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42 - 2003, DAUC 21 - Attribution de la dénomination "rue Marie-Andrée Lagroua Weill-Hallé" à une voie du 13e arrondissement de Paris située dans la Z.A.C. "Paris-Rive gauche".2003, DAUC 22 - Attribution de la dénomination "rue Marguerite Duras" à une voie du 13e arrondissement de Paris située dans la Z.A.C. "Paris-Rive gauche"


M. Christophe CARESCHE, adjoint, pr�sident. - Nous passons au projet de d�lib�ration DAUC 22 portant attribution de la d�nomination "rue Marguerite Duras" � une voie du 13e arrondissement de Paris situ�e dans la Z.A.C. "Paris-Rive gauche".
Je donne la parole � M. J�r�me COUMET.
M. J�r�me COUMET. - Merci, Monsieur le Maire, je regroupe mes interventions sur la DAUC 21 et la DAUC 22.
La journ�e des femmes fut honor�e � Paris largement. Une fois n'est pas coutume, il s'agit de d�nomination de rue. Si peu de noms de rues ont �t� attribu�s � des femmes depuis toujours � Paris que donner les chiffres serait grossier.
Dans le 13e arrondissement, nous avons fait le choix d'�tablir plus d'�quit� et nous avons fait des propositions en ce sens qui ont �t� accept�es. Qui plus est, les deux femmes concern�es aujourd'hui sont des f�ministes � des titres diff�rents, Marie-Andr�e Lagroua Weill-Hall�, celle dont le combat de sa vie fut d'informer sur la contraception, les modes de contraception, celle qui fut fondatrice du planning familial.
Marguerite Duras ensuite qui fut aussi une grande figure du f�minisme, m�me si son parcours apporte bien d'autres raisons de l'honorer, r�sistante comme son mari qui fut d�port�, r�alisatrice et �crivaine.
Cela vient dignement compl�ter les manifestations organis�es dans le cadre de la Journ�e des femmes et je laisse les derniers mots, si vous me le permettez, � Marguerite Duras pour vous donner une phrase que l'on devrait bien m�diter dans cet h�micycle : "La connaissance qu'a un seul homme de la faute de cent autres ne lui sert � rien". C'�tait un extrait de "Un barrage contre le Pacifique", merci.
(Applaudissements sur les bancs des groupes de la majorit� municipale).
M. Christophe CARESCHE, adjoint, pr�sident. - Merci.
Mme Cl�mentine AUTAIN a la parole.
Mme Cl�mentine AUTAIN, adjointe. - La disparition de la Docteur Marie-Andr�e Lagroua Weill-Hall� au d�but de l'ann�e 1994 est pass�e quasiment inaper�ue. C'est dire combien la collectivit� ne manifeste pas toujours vis-�-vis de certains ou surtout de certaines de ses membres la gratitude que l'histoire exigerait.
"Les femmes ou les silences de l'histoire", titrait justement l'historienne Mich�le Perrot pour rappeler combien d'actrices anonymes ou grandes h�ro�nes �taient gentiment tenues � l'�cart des discours officiels, retra�ant les �pisodes d'autres vies collectives. Qui conna�t aujourd'hui Th�roigne de M�ricourt qui tenta de donner leur place aux femmes lors de la R�volution fran�aise ? Qui conna�t Jeanne Derouin qui eut le culot, en tant que femme, de se pr�senter aux �lections l�gislatives en 1849 provoquant ainsi l'hilarit� g�n�rale ? Qui conna�t encore Madeleine Pelletier, n�o malthusienne, qui milita pour la libre maternit� ?
La liste des brillantes inconnues n'a pas d'�quivalent, sauf peut-�tre celle des hommes c�l�bres sans raison, mais je n'en citerai aucun pour ne f�cher personne. La Ville de Paris s'appr�te aujourd'hui � corriger cette injustice en sortant de l'ombre Marie-Andr�e Lagroua Weill-Hall� et � travers elle, � rendre hommage � l'action de toutes celles ayant accompagn� le mouvement social en faveur de la contraception et de l'�mancipation f�minine.
Marie-Andr�e Lagroua Weill-Hall� �tait encore jeune �tudiante en m�decine lorsqu'elle d�couvrit l'horreur des avortements pratiqu�s alors � vif. Entr�e par hasard dans une salle d'op�ration, elle assiste � la souffrance d'une femme qu'un jeune interne curette maladroitement et sans anesth�sie ! "C'est la seule fa�on de leur �ter l'envie de recommencer" s'entend-elle alors expliquer. Cette sc�ne qu'elle raconte dans la pr�face de son premier livre "La grande peur d'aimer" fut pour elle le point de d�part d'une longue lutte en faveur de la contraception.
C'est ainsi qu'elle fonde en 1956 "La maternit� heureuse" qui deviendra quatre ans plus tard le Mouvement fran�ais pour le planning familial destin� � informer sur les moyens anti conceptionnels. Les centres de planning proposent des consultations m�dicales et des listes des contraceptifs. Ils sont alors hors-la-loi, mais cr�ent un �tat de fait qui contribue au vote de la loi de 1967, la loi dite "NEUWIRTH", qui a lib�ralis� la contraception. Pr�s de cinquante ans apr�s le d�but de cette histoire, le Mouvement du planning familial est devenu une institution incontournable, pilier de l'�mancipation sociale de nos concitoyennes.
Il a enregistr� plus de 200.000 visites en 2002. Une place et un chiffre qui � eux seuls consacrent l'importance de celle � qui nous nous appr�tons � rendre cet hommage tardif.
Un chiffre enfin qui marque la faible place accord�e aux femmes dans Paris : seuls 6 % des noms de rues sont ceux de femmes. Alors, ne rel�chons pas notre effort pour tordre le cou � cette in�galit� symbolique !
(Applaudissements sur les bancs des groupes de la majorit� municipale).
M. Christophe CARESCHE, adjoint, pr�sident. - Monsieur Jean-Pierre CAFFET, vous avez la parole.
M. Jean-Pierre CAFFET, adjoint, au nom de la 8e Commission. - Je n'ai rien � rajouter...
M. Christophe CARESCHE, adjoint, pr�sident. - Je vous remercie...
(Rires).
M. Jean-Pierre CAFFET, adjoint, rapporteur. - ... aux propos de Cl�mentine AUTAIN qui font preuve d'une telle �rudition que je me tiens coi !
M. Christophe CARESCHE, adjoint, pr�sident. - Je mets aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration DAUC 21.
Qui est pour ?
Contre ?
Abstentions ?
Le projet de d�lib�ration est adopt�. (2003, DAUC 21).
M. Christophe CARESCHE, adjoint, pr�sident. - Je mets aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration DAUC 22.
Qui est pour ?
Contre ?
Abstentions ?
Le projet de d�lib�ration est adopt�. (2003, DAUC 22).

Mars 2003
Débat
Conseil municipal
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