des Parisiennes et des Parisiens, qui a �t� mis en place d�j� depuis 18 mois.
Voil� ce que je voulais donner comme �l�ment de r�ponse, Madame la Pr�sidente.
M. Ren� LE GOFF. - Ce n'est pas une r�ponse !
Mme C�cile RENSON. - Nous saisirons le contr�le de l�galit� pour ce march� qui me semble abusivement attribu�, sans concurrence, au Mouvement fran�ais pour le planning familial. Voil� la r�ponse que je vous donne.
Mme Gis�le STIEVENARD, pr�sidente. - Des explications �taient fournies dans l'expos� des motifs de cette d�lib�ration.
Je mets aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration ASES 90 G.
Qui est pour ?
Contre ?
Abstentions ?
Le projet de d�lib�ration est adopt�. (2003, ASES 90 G).

Mars 2003
Débat
Conseil général
retour Retour