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3- 1997, ASES 50 G - Subvention d'investissement à l'association " Service immobilier de la Région parisienne " (8e). - Montant : 1.000.000 F.



M. CH�RIOUX, pr�sident. - Nous passons au projet de d�lib�ration suivant ASES 50 G. Il s'agit d'une subvention d'investissement � l'association " Service immobilier de la r�gion parisienne " pour un montant de 1 million de francs.
La parole est � M. BLET.
M. Jean-Fran�ois BLET. - Merci, Monsieur le Pr�sident.
Le centre social Roquette, aujourd'hui temporairement h�berg� dans les locaux de l'�glise Sainte-Marguerite, �tait situ� dans les locaux paroissiaux de l'�glise Notre-Dame d'Esp�rance.
Construit en 1928 par l'architecte Barbier, cet �difice atypique de style Art D�co, dont la porte d'entr�e �tait orn� de bas-reliefs honorant les artisans du Faubourg a �t� malencontreusement massacr� en mai 1995 au grand dam des riverains et de l'association " Onze de Pique ".
" Ils d�truisent m�me l'esp�rance ! " proclamaient les banderoles brandies au petit matin, mais rien n'arr�ta la folie destructrice de l'Ev�ch� qui a su faire pression sur la Commission d'examen des demandes d'inscription � l'inventaire des Monuments historiques, pour mettre � bas, une fois de plus � Paris, un monument Art D�co.
En pleine campagne pr�sidentielle, les pelleteuses ont d�truit le clocher et la nef de cette �glise, sous l'objectif du r�alisateur C�dric Klapisch, qui immortalisa, pour la post�rit�, cet acte de vandalisme, en une c�l�bre sc�ne de son film " chacun cherche son chat " que je vous recommande fortement d'aller voir.
Mais le plus consternant de tout cela est peut-�tre la laideur et l'extraordinaire densit� du projet de construction impos� � ce quartier, sans la moindre concertation, empilant un complexe paroissial et une centaine de logements en d�pit du rejet massif exprim� par les riverains.
La rue de la Roquette en est totalement �touff�e et l'environnement du quartier d�finitivement affect�.
En rapprochant ce projet de celui de la nouvelle �glise Notre-Dame d'Alliance dans le 15e, projet tout aussi violemment contest� par les riverains, ou encore de celui de l'�glise d'Auteuil, on constate que l'Ev�ch� se lance aujourd'hui dans une v�ritable politique immobili�re avec des pratiques dignes des plus grands promoteurs : refus d'�coute, de dialogue et de prise en compte des critiques des citoyens, le tout avec la sainte b�n�diction de la Ville de Paris et de ses services.
Au regard de l'�tendue du patrimoine eccl�sial, les Parisiens peuvent l�gitimement s'inqui�ter de ces d�rives fonci�res.
Nous savons tous que toute mystique se d�grade en politique, nous saurons d�sormais que le minist�re de la foi peut se fourvoyer en affairisme. Cette alliance du b�ton et du goupillon est d�plorable.
Pour justifier cet acte de violence urbaine, l'Ev�ch�, un peu hypocritement d�veloppait un argumentaire social, la r�habilitation de l'�glise ne pouvant �tre financ� que par la construction de logements de standing, il pr�f�rait d�molir pour construire des logements sociaux empil�s sur le complexe paroissial.
Mais aujourd'hui, en fait de social, la centaine de logements qui accompagnent ce programme ne sont nullement des logements sociaux contrairement � ce qui �tait affirm�.
Et les �quipements sociaux de ce projet immobilier ne sont m�me pas assum�s par le dioc�se puisque la halte garderie et le centre social sont financ�s par les deniers publics, soit pr�s de 5 millions, r�partis entre la Ville de Paris, la Pr�fecture de Paris, et la Caisse d'allocations familiales.
Aujourd'hui, ce quartier est boulevers� par de nombreuses op�rations de construction publiques et priv�es qui arrivent � terme. C'est pr�s de 500 nouveaux logements qui vont �tre tr�s prochainement livr�s dans ce quartier, soit plus de 1.500 nouveaux habitants, dans un p�rim�tre d'� peine 300 m�tres de rayon.
Et une fois de plus, rien n'a �t� programm� en mati�re d'�quipements et espaces verts publics pour anticiper et accompagner cette densification. Un profond d�s�quilibre en r�sultera, source de tensions pr�visibles.
" Onze de Pique " et la mairie du 11e vous ont express�ment demand� un audit des besoins en �quipements publics, mais vous faites la sourde oreille, alors m�me que la Caisse d'Allocations familiales, ainsi que vous le signalez fort judicieusement dans l'expos� des motifs, a r�alis� en 1993 une �tude sur les probl�mes sociaux de ce quartier qui conforte le diagnostic de " Onze de Pique ".
Dans ce quartier, l'op�ration de l'O.P.A.C dite " Basfroi Dallery " sur pr�s d'1 hectare, construit � elle seule pr�s de 250 logements sans le moindre �quipement public. Le Tribunal administratif de Paris a d'ailleurs annul� le permis de construire. Un r��quilibrage du projet s'impose.
Sous la pression, vous avez laborieusement accord� 1.000 m�tres carr�s de jardin public. Mais cela ne r�pond pas � la demande. Poursuivez votre effort en am�nageant ce jardin, sur la totalit� des 1.600 m�tres carr�s de la derni�re parcelle disponible au 90, rue de la Roquette, ainsi que les riverains et " Onze de Pique " vous le r�clament depuis des mois.
Programmez aussi un jardin au 1-3, passage des Taillandiers, dans le m�me secteur.
Le quartier Roquette est au coeur du Faubourg Saint-Antoine o� vous avez engag� un Plan de protection et de Mise en valeur qui se veut l'embl�me d'un urbanisme � visage humain. Faute de tels �quipements de proximit�, ce quartier court le risque d'un v�ritable �chec social et urbain.
Monsieur le Maire, soyez plus attentif au quartier Roquette et saisissez l'opportunit� de la modification du P.O.S. pour instaurer de nouvelles r�serves pour espaces verts et pour �quipements publics afin que ce quartier puisse enfin envisager l'avenir avec s�r�nit�.
M. CH�RIOUX, pr�sident. - La parole est � M. LAFAY.
M. Philippe LAFAY, vice-pr�sident, au nom de la 5e Commission. - Monsieur BLET, vous vous trompez de d�bat. En tant que rapporteur au nom de la 5e Commission, j'ai � rapporter ce projet de d�lib�ration relatif � une subvention concernant un centre social et une halte-garderie. Nous avons approuv� ce projet de d�lib�ration � l'unanimit� en 5e Commission, y compris avec vos amis.
Vous posez en l'occurence le probl�me de la promotion immobili�re engag�e par le Clerg�.
Je me permettrai de dire que nous ne sommes pas concern�s par cette promotion immobili�re. Une r�ponse devrait vous �tre apport�e d'ordre purement urbanistique et je ne suis pas � m�me en cette Assembl�e de vous r�pondre sur un projet immobilier du Clerg� en mati�re urbanistique.
M. CH�RIOUX, pr�sident. - Je vous remercie.
Je vais mettre aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration ASES 50 G.
Qui est pour ?
Contre ?
Abstentions ?
Le projet de d�lib�ration est adopt� � la majorit�, MM. DUMAIT et REVEAU ayant vot� contre. (1997, ASES 50 G).

Juin 1997
Débat
Conseil général
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