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50 - 2003, DAC 135 - Autorisation à M. le Maire de Paris de signer un marché de prestations de service pour la scénographie et la production d'une exposition sur les boulevards des Maréchaux sud, dans le cadre du "Programme artistique du tramway Maréchaux sud"


M. Christophe CARESCHE, adjoint, pr�sident. - Nous passons maintenant � l'examen du projet de d�lib�ration DAC 135 autorisant M. le Maire de Paris � signer un march� de prestations de service pour la sc�nographie et la production d'une exposition sur les boulevards des Mar�chaux sud, dans le cadre du "Programme artistique du tramway Mar�chaux sud".
Je donne la parole � M. GALLAND.
M. Yves GALLAND. - Monsieur le Maire, mes chers coll�gues, sur ce projet de d�lib�ration, je dois dire � M. GIRARD que nous avons deux r�serves et une interrogation.
Notre premi�re r�serve est assez fondamentale. Il s'agit du calendrier.
Au moment o� le d�bat fait rage concernant le trac� du tramway, comme l'atteste la premi�re r�union men�e dans le cadre de l'enqu�te publique, entre le boulevard des Mar�chaux et la Petite ceinture ferroviaire, est-ce le bon moment pour faire sur ce sujet de l'accompagnement artistique ? Est-ce que nous n'allons pas avoir affaire � une population qui va souffrir d'une grande incompr�hension alors qu'elle est en train de traiter un probl�me et de participer � un probl�me fondamental sur lequel on lui propose, alors qu'elle a l'impression d'�tre incomprise sur ce d�bat, l'accompagnement artistique ?
Est-ce � dire, puisque vous avez 17 images fixes ou mobiles qui doivent �tre cr��es sur les arr�ts de tramway, que vous avez tranch� d�finitivement sur le trac� ?
Parce que je ne peux pas croire une seconde, cher Christophe GIRARD, que vous auriez la m�me exposition et la m�me animation culturelle si le trac� �tait diff�rent, puisque, naturellement, l'art changerait si l'espace public �tait modifi�, puisque l'art doit s'adapter � l'espace dans votre conception.
Est-ce possible dans le cadre du d�bat passionn� sur le trac� que r�v�le cette enqu�te publique ? C'est une v�ritable interrogation fondamentale qui concerne le calendrier.
Nous avons une deuxi�me r�serve qui est habituelle et que je r�p�te une fois de plus : c'est l'utilisation que nous jugeons abusive de l'article 30 du Code des march�s publics qui pr�voit une proc�dure tr�s all�g�e et sans formalit�. Nous pensons que, sur ce genre d'affaire, il ne faudrait pas utiliser syst�matiquement l'article 30 du Code des march�s publics.
Nous avons une interrogation. Je ne veux pas que ceci puisse para�tre m�diocre ou faire l'objet d'un proc�s d'intention. Nous nous sommes int�ress�s � la S.A.R.L. "Art public contemporain". Nous avons eu beaucoup de mal � la trouver dans les annuaires. Il semble que ce soit une soci�t� jeune et quand on cherche le num�ro de t�l�phone, on tombe sur le num�ro personnel du g�rant � son domicile priv�.
Nous avons peut-�tre manqu� de sagacit� dans nos recherches, mais ceci am�ne quand m�me � s'interroger sur la soci�t� qui serait amen�e � faire une op�ration qui est une op�ration de grande ampleur.
Voici les raisons pour lesquelles, Monsieur le Maire, en l'�tat et compte tenu des r�serves que je viens d'exprimer, nous ne pourrons pas voter ce projet de d�lib�ration et, en fonction des r�ponses de M. GIRARD, nous pencherons entre le vote hostile et l'abstention.
M. Christophe CARESCHE, adjoint, pr�sident. - Madame NENNER, vous avez la parole.
Melle Charlotte NENNER. - Merci, Monsieur le Maire.
Oui, je ne crois pas que le projet de d�lib�ration dont il est question soit si confus. On parle bien d'un accompagnement artistique du tramway sur les Mar�chaux sud, on ne parle pas d'un autre trac�.
Je pense que le d�bat qui est actuellement en cours et qui fait l'objet de l'enqu�te publique - effectivement il y a des partisans d'un autre trac� - porte bien sur l'am�nagement sur les boulevards des Mar�chaux.
On voudrait � chaque fois essayer de retarder au maximum l'am�nagement d'un tramway � Paris, on ne s'y prendrait pas autrement. Mais l� je crois qu'il est question d'un am�nagement sur les boulevards des Mar�chaux sud T.M.S.
J'interviendrai autrement pour exprimer toute ma satisfaction de voir ce genre de projet se concr�tiser, d'abord parce que c'est un projet transversal liant deux domaines a priori �loign�s : la voirie et la culture. C'est bien l'alliance du projet artistique avec un projet d'am�nagement qui, � mon avis, permettra la reconqu�te de cet espace public.
D'ailleurs, si l'implantation du tramway sur les boulevards des Mar�chaux sud T.M.S. r�pond en effet aux besoins de transports en commun particuli�rement criants, c'est aussi un enjeu pour la requalification de ces boulevards qui est un enjeu tout aussi important.
D'autre part, le projet culturel en lui-m�me m�rite d'�tre salu�.
Ainsi, ce type de politique permet de rapprocher les Parisiens et tous les visiteurs de l'offre culturelle, pas seulement parce que c'est un projet interactif qui permettra la participation des riverains, mais aussi parce que l'art, � mon avis, doit aller dans la rue, et c'est l� aussi un enjeu fort de d�mocratisation de la politique culturelle.
C'est pourquoi nous voterons �videmment en faveur de ce projet de d�lib�ration en esp�rant que cette d�marche sera bien la premi�re d'une longue s�rie d'autres initiatives du m�me type.
M. Christophe CARESCHE, adjoint, pr�sident. - Merci.
La parole est � Mme MAC� de L�PINAY.
Mme H�l�ne MAC� de L�PINAY. - Merci, Monsieur le Maire.
Nous avons ici un projet de d�lib�ration attendu sur le programme artistique qui doit accompagner la r�alisation du tramway. Je dois dire, Monsieur le Maire, comme d'habitude, que nous ne pouvons que d�plorer le manque de transparence et d'information.
Je ne reprendrai pas les r�serves et interrogations de M. GALLAND que je partage. Mais, Monsieur le Maire, il s'agit d'une op�ration trop embl�matique pour que les �lus n'y soient pas plus associ�s et qu'en particulier, les Conseils d'arrondissement concern�s ne soient pas au minimum inform�s, voire consult�s.
On entend parler de camionnettes porte image faisant des aller-retour sur les boulevards qui seront � cette �poque livr�s � leur trafic habituel. Que veut-on ? Cr�er des embouteillages avec des v�hicules portant de grands panneaux qu'on ne peut appeler que publicitaires, qui circuleront en caravane ? Je pense que "Les Verts" appr�cient � tous points de vue ce projet.
Comment seront implant�s les grands panneaux fixes ?
Qui seront les artistes sollicit�s ?
Est-ce qu'au moins des artistes issus des nombreux ateliers qui se trouvent sur le parcours seront sollicit�s ? Je pense en particulier aux artistes dont les ateliers sont mentionn�s dans le projet, je pense aux artistes de la Ruche, dans le 15e arrondissement. Seront-ce des artistes � grande visibilit� internationale qui viendront exposer leurs ?uvres ?
A-t-on vraiment pens� aux habitants des quartiers travers�s par le futur tramway qui vont subir tous les d�sagr�ments des divers chantiers, � la perturbation incroyable que conna�tra leur vie quotidienne ? Souhaitons au moins que les installations artistiques propos�es ne soient pas de nature � les choquer et les d�stabiliser ?
Un mot sur le co�t de ces op�rations artistiques ou promotionnelles. 400.000 euros, c'est beaucoup pour cette premi�re exposition tr�s temporaire. L'�ph�m�re co�te cher ! Quels sont les projets artistiques qui prendront la suite puisque dans sa communication sur la culture, le Maire avait annonc� 1 million d'euros pour l'ann�e 2003 ?
Monsieur le Maire, au nom des habitants, je veux appeler votre attention. Peu leur importe la visibilit� internationale de cette op�ration dans cette phase de l'installation du tramway. C'est des riverains qu'il faut s'occuper. Ils ont droit � un peu plus d'information que ce court et rapide projet de d�lib�ration. Je vous demande de r�pondre � nos questions, de pr�voir une information sp�cifique des Conseils d'arrondissement avant le d�marrage de cette premi�re manifestation artistique d'accompagnement du tramway.
Je vous remercie.
M. Christophe CARESCHE, adjoint, pr�sident. - M. Christophe GIRARD a la parole.
M. Christophe GIRARD, adjoint, au nom de la 9e Commission. - La culture serait-elle devenue le dernier espace de d�magogie ? Je n'ose y croire.
Quant � l'hostilit� qu'�voquait �ventuellement M. GALLAND, je voudrais lui r�pondre de fa�on tr�s d�contract�e. On est all� regarder ce qui s'�tait pass� ailleurs et c'est en regardant dans un certain nombre de villes europ�ennes ou fran�aises, Bordeaux incluse, que l'on a mieux compris en �coutant, que les habitants, en effet, pouvaient �ventuellement subir un traumatisme si rien n'�tait organis� pour accompagner ces travaux, ce bruit et cette construction. C'est ainsi que nous avons pens� qu'il �tait juste de s'inspirer des bonnes m�thodes et d'appliquer � Paris ce que des villes de province ont su faire en toute humilit� et sans pol�mique.
Donc, les habitants seront associ�s, et la culture, � notre avis, mais sans doute modestement, est un moyen au contraire de ne pas traumatiser les habitants, mais de les associer.
Quant au trac� lui-m�me, bien �videmment, il est en d�bat, mais que je sache et Charlotte NENNER l'a tr�s bien dit, il s'agit d'un trac� sud, sauf si, �videmment, il y avait un glissement de terrain �norme et que Paris se retrouve � Orl�ans ou � Chartres. Je crois que l'espace dont on parle est un espace assez d�fini et les ?uvres elles-m�mes ne sont pas des ?uvres �ph�m�res, Madame MAC� de L�PINAY, ce sont des ?uvres, pour la plupart, qui resteront et qui entreront dans le patrimoine de la Ville.
Quant � l'association dont vous parlez, Monsieur le Pr�sident GALLAND, c'est une association reconnue qui a travaill� pour la Ville de Lyon, qui est utilis�e par de nombreuses mairies et que M. FLECK, personnalit� incontestable, directeur de l'�cole des Beaux-Arts de Nantes, autrichien, sp�cialiste de l'art dans l'espace urbain, a recommand� d'utiliser.
Plut�t que de faire confiance aux go�ts personnels des �lus, je pr�f�re faire confiance aux go�ts des experts.
(Applaudissements sur les bancs des groupes "Les Verts", socialiste et radical de gauche, communiste et du Mouvement r�publicain et citoyen).
M. Christophe CARESCHE, adjoint, pr�sident. - Je vais vous donner la parole, Monsieur GALLAND, mais j'ajoute qu'ayant contact� le responsable de cette association � son domicile, vous avez au moins la certitude qu'il existe.
Monsieur Yves GALLAND, vous avez la parole.
M. Yves GALLAND. - Monsieur le Maire, je n'aurais jamais pens� que vous aviez un interlocuteur op�rateur qui n'existait pas.
Monsieur GIRARD, en mati�re de d�magogie, je suis pr�t � prendre des le�ons de vous tous les matins ! Je vous dis cela parce qu'il y avait une certaine ambigu�t�, mais on peut parfaitement comprendre que vous vouliez �viter les traumatismes. Je ne suis pas du tout intervenu sur ce sujet, mais je tire une conclusion, Monsieur le Maire, de ce d�bat extr�mement important, car au travers d'un d�bat qui para�t secondaire, il me semble que vient d'�tre act� au Conseil de Paris quelque chose que les habitants de Paris doivent savoir, c'est que le trac� du tramway n'est plus en enqu�te publique. Je crois avoir compris cela de la r�ponse de l'Ex�cutif et il me semble qu'il est tout � fait important que ceci soit act� ici aujourd'hui.
M. Christophe CARESCHE, adjoint, pr�sident. - Je mets aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration DAC 135.
Qui est pour ?
Contre ?
Abstentions ?
Le projet de d�lib�ration est adopt�. (2003, DAC 135).

Mars 2003
Débat
Conseil municipal
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