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4 - Evocation de la situation en Irak


M. LE MAIRE DE PARIS. - Mes chers coll�gues, avant de commencer notre ordre du jour, le groupe "Les Verts" m'a fait part de son souhait que nous puissions avoir une pens�e pour toutes les victimes de la guerre qui se d�roule en Irak actuellement.
Je n'ai �videmment pas l'intention de refuser une telle proposition. Simplement, je veux nous dire � tous, d'abord, que dans ces circonstances nous sommes des �lus locaux et que, comme beaucoup d'�lus locaux, nous sommes sensibilis�s � un drame qui se d�roule dans le monde. C'est pourquoi j'avais accept� la proposition du groupe communiste de faire en sorte que, sur la place de l'H�tel de Ville, soit marqu� notre sentiment. D'ailleurs, apr�s que Patrick BLOCHE ait enrichi un peu l'id�e, si je peux me permettre, j'ai d�cid� de laisser cette manifestation de sympathie le temps que durera cette guerre, pour autant que ce soit compatible avec les autres activit�s qui se d�roulent sur la place de l'H�tel de Ville.
Je veux aussi nous rappeler que nous sommes une assembl�e locale. Il y a, dans ce pays, des femmes et des hommes qui sont �lus pour exercer des responsabilit�s de politique �trang�re, mais il est l�gitime que nous soyons aussi sensibles � ce qui se passe dans le monde. Paris a une vocation universelle et, sans se m�ler de la politique �trang�re du pays, nous devons au contraire �tre en harmonie - et l�, en plus, je crois que toutes nos convictions nous y conduisent - avec ce que la France d�fend comme position.
Je veux simplement vous faire remarquer que vous ne m'avez pas demand� de minute de silence lorsqu'il y a eu des victimes (et Dieu sait qu'il y en a tous les jours) en Palestine, en Isra�l ou m�me en Tch�tch�nie.
Mais je vais donc bien volontiers accepter cette minute de silence, parce qu'en plus cette guerre est en train de solliciter, d'�prouver l'opinion publique mondiale et dans le monde entier, actuellement, y compris aux Etats-Unis et dans des municipalit�s am�ricaines, dont celle de Washington d'ailleurs. C'est l'occasion pour moi de vous dire que je tisse aussi des liens avec des municipalit�s am�ricaines, des liens �vidents qui n'ont rien � voir avec la guerre mais qui peuvent aussi �tre des �changes n�cessaires entre nos deux peuples, justement � l'�chelon local.
Je vais donc, bien s�r, vous proposer cette minute de silence, simplement je veux y associer toutes les victimes de toutes ces violences dans le monde, et Dieu sait qu'il y en a beaucoup et qu'elles sont injustes. Le monde a certainement besoin d'un ordre international, mais cet ordre international ne peut �tre bas� que sur des principes et cette minute de silence, que je vais organiser dans un instant � la m�moire et en respect pour toutes les victimes des conflits dans le monde, je veux aussi l'organiser en disant que la Municipalit� parisienne (la Municipalit�... je ne veux pas vous engager, mes chers coll�gues) exprime, dans cette �motion mondiale, sa solidarit� avec la prise de position de notre pays en ces circonstances particuli�rement difficiles.
Je donne bri�vement la parole � M. Jean VUILLERMOZ.
M. Jean VUILLERMOZ. - Merci, Monsieur le Maire.
Par rapport � cette guerre, il n'a effectivement pas fallu longtemps attendre pour que la guerre d�voile son vrai visage : celui de la mort. Il est vrai aussi, Monsieur le Maire, que comme vous le savez nous avons envoy� une lettre � tous les maires d'arrondissement afin de leur demander d'organiser une s�ance extraordinaire des Conseils d'arrondissement afin que la population parisienne puisse exprimer son sentiment par rapport � cette guerre.
Comme des millions de gens dans le monde, comme des centaines de milliers en France, nous avons cri� ce week-end "Stop � la guerre !" et nous souhaiterions qu'autour du mur qui a �t� appos� sur le parvis de l'H�tel de Ville, il puisse y avoir des manifestations organis�es par la Ville. Celles-ci pourraient permettre � la population parisienne d'exprimer �galement son sentiment par rapport � cette guerre.
C'est donc dans ce sens, Monsieur le Maire, que nous vous demandons d'organiser ce genre de manifestations, qui permettraient de r�unir des jeunes qui ont exprim� largement leur m�contentement ce week-end et qui pourraient ainsi l'exprimer � nouveau et ainsi que leur avis par rapport � cette guerre. C'est dans ce sens, Monsieur le Maire, que nous faisons cette d�claration.
M. LE MAIRE DE PARIS. - Je n'ai pas de d�saccord de fond avec vous mais vraiment je pense que cela aurait �t� mieux que cette intervention n'ait pas lieu puisqu'il y avait une proposition. J'ai exprim� les choses au nom de tout le monde. Vous aviez fait une suggestion. Nous l'avons retravaill�e tous ensemble. Il y a le mur de la paix sur la place... bon !
Par ailleurs, les groupes font ce qu'ils veulent et disent ce qu'ils veulent aux maires d'arrondissement. Jusqu'� pr�sent les municipalit�s de Paris, les 20 maires d'arrondissement, passent par le Maire pour s'exprimer mais enfin bon ! Moi je suis pour le d�bat, la d�mocratie, la cr�ativit� et je ne veux emp�cher personne d'�tre dynamique et cr�atif, d'autant que je n'ai pas de d�saccord de fond avec vous sur cette question.
En ce qui concerne les manifestations, cher ami, j'�tais � la manifestation samedi apr�s-midi, je crois qu'il y avait 100.000 personnes. Il ne s'agit pas pour la Mairie de Paris de faire la mouche du coche et de dire : "Venez � ma manifestation � moi, sur la place de l'H�tel de Ville, elle est plus belle". J'�tais sans doute comme vous samedi apr�s-midi dans la manifestation. Ceux qui ne veulent pas y aller n'y vont pas, c'est le propre de la d�mocratie. Il y a sur la place de l'H�tel de Ville ce lieu qui est d'ailleurs en partie du � votre initiative. C'est tr�s bien.
Je crois que des �tudiants me font une suggestion pour que cette semaine - et je l'�tudie assez favorablement - de mani�re calme �videmment ils puissent sur la place de l'H�tel de Ville exprimer leurs convictions � proximit� de ce mur de la paix. Parfait.
On ne va pas faire de la surench�re entre les groupes, � qui fait le plus de propositions. Bon ! Je trouve quand m�me que le groupe socialiste n'est vraiment pas tr�s cr�atif... Je plaisante. Je plaisante sur un sujet qui ne m�rite pas que l'on plaisante. L'essentiel est que l'on soit, cher Jean VUILLERMOZ, d'accord sur le fond et nous sommes d'accord sur le fond. Voil� !... Nous n'allons pas recommencer le d�bat. Je vous remercie de vos convictions partag�es et de vos suggestions.

Mars 2003
Débat
Conseil municipal
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