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100 - III - Questions du groupe socialiste et radical de gauche.QOC 2003-237 Question de Mme Marie-France GOURIOU, M. Michel CHARZAT et des membres du groupe socialiste et radical de gauche à M. le Maire de Paris sur les prolongements à donner au colloque parisien de santé mentale des 28 et 29 janvier 2003


M. Christophe CARESCHE, adjoint, pr�sident. - Nous passons � la question de Mme GOURIOU � M. LHOSTIS sur les prolongements � donner au colloque parisien de sant� mentale des 28 et 29 janvier 2003.
Vous avez la parole, Madame.
Mme Marie-France GOURIOU. - Un colloque parisien de sant� mentale s'est d�roul� � l'H�tel-de-Ville les 28 et 29janvier 2003 � l'initiative d'Alain LHOSTIS. Cette manifestation a regroup� plus de 400 participants.
Il faut savoir qu'en France, la population des personnes souffrant d'un handicap psychique est importante et peut atteindre 15 %, mais limitons-nous � la Capitale o� ce sont 20.000 Parisiens qui sont en situation d'urgence et de risque. Je vous le dis, j'insiste sur ce point, on se croit souvent pr�serv�, mais personne n'est � l'abri d'un trouble psychique entra�nant une souffrance indicible. Il suffit d'un simple accident de la vie, souvenez-vous des traumatis�s cr�niens.
Sans accompagnement adapt�, le cercle infernal provoque des situations � risques alors que l'autonomie des personnes est directement affect�e. Or, l'exp�rience montre qu'avec un accompagnement adapt� dans la dur�e, des hospitalisations peuvent �tre �vit�es, au pire r�duites, repr�sentant donc un moindre co�t pour la soci�t�.
Il convient de constater que la Mairie de Paris est, dans ce domaine de la sant� mentale, un partenaire incontournable, il suffit que ce soit elle qui invite pour que les participants viennent nombreux.
Rien ne pourra donc se faire sans la participation des �lus, mais aussi des familles, des associations, des services publics ou sociaux, qui sont tous appel�s � r�pondre � des situations impliquant des personnes en souffrance psychique. Il faut placer le malade au c?ur d'un ensemble coordonn� de partenaires et d'actions.
Ce colloque parisien a suscit� une attente tr�s forte de la part de l'ensemble des acteurs concern�s, sachant que la Ville de Paris est apparue comme un partenaire irrempla�able qui a r�ussi � ouvrir un espace de rencontre et de dialogue consacr� � la sant� mentale dans la Capitale. Cette dynamique l� doit pouvoir se poursuivre.
Rapporteur de l'atelier concernant "les relations avec les associations" au cours de ce colloque, je me fais l'interpr�te de mes correspondants pour vous demander quel prolongement ils peuvent attendre de cette premi�re rencontre parisienne.
M. Christophe CARESCHE, adjoint, pr�sident. - Merci.
La parole est � M. Alain LHOSTIS.
M. Alain LHOSTIS, adjoint. - J'ai pris, en effet, l'initiative d'organiser la premi�re rencontre d�partementale des partenaires de la sant� mentale le 29 janvier dernier. Pour la premi�re fois, un espace d'�change, de r�flexion est ouvert � tous ceux qui interviennent dans le champ de la sant�, des repr�sentants de la psychiatrie, de secteurs hospitalo-universitaire, lib�ral, des associations de patients et de leurs familles, diff�rentes institutions, Agence r�gionale de l'hospitalisation, A.P.-H.P., �tablissements psychiatriques, DDASS, DASES, Pr�fecture de police se sont retrouv�s pour partager leurs exp�riences, leurs points de vue. A mon avis, une br�che s'est ouverte qui a bouscul� le travail cloisonn�, qui a �branl� les certitudes du quant � soi et c'est tr�s bien ainsi.
Cette rencontre est intervenue � un moment o� la politique de sectorisation de la psychiatrie conna�t un nouveau d�veloppement avec le rapatriement de lits de psychiatrie et d'h�pitaux sp�cialis�s qui datent d'une �poque o� l'on jugeait pr�f�rable d'�loigner les malades mentaux de leur environnement. Les petites structures dans Paris vont progressivement remplacer les grands asiles hors les murs. La premi�re s'est ouverte rue R�my-de-Gourmont, dans le 19e arrondissement.
Ce mouvement s'�talera sur plusieurs ann�es.
Pour ma part, je me r�jouis qu'on se d�cide enfin � mener jusqu'� son terme la sectorisation de la psychiatrie, qu'on en finisse avec la psychiatrie asilaire, �loign�e de la Capitale, qui a pr�sid� trop longtemps � la prise en charge des malades mentaux.
A cette occasion, un hommage � un homme qui vient de dispara�tre, un pionnier de la politique de sectorisation, un d�sali�niste de la premi�re heure qui s'est oppos� toute sa vie � tout ce qui tendait � exclure de la soci�t� les ali�n�s et leurs souffrances, je veux parler de Lucien BONAFE. Je rends aussi hommage � celui qui fut l'un des premiers psychiatres � vouloir construire le contraire du syst�me asilaire.
Je souhaite que l'aboutissement de la sectorisation se fasse avec le souci de r�pondre � une psychiatrie de notre temps, plus respectueuse encore des malades et de leur famille, plus proche des besoins, r�pondant � la fois � l'urgence, � la prise en charge rapide des patients qui en ont besoin, une psychiatrie qui tisse des liens avec le monde sanitaire et social au c?ur de la Cit� pour qu'elle puisse, elle aussi, s'appuyer sur le tissu local.
C'est une psychiatrie qui a moins besoin de locaux d'hospitalisation, mais davantage de petites structures de jour, d'adaptations et d'aides � l'insertion, voire de logements.
L'�volution de la m�decine a r�duit consid�rablement la dur�e de s�jour � l'h�pital. Dans le m�me temps, elle s'est accompagn�e de l'hospitalisation � domicile, dans certains cas d'�tablissements de soins de suite qui permettent une prise en charge apr�s la phase aigu� de la maladie.
Il serait temps que nous ayons la m�me d�marche � l'�gard de la maladie mentale.
Aujourd'hui, on supprime des lits d'hospitalisation, mais ce mouvement ne s'accompagne pas de nouvelles structures compl�mentaires se substituant � l'hospitalisation, moins on�reuses, plus pertinentes.
La rencontre des partenaires de la sant� mentale a montr� que nous pouvons construire des r�ponses adapt�es � la condition de travailler ensemble, �lus, professionnels de la sant�, travailleurs sociaux, associations de malades. D�j�, dans quelques arrondissements, des conseils locaux de sant� mentale sont constitu�s comme dans le 20e o� des projets voient le jour.
Le travail commenc� � l'occasion du 29 janvier se poursuit avec un groupe de travail �largi. Evidemment, les �lus parisiens qui pr�sident les �tablissements psychiatriques sont convi�s � ce travail de r�flexion et de propositions et nous ne manquerons pas de prendre des initiatives dans les mois qui viennent pour prolonger cette excellente journ�e qui a rassembl�, vous l'avez rappel�, plus de 400 personnes.
M. Christophe CARESCHE, adjoint, pr�sident. - Merci.

Mars 2003
Débat
Conseil municipal
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