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M. Christophe CARESCHE, adjoint, pr�sident. - Nous examinons maintenant le projet de d�lib�ration DU 1 relatif � l?attribution de la d�nomination d�finitive ?rue Emilie du Ch�telet? � une voie situ�e dans le 13e arrondissement.

Monsieur COUMET, vous avez la parole.

M. J�r�me COUMET. - Une nouvelle fois, ?Paris-Rive gauche? et les possibilit�s offertes par la cr�ation de rues nouvelles nous permettent d?honorer la science, d?honorer des femmes, d?honorer des femmes de sciences.

La plus embl�matique de ces femmes de sciences pour laquelle il vous est propos� de saluer la m�moire est bien �videmment Emilie du Ch�telet. Une personnalit� du si�cle des lumi�res.

Une personnalit� intelligente, femme passionn�e, femme libre aussi.

Gabrielle Le Tonnelier de Breteuil, c?est son nom de jeune fille, est n�e le 17 d�cembre 1706. Sa vie fut un v�ritable roman.

Elle n?avait pas la r�putation d?�tre d?une beaut� extraordinaire, mais d�s son enfance, chacun s?accordait � dire qu?elle rayonnait par son intelligence.

Je me permettrai cette seul remarque car les portraits qui subsistent d?elle � la diff�rence des grands hommes de son �poque sont souvent tr�s diff�rents les uns des autres. A croire que certains artistes se sont d?abord attach�s � d�peindre sa forte personnalit�.

Forte personnalit� d?abord par sa soif d?apprendre.

Les langues d?abord : � 12 ans elle lisait, �crivait et parlait couramment l?allemand, le latin et le grec. Elle aimait la danse, jouait du clavecin, chantait l?op�ra, faisait du th��tre et s?adonnait � l?�quitation.

Elle fut introduite � la cour, si elle n�gligeait les sujets et les conversations faciles, c?�tait une femme d?�l�gance tr�s attach�e � sa garde robe, mais reconnue pour son esprit et son intelligence. Voltaire �crira : ?les go�ts d?Emilie sont impeccables??. Elle d�sire tout ce qu?elle voit et son coup d??il est particuli�rement vif?.

Ces propos doivent sans aucun doute se lire sous plusieurs angles. D?abord par son app�tit de connaissance et de science avant tout.

Elle trouvait les services de professeurs qui venaient lui corriger la g�om�trie, l?alg�bre, le calcul et la physique. Dot�e d?une tr�s grande capacit� de travail, dormant peu, elle s?int�ressa notamment aux travaux d?Isaac Newton et de Moreau de Maupertuis.

Ainsi, avant de dispara�tre, elle termina la traduction et le commentaire en latin et en fran�ais du premier livre des principes math�matiques et de la philosophie naturelle d?Isaac Newton : les principes.

Emilie du Ch�telet croisa de grands esprits et ne fit pas que les croiser � l?image de la femme libre qu?elle a voulu rester. A 19 ans, elle �pousa le marquis du Ch�telet dont elle se s�para apr�s avoir eu 3 enfants avec lui.

A 24 ans, elle eut pour amant le Duc de Richelieu qui l?encouragea notamment � prendre des le�ons de math�matiques.

Chacun sait qu?elle partagea la vie de Voltaire. La passion qu?ils partag�rent ensemble fut aussi celle du travail de Newton que Voltaire avait d�couvert lors de son s�jour forc� en Angleterre.

Quand Voltaire a eu maille � partir avec la police du roi, suite � la publication des ?lettres philosophiques?, ils se r�fugi�rent dans un ch�teau d�labr� � Cirey pour y passer une dizaine d?ann�es consacr�es � l?amour, au th��tre et � l?�tude de la philosophie et des sciences.

Elle travaille notamment sur l??uvre de Newton bien s�r, mais le ch�teau de Cirey fut aussi le lieu o� elle s?attacha � poursuivre, � d�montrer les hypoth�ses de Leibnitz en faisant tomber une bille de plomb dans de l?argile molle � partir de hauteurs variables. Ce que nous appelons aujourd?hui ?l?�nergie cin�tique?.

Elle rencontra aussi le jeune et beau Chevalier de Saint-Lambert qui lui donnera une fille mais elle ne survivra pas � cet accouchement difficile. Son d�c�s fut notamment � l?origine du d�part de Voltaire pour Postdam � l?invitation du roi de Prusse.

J?arr�te l�, mais je souhaite ajouter quelques mots sur l?Institut qui porte son nom et que ne mentionne pas notre projet de d�lib�ration.

Un institut, cr�� en 2006, dont la vocation est ?le d�veloppement et la diffusion des recherches sur les femmes, le sexe et les genres? et plus g�n�ralement la volont� pour les universitaires femmes de rattraper les retards pris par la France en ces domaines.

Sa mise en place � l?Institut de France avait rassembl� le gratin des universitaires femmes, scientifiques, historiennes, philosophes.

Si je ne me trompe pas, cet institut domicili�, me semble-t-il, au Jardin des Plantes cherches des locaux.

J?esp�re que ce projet de d�lib�ration incitera � l?accueillir � ?Paris-Rive gauche?.

M. Christophe CARESCHE, adjoint, pr�sident. - Je mets aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration DU 1.

Qui est pour ?

Contre ?

Abstentions ?

Le projet de d�lib�ration est adopt�. (2007, DU 1).

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