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I - Question d’actualité déposée par le groupe U.D.F. à M. le Préfet de police relative au rapport de l’Observatoire national de la délinquance.


M. LE MAIRE DE PARIS. - Nous commen�ons d?abord par la question d?actualit� du groupe U.D.F.

Je donne la parole � M. BARIANI.

M. Didier BARIANI. - Monsieur le Maire, ma question s?adresse � M. le Pr�fet de police.

Et d?ailleurs avant que de ne la poser, je voudrais dire que comme tout un chacun, le groupe U.D.F. s?inqui�te des conditions dans lesquelles s?est d�roul�e cette interpellation dans le 19e arrondissement et naturellement �coutera avec attention les propos de M. le Pr�fet de police.

Mais, Monsieur le Pr�fet de police, l?Observatoire national de la d�linquance constate que, dont acte, la violence � la d�linquance a baiss� de 1,23 % de mars 2006 � f�vrier 2007. Par rapport aux 12 mois pr�c�dents, les violences contre les personnes malheureusement, ont continu� d?augmenter et les violences physiques qu?on appelle ?non crapuleuses?, c?est-�-dire gratuites, ont enregistr�, elles, une hausse alarmante de 9,9 % sur cette m�me p�riode.

La premi�re cause est s�rement soci�tale. La violence non crapuleuse est devenue pour beaucoup, malheureusement, un moyen d?expression et m�me un moyen de r�gler les probl�mes ou m�me d?ailleurs, quand il n?y a pas du tout de probl�me, un moyen auquel il est plus fr�quemment fait recours que le dialogue ou le recours aux institutions judiciaires. Mais c?est inqui�tant que certaines personnes frappent pour un regard de travers, pour un mot de trop, pour une cigarette refus�e ou tout simplement parce que votre simple pr�sence est jug�e inopportune.

J?attire votre attention, je l?ai dit d?ailleurs � vos collaborateurs sans que personne ne soit �videmment en cause : deux collaborateurs du groupe U.D.F. ont �t�, en trois mois, victimes sur le parvis de l?H�tel de Ville de violences absolument gratuites, enfin sans aucun fondement, sans aucune? je veux dire m�me pas un regard qui aurait pu justifier cela.

Chacun ici est conscient des difficult�s qui pr�sident � la pr�vention et � l?interdiction de tels faits. Chacun est ici conscient qu?alimenter un sentiment de peur voire de panique chez les Parisiens, c?est � la fois injuste au regard du travail accompli par les acteurs de la s�curit�, qui sont d?ailleurs eux-m�mes vis�s parfois par ces violences gratuites, et dangereusement irresponsable. Mais l?ampleur et la gravit� de ces violences imposent que toutes les mesures pertinentes soient r�fl�chies et prises.

Alors je sais bien que c?est facile � dire et beaucoup plus difficile � mettre en ?uvre, mais quand m�me cette acc�l�ration des violences sans aucun motif, m�me tout � fait secondaires, est quelque chose qui nous inqui�te et je voudrais savoir, Monsieur le Pr�fet de Police, face � cette situation, ce que vous retenez comme moyens que vous voudriez mettre prioritairement en oeuvre pour essayer d?y faire face avec la difficult� que je sais.

M. LE MAIRE DE PARIS. - Merci.

La parole est � M. le Pr�fet de police.

M. LE PR�FET DE POLICE. - Monsieur le Maire, mesdames et messieurs les Conseillers, de mars 2006 � f�vrier 2007 et par rapport aux 12 mois pr�c�dents, les services de la Pr�fecture de police ont enregistr� une baisse de la d�linquance g�n�rale de 1 %.

Au cours de la m�me p�riode, le total des atteintes volontaires � l?int�grit� physique a augment� de 4 %. Cette �volution est cependant contrast�e avec d?une part une hausse des menaces, plus 14,4 %, et des violences non crapuleuses, plus 9,5 % ; d?autre part, une baisse des violences sexuelles, moins 1,8 %, et des violences crapuleuses, moins 1,7 %.

La lutte contre les violences non crapuleuses gratuites qui repr�sentent 35,2 % des atteintes physiques a �t� et continue d?�tre la priorit� du dispositif de s�curit� des services de police dans lequel les actions de pr�vention et de r�pression sont associ�es de fa�on compl�mentaire.

Ainsi, dans le domaine des violences intra conjugales, les services de police m�nent des actions de sensibilisation aux c�t�s des acteurs sociaux. De m�me qu?ils entament syst�matiquement des proc�dures judiciaires sur les d�clarations de violences qu?ils recueillent.

La protection des mineurs victimes de violences fait �galement l?objet d?actions compl�mentaires sous l?�gide de la Brigade de protection des mineurs. Ce service sp�cialis� a ainsi d�velopp� son efficacit� par la cr�ation et le renforcement d?une unit� sp�cialis�e dans la lutte contre la p�do pornographie.

La lutte contre les autres formes de cette violence gratuite passe prioritairement par des mesures de s�curisation forte de la voie et des lieux publics ou recevant du public, par la r�pression du trafic et de l?usage des stup�fiants dont on conna�t les effets d?excitation, ainsi que par une r�pression accrue des ports d?armes.

Avec l?appui du Procureur de la R�publique, des op�rations de contr�le d?identit� sont r�guli�rement organis�es dans les secteurs o� les actes de violences sont les plus nombreux et lourds de cons�quence. Il en est ainsi particuli�rement des arrondissements du nord de la Capitale. Les services de police sont particuli�rement attentifs � la qualit� des proc�dures transmises � l?autorit� judiciaire, avec pour pr�occupation que tout acte fasse l?objet d?un suivi judiciaire. Ainsi pour la p�riode de r�f�rence prise en compte, le taux d?�lucidation des infractions de violences non crapuleuses est de 81,5 %, en hausse de 1,5 point par rapport � la p�riode pr�c�dente.

Ce taux indique que pour 10 faits de violence constat�s sur la base d?une plainte ou sur intervention de l?initiative des policiers, plus de 8 auteurs sont identifi�s et mis en cause judiciairement.

Les efforts des policiers parisiens n?ont pas encore permis d?inverser la tendance de fond de ce ph�nom�ne de violences gratuites aux causes soci�tales, comme vous le rappelez. Toutefois, les deux premiers mois de l?ann�e 2007 montrent une orientation moins critique avec une baisse globale des atteintes � l?int�grit� physique de moins 3 % comportant une diminution de 9,5 % des violences crapuleuses mais une hausse de 5,2 % des violences non crapuleuses. Pour ces deux premiers mois de 2007, le taux d?�lucidation des violences gratuites est pass� � 83,3 %. L?engagement de la Pr�fecture de police � faire r�gresser les violences ne se d�ment pas. Il s?agit d?un objectif d?actions et de r�sultats prioritaires pour les services de police en 2007.

M. LE MAIRE DE PARIS. - Merci, Monsieur le Pr�fet de police.

Christophe CARESCHE voulait rajouter un mot et bien s�r, si M. BARIANI veut rebondir bri�vement, nous accepterons.

M. Christophe CARESCHE, adjoint. - M. BARIANI a soulev� une vraie question. On voit bien, au travers des statistiques de la d�linquance, qu?autant les atteintes aux biens diminuent, autant les atteintes � l?int�grit� physique et les atteintes non crapuleuses ont augment� de fa�on relativement importante.

M. BARIANI, de plus, parle d?une exp�rience v�cue par le groupe U.D.F. puisque deux collaborateurs, dit-il, du groupe U.D.F. ont �t� victimes de ces violences. Le fait d?ailleurs qu?ils soient collaborateurs du groupe U.D.F. n?avait pas, je pense, de lien avec cette violence. En tous les cas, je l?esp�re.

La Ville de Paris, et c?est peut-�tre parfois m�connu, fait un travail tr�s important en mati�re de pr�vention, notamment en ce qui concerne les violences ?gratuites? (elles ne le sont jamais ; m�me quand il n?y a pas volont� de s?emparer d?un bien, elles ont une motivation personnelle ou sociale).

D?ailleurs, un rapport r�cent de l?Inspection g�n�rale montre que la Ville finance des actions de pr�vention � hauteur de 100 millions d?euros par an. Quand on fait le total de l?ensemble des actions de pr�vention, au sens large, men�es par la Ville de Paris, c?est plus de 100 millions d?euros par an et c?est donc consid�rable. Il s?agit d?abord de la pr�vention sp�cialis�e, je l?ai dit ce matin : 300 �ducateurs de rue � Paris.

Mais bien d?autres dispositifs existent, de soutien � la parentalit�, par exemple. Et dans tous ces domaines, je peux vous dire que la Ville m�ne une action extr�mement importante, qui contribue � faire en sorte que ces violences qui, qu?on le veuille ou non, sont le signe tout de m�me d?un mal �tre dans notre soci�t�, soient le plus limit�es possible. C?est un premier point que je voulais souligner.

Le deuxi�me point est que je crois qu?il faut renforcer l?articulation entre la pr�vention et la r�pression, notamment avec la Pr�fecture de police. Je pense qu?il faut qu?on aille plus loin dans cette meilleure articulation. Nous avons les contrats locaux de s�curit�. J?esp�re qu?un jour ou l?autre le Conseil de pr�vention de la d�linquance au niveau parisien se r�unira. Je ne d�sesp�re pas totalement d?y arriver avant la fin de notre mandat.

M. LE MAIRE DE PARIS. - Oui, peut-�tre avant le d�but de l?�t�. Essayez, Monsieur CARESCHE.

La parole est � M. BARIANI pour un rebond.

M. Didier BARIANI. - Non, ce n?est pas cela. D?ailleurs, je remercie M. le Pr�fet de police, dont je sais la volont� et la t�nacit� en mati�re de lutte contre ce genre de d�linquance, et j?entends avec int�r�t ce qu?a dit Christophe CARESCHE et j?en prends acte.

Je voulais vous dire que je n?en fais pas du tout une affaire de politique. Mais je me dis, par exemple, que souvent, on a des bandes de gamins - parce qu?on ne peut malheureusement pas dire autre chose - qui se baladent � une demi-douzaine - ce ph�nom�ne est fr�quent sur le parvis de l?H�tel de Ville - et ce sont des raisons de soci�t� profonde parce que pour �tre � une demi-douzaine et voir passer cinquante m�tres de l�, Monsieur le Maire, une jeune femme d?une trentaine d?ann�e et lui coller une bombe lacrymog�ne sous le nez, cela n?a aucune raison ; c?est d?une extr�me l�chet� et cela montre s�rement, comme l?a dit Christophe CARESCHE, un vrai mal �tre.

Je crois que l?on ne devrait pas rire de cela parce que nous avons un grave probl�me de soci�t�, qui ne me para�t pas en diminution malgr� les efforts des uns et des autres, dont je prends naturellement volontiers acte, et dont je vous en remercie.

M. LE MAIRE DE PARIS. - Merci, Monsieur le Pr�sident.

Mars 2007
Débat
Conseil municipal
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