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2004, DLH 4 G - DASES 313 G - Plan départemental d’action pour le logement des personnes défavorisées. Autorisation à M. le Président du Conseil de Paris, siégeant en formation de Conseil général, de signer une convention relative à l’attribution d’une subvention d’investissement d’un montant de 453.076 euros à la Régie immobilière de la Ville de Paris (R.I.V.P.) pour son programme de création d’un centre d’hébergement d’urgence au 118, rue du Faubourg-Saint-Martin (10e). - Octroi de la garantie du Département de Paris pour le service des intérêts et l’amortissement d’un emprunt PLU à contracter par la R.I.V.P. en vue du financement du programme.


Mme Gis�le STIEVENARD, pr�sidente. - M. VUILLERMOZ est inscrit ainsi que Mme Sandrine MAZETIER sur le projet de d�lib�ration DLH 4 G - DASES 313 G pour la cr�ation d?un centre d?h�bergement d?urgence dans le 10e arrondissement. En fait, il y a un deuxi�me projet de d�lib�ration similaire r�f�renc� DLH 5 G - DASES 314 G. Je vous proposerai de regrouper vos interventions pour les deux centres pr�vus dans le 10e.

La parole est � M. Jean VUILLERMOZ.

M. Jean VUILLERMOZ. - Merci, Madame la Pr�sidente.

Effectivement, un ensemble de d�lib�rations dans la perspective proche de l?hiver concerne la prise en charge des personnes et des familles socialement d�favoris�es, notamment en mati�re de logement et d?aide alimentaire.

Je ne souhaite pas une nouvelle fois allonger mon propos � ce sujet, mais force est de constater que la pauvret� s?�tend aussi � Paris. C?est la grande plaie de notre soci�t� et de notre monde. C?est la preuve irr�futable, � mon avis, que le lib�ralisme n?est pas la bonne r�ponse au d�veloppement de la soci�t�.

Force est de constater aussi que les mesures antisociales du Gouvernement aggravent encore cette situation.

Il faut d�passer cette organisation soci�tale, r�humaniser notre soci�t� pour qu?elle soit enfin celle de l?�mergence de l?humain b�n�ficiant totalement de ses droits les plus essentiels, et c?est vers cela qu?il faut aller. La solidarit� est donc l?un de ces droits qui doit trouver toute sa place � Paris.

Concr�tement, Madame la Pr�sidente, dans le cadre de conventions pass�es avec des constructeurs sociaux, vous proposez la cr�ation de deux nouveaux centres d?accueil dans le 10e arrondissement d?une capacit� de 80 places. Ces r�alisations formalisent la d�cision prise par l?Etat et la Ville dans le cadre du P.D.I. d?humaniser les principaux centres d?urgence et de reconstruire des places en compensation des pertes de place induites par des travaux. Ce plan est forc�ment une bonne chose, il est au service de la dignit� humaine. Mais il reste qu?il n?offre pas de places suppl�mentaires � un moment o�, je l?ai dit plus haut, la crise sociale s?aggrave.

Sans entrer dans une �num�ration de chiffres et en saluant les 100 places suppl�mentaires ouvertes pour cette ann�e, il faut noter que la Croix-Rouge a indiqu� qu?il manquait 400 places nouvelles d?accueil � Paris intra muros. Il nous faut donc interpeller fortement l?Etat � ce sujet pour qu?il s?implique financi�rement dans un plan compl�mentaire de construction de centres d?accueil � Paris.

Il y a de la place � Paris pour plus de solidarit� dans un nombre plus grand d?arrondissements, dont le 5e, Monsieur TIBERI, lorsqu?on sait que le 13e, par exemple, compte 38 % du total des structures d?accueil. Or, � ce sujet, ne peut-on pas faire un bilan spatial des structures d?accueil parisiennes, ce qui permettrait d?ajuster les efforts � faire dans la transparence ?

Madame la Pr�sidente, � propos de l?action des ?Restaurants du C?ur?, je voudrais dire, comme cela vient d?�tre dit, ma joie pour l?aide attribu�e pour leur permettre d?am�nager un centre de distribution dans le 19e arrondissement � la porte de la Villette. En revanche, je m?interroge sur le fait que notre contribution financi�re � la distribution alimentaire des ?Restos du C?ur? ne progresse cette ann�e que de 2,5 % par rapport � la campagne pr�c�dente. Cette aide suppl�mentaire sera-t-elle suffisante au regard des besoins ?C?est une question.

Pour terminer, je souhaiterais avoir de plus amples informations concernant l?organisation des urgences � Paris pendant la p�riode hivernale, en sachant que l?A.P.-H.P. va accro�tre ses capacit�s pour faire face aux �pid�mies touchant la petite enfance, et aussi au niveau de l?hospitalisation. A ce sujet, peut-on savoir si, comme l?ann�e pr�c�dente, la Ville entend accompagner et soutenir ce dispositif ?

Merci.

Mme Gis�le STIEVENARD, pr�sidente. - Madame MAZETIER, vous avez la parole.

Melle Sandrine MAZETIER. - A mon tour au nom du groupe socialiste de saluer ce projet de d�lib�ration et de saluer le rapporteur et les rapporteures, Mme STIEVENARD, Mme STAMBOULI et M. MANO.

Des projets de d�lib�ration qui tombent � point nomm� car chacun conna�t la situation de saturation des centres d?h�bergements et le besoin de structures nouvelles. Les structures nouvelles qui nous sont propos�es � travers ces d�lib�rations sont particuli�rement adapt�es car elles sont � taille humaine et bien ins�r�es dans leur quartier.

Le centre d?h�bergement d?urgence de la rue Faubourg-Saint-Martin, pr�voit 40 places qui seront d�di�es � des femmes en errance et � quelques couples.

Le centre d?h�bergement de la rue des Messageries est �galement un centre d?h�bergement de 40 places. On peut esp�rer que ce soit le d�but d?un parcours r�sidentiel qui devrait amener leur r�sidents � sortir de l?errance, peut-�tre � sortir de ces centres d?h�bergement pour aller vers des r�sidences sociales, puis vers l?habitat social que nous souhaitons d�velopper � Paris.

Vraiment, des f�licitations � l?aboutissement de ces deux projets qui sont d�sormais bien engag�s.

Je voulais �galement m?inqui�ter en fait du r�le ou du non-r�le que l?Etat joue � nos c�t�s dans ce domaine. L?Etat lance actuellement son plan d?accueil et d?h�bergement hivernal qui pr�voit 4.000 places � Paris dont 900 dans des locaux et des immeubles qui appartiennent � la Ville.

L?effort que la Ville m�ne dans ce domaine permet naturellement de limiter les ph�nom�nes d?errances et de limiter surtout les risques encourus par les personnes en errance � Paris, mais chacun sait que les dotations de l?Etat affect�es aux centres d?h�bergements parisiens sont notoirement insuffisants. Il manquerait aujourd?hui un million d?euros au budget des centres d?h�bergements g�r�s par le C.A.S-V.P. et les associations gestionnaires de centres se plaignent sans cesse de la pr�carit� de leur financement.

Elles passent aujourd?hui la moiti� de leur temps aupr�s des banques � n�gocier de la tr�sorerie, � se battre ; ce n?est pas normal car ces associations ont pour vocation premi�re d?aider les personnes vers lesquelles se concentrent leur action et pas de g�rer sans arr�t des probl�mes de subvention et de tr�sorerie.

J?appelle l?Etat, moi aussi, comme vient de le faire M. VUILLERMOZ � l?instant, � se mobiliser. A se mobiliser �galement pour, et l� il y aura peut-�tre une petite nuance avec mon pr�d�cesseur dans ce d�bat, � se mobiliser pour une r�partition plus �quitable de l?effort � l?�chelle r�gionale. Paris concentre la moiti� des places d?h�bergement dans l?Ile-de-France et on pourrait consid�rer qu?un effort accru devrait se faire dans des d�partements qui jusqu?� pr�sent se sont peu manifest�s sur ces sujets, je citerai par exemple les Hauts-de-Seine. Cette r�partition plus �quilibr�e � laquelle nous appelons tous vaut aussi dans Paris.

Jean VUILLERMOZ, le disait : il y a tr�s peu de places dans le centre de Paris, tr�s peu de places d?h�bergement. Vous demandiez un bilan � l?instant, Monsieur le Pr�sident, je crois qu?il serait rapidement fait ; il n?y a aucune place d?h�bergement dans le 5e arrondissement, aucune ! Je crois que tout Paris peut produire et g�n�rer de la solidarit� et qu?il y a une certaine honte de ne pas accepter de venir en aide � ceux d?entre nous qui sont dans des situations les plus difficiles et dans des risques vitaux.

Un �ditorialiste nous appelait ce matin dans la presse quotidienne � prendre peut-�tre un peu de temps pour parler de l?exclusion sociale et de la haine des pauvres, qui s?est - diton exprim� dans un conseil de quartier du 5e � propos de l?ouverture d?un restaurant aux S.D.F. Nous faisons plus qu?en parler. Nous agissons concr�tement, Madame la Pr�sidente, je le redis, � travers ce projet de d�lib�ration, c?est l?honneur des Parisiens que vous d�fendez, et encore toutes mes f�licitations pour votre action, ainsi qu?au 10e arrondissement.

Mme Gis�le STIEVENARD, pr�sidente, au nom de la 6e Commission. - Je remercie Sandrine MAZETIER et Jean VUILLERMOZ de l?int�r�t qu?ils portent � nos projets en mati�re de solidarit�.

Vous avez eu raison l?un et l?autre de rappeler la responsabilit� premi�re de l?Etat dans ces domaines. L?Etat n?est pas inerte, mais il reste cependant en de�� de la main par rapport aux besoins.

M. VUILLERMOZ souhaitait un bilan spatial. Or un document r�cent vient d?�tre produit par l?A.P.U.R. qui propose une photographie des lieux d?h�bergement des personnes en difficult�. C?est tout � fait limpide qu?il existe une forte concentration dans quelques arrondissements du Nord-est parisien, �norm�ment dans le 13e arrondissement, un peu dans le 14e alors que d?autres arrondissements sont beaucoup moins concern�s. Je vous rejoins totalement sur le fait qu?il faut parvenir � une r�partition plus �quitable de ces �quipements.

Sachant qu?en effet, du fait de l?importance du ch�mage, beaucoup de personnes adultes, jeunes, femmes ou �trangers se trouvent sans abri et � la rue.

Je remercie la mairie du 10e arrondissement pour l?accueil qu?elle r�serve � ces deux �tablissements de 40 places chacun qui seront g�r�s par les ?Associations du Secours catholique? et la ?Cit� du Secours catholique?. Nous sortons de la logique des grands dortoirs et il est certain qu?il est plus facile de s?ins�rer dans un quartier avec des projets � taille humaine. Ce programme est compl�t� par l?ouverture en d�cembre d?un centre d?h�bergement et de r�insertion sociale, boulevard de Charonne, dans le 11e, de 120 places pour des femmes en difficult�. Ce qui veut dire que la Ville a consid�rablement accru son effort globalement, aussi bien en mati�re de places nouvelles financ�es depuis 2001 que d?offres de places en r�sidence-relais et en r�sidence sociale, et �galement en logement d?insertion. L� o� nous avons aujourd?hui des logements vacants, nous proposons aux associations de les g�rer temporairement.

Bien s�r, je suis tr�s favorable � une meilleure r�partition r�gionale, notamment en direction des d�partements jusqu?ici sous-�quip�s.

Je souhaite que l?Etat r��value les cr�dits consentis au fonctionnement des C.H.R.S. et je me r�jouis de pr�senter ces deux projets de d�lib�ration aujourd?hui � notre s�ance.

Je mets aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration DLH 4 G - DASES 313 G.

Qui est pour ?

Contre ?

Abstentions ?

Le projet de d�lib�ration est adopt�. (2004, DLH 4 G DASES 313 G).

Novembre 2004
Débat
Conseil général
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