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12 - 2003, DAEE 6 - Autorisation à M. le Maire de Paris de signer une convention avec l'Office de tourisme et des congrès de Paris. - Attribution d'une subvention de fonctionnement à cette association. - Montant : 3.500.000 euros


M. Christophe CARESCHE, adjoint, pr�sident. - Nous passons au projet de d�lib�ration DAEE 6 autorisant M. le Maire de Paris � signer une convention avec l'Office de tourisme et des congr�s de Paris.
La parole est � M. GAREL.
M. Sylvain GAREL. - Merci, Monsieur le Maire.
Je vais faire une intervention assez br�ve, mais assez importante sur l'Office de tourisme de Paris. Effectivement, lors de la derni�re r�union de bureau de cet Office o� un certain nombre d'�lus parisiens �taient pr�sents, on nous a pr�sent� le nouveau projet de d�veloppement et en particulier de d�centralisation de l'Office de tourisme de Paris. Je dois reconna�tre que, dans ce domaine contrairement � d'autres - et comme j'interviens parfois pour dire que les choses ne changent ni assez vite, ni assez profond�ment - dans le domaine de l'Office du tourisme il y a de v�ritables changements qui vont dans le sens de nos engagements. Ces changements vont permettre � ce qu'il n'y ait plus un lieu unique en haut des Champs-Elys�es, mais des points d'accueil un peu partout dans Paris, en particulier dans l'ensemble des sites touristiques parisiens. Il y a une r�elle volont� de la nouvelle �quipe mise en place de faire autre chose, que ce qui a �t� fait pendant des ann�es en vivant sur notre acquis.
Je voulais souligner le travail important et int�ressant de l'Office de tourisme de Paris et dire que nous voterons avec enthousiasme ce projet de d�lib�ration.
M. Christophe CARESCHE, adjoint, pr�sident. - La parole est � M. LEBAN.
M. G�rard LEBAN. - Monsieur le Maire, mes chers coll�gues, ce projet de d�lib�ration appelle de ma part plusieurs r�flexions que j'ai d�j� eu l'occasion d'exprimer dans cette Assembl�e, lors du vote des pr�c�dentes subventions.
Il est cependant quelques v�rit�s qu'il n'est pas inutile de rappeler, notamment lorsqu'il s'agit de verser une somme de 3.500.000 euros.
En effet, ce projet de d�lib�ration laisse entendre qu'une convention d'objectifs nous sera propos�e dans les tous prochains mois afin de nous exposer le bilan 2002 de l'Office du tourisme et des congr�s de Paris et de pr�ciser les actions, qui devront �tre entreprises cette ann�e ainsi que le montant de la subvention accord�e par la Ville au titre de l'exercice 2003.
Il ne s'agit donc aujourd'hui que de donner � l'Office du tourisme les moyens n�cessaires � son action en d�but d'ann�e et d'accepter une premi�re convention d'une dur�e de 6 mois pr�voyant 3.500.000 euros.
Avouez que la m�thode est assez �trange m�me si je ne remets pas en cause la n�cessit� de subventionner l'Office du tourisme puisque nous sommes au mois de mars et qu'il y a fort � parier que cette deuxi�me convention ne sera probablement pas pr�te avant l'�t�.
Les objectifs seront sans doute les m�mes. Pourquoi ne pas nous faire approuver - ou rejeter - d�s � pr�sent une convention pour l'ensemble de l'ann�e 2003 puisque les documents sur lesquels elle s'appuiera ont d�j� �t� pr�sent�s au Conseil d'administration dont je suis membre, au mois de d�cembre 2002.
Cependant, les grands axes sur lesquels s'appuie la politique municipale du tourisme ne sont pas tr�s clairs du moins pour certains d'entre eux. Ils paraissent clairs pour M. GAREL et c'est nouveau.
Qu'entend-on pr�cis�ment par "qualit� de l'accueil et de l'information touristique" ?
Quels services publics et/ou priv�s sont concern�s ? Que va faire concr�tement l'O.T.C.P. pour les am�liorer et pour quel budget ?
Que signifie concr�tement "accompagner le tourisme social � Paris" ? Par quelles actions ? Et que repr�sente exactement le tourisme social � Paris ? Quelle aide la Mairie et son Office comptent-ils lui apporter ?
Les missions ne sont pas hi�rarchis�es et pr�sentent le risque de para�tre divergentes, voire contradictoires.
"D�velopper le tourisme des jeunes et le tourisme social" (encore faudrait-il savoir comment) ne peut contribuer � augmenter le revenu global du tourisme qu'en acceptant, du fait de la relative faiblesse des d�penses de ces cat�gories, une compensation par le nombre, ce qui n'est ni un objectif d�clar� de l'Office de tourisme, ni un v?u des �lus, en particulier de vos amis "Verts", Monsieur le Maire.
Il faut, en effet, une quantit� x de touristes "jeunes" ou "pauvres" pour contribuer, pour un m�me montant, � l'�conomie parisienne par rapport � un touriste plus "riche".
Par rapport � l'objectif exprim� d'accroissement global du revenu touristique, les choix id�ologiques proclam�s, s'ils vont au-del� de la pure d�magogie, vont conduire � l'�chec �conomique et ajouter une difficult� suppl�mentaire � la conjoncture 2003, pour le moins incertaine.
Il faudrait �galement s'assurer de la coh�rence de ces choix par rapport � d'autres orientations municipales, dont certaines sont tr�s justifi�es, notamment celles visant � diminuer les nuisances et pollutions g�n�r�es par les autocars, dont l'utilisation est largement r�pandue parmi les populations touristiques concern�es par les priorit�s municipales.
Nulle part il n'est question des moyens de communication n�cessaires afin de promouvoir Paris � l'�tranger, notamment dans les capitales europ�ennes. Or, il semble que cette client�le d�saffectionne notre Ville, faisant chuter les revenus touristiques cons�quents qu'elle apportait.
La convention qui nous est soumise semble vouloir promouvoir Paris aux yeux des Parisiens et se veut peut-�tre plus client�liste ou �lectoraliste qu'efficace.
Mis � part l'objectif d�clar� de renforcer les parts de march� sur le secteur des congr�s, foires et salons, ce qui avait d�j� �t� initi�, et largement, par l'�quipe pr�c�dente, rien ne laisse appara�tre de r�elles innovations dans cette convention.
Il s'agit d'objectifs limit�s au strict minimum, ce que l'on peut d�plorer.
Il n'est pas question pour le groupe U.M.P. de s'opposer � ce projet de d�lib�ration car l'Office du tourisme et des congr�s de Paris a besoin d'exister dans les meilleures conditions possibles. Nous regrettons n�anmoins que la convention qu'il nous est propos�e d'accepter aujourd'hui ne soit pas plus ambitieuse, � l'image de notre Ville, Paris qui, dans l'esprit des touristes du monde entier, est et doit rester la plus belle ville du monde.
M. Christophe CARESCHE, adjoint, pr�sident. - Merci.
La parole est � Mme KUSTER.
Mme Brigitte KUSTER. - Monsieur le Maire, cette convention entre la Ville de Paris et l'Office de tourisme et des congr�s de Paris, pour int�ressante qu'elle soit, me para�t peu claire par certains aspects, les missions assign�es par la Municipalit� �tant mal d�finies et exprim�es en termes trop g�n�raux. Exemple : "accompagner l'essor du tourisme social � Paris", sans autre explication (mais je ne m'attarderai pas sur ce sujet que vient d'ailleurs d'�voquer mon coll�gue G�rard LEBAN).
J'aimerais m'arr�ter sur d'autres points.
Comment, par exemple, ne pas s'�tonner de la faible place accord�e � la promotion touristique ? Or, en raison de l'actualit� internationale, l'ann�e, vous le savez, s'annonce mal. D�j� moins 20 % constat�s dans l'h�tellerie en f�vrier.
Cette perte de parts de march�s, avec les cons�quences �conomiques qu'elle implique pour la Capitale, ne doit-elle pas �tre prise en compte ? Quand la conjoncture est difficile, il para�trait n�cessaire de soutenir et d'amplifier les actions de promotion de la destination Paris, � l'image de ce que fait le Minist�re du tourisme pour les Antilles ou l'Aquitaine, par exemple.
Merci donc, Monsieur le Maire, de nous �clairer sur vos objectifs en la mati�re.
J'aimerais �voquer un deuxi�me point : le d�part potentiel de l'Office de tourisme et des congr�s de Paris de son si�ge des Champs-Elys�es, et dont la presse s'est � nouveau faite r�cemment l'�cho.
Ce bureau situ� au 127 de l'avenue des Champs-Elys�es depuis plus de trente ans jouit, de ce fait, d'une situation et d'une notori�t� remarquables qui font le succ�s de sa fr�quentation. Ces locaux appartiennent aux A.G.F. et faisaient l'objet d'un bail, qui a expir� au 31 ao�t de l'ann�e derni�re. Le propri�taire souhaitait l'alignement du loyer sur les prix pratiqu�s sur le haut de l'avenue des Champs-Elys�es, avec pour cons�quence une augmentation insupportable pour les finances de l'association.
Les services de la Ville ont �t� avis�s de cette situation d�s le d�but de l'ann�e 2001 et le Conseil d'administration de l'association comme son bureau ont eu l'occasion d'en d�battre. Il ne semble pas toutefois que la possibilit� de devoir r�pondre � la demande du propri�taire, sous peine de devoir quitter les lieux, ait �t� s�rieusement envisag�e ; elle n'est pas pr�vue dans ses cons�quences pratiques ni provisionn�e dans le budget de l'Office.
Et comme le budget de l'Office de tourisme et des congr�s de Paris ne lui permet pas d'absorber l'augmentation du loyer demand�e par les A.G.F., le d�m�nagement sur un ou plusieurs sites semble plus que probable.
Votre adjoint en charge du tourisme a �t� inform� de cette �ventualit� d�s sa prise de fonction et les services de la Ville et les �quipes de l'Office du tourisme ont, � n'en pas douter, Monsieur le Maire, chiffr� et �tudi� dans le d�tail les cons�quences concr�tes de la relocalisation de notre Office de tourisme sur un ou plusieurs sites : co�ts immobiliers, incidences sur les co�ts de fonctionnement, ad�quation des effectifs � une �ventuelle gestion multi-sites, sans n�gliger bien entendu l'impact n�gatif sur les recettes commerciales de l'association.
Je ne doute pas non plus, Monsieur le Maire, que vos services, au-del� des consid�rations techniques et financi�res �voqu�es ci-dessus, aient �valu� les cons�quences de cette relocalisation sur les missions d'accueil et d'information des touristes � Paris.
Avez-vous d'ailleurs men� des �tudes d'impact sur ce sujet et sur le fait qu'en effet l'ancienne situation paraissait peut-�tre plus efficace et plus perceptible pour les touristes ?
Avez-vous pris l'attache des professionnels du tourisme parisien pour envisager de concert avec eux les solutions les mieux adapt�es ?
Je crois traduire, Monsieur le Maire, les inqui�tudes l�gitimes des professionnels, dans une conjoncture qui s'annonce morose pour les industries du tourisme, en vous priant de bien vouloir nous rassurer sur le professionnalisme, � d�faut du sens de l'anticipation, avec lequel vous comptez conduire cette affaire.
Je vous remercie.
M. Christophe CARESCHE, adjoint, pr�sident. - Pour r�pondre, M. SCHAPIRA a la parole, en remplacement de M. BROS, qui est en d�placement.
M. Pierre SCHAPIRA, adjoint, au lieu et place de M. Jean-Bernard BROS, adjoint, au nom de la 2e Commission. - M. BROS est � l'�tranger o� il prospecte � la recherche de march�s.
Je vais r�pondre � sa place.
Sur le d�m�nagement, question de M. GAREL et de Mme KUSTER, comme vous le savez, l'Office du tourisme qui est situ�, depuis 1971, en haut de l'avenue des Champs-Elys�es, est locataire d'un espace de 1.400 m�tres carr�s, appartenant aux A.G.F., pour lequel il verse un loyer de 1.400.000 euros par an.
Le bail liant l'Office de tourisme aux A.G.F. a pris fin le 31 ao�t dernier et la proposition de renouvellement qui a �t� faite n'�tait simplement pas supportable financi�rement puisqu'elle impliquait un triplement du loyer.
Un accord a �t� trouv� avec les A.G.F. permettant � l'Office de tourisme de rester sur le site jusqu'au 31 d�cembre de cette ann�e et comportant une prime compensatoire, qui couvrira int�gralement les frais de d�m�nagement.
Par ailleurs, la pr�sence d'un point d'accueil unique pour des millions de visiteurs qui s�journent dans notre Ville ne paraissait pas � la hauteur d'une capitale comme Paris.
Dans le cadre de la politique que nous avons engag�e pour am�liorer l'accueil, et en conformit� avec la politique de d�centralisation voulue par la nouvelle Municipalit�, il est apparu plus judicieux de profiter de ce d�m�nagement pour red�ployer les �quipes de l'Office du tourisme sur les grands sites touristiques.
Sur ce point, les �quipes sont au travail et, au fur et � mesure de l'�volution des choses, vous serez �videmment inform�s en Conseil d'administration et au Conseil municipal de Paris.
Sur ce point-l� et sur les autres, que j'�voquerai tout � l'heure, les professionnels avec lesquels nous travaillons ont tout � gagner de ce red�ploiement efficace de l'Office du tourisme pour assurer � nos visiteurs un service de meilleur qualit�, qui les incitera � venir plus souvent � Paris.
Il faut savoir que, dans toutes les capitales europ�ennes, il n'existe pas de point unique et � chaque fois, que ce soit � Rome, Madrid, et m�me dans des capitales r�gionales comme Barcelone, il y a des points �parpill�s � travers les villes et, vous le savez puisque vous en visitez quelques unes, c'est beaucoup mieux pour les touristes.
Cela, c'est sur le premier point.
Sur le deuxi�me point, celui des actions qui sont men�es pour la promotion de la Capitale, elles existent. L'Office du tourisme a une grande comp�tence. Cela ne date pas d'hier, d'ailleurs on peut rendre hommage � l'ancien directeur aussi. Du travail a �t� fait et des actions tr�s fortes seront men�es, sur tous les march�s internationaux et avec les professionnels. Il y a des comit�s de professionnels sur tous les march�s particuliers et nous attirons leur attention sur la Chine, la Russie, et l'Inde qui sont des p�pini�res de touristes.
En ce qui concerne les autocars, pour r�pondre � M. LEBAN, effectivement des d�cisions ont �t� prises. Ainsi, je peux vous indiquer que les �les de la Seine seront interdites aux autocars � partir du 5 avril de cette ann�e.
De plus, je voudrais aborder un point particulier sur le tourisme des jeunes et le tourisme social, ce dont il �tait question tout � l'heure.
Il est extr�mement important de prendre en compte le tourisme social. Aussi 100.000 euros de subventions ont �t� consacr�s au tourisme social ; 70.000 euros pour le d�part en vacances de Parisiens d�favoris�s avec la Bourse Solidarit� Vacances, 15.000 euros pour le d�part en vacances des Parisiens d�favoris�s avec l'Association des Maisons d'Accueil, 15.000 euros pour l'action en faveur du tourisme des personnes handicap�es avec l'Union nationale des associations de tourisme.
Ces subventions sont une premi�re dans l'action municipale. Il n'y avait aucune d�marche sp�cifique sous les mandatures pr�c�dentes. Ces d�marches sont int�gr�es dans la strat�gie de l'Office du tourisme.
En ce qui concerne le tourisme des jeunes, qui est une des priorit�s majeures de la politique municipale, 15.000 euros de subventions en faveur du tourisme des jeunes avec l'Union nationale des associations de tourisme ont �t� accord�es en 2002.
Conform�ment au contrat de mandature, il y a une tr�s forte mobilisation et une large consultation sur le projet d'ouverture de deux h�bergements touristiques sp�cifiques pour les jeunes d'ici � 2007.
Vous avez �voqu� un point important, Monsieur LEBAN, et Madame KUSTER, celui de la difficult� dans laquelle vont se trouver les professionnels du tourisme au cours de cette ann�e 2003 qui s'annonce difficile compte tenu des �v�nements ext�rieurs.
Le Conseil d'administration et le bureau ont demand� que soient int�gr�es des modifications � la strat�gie de l'Office du tourisme pour anticiper les difficult�s � venir et ce, en concertation avec tous les professionnels du tourisme.
Je vous remercie.
M. Christophe CARESCHE, adjoint, pr�sident. - Monsieur LEBAN, vous avez la parole.
M. G�rard LEBAN. - Merci, Monsieur le Maire.
Merci, Monsieur SCHAPIRA, mais vous n'avez pas r�pondu aux questions pos�es sur le tourisme social et le tourisme des jeunes.
Vous avez parl� de subventions donn�es pour que les touristes parisiens aillent ailleurs, mais moi, ce que je souhaite, c'est que les touristes �trangers viennent � Paris.
M. Christophe CARESCHE, adjoint, pr�sident. - Il avait �t� pourtant relativement long dans sa r�ponse, m�me s'il n'a pas r�pondu aux questions pos�es.
Je mets aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration DAEE 6.
Qui est pour ?
Qui est contre ?
Abstentions ?
Le projet de d�lib�ration est adopt�. (2003, DAEE 6).

Mars 2003
Débat
Conseil municipal
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