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17 - 2002, ASES 118 G - Subvention à l'association "Solidarité Sida", 14, rue de Savoie (6e), pour "Solidays 2002". - Montant : 132.500 euros. - Autorisation à M. le Président du Conseil de Paris, siégeant en formation de Conseil général, de signer avec ladite association une convention


Mme Gis�le STIEVENARD, pr�sidente. - Nous passons maintenant � l'examen du projet de d�lib�ration ASES 118 G relatif � l'attribution d'une subvention � l'association Solidarit� Sida pour "Solidays 2002".
Je donne la parole � l'oratrice inscrite : Mme Catherine G�GOUT.
Mme Catherine G�GOUT. - Merci, Madame la Pr�sidente.
J'interviens sur cette d�lib�ration qui accorde une subvention de 132.500 euros � l'association "Solidarit� Sida", et il y a aussi � cette s�ance deux subventions municipales de 55.000 et 33.000 euros � la m�me association.
En fait, ces subventions traduisent la volont� de notre collectivit� de prendre en compte cette manifestation dans ses diff�rents aspects, que ce soit la sant� et la pr�vention mais aussi la culture et la solidarit� internationale avec les pays du sud.
Ce sont des sommes tr�s importantes qui repr�sentent 10 % du budget de la manifestation. Et la volont� de la Ville de montrer la force de son engagement dans la lutte contre le Sida est manifeste. Cela en vaut la peine. Je ne conteste pas ces sommes, bien au contraire !
Je voudrais rappeler quelques faits. Le Sida est une catastrophe mondiale. Il a fait, � ce jour, plus de 20 millions de morts, plus de 40 millions de personnes vivent avec le virus V.I.H. de part le monde, et ce chiffre, selon les estimations, devrait s'�lever � 100 millions de personnes au moins � l'horizon 2010. La situation de l'Afrique est gravissime, mais les perspectives en Asie, en Chine, en Russie, en Am�rique du Sud sont v�ritablement effrayantes. Le Sida constitue une v�ritable bombe. Force est de constater que nous n'en mesurons pas v�ritablement les effets, et encore moins les effets � venir sur l'avenir de la plan�te.
Les pr�visions sont absolument catastrophiques et alarmantes ! Et notre pays n'est pas �pargn� : tout le monde tire le signal d'alarme.
En France, apr�s une p�riode de diminution du nombre de nouvelles contaminations puis de stagnation, la situation a de nouveau commenc� � s'aggraver : plusieurs enqu�tes et divers indicateurs le laissent entendre. L'�tude �pid�miologique n'a que trop tard�, mais se met finalement en place avec le syst�me de d�claration obligatoire de s�ropositivit�. Les modalit�s de cette d�claration ont enfin trouv� un consensus parmi tous les acteurs concern�s, permettant d'avoir une vue claire de l'�pid�mie pour mieux la combattre, tout en respectant l'anonymat des personnes.
Cette �tude risque fort de nous faire d�couvrir une situation bien pire que nous n'osons l'imaginer. En effet, tout laisse supposer que le nombre de nouvelles contaminations est reparti � la hausse, notamment en raison de l'augmentation des rapports non prot�g�s, comme en t�moignent les r�sultats de la derni�re enqu�te aupr�s de la population gay et la nette recrudescence des maladies sexuellement transmissibles comme notamment les gonococcies et plus particuli�rement la syphilis, qui avait pourtant pratiquement compl�tement disparu.
Il existe � cela de nombreuses raisons, qui ont �t� point�es par tous les acteurs de la lutte contre le V.I.H. :
- arriv�e d'une nouvelle g�n�ration moins concern�e par la question ; baisse d'int�r�t des m�dias ;
- impression que le probl�me du Sida serait aujourd'hui un probl�me �tranger, surtout africain ;
- impression g�n�rale que les nouveaux traitements auraient d'une certaine mani�re r�gl� le probl�me (on meurt moins du Sida en France aujourd'hui, et on voit surtout peu de malades ou de personnes vivant avec le V.I.H. t�moigner de leur exp�rience et de leurs difficult�s � vivre avec la maladie ou avec les traitements) ;
- extension du virus � de nouvelles populations, notamment aux femmes, aux migrants, aux pr�caires ;
- baisse de la garde au niveau de l'information et de la pr�vention.
Je raccourcis car je vais d�passer mon temps de parole.
Dans ce contexte, il ne fait aucun doute que le soutien et l'aide aux associations qui luttent pour l'information sur le Sida et pour l'aide aux malades, est une n�cessit� et un devoir.
Or, il faut bien en faire le constat, au niveau national, les campagnes sont pour le moins pauvres, voire inexistantes. La derni�re en date qui comportait des sports t�l�vis�s excellents et r�alistes n'a pas vu le jour en raison de pressions r�actionnaires et c'est tout � fait regrettable.
La journ�e mondiale de lutte contre le sida reste un moment fort de la sensibilisation � la question et le deuxi�me moment fort est le festival "Solidays".
L'Ile-de-France est de loin la r�gion la plus touch�e et Paris doit �tre le fer de lance de la lutte contre le Sida.
Depuis quelques ann�es, le festival "Solidays" joue un r�le important par l'association "Solidarit� Sida", mais aussi par de nombreuses autres associations qui participent au festival. L'aspect festif et les concerts permettent d'attirer un public tr�s large, jeune, et de le mobiliser de fa�on efficace. Enfin, ce festival ne se limite pas � une journ�e, mais il s'�tend dans le temps, d�clin� en festival in et festival off, ce qui permet d'�largir le public touch� et sensibilis� et de tenir le discours de pr�vention dans le temps.
Depuis le changement de majorit�, Paris s'est engag� de fa�on plus active dans la lutte contre le Sida, comme en t�moignent les augmentations des subventions accord�es � toutes les associations. Il est n�cessaire de poursuivre et d'accro�tre encore l'effort dans ce sens. Ce sont des batailles quotidiennes ; chaque jour il faut recommencer aussi bien pour les malades, pour les personnes vivant avec le V.I.H., les associations, les professionnels de la sant�. Les pouvoirs publics doivent y tenir leur r�le, c'est ce que nous essayons de faire.
Je vous remercie.
Mme Gis�le STIEVENARD, pr�sidente. - Monsieur LHOSTIS, vous avez la parole.
M. Alain LHOSTIS, au nom de la 6e Commission. - Je ne r�pondrai pas � Mme G�GOUT qui a montr� la ma�trise qu'elle a de cette situation et qui a soulign� les nouveaux efforts faits par la Municipalit� parisienne pour s'engager plus r�solument.
Elle a �voqu� la question de la sensibilisation au travers de campagnes de communication. Vous avez vu que la Ville de Paris a d�cid� de s'investir fortement et qu'� nouveau, en ce moment, une campagne de sensibilisation � la fois g�n�rale et dans des lieux de festivit�s, de plaisir et d'�changes, est repartie dans une p�riode o� justement les rencontres, les �changes, la venue de jeunes de tous pays, et de moins jeunes, n�cessite de rappeler les risques graves que vous avez soulign�s de recrudescence de la pand�mie, y compris � Paris et tout particuli�rement �galement sur les maladies sexuellement transmissibles. Mais, l� aussi, nous avons engag� une op�ration pilote autour de la syphilis dont la presse a longuement parl� en attribuant � la Direction g�n�rale de la Sant� cette initiative. Je crois que c'est un peu injuste vis-�-vis de la Ville de Paris car cette initiative est partie de nos services et a �t� reprise par la Municipalit�, bien s�r en liaison avec la Direction g�n�rale de la Sant�. Nous sommes �videmment tr�s sensibilis�s sur ces questions.
Nous participerons, le 1er d�cembre, � la Journ�e mondiale du Sida, mais notre action est permanente et nous nous saisissons de toutes les occasions pour sensibiliser la jeunesse. L'initiative de "Solidays", quatri�me festival international de jeunesse, musique et solidarit�, est un moment important pour sensibiliser le public autour des trois axes suivants :
- Sant� Solidarit� : nous aurons, cette ann�e, une pr�sence forte de la Ville de Paris aupr�s de la R�gion Ile-de-France pour mieux sensibiliser que l'an dernier le public jeune qui vient avec beaucoup d'interrogations et de questions. Nous aurons un stand plus document�, avec le personnel � m�me de r�pondre aux questionnements.
- Culture : inauguration du festival par les trois laur�ats.
- Et organisation d'Etats g�n�raux � l'H�tel-de-Ville de Paris que le Maire ouvrira lundi, car vous avez soulign� la solidarit� que nous devons � l'�chelle internationale aux pays pauvres.
Pour toutes ces raisons, nous avons d�cid� de reconduire la subvention importante de l'an dernier � hauteur de 220.500 euros, au total, soit 132.500 euros sur le budget Sant� Solidarit� par le D�partement, 55.000 euros et 33.000 euros au titre de l'animation culturelle et des relations internationales.
Si je tiens � insister sur cette r�partition, c'est qu'ainsi, le budget Sant�, et notamment de pr�vention autour du Sida, b�n�ficiera d'un concours suppl�mentaire de 88.000 euros puisque mes deux coll�gues en charge de la politique culturelle, Christophe GIRARD, et des relations internationales, Pierre SCHAPIRA, ont bien volontiers pris sur leur budget cette ann�e pour aider le secteur Sant� � soutenir cette importante manifestation. Ces sommes pourront �tre utilis�es et venir conforter l'effort d�j� important entrepris depuis l'an dernier pour aider les associations qui luttent contre le Sida.
Mme Gis�le STIEVENARD, pr�sidente. - Je mets aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration ASES 118 G.
Qui est pour?
Contre ?
Abstention ?
Le projet de d�lib�ration est adopt�. (2002, ASES 118 G).

Juin 2002
Débat
Conseil général
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