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2007, Voeu déposé par M. Georges SARRE et les membres du groupe du Mouvement républicain et citoyen relatif à la dénomination “collège Lucie Aubrac” au collège de la Fontaine au Roi. Voeu déposé par M. Pierre AIDENBAUM et adopté par le Conseil du 3e arrondissement, relatif à la dénomination d’un lieu du 3e arrondissement en mémoire à Lucie Aubrac.


M. Christian SAUTTER, adjoint, pr�sident. - Nous passons � l?examen des v?ux r�f�renc�s nos 59 et 60 dans le fascicule, d�pos�s par le groupe M.R.C. et M. AIDENBAUM, relatifs � l?hommage � rendre � la m�moire de Lucie Aubrac.

Il y a deux inscrits : M. Georges SARRE et M. Pierre AIDENBAUM.

Monsieur SARRE, vous avez la parole.

M. Georges SARRE, pr�sident du groupe du Mouvement r�publicain et citoyen, maire du 11e arrondissement. - Monsieur le Maire, chers coll�gues, Mme Lucie Aubrac vient de dispara�tre et, avec elle, s?en est all� un des derniers grands auteurs et acteurs de la R�sistance fran�aise au nazisme.

Femme de conviction r�publicaine progressiste, femme de savoir, elle donna l?exemple, pendant la clandestinit�, d?un courage exceptionnel et d?une audace devenue l�gendaire, immortalis�e dans des livres et des films qui ont fait conna�tre sa vie et celle de son �poux, Raymond Aubrac, � des dizaines de millions de Fran�ais.

Lucie Aubrac s?�tait engag�e dans la R�sistance pour lib�rer son pays mais aussi pour construire, apr�s la Lib�ration, une France plus juste, b�tie sur les id�aux progressistes et humanistes qu?elle d�fendait en tant que militante de gauche.

Ind�pendante des partis politiques, dot�e d?une capacit� d?indignation devant l?injustice et d?un franc-parler qui demeur�rent intacts jusqu?au bout, elle s?�tait en particulier fait entendre en mars 2004 en signant, avec plusieurs h�ros de la R�sistance, comme M. Maurice Kriegel-Valrimont et Mme Germaine Tillion, un appel aux jeunes g�n�rations � r�agir devant la remise en cause du - je cite - ?socle des conqu�tes sociales de la lib�ration?.

Lucie Aubrac, agr�g�e d?histoire, pur produit de l?�cole r�publicaine, �tait aussi une enseignante. Cela d�termina son choix de t�moigner dans les lyc�es de son exp�rience au sein de la R�sistance. Elle fit �videmment cela pour rendre hommage � ses camarades disparus, mais �galement en tant que militante soucieuse de perp�tuer les id�es r�publicaines et progressistes, qui avaient toujours anim� son combat et celui de ses compagnons depuis la lutte contre le fascisme et le nazisme avant-guerre jusqu?� l?�laboration du Programme du Conseil national de la R�sistance.

C?est donc une personnalit� tout � fait exceptionnelle qui vient de nous quitter, digne de figurer au Panth�on, aux c�t�s des grands personnages de l?Histoire de France, et qui m�ritait parfaitement l?hommage national solennel qui lui a �t� rendu aux Invalides.

Aussi, en tant que maire du 11e arrondissement et pr�sident du groupe M.R.C., je souhaite que Paris rende hommage � Lucie Aubrac en donnant son nom au coll�ge Fontaine au Roi dans le 11e arrondissement de Paris.

Parce que Lucie Aubrac eut toute sa vie la passion d?enseigner, qu?elle eut aussi le souci de la transmission et qu?elle fut un exemple pour les jeunes g�n�rations de Fran�ais, il nous para�t opportun que ce soit un �tablissement de l?enseignement public et la�c qui porte son nom.

Je vous demande, chers coll�gues, de bien vouloir en adopter le principe.

Je vous remercie.

M. Christian SAUTTER, adjoint, pr�sident. - Merci beaucoup, Monsieur SARRE.

Je donne la parole � M. AIDENBAUM, socialiste et maire du 3e arrondissement.

M. Pierre AIDENBAUM, maire du 3e arrondissement. - Je vous remercie, Monsieur le Maire.

Georges SARRE a tout dit, mais il y a encore plus � dire sur Lucie Aubrac. Je ne vais pas reprendre ce que vient de dire mon coll�gue, mais rappeler simplement que peut-�tre d�s avant-guerre, d�s les ann�es 1933-1934, elle avait vu arriver � Paris, alors qu?elle y �tudiait, des jeunes Polonais, Hongrois, Allemands, Roumains qui l?avaient alert�e sur ce qui se passait d�j�.

Lors d?un de ses voyages � Berlin, lors des Jeux olympiques de 1936, elle prend conscience de la r�alit� du r�gime nazi et de la violence de la politique antis�mite. Rentrant � Paris, elle alerte l?opinion fran�aise. Mais force est de constater que la France est bien sourde � ses appels, comme � d?autres appels � l?�poque.

Les faits de r�sistance de Lucie Aubrac ont �t� rappel�s, je ne vais pas revenir dessus. Il y a un point sur lequel il faut insister car il est extr�mement important aussi. Elle a contribu� apr�s la guerre, et jusqu?� ses derniers jours, puisqu?il y a encore quelques mois avant de d�c�der, elle allait de lyc�e en lyc�e, de coll�ge en coll�ge, pour porter t�moignage de ce qu?avait �t� cette �poque.

Elle a contribu� � faire comprendre aussi le r�le des femmes dans la R�sistance, souvent m�connu, puisqu?elle �tait une de celle-l�. Elle a aussi contribu�, il faut le rappeler, � faire en sorte que les femmes apr�s guerre aient le droit de vote. Voil� ce que je voulais rajouter � ce qu?a dit mon coll�gue.

Le Conseil du 3e arrondissement a, � ma demande, vot� un v?u � l?unanimit� de tous les groupes politiques, demandant qu?un lieu qui reste � d�terminer soit choisi dans le 3e arrondissement pour rendre hommage � Lucie Aubrac. Je comprends tout � fait le souhait de mon coll�gue du 11e arrondissement qui a d�cid�, et c?est en effet tr�s symbolique, qu?un coll�ge porte le nom de cette grande figure de la R�sistance.

Je maintiens mon v?u mais je souhaite qu?il soit consid�r� pour que si la Ville de Paris, dans quelque temps, d�cidait de donner le nom d?une rue, d?une place, d?un lieu � Lucie Aubrac, le 3e arrondissement serait naturellement tout � fait favorable � l?accueillir.

Je vous remercie.

M. Christian SAUTTER, adjoint, pr�sident. - Merci, Monsieur AIDENBAUM.

Je donne la parole � Mme Odette CHRISTIENNE pour r�pondre � ces questions sur cette immense dame qu?�tait Lucie Aubrac.

Mme Odette CHRISTIENNE, adjointe. - Lucie Aubrac, chacun la conna�t, je ne pense pas qu?actuellement quelqu?un puisse ignorer qui elle fut, qui elle a �t�.

Les deux intervenants pr�c�dents ont parl� de toutes les facettes de ce personnage. Je dois dire que, jusqu?au dernier moment, elle a �t� active dans la vie publique et surtout active aupr�s des jeunes. Je dois vous dire qu?il y a un an encore, alors qu?elle avait une vision vraiment compromise, elle �tait en province devant plus de 1.000 coll�giens de classe de 3e r�unis.

Je pense que tous ces jeunes se souviendront de Lucie Aubrac. Elle en a vu beaucoup sur tout le territoire. Adultes, ils permettront que soit conserv�e la m�moire de ce grand personnage ; ce personnage qui, bien s�r, a �t� r�sistante, qui a eu le souci que soit mis en valeur et pris en compte le programme du C.N.R. et qui a une d�finition de la R�sistance d�passant les p�riodes de combat qu?elle a connues pendant la guerre.

C?�tait une enseignante. Elle a gard� toute sa vie son caract�re de p�dagogue. Je trouve particuli�rement bienvenue la demande de M. Georges SARRE et je pense que sa famille sera d?accord, sera satisfaite de voir son nom attribu� � un coll�ge. Le coll�ge Fontaine-le-Roi me para�t tout � fait convenir.

Maintenant, s?il y a en plus une rue, une place, pourquoi pas ? On a bien rendu des hommages multiples � certaines femmes en leur attribuant plusieurs plaques, ainsi derni�rement � Marie Curie. On peut envisager �galement une rue ou une place dans un autre lieu � d�terminer.

Donc, c?est un avis particuli�rement favorable �galement pour le v?u du maire du 3e arrondissement, Pierre AIDENBAUM.

M. Christian SAUTTER, adjoint, pr�sident. - Merci, Madame CHRISTIENNE. Lucie Aubrac disait que r�sister est un verbe qui se conjugue au pr�sent.

La parole est � Mme BORVO pour une explication de vote.

Mme Nicole BORVO. - Merci, Monsieur le Maire.

Je voudrais m?associer au v?u et, bien entendu, nous ne pouvons qu?�tre favorable � ce que le coll�ge soit d�nomm� Lucie Aubrac. Je voudrais dire que Lucie Aubrac est un symbole des valeurs de la R�publique, un symbole de ce qu?elle a de plus admirable, la R�sistance en son �poque, du combat des femmes si difficile mais qu?elle a men� si admirablement et combat aussi de la connaissance puisque, jusqu?aux derni�res ann�es de sa vie, elle a continu� � transmettre le flambeau de ce qu?elle a �t� et de ses valeurs de la R�publique aupr�s de la jeunesse.

Je voudrais dire que Marie-George BUFFET et les communistes ont demand� que Lucie Aubrac entre au Panth�on. Comme chacun sait, la question des femmes au Panth�on est souvent pos�e puisque h�las, les femmes ont peu de place dans ce lieu des grands hommes. Je crois que Lucie Aubrac pourrait �tre la femme qui entre au Panth�on. Ce serait vraiment reconna�tre de quoi elle a �t� porteuse et justement de ces valeurs de la R�publique.

Merci.

M. Christian SAUTTER, adjoint, pr�sident. - Merci beaucoup, Madame BORVO.

Je mets aux voix, � main lev�e, la proposition de v?u d�pos�e par le groupe M.R.C., assortie d?un avis favorable de l?Ex�cutif.

Qui est pour ?

Contre ?

Abstentions ?

La proposition de v?u est adopt�e. (2007, V. 108).

Je mets aux voix, � main lev�e, la proposition de v?u d�pos�e par M. AIDENBAUM, assortie d?un avis favorable de l?Ex�cutif.

Qui est pour ?

Contre ?

Abstentions ?

La proposition de v?u est adopt�e. (2007, V. 109).

Mars 2007
Débat
Conseil municipal
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