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58 - Vœu déposé par MM. Jean-François BLET, René DUTREY, François FLORES et les membres du groupe "Les Verts" relatif à la préservation des lieux de création artistique indépendants à Paris


M. Christophe CARESCHE, adjoint, pr�sident. - Nous passons maintenant au voeu n� 33 du fascicule relatif � la pr�servation des lieux de cr�ation artistique ind�pendants � Paris.
M. BLET a la parole.
M. Jean-Fran�ois BLET. - Merci, Monsieur le Maire.
La situation de Paris, en mati�re artistique, est connue. La situation s'est d�t�rior�e au fil des d�cennies. Paris, capitale de l'art, est devenue un peu un mythe. Nous savons que les artistes n'ont qu'une id�e en t�te, c'est d'aller � New York et que le foyer de la cr�ation internationale, pour partie, s'est d�plac�, je dis bien pour partie, car l'Europe reste un foyer vivant et la France �galement.
L'une des raisons - je ne dis pas que c'est la seule car beaucoup d'autres explications pourraient �tre donn�es - c'est le fait que les artistes ne peuvent plus travailler � Paris par manque de locaux, par manque d'ateliers, par manque de lieux d'exposition, puisque le domaine des galeries d'art contemporain susceptibles d'accueillir est limit� et qu'elles sont tr�s vite satur�es. Quand elles en ont 10 ou 15 en portefeuille, c'est tout ce qu'elles peuvent accueillir !
L'id�e s'est fait jour chez les jeunes artistes de prendre eux-m�mes ces lieux d'o� le ph�nom�ne des squats d'artistes.
Ce ph�nom�ne est devenu incontournable, structurel et quasi permanent du paysage parisien que ce soit sur le plan culturel ou que ce soit sur le plan urbain.
Que pouvons-nous faire par rapport � cela ?
La Ville de Paris - et nous nous en r�jouissons - dans un premier temps a rachet� un certain nombre d'immeubles de squats et des immeubles importants comme l'immeuble de la rue de Rivoli. L'effort est ind�niable.
Elle s'efforce d'oeuvrer �galement et de mettre en place des m�diations aupr�s des propri�taires pour essayer d'obtenir des baux emphyt�otiques.
Malheureusement, ces solutions ne sont pas toujours efficaces. Nous l'avons vu r�cemment, avec trois squats successifs. C'est ce tir group� qui nous a un peu �mus d'autant que ces squats ont �t� �vacu�s par la police.
Nous ne pouvons pas, par rapport � ces squats d'artistes, nous contenter de solutions polici�res, sauf si bien s�r il y avait troubles � l'ordre public.
Nous ne pouvons pas, d'ici la fin de la mandature, rester impassibles devant l'�vacuation successive, tous les ans, de deux ou trois squats d'artistes. Nous devons trouver d'autres solutions. C'est la raison pour laquelle nous proposons que cette politique d'acquisitions puisse se poursuivre.
Il ne s'agit pas d'accueillir par principe et d'acheter syst�matiquement tous les squats d'artistes. Il faut que ce soit vraiment des lieux de cr�ation contemporains.
C'est un ph�nom�ne nouveau qui joue un r�le d'animation culturelle par rapport au quartier o� il recr�e du lien social et d�veloppe des activit�s.
Ce ph�nom�ne, nous l'avions peu ou prou nagu�re, c'�tait la Ruche. Il y avait beaucoup d'alcooliques, de drogu�s, mais il y avait aussi un Picasso, un Modigliani. C'est de bouillonnement cr�atif dont nous avons besoin.
La Ruche n'animait pas le quartier, sauf par les beuveries.
C'est donc la proposition qui est faite. Nous souhaiterions donc que pour l'avenir une partie du compte foncier, m�me minime, permette de trouver une solution quand les autres solutions explor�es n'ont pu aboutir.
Nous souhaitons que cela vienne en compl�ment et non pas en d�duction du budget de l'Adjoint � la Culture qui a d�j� tendance � se maintenir, ou � se r�tr�cir parfois.
M. Christophe CARESCHE, adjoint, pr�sident. - Il n'est pas si mal que cela.
Monsieur GIRARD, vous �tes content de votre budget ?
M. Christophe GIRARD, adjoint. - J'esp�re qu'on n'imagine pas que je suis impassible devant les artistes. Chacun sait ici que c'est tout le contraire.
Je propose un amendement. Je suis d'accord pour retenir les six premiers paragraphes avec une modification au cinqui�me paragraphe qui deviendrait : "Consid�rant que la Mairie de Paris jouera de plus en plus un r�le de m�diation entre artistes squatters et propri�taires". Cela me para�t bien.
Ensuite supprimer "les 5 % des sommes allou�es au compte foncier de la Mairie" et le remplacer par "la possibilit� d'acquisition d'immeubles occup�s par des artistes continue � �tre �tudi�e avec la plus grande attention afin de p�renniser des �quipements culturels de proximit� et de favoriser les lieux de cr�ation ind�pendante".
M. Christophe CARESCHE, adjoint, pr�sident. - Monsieur BLET ?
M. Jean-Fran�ois BLET. - Cet amendement me para�t aller dans le bon sens. Vous auriez pu �tre peut-�tre plus audacieux et au lieu de demander 5 %, demander 15 ou 20 %. Je me rapporte � la sagesse budg�taire de l'Adjoint � la Culture et nous approuvons son amendement.
M. Christophe CARESCHE, adjoint, pr�sident. - Je mets aux voix, � main lev�e, le voeu amend� par M. GIRARD.
Qui est pour ?
Contre ?
Abstentions ?
Le v?u amend� est adopt�. (2003, V. 44).

Mars 2003
Débat
Conseil municipal
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