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55 - Vœu présenté par la majorité municipale du 9e arrondissement relatif à la mise en valeur de l'histoire du surréalisme dans le 9e arrondissement.Vœu n° 30 présenté par M. LELLOUCHE et des membres du groupe U.M.P. relatif à la collection d'André Breton (suite)


M. Christophe CARESCHE, adjoint pr�sident. - Je vais donner la parole � M. LELLOUCHE sur le v?u qu'il a d�pos� relatif � la collection d'Andr� Breton.
M. Pierre LELLOUCHE. - Monsieur le Maire, ce voeu touche aux sujets �voqu�s pr�c�demment par M. BRAVO sur la succession d'Andr� Breton.
Depuis quelques semaines, les collections d'Andr� Breton sont l'objet d'un vif d�bat et de beaucoup d'inqui�tude de la part des milieux de la culture et de nombre de Parisiens, ces collections devant �tre dispers�es lors d'une vente publique � Paris. L'annonce a caus� beaucoup d'�moi. Elle a donn� lieu � un voeu, � l'unanimit�, le 25 avril, du Conseil de Paris et le 13 mars dernier � un voeu, �galement � l'unanimit�, du Conseil du 9e arrondissement. Cette vente prochaine a �galement donn� lieu � un �change de lettres entre le Maire de Paris, Bertrand DELANO� et le Ministre de la Culture, Jean-Jacques AILLAGON. L'heure est venue aujourd'hui de voir ce que la Ville va faire. C'est le sens du voeu que j'ai d�pos� au nom de mes coll�gues du groupe U.M.P.
Du c�t� de l'Etat, depuis 1975 - car il faut rappeler que cela fait 25 ans que cette collection dort rue Fontaine dans l'appartement d'Andr� Breton -, un certain nombre d'achats ont �t� effectu�s par l'Etat, par le Mus�e d'Art moderne en particulier (Miro, Tanguy, Ernst, Duchamps et Dali). La derni�re acquisition en date remonte � 2002, un Guillaume Tell acquis par l'Etat. De m�me, le Mus�e du quai Branly a acquis un certain nombre d'effigies et de masques africains. De plus les h�ritiers, sous forme de dons ou par dation vont donner � la R�publique un certain nombre d'?uvres d'art importantes appartenant � cette collection.
Reste que de tr�s nombreux objets vont �tre dispers�s. Il r�sulte de l'�change de lettres entre le Maire de Paris et le Ministre de la Culture que l'Etat est dispos� � pr�empter pour le compte de la Ville de Paris l'achat d'un certain nombre d'?uvres. La question est de savoir qui paye quoi et combien.
Dans le voeu que je d�pose au nom du groupe U.M.P., j'ai souhait� aller au-del� des propositions faites par le Maire du 9e, auxquelles je m'associe d'ailleurs totalement � savoir notamment la cr�ation d'une place au nom d'Andr� Breton ainsi que d'un Espace du surr�alisme dans le 9e arrondissement. Il faudrait que la Ville d�bloque une enveloppe budg�taire afin de r�pondre � la proposition du Ministre de la Culture et que l'on connaisse l'�tat des disponibilit�s financi�res du c�t� de la Ville et du c�t� de l'Etat.
On peut s'interroger sur les intentions de la Ville dans la mesure o�, lors de sa s�ance de la 9e Commission, du 19 f�vrier, la Directrice des Affaires culturelles avait assur� que la Ville consacrerait une partie importante des cr�dits d'acquisition de 2003 � l'achat de pi�ces de la collection Breton. Un mois plus tard, M. GIRARD ici pr�sent, n'a pas �t� en mesure de donner � la Commission la moindre indication sur les intentions de la Ville. J'entends dire, il y a un instant par M. BRAVO qu'apparemment, le vote de ce matin qui n'a rigoureusement rien � voir d'ailleurs avec le sujet qui nous occupe cet apr�s-midi, emp�cherait toute acquisition par la Ville d'?uvres appartenant au patrimoine parisien !
J'ajoute que, dans le fonctionnement de la Direction des Affaires culturelles, on peut noter ces derniers temps un certain nombre de dysfonctionnements graves : le sous-directeur des richesses artistiques a �t� r�voqu� en mars 2002 et n'a, � ce jour, pas encore �t� remplac�. Il n'y a pas eu de chef du bureau des mus�es, de mai � octobre 2002.
Dans ces conditions, j'aimerais interroger la Municipalit� et notamment M. GIRARD sur ses intentions s'agissant de cette vente publique et de la dispersion des collections Breton. J'aimerais conna�tre les intentions de la Municipalit� et je souhaiterais que, dans cette affaire comme dans la pr�c�dente, qui concernait la pose d'une plaque sur un certain pont de Paris, et qui �tait - je m'en f�licite - plus sereine, nous arrivions � trouver les bases d'un accord entre majorit� et opposition � la Ville de la m�me fa�on que l'on peut esp�rer que MM. DELANO� et AILLAGON trouvent un accord pour que l'essentiel de ces collections, qui appartiennent au patrimoine culturel de la France et qui �voquent toute une p�riode qu'a �t� le surr�alisme, soit disponible au plus grand nombre.
(Applaudissements sur les bancs du groupe U.M.P.).
M. Christophe GIRARD, adjoint. - C'est donc l'�lu "Vert" et par ailleurs homosexuel, qui va r�pondre � M. Pierre LELLOUCHE en lui lisant la lettre du Maire de Paris � M. AILLAGON.
Cela veut dire exactement ce que �a veut dire. Si, �a change tout figurez-vous, quand on conna�t soi-m�me la haine !
"Monsieur le Ministre, je vous remercie de votre courrier du 12 mars o� vous soulignez que vous avez �t� sensible au voeu que le Conseil a unanimement adopt� le 25 f�vrier dernier. Les �lus du Conseil de Paris et moi-m�me avons suivi avec beaucoup d'attention et d'�motion les d�bats suscit�s par l'annonce de la vente et donc de la dispersion des collections de l'atelier d'Andr� Breton, de la rue Fontaine dans le 9e, dans lequel il a v�cu jusqu'� sa mort.
J'ai personnellement - rappelle le Maire - aussit�t demand� � M. GIRARD d'examiner ce qui pouvait �tre acquis au cours de cette vente. Conscient toutefois que nous ne pouvions nous substituer � l'Etat dans la sauvegarde de ce patrimoine national...
... nous substituer � l'Etat dans la sauvegarde de ce patrimoine national... - je vous demande de bien retenir cette phrase pour la suite de mon explication - ... je ne manquerais pas, � cet �gard, de faire conna�tre aux �lus du Conseil de Paris les diff�rentes initiatives prises par l'Etat depuis longtemps d�j�, pour mettre � l'abri ces collections et pr�senter au public les ?uvres les plus remarquables.
Concernant la pr�emption que vous acceptez de mener pour le compte de la Ville de Paris, ce dont je vous remercie, je peux vous pr�ciser que les services de la Ville ne manqueront pas de se rapprocher, dans les jours qui viennent, de ceux de votre minist�re pour �tablir la liste des ?uvres que nous souhaiterions acqu�rir.
J'aimerais donc conna�tre la teneur de l'effort que l'Etat pr�voit de consentir dans le cadre de la vente � venir..."
Le reste, ce sont des formules de politesse.
La r�ponse du Ministre a �t� de dire que, sur le plan technique en effet, il permettrait � la Ville d'acqu�rir mais en aucun cas il n'a r�pondu � la lettre en indiquant les budgets ou les subventions possibles pour l'acquisition des ?uvres. Il existe � la Ville de Paris un budget d'acquisition d'?uvres d'art contemporain, une enveloppe assez importante. En effet, sur cette enveloppe, les experts nous feront des propositions. La Direction des Affaires culturelles, en l'occurrence Mme Suzanne PAG�, grande experte et responsable d'un des plus grands mus�es europ�ens, celui d'Art moderne de la Ville de Paris, nous indiquera avec son comit� d'acquisition ce qu'il semblerait bon d'acqu�rir pour la Ville de Paris.
Les services du Ministre et de la Direction des Affaires culturelles ne se sont pas encore vus. J'ose esp�rer que �a se fera tr�s rapidement puisque nous approchons de la date de la vente aux ench�res.
N'ayant pas d'indications plus importantes de la part du Minist�re de la Culture, en r�ponse � la lettre du Maire et nous, la Ville, ayant un budget sur lequel on pourra, en effet, consacrer une somme, qui vous sera propos�e, je crois qu'il n'est pas n�cessaire de pr�senter des v?ux de cette nature.
En ce qui concerne les indications faites, ou le v?u fait par le Conseil du 9e arrondissement, je voudrais simplement vous dire qu'il existe d�j�, dans le 1er arrondissement, sur le jardin du Forum des Halles, � c�t� de l'all�e Paul-Eluard, une all�e Andr�-Breton. N�anmoins, j'ai sugg�r� � Jean-Pierre CAFFET, qui en �tait d'accord, et si vous en �tiez tous d'accord, que nous regardions s'il �tait possible d'avoir finalement une rue Andr�-Breton, plut�t qu'une pauvre all�e perdue au milieu des arbres du Forum des Halles, ce � quoi il semblerait qu'il soit possible de r�pondre favorablement.
Quant � la cr�ation d'un espace du surr�alisme, bien s�r, l'id�e est �videmment s�duisante mais je vous mets en garde si cette id�e devait entra�ner un co�t suppl�mentaire pour le budget culturel de la Ville de Paris.
Je vous recommande la prudence et d'attendre de conna�tre les intentions de l'Etat. Sachez qu'en tout cas, la Ville assumera ses responsabilit�s dans la mesure de ses moyens, car nous aimons passionn�ment Andr� Breton.
Je vous rappelle que nous sommes des �lus locaux d'une ville importante mais qui, n�anmoins, n'est pas toute la France.
M. Christophe CARESCHE, adjoint, pr�sident. - Merci.
Dois-je en d�duire que vous �tes d�favorable au v?u n� 30 et au v?u n� 29 ?
M. Christophe GIRARD, adjoint. - Je ne suis pas d�favorable dans l'esprit, je suis d�favorable parce qu'il est pr�matur�.
M. Christophe CARESCHE, adjoint, pr�sident. - La parole est � M. LELLOUCHE, ensuite � Mme G�GOUT pour l'explication de vote.
M. Pierre LELLOUCHE. - J'avoue ne pas vraiment comprendre la position de M. GIRARD. Est-il d�favorable au v?u du 9e arrondissement ou au v?u que j'ai d�pos� ?
Deuxi�mement, je souhaiterais rappeler � notre Assembl�e que la lettre de M. DELANO� ne constitue pas une r�ponse � la lettre de M. AILLAGON. Les lettres se sont crois�es, de l'aveu m�me du Maire de Paris.
Ce que je regrette c'est que, dans une affaire d'int�r�t g�n�ral touchant au patrimoine culturel de notre Ville et de notre pays, on continue, cet apr�s-midi, � jouer au ping-pong en se renvoyant la balle d'un c�t� � l'autre, ce qui est un petit peu en dessous de ce qu'on aurait pu attendre de la Municipalit�.
J'ai demand� au Maire du 9e, l'autre soir, 13 mars, puisqu'il avait lui-m�me fait introduire ce v?u, de donner des pr�cisions financi�res. Il est Pr�sident de la Commission des finances. Ce soir, j'apprends qu'il n'y a pas d'argent disponible. M. GIRARD dit qu'il y a un budget, qu'on va prendre dans le budget. A hauteur de quoi ? On ne sait pas. Et on renvoie la balle sur M. AILLAGON. A ce rythme, la collection sera dispers�e et personne n'aura fait son devoir du c�t� de la Municipalit�, ce que je regrette.
M. Christophe CARESCHE, adjoint, pr�sident. - Merci.
Je vais donner la parole � Mme G�GOUT et M. BRAVO, je voudrais simplement dire � M. LELLOUCHE que je n'ai pas compris ce qu'il entendait par "M. GIRARD renvoyait la balle".
Ce dernier a indiqu� tr�s clairement que la Ville �tait pr�te, y compris sur le plan financier, � proc�der � un certain nombre d'acquisitions. Il a tout simplement lu la lettre de M. AILLAGON qui, de son c�t�, ne pr�cise pas les engagements, y compris financiers, que l'Etat pourrait prendre.
J'ai plut�t le sentiment, dans cette affaire, que la Ville en prend et pas l'Etat.
Madame G�GOUT, vous avez la parole.
Mme Catherine G�GOUT. - Merci, Monsieur le Maire.
Je suis �tonn�e, et m�me vraiment choqu�e parce que je trouve que les �lus, dans cet h�micycle, ont la m�moire courte, en tout cas certains.
Sur proposition des �lus communistes, il y avait eu un v?u, adopt� � l'unanimit� au dernier Conseil, qui disait texto - la phrase, d'ailleurs, a �t� reprise par M. DELANO� dans sa lettre - : "La Ville de Paris ne peut pas se substituer � l'Etat dans la sauvegarde de ce patrimoine national mais elle se doit d'y contribuer".
Vous avez tous vot� ce v?u.
Ensuite, on demandait au Ministre de prononcer l'interdiction de sortie du territoire, d'user de son pouvoir de faire reporter la vente et de r�unir une table ronde.
Sortie du territoire ? Il ne l'a pas fait.
Faire reporter la vente ? Il ne l'a pas fait.
Table ronde ? Il ne l'a pas fait et il renvoie la balle au Maire de Paris en disant : "Maintenant, on va pr�empter � votre place" ! Alors l�, vraiment, figurez-vous que les membres du Comit� de vigilance d'Andr� Breton ne sont pas dupes, ils ont �t� absolument choqu�s par cette r�ponse !
Ils sont all�s distribuer des tracts au Salon du livre, ils vont faire une manifestation le jour du d�marrage de la vente. D'ailleurs, je vous invite � y aller, le 7 avril, � 13 heures, devant Drouot.
C'est vraiment scandaleux. L�, le Ministre a bott� en touche. Ce n'est pas la peine de voter des v?ux comme celui-l� pour proposer ensuite un v?u comme celui de M. LELLOUCHE. Sur le comportement du Ministre, M. AILLAGON, je ne le mets pas en cause personnellement, je pense qu'il a subi des coupes sombres dans son budget culturel et qu'il ne sait plus quoi faire.
C'est comme cela, c'est la r�alit�.
Alors, que fait le Ministre ? Il dit : "D�brouillez-vous et je pr�empte � votre place". Non, mais quand m�me, de qui se moque-t-on ?
(Applaudissements sur les bancs du groupe communiste).
M. Christophe CARESCHE, adjoint, pr�sident. - Merci, Madame G�GOUT.
M. BRAVO, qui est l'auteur du v?u, a la parole.
M. Jacques BRAVO, maire du 9e arrondissement. - C'est facile d'intervenir apr�s Catherine G�GOUT. Sur les deux premiers �l�ments du v?u du 9e, il n'y a pas de r�serves sur les suggestions que l'on fait. J'ai compris � partir de l'intervention de l'Adjoint charg� de la Culture qu'il fallait r�fl�chir et se revoir sur le troisi�me �l�ment, qui �tait la cr�ation d'un espace du surr�alisme.
Maintenant, concernant le v?u d�pos� par M. LELLOUCHE, qui d�cid�ment ne rate pas une occasion d'�tre d�cal� par rapport � son propre mouvement, dans la m�me journ�e voir l'U.M.P. refuser � la Ville des ressources, 111 millions d'euros, et proposer des d�penses pour le compte de l'Etat, c'est scandaleux.
Donc ma r�ponse, pour moi, c'est clairement non. Ce n'est pas le Ministre de la Culture qui doit dire au Maire de Paris : "Je pr�empte pour votre compte".
Ceci �tant, que la Ville fasse un effort sur certains achats, je suis d'accord.
M. Christophe CARESCHE, adjoint, pr�sident. - Merci. Non, non, Monsieur LELLOUCHE, c'est termin�. Je clos le d�bat et je mets aux voix.
Je mets aux voix le v?u n� 29. Si j'ai bien compris, Monsieur BRAVO, vous retirez de ce v?u le troisi�me alin�a portant sur la cr�ation d'un espace du surr�alisme.
M. Jacques BRAVO, maire du 9e arrondissement. - On va en discuter.
M. Christophe CARESCHE, adjoint, pr�sident. - Je mets aux voix.
M. Patrick BLOCHE. - Allez, on vote, on vote.
M. Christophe CARESCHE, adjoint, pr�sident. - C'est un v?u, ce n'est pas un amendement.
Ce n'est pas une pratique.
M. Laurent DOMINATI. - Non, Monsieur le Maire. Confusion pour confusion, au moins vous �tes clair. Vous d�posez des v?ux et vous les retirez.
M. Christophe CARESCHE, adjoint, pr�sident. - Non, non, il y a une discussion, vous savez tr�s bien comment se font les choses.
Je mets aux voix, � main lev�e, le v?u n� 29 amend� par M. BRAVO, qui en est l'auteur.
Qui est pour ?
M. Pierre LELLOUCHE. - C'est n'importe quoi !
M. Christophe CARESCHE, adjoint, pr�sident. - Qui est contre ?
Abstentions ?
Le v?u amend� est adopt�. (2003, V. 41).
M. Christophe CARESCHE, adjoint, pr�sident. - Je mets aux voix, � main lev�e, le v?u n� 30 de M. LELLOUCHE, avec un avis d�favorable de l'Ex�cutif.
Qui est pour ?
Qui est contre ?
Abstentions ?
Le v?u n� 30 du fascicule est repouss�.

Mars 2003
Débat
Conseil municipal
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