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2007, Voeu déposé par MM. Jacques BOUTAULT, Sylvain GAREL et les membres du groupe “Les Verts” concernant l’opération “Paris accueille ses soldats”.


M. Christian SAUTTER, adjoint, pr�sident. - Nous passons � l?examen du v?u r�f�renc� n� 62 dans le fascicule, d�pos� lui aussi par le groupe ?Les Verts?, ayant trait � l?op�ration ?Paris accueille ses soldats?.

La parole est � M. BOUTAULT.

M. Jacques BOUTAULT, maire du 2e arrondissement. Cette ann�e encore, le 14 juillet, les mairies d?arrondissement sont invit�es � accueillir � leurs frais des militaires. On peut s?�tonner de l?utilisation des fonds municipaux pour une telle op�ration. Le Code g�n�ral des collectivit�s territoriales ne donne aucune pr�rogative aux maires d?arrondissement en mati�re de d�fense. Avec la fin de la conscription et l?av�nement de l?arm�e de m�tier, ce ne sont plus des citoyens temporairement sous les drapeaux que l?on accueille.

Je veux bien comprendre que l?arm�e est un mal n�cessaire, mais on peut s?interroger sur le lien entre arm�e et f�te nationale. S?il est parfaitement l�gitime de comm�morer une date qui rassemble les Fran�ais et ceux qui se reconnaissent dans les valeurs r�publicaines de la France, associer d�fil� militaire et f�te nationale n?est pas une fatalit� et encore moins une obligation.

La Ville de Paris s?honorerait � promouvoir un d�fil� festif plut�t qu?une revue martiale. Je suis en effet convaincu que l?on peut aimer son pays, ses valeurs de paix, de fraternit� et d?ouverture au monde sans frissonner au son de la musique militaire, ni applaudir � la troupe qui marche au pas.

En cons�quence, je pense que la Ville de Paris s?honorerait, � l?occasion du 14 juillet, � promouvoir des �v�nements en lien avec ses pr�rogatives et ses valeurs plut�t que cette op�ration.

C?est l?objet du v?u d�pos� par le groupe ?Les Verts?.

M. Christian SAUTTER, adjoint, pr�sident. - Merci, Monsieur BOUTAULT.

Avant de donner la parole � Mme CHRISTIENNE, je dirai que j?ai vu des soldats fran�ais en Bosnie qui menaient une op�ration de paix et pas une op�ration de guerre.

Donc, je pense qu?il ne faut pas trop g�n�raliser.

Mme Odette CHRISTIENNE, adjointe. - Oui, je commencerai par une phrase qui est un proverbe militaire : ?On a toujours une arm�e sur son territoire, la sienne ou celle des voisins?.

Paris, ville compagnon de la Lib�ration, occup�e pendant quatre ans par les nazis, � la d�fense de laquelle 115.000 Parisiens se sont sacrifi�s au cours des deux guerres mondiales, sait plus que tout autre le prix de la libert�.

Si les temps ont chang�, la n�cessit� d?une d�fense pour la Nation et pour l?Europe demeurent - je m?�tonne de votre prise de position - car la n�cessit� de cette arm�e, vous la confortez dans un autre v?u. Votre groupe souhaite en effet l?envoi d?une force de protection internationale au Darfour. Eh oui ! Et vous connaissez le r�le de nos soldats dans les op�rations ext�rieures pour le maintien de la paix.

Sans d�velopper ce que recouvre le terme d�fense, il faut rappeler qu?au-del� des op�rations ext�rieures, les militaires assurent la d�fense des Parisiens, dans le cadre du plan ?Vigipirate?, et que leurs interventions en cas de catastrophes naturelles sur le territoire sont indispensables.

Christophe CARESCHE, en charge de la S�curit� et de la D�fense vous en parlerait mieux que moi.

Cela dit, depuis la suspension du service national, nos concitoyens n?ont guerre de contact avec l?arm�e.

Aussi, soucieuse, conform�ment � la tradition r�publicaine, de pr�server les liens unissant la Nation et son arm�e, la Ville a donn� suite � la proposition faite en 2004 par le Gouverneur militaire de Paris Ile-de-France d?organiser, dans les diff�rents arrondissements de la Capitale, des animations permettant aux Parisiens d?aller � la rencontre des militaires. Ils ont fort bien go�t� d?ailleurs aux rations des militaires. Ils �taient tr�s curieux de savoir ce qu?il y avait dans une ration de militaire. Donc, l?arm�e nourrirait les Parisiens ?

Cette manifestation prend tout son sens le 14 juillet, f�te de la Lib�ration, ce jour o�, comme le soulignait Henri Martin, ?la r�volution a donn� � la France conscience d?elle-m�me?, mais aussi a d�termin� le ralliement de l?arm�e � la R�publique.

Recr�ant du lien social, cette initiative contribue aussi � d�senclaver et d�mythifier une institution militaire que nos concitoyens, et en particulier les plus jeunes, m�connaissent en d�pit d?initiatives comme les rencontres nation/d�fense ou le parcours citoyen mis en place lors des contrats entre le Minist�re de la D�fense et le minist�re de l?Education nationale par la gauche et maintenues depuis.

Si nul n?est tenu d?organiser cette op�ration, depuis 2004, elle a un succ�s croissant. Cette ann�e encore, l?ensemble des arrondissements a manifest� la volont� de renouveler cet accueil et les animations. Chaque correspondant d�fense des mairies, avec un officier de marque, s?y active en ce moment.

Chaque mairie d?arrondissement d�termine donc librement les moyens mat�riels et humains qu?elle lui attribue dans le cadre des animations annuelles pr�vues dans chaque arrondissement et l?ampleur qu?elle souhaite lui donner et aucun budget sp�cifique n?est allou�.

Rappelons qu?une dotation est attribu�e � chaque arrondissement pour l?ensemble des animations locales dont ?Les Parisiens accueillent leurs soldats? fait partie.

Je vous remercie.

(Applaudissements sur les bancs des groupes du Mouvement r�publicain et citoyen, socialiste et radical de gauche, communiste, U.M.P. et Union pour la d�mocratie fran�aise).

M. Christian SAUTTER, adjoint, pr�sident. - Merci, Madame CHRISTIENNE.

La parole est � M. BARDON pour une explication de vote.

M. Jean-Charles BARDON. - Monsieur le Maire, vous ne serez pas �tonn� si je dis que le groupe U.M.P. ne votera pas ce voeu.

Moi, j?ai honte, Monsieur le Maire. J?ai honte devant l?absurdit� d?un tel voeu et je vais vous demander quelque chose : de faire d�monter ce qui est au-dessus de ma t�te qui est une plaque qui figure dans notre h�micycle et qui n?est pas nouvelle, sur laquelle il est �crit que nous rendons hommage aux arm�es de la Lib�ration dont faisaient partie, je rappellerais � notre jeune coll�gue du 2e arrondissement, les soldats de Leclerc et les soldats de la 2e DB.

Alors, ce n?est pas nouveau, ce rapprochement entre la nation et notre arm�e. Cela appartient, je dirais, � l?histoire de Paris, � l?histoire de France et il appartient fort heureusement � un certain nombre de valeurs que nous sommes nombreux � partager dans cet h�micycle.

Cela vient d?�tre rappel� par l?adjoint comp�tent et je l?en remercie, et je voudrais, Monsieur le Maire, vous faire part de notre �motion.

M. Christian SAUTTER, adjoint, pr�sident. - Bien. Merci, Monsieur BARDON.

Pardon, Monsieur BOUTAULT, vous voulez dire un mot ? Je vous donne �videmment la parole mais je rappelle � tout notre Conseil qu?il est 3 heures et quart et que nous ne sommes pas au bout de nos peines.

M. Jacques BOUTAULT, maire du 2e arrondissement. Je n?ignore pas ces �v�nements douloureux de notre histoire. J?ai d?ailleurs pr�cis� que l?arm�e �tait un mal n�cessaire. Je crois que personne n?aime la guerre, y compris dans cette Assembl�e, je l?esp�re.

Je veux simplement pr�ciser qu?il y a eu quelques approximations qui ont �t� dites, notamment sur la 2e DB du G�n�ral Leclerc qui �tait compos�e d?engag�s volontaires venus d?Espagne et d?Alg�rie?

(Mouvements de protestation dans l?h�micycle).

? d?Espagne et des Espagnols pieds-noirs d?Alg�rie. Il ne s?agissait pas d?une arm�e de m�tier. Ce n?est pas un d�tail !

L?esprit du v?u, vous l?avez bien compris, je le rappelle pour ceux qui volontairement refusent de bien l?entendre : il s?agit que la Ville fasse la promotion d?autres types de manifestations � l?occasion de la F�te nationale qui ne soient pas n�cessairement synonymes de d�fil�s militaires.

Le 14 juillet 1789, je crois que ce sont les citoyens parisiens qui s?opposaient � l?arm�e en place, donc ne m�langeons pas tout.

C?est simplement le message que je voulais faire passer avec ce voeu.

M. Christian SAUTTER, adjoint, pr�sident. - Je crois que lorsque vous avez dit ?Ne m�langeons pas tout?, vous avez eu une parole tr�s sage !

Je mets aux voix, � main lev�e, la proposition de v?u d�pos�e par le groupe ?Les Verts?, assortie d?un avis d�favorable de l?Ex�cutif.

Qui est pour ?

Contre ?

Abstentions ?

La proposition de v?u est repouss�e.

Mars 2007
Débat
Conseil municipal
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