9 - 1999, DAEE 5 G - Autorisation à M. le Président du Conseil de Paris, siégeant en formation de Conseil général, de souscrire des avenants à la convention de développement d'activités pour l'emploi des jeunes signée avec l'Etat
M. Philippe LAFAY, pr�sident. - Nous passons maintenant au projet de d�lib�ration DAEE 5 G relatif � la signature d'avenants � la convention de d�veloppement d'activit�s pour l'emploi des jeunes sign�e avec l'Etat.
Je donne la parole au premier orateur inscrit : M. REVEAU.
M. Jean-Pierre REVEAU. - Je vous remercie, Monsieur le Pr�sident.
Vous nous proposez de porter de 500 � 800 les emplois-jeunes dans les services municipaux. C'est une r�surrection am�lior�e des " T.U.C. " de 1985 auxquels vous �tiez hostile en tant que Premier adjoint de M. CHIRAC. Vous vous proposez de renforcer ces mesures socialistes - c'est-�-dire par nature inefficaces - et que vos amis politiques � l'Assembl�e ont vot�es en tra�nant les pieds. Double langage toujours !
Vous savez bien que l'emploi ne se d�cr�te pas. En revanche, ces emplois financ�s par l'imp�t concurrencent de mani�re indue le secteur concurrentiel dont les charges ne diminuent pas. Les aides � l'emploi repr�sentent en France plus de 300 milliards de francs, soit le total de l'imp�t sur le revenu. Mais on n'en voit pas pour autant les effets sur l'emploi. L'O.C.D.E. observe que les pays o� le ch�mage a le plus augment� sont aussi ceux o� ces aides sont les plus importantes. Les pr�l�vements obligatoires alimentent le ch�mage.
Le but de la loi " Aubry " est, officiellement, de faire �merger de " nouveaux emplois pour de nouveaux services " �conomiquement viables � terme de 5 ans, c'est-�-dire ne n�cessitant plus, en principe, de financement public. Qui peut croire pourtant que ces emplois publics de seconde main ne seront pas, � cette �ch�ance, p�rennis�s dans le budget parisien ? Entre temps, c'est vrai, on aura artificiellement d�gonfl� les statistiques du ch�mage.
Je m'�tonne que les syndicats, habituellement tr�s sourcilleux sur la " d�fense du service public " ne protestent pas. Preuve est faite qu'ils se mobilisent mieux pour d�fendre leurs privil�ges que les salari�s. Il est vrai qu'avec les " conteurs-liseurs ", c'est Alice au pays des merveilles !
Quant � l'aspect proprement politique du dossier, il est clair que ces emplois rel�vent d'une " politique de la ville " � pr�f�rence ethnique avec ses " associations " plus ou moins contr�l�es, souvent de gauche, que vous subventionnez pour tenter de d�sarmer vos futurs comp�titeurs �lectoraux. Tout cela ne sert d'ailleurs pas � grand-chose, si l'on en croit les r�centes d�clarations du Pr�sident de " S.O.S.-Racisme ".
Quant aux " agents de m�diation sociale ", alors que le contrat de s�curit� parisien nous montre combien notre Ville est gravement touch�e par une d�linquance de plus en plus violente, ils seraient destin�s � lutter contre " le sentiment d'ins�curit� ". Ce serait � rire si le sujet n'�tait pas s�rieux ! Esp�rons en tout cas que M. le Pr�fet de police aura avec eux plus de succ�s qu'avec certains adjoints de s�curit� au casier judiciaire un peu... d�fra�chi, comme la presse s'en est fait l'�cho.
Nous ne pouvons �videmment pas vous suivre sur ce terrain.
M. Philippe LAFAY, pr�sident. - Monsieur CASTAGNOU, vous avez la parole.
M. Pierre CASTAGNOU. - Monsieur le Pr�sident, chers coll�gues, je ne vous �tonnerai pas en tenant des propos qui se situent bien s�r � l'oppos� de ce que vient de dire M. REVEAU, sans pour autant consid�rer que le D�partement de Paris, notre collectivit�, fasse ce qui devrait �tre fait en la mati�re.
La pr�sentation qui nous est faite du dispositif emplois-jeunes pour 1999 concernant notre D�partement confirme en effet de votre part, et nous le d�plorons, une approche r�solument hom�opathique, ce qui n'exclut pas, d'ailleurs, un certain battage m�diatique.
Je n'oublie pas qu'il y a quelques semaines M. TIB�RI a annonc�, � grand renfort de m�dias, le recrutement pour 1999 de 300 nouveaux emplois-jeunes dans les services municipaux portant ainsi le nombre d'emplois-jeunes pour la Capitale de 500 � 800.
Je ne veux pas citer de nouveau des chiffres que j'ai d�j� eu l'occasion de pr�senter devant notre Assembl�e, mais je me dois de vous dire que compar� aux autres collectivit�s, quelles soient de gauche ou de droite, Paris, malheureusement, est quelque peu � la tra�ne du mouvement de cr�ation d'emplois-jeunes.
Nous estimons, en ce qui nous concerne, les besoins dans ce domaine pour l'ensemble de la Capitale � 5.000 emplois-jeunes.
Les besoins perceptibles sur le terrain et r�pondant � de nouveaux m�tiers repr�sentent en effet des potentialit�s d'embauches insuffisamment exploit�es par notre collectivit� et par l'ensemble des acteurs.
A cet �gard, les tr�s nombreuses associations cr�atrices de lien social dans nos quartiers et qui souffrent d'un manque de moyens humains constituent un r�el gisement. Il en est de m�me de nos mairies d'arrondissement, que vous semblez d�laisser au profit de la seule mairie centrale, alors que les mairies d'arrondissement sont les mieux � m�me de r�pondre aux besoins de proximit� de plus en plus importants.
Monsieur le Pr�sident, je voudrais faire quelques propositions pour vous montrer notre volont� d'�tre constructifs dans ce domaine et de ne pas nous limiter � des critiques concernant l'insuffisance de l'action de notre collectivit� dans ce domaine.
A l'exception du bilan municipal et contrairement � ce qui vient d'�tre dit, le bilan plus large qui peut �tre fait au niveau de Paris du programme nouveaux services emplois-jeunes, tel qu'il a �t� pr�sent� r�cemment par le Pr�fet de Paris, est objectivement tr�s positif.
Un an apr�s, plus de 6.000 emplois-jeunes ont �t� cr��s � Paris parmi lesquels figurent, pour 1998, 1.000 adjoints de s�curit� de la Pr�fecture de police, et 800 aides �ducateurs recrut�s � l'Education nationale.
En raison de l'engouement l�gitime que suscitent les emplois-jeunes, nous vous demandons, Monsieur le Pr�sident, d'engager plus r�solument l'action de notre collectivit� dans 4 directions.
D'abord, il conviendrait selon nous de recenser les nouveaux besoins aupr�s des mairies d'arrondissement, qui constituent l'�chelon le mieux adapt�. Si vous avez fait un effort, que nous jugeons insuffisant, visant � embaucher 300 emplois-jeunes suppl�mentaires, essentiellement pour les services centraux, nous proposons de cr�er 200 emplois-jeunes affect�s aux mairies d'arrondissement au cours de l'ann�e 1999.
Deuxi�me direction, nous vous demandons d'engager plus fortement tous les organismes d�pendant de la Ville (bailleurs sociaux, soci�t�s d'�conomie mixte et autres organismes) dans le programme emplois-jeunes, notamment en mati�re d'accueil, d'information et de m�diation sociale.
Dois-je rappeler ce qui a �t� dit par notre pr�sident Bertrand DELANO�, mettant en parall�le les 2.000 adjoints de s�curit� et les 200 agents locaux de m�diation sociale ?
Troisi�me direction, nous vous demandons de g�n�raliser � toutes les mairies d'arrondissement la mise en place de structures d'appels � projet et d'aide au montage des projets de cr�ations d'emplois-jeunes, comme l'ont fait depuis 1998 les arrondissements de gauche malgr� leurs faibles moyens. Dans ce cadre, nous renouvelons une proposition, que nous avons d�j� faite et que vous n'avez malheureusement toujours pas retenue, consistant � pr�voir le soutien financier par notre collectivit� � l'embauche de 1.000 jeunes par des associations. Notre collectivit� prenant en charge une partie des 20 % restants pour le financement des ces emplois-jeunes pour les associations.
Quatri�me et derni�re direction, nous vous demandons de red�ployer les 40 millions de francs allou�s � une entreprise priv�e pour la surveillance des grands ensembles par 250 agents au profit de 2.000 jeunes, qui effectueraient des missions de m�diation.
Voil� des propositions pr�cises, concr�tes qui, si elles �taient retenues, traduiraient une volont� forte de la Ville, de notre D�partement de prendre toute sa part dans la politique en faveur de l'emploi des jeunes.
Je terminerai en vous demandant d'accorder un souci particulier � la formation des jeunes recrut�s dans le cadre du dispositif des emplois-jeunes. Nous manquons de pr�cisions dans ce domaine et nous souhaiterions que l'effort de la Ville soit � la hauteur des besoins d'une part, et d'autre part, de la n�cessit� d'assurer l'avenir pour ces jeunes en leur donnant une qualification la plus �lev�e possible.
Merci.
M. Philippe LAFAY, pr�sident. - La parole est � M. MANSAT.
M. Pierre MANSAT. - Monsieur le Pr�sident, il y a depuis le d�but de cette s�ance du Conseil g�n�ral une vilaine voix �grillarde qui s'�l�ve chaque fois qu'une disposition sociale est propos�e � notre vote.
La carte " Imagine'R ", les subventions aux associations telles qu'" A.T.D. Quart Monde ", l'Association de culture berb�re, maintenant les emplois-jeunes. Cette vilaine voix �grillarde venue du si�ge de l'extr�me droite semble trouver un certain �cho tout au moins un terrain d'entente avec les �lus du groupe des Ind�pendants et, on l'a vu lors d'un vote ou deux, un certain renfort sur le m�me th�me.
Nous trouvons cette situation pr�occupante et en tout cas elle devrait faire r�fl�chir la majorit� parce qu'il s'agit l� chaque fois de choses qui ne sont pas tr�s jolies : anti-jeunes, anti-immigr�s, anti-mesures sociales, anti tout ce qui peut am�liorer la situation !
M. Henri MALBERG. - Tr�s bien dit !
(Applaudissements sur les bancs du groupe communiste).
M. Pierre MANSAT. - A propos de la convention des emplois-jeunes, nous sommes pr�s d'une ann�e apr�s la premi�re convention ; le moment est donc venu de faire un premier bilan des 500 premiers emplois. Nous avons pris acte de votre engagement en 7e Commission de nous communiquer ce bilan rapidement, lors d'un prochain Conseil. Ce bilan doit �tre complet et sinc�re, particuli�rement pour ce qui est de la formation des emplois-jeunes, de la r�alit� de cette formation et l�, je pense particuli�rement aux emplois-jeunes embauch�s par la D.P.P., mis aupr�s des inspecteurs de s�curit� et pour lesquels la formation para�t pour le moins d�ficiente.
Sinc�re aussi pour ce qui est de la r�alit� de la non substitution � des m�tiers, des activit�s, des emplois existants dans la fonction publique du D�partement et de la Ville.
Voici, selon nous, quel est l'esprit du bilan qui doit �tre communiqu� aux �lus, le tout comportant �videmment toutes les informations n�cessaires sur ces 500 premiers emplois.
Le groupe communiste souhaite sur la 2e convention et aussi sur ce premier bilan faire quelques observations.
Tout d'abord, le nombre d'emplois-jeunes envisag� - 800 - est bien en-dessous des besoins des Parisiens et il n'est pas non plus � la hauteur des moyens du D�partement et de la Ville.
Deuxi�mement, cette nouvelle convention nous invite � r�fl�chir en profondeur sur la situation ainsi cr��e par ces 800 emplois. D'abord il faut interroger et conna�tre l'opinion de ces jeunes qui ont �t� embauch�s et comprendre � quel point il est important pour eux d'avoir trouv� cet emploi et d'avoir enfin la possibilit� de se projeter dans l'avenir, d'envisager pour eux un avenir professionnel.
Il faut aussi savoir appr�cier le sentiment tr�s fort qu'ils expriment, qui est celui d'�tre utiles et leur satisfaction d'�tre reconnus � travers leur emploi.
Il faut aussi accompagner ce sentiment par des actes qui accompagnent cette reconnaissance ou qui la valident.
Cela passe d'abord par la reconnaissance en mati�re de salaires. On voit, dans la d�lib�ration qui nous est propos�e, qu'une grande part de ces emplois rel�ve de v�ritables m�tiers, rel�ve de salaires qui doivent �tre bien sup�rieurs au S.M.I.C. qui actuellement est la r�mun�ration de ces emplois-jeunes.
Cela appelle �galement une formation et la possibilit� de d�bouch�s, ce qui signifie une v�ritable professionnalisation des jeunes eux-m�mes et une v�ritable professionnalisation des emplois correspondant � l'apparition de m�tiers nouveaux.
Pour le D�partement comme pour la Ville, il y a l� un n�cessaire travail d'identification de ces m�tiers, d'int�gration dans la grille d'emplois de la collectivit� et une r�flexion est n�cessaire pour l'embauche de ces jeunes dans ces nouveaux m�tiers.
Cela implique �videmment d'inverser votre politique en mati�re d'emplois statutaires dans la collectivit� parisienne et de commencer par renoncer � supprimer d'ann�e en ann�e des emplois statutaires.
Mais ce sont des exigences qui sont renforc�es par ce qui se passe dans le domaine de l'emploi dans la collectivit� parisienne, notamment les effets des 35 heures, des d�parts � la retraite et de l'�volution des services.
Et puis, nous renouvelons notre exigence mainte fois formul�e que le lieu de conception et d'utilisation des emplois et de ces nouveaux m�tiers soit le quartier, dont on voit qu'il est au c?ur des probl�mes mais aussi des projets. Cela pose �videmment de fa�on renforc�e le r�le des mairies d'arrondissement.
Je vous remercie.
(Applaudissements sur les bancs des groupes communiste, socialiste et du Mouvement des citoyens).
M. Philippe LAFAY, pr�sident. - Je donne maintenant la parole � M. BOULENGER de HAUTECLOCQUE.
M. Jean-Marc BOULENGER de HAUTECLOCQUE. - Merci, Monsieur le Pr�sident.
Vous nous soumettez donc aujourd'hui un projet portant sur la conclusion avec l'Etat d'avenants pour la convention de d�veloppement d'activit�s pour l'emploi des jeunes.
Alors que Paris a d�j� recrut� 500 jeunes, ce qui nous place au premier rang des collectivit�s locales, vous nous proposez d'accueillir 300 jeunes suppl�mentaires.
Nous voudrions d'abord insister sur les choix retenus par Paris pour la mise en ?uvre de ce dispositif.
Vous avez en effet voulu, Monsieur le Pr�sident, que l'on se place dans une optique d'insertion et non pas dans une perspective banalis�e de cr�ation d'emplois. Nous notons d'ailleurs incidemment avec satisfaction que Mme AUBRY elle-m�me d�clare maintenant qu'il faut r�orienter le dispositif en question vers les jeunes en difficult�. C'est l� le choix qui a �t� fait d�s le d�part � Paris, choix explicit� dans la d�claration commune des Maires de Paris, Marseille et Lyon qui rappelait que nous n'adh�rions pas � une logique visant � cr�er des emplois sans correspondance avec le secteur marchand, financ�s sur fonds publics et sans v�ritables d�bouch�s, et c'est bien pourquoi vous avez d�cid� d'utiliser ce dispositif dans le cadre des objectifs d'insertion professionnelle qui ont toujours �t� ceux de notre collectivit�.
Ainsi, nos efforts ont �t� et resteront concentr�s sur les jeunes issus des quartiers sensibles, ceux suivis par le r�seau des missions locales, ceux en situation d'�chec scolaire ou universitaire ou encore sur les jeunes dipl�m�s en �chec d'insertion professionnelle.
Il faut savoir que Paris a mis en place un dispositif de formation tr�s exigeant afin que, dans 5 ans, les insuffisances de la loi n'aient pas de cons�quences tragiques. Ainsi, une formation initiale est compl�t�e par un bilan d'�valuation et d'orientation 2 mois apr�s l'entr�e en fonction, puis d'une formation qualifiante afin de pr�parer l'insertion ult�rieure.
Ces jeunes sont, par ailleurs, suivis par des tuteurs, actuellement au nombre d'une centaine.
Ces jeunes ont �t� pour la plupart affect�s dans des secteurs li�s aux services de proximit� � destination des Parisiennes et des Parisiens tels que les patrouilles vertes, la m�diation sociale dans les quartiers, l'assistance aux d�marches administratives, le soutien scolaire, ainsi que l'acc�s aux droits dans le cadre d'un projet innovant conduit avec le Tribunal de grande instance et le Barreau de Paris - c'est un point tr�s int�ressant et j'invite mes coll�gues � se documenter sur ce point : favoriser l'acc�s � la justice aux plus d�munis est une chose, je crois, essentielle - j'en passe et des meilleures...
Ainsi en tout cas, quoi qu'en disent certains, Paris a pleinement utilis� les dispositions de la loi " emplois-jeunes " et il convient de rendre hommage � notre coll�gue Nicole CATALA, en charge de ce dossier, qui a consacr� une formidable �nergie pour mener � bien ces actions difficiles.
Un mot encore pour appeler � un esprit plus responsable vis-�-vis du contribuable parisien ceux qui vont jusqu'� dire - bien qu'aucune collectivit� g�r�e par leurs amis n'ait �t� aussi loin et je redis la premi�re place de Paris, on l'oublie bien souvent, contrairement � ce qu'on a entendu tout � l'heure - qu'il faudrait, alors qu'il y a environ 10.000 jeunes demandeurs d'emploi � Paris, recruter 5.000 emplois-jeunes, soit rien moins que 15 % de l'effectif global des fonctionnaires de notre collectivit� !
Ceci n'est d'�vidence pas s�rieux, ce sont des propos d�magogiques, des propos de tribune, et l'on devine bien quels archa�smes de pens�e se cachent derri�re ce type de proposition irr�aliste, un brin nostalgique de l'�conomie dirig�e (curieux d'ailleurs...). Chacun sait que ce dont ont besoin les jeunes Parisiens, c'est de vrais emplois sur lesquels b�tir leur avenir, et non pas des petits boulots sans perspective, financ�s par le contribuable, porteurs de cruelles d�ceptions � venir.
Merci, Monsieur le Pr�sident.
(Applaudissements sur les bancs des groupes " Rassemblement pour Paris " et " Paris-Libert�s ").
M. Philippe LAFAY, pr�sident. - Je vous remercie.
Je donne la parole maintenant � Mme CATALA pour r�pondre aux intervenants.
Mme Nicole CATALA, vice-pr�sident, au nom de la 7e Commission. - Merci, Monsieur le Pr�sident.
Je voudrais tout d'abord remercier M. BOULENGER de HAUTECLOCQUE qui vient d'apporter son soutien � ce projet de d�lib�ration et, du m�me coup, � la politique conduite par le D�partement de Paris en mati�re d'emplois-jeunes.
Le rappel qu'il vient de faire de l'esprit qui nous anime et qui est d'utiliser ce dispositif pour r�aliser l'insertion professionnelle des jeunes est capital.
En effet, nous n'avons pas approuv�, c'est vrai, la cr�ation m�me de ces emplois-jeunes par la loi " AUBRY ", parce que nous pensons que ce n'est pas ainsi que l'on r�soudra � terme le probl�me de l'emploi dans ce pays. Mais ceci �tant dit, il faut aussi prendre en compte l'attente d'un certain nombre de jeunes et, donc, la Ville de Paris n'avait pas de raison d'adopter une attitude enti�rement n�gative � cet �gard.
Simplement, je le dis, nous entendons mettre en ?uvre les dispositions de la loi afin que les jeunes trouvent dans ce dispositif un tremplin pour une insertion professionnelle d�finitive, et non pas pour croupir ensuite ind�finiment dans des sous-emplois de la fonction publique.
Ceci �tant rappel�, je crois avoir r�pondu du m�me coup � M. REVEAU.
En revanche, je voudrais r�pondre plus pr�cis�ment � M. CASTAGNOU qui a mis la barre tr�s haute en estimant qu'il conviendrait que le D�partement de Paris recrute 5.000 emplois-jeunes.
Alors l�, je voudrais rappeler M. CASTAGNOU � certaines r�alit�s qu'il n'a peut-�tre pas � l'esprit, et je l'invite � regarder plus attentivement les chiffres.
En effet, le ch�mage des jeunes a fortement diminu� � Paris et d�sormais nous d�nombrons � peine entre 8.000 et 9.000 jeunes de moins de 25 ans inscrits � l'A.N.P.E. C'est dire que vous nous proposez aujourd'hui de faire recruter par le D�partement de Paris plus de la moiti� des jeunes demandeurs d'emploi parisiens ! Alors, je veux bien �tre d'une certaine ambition, mais l�, il me semble que c'est mettre la barre un petit peu haut !
M. Pierre CASTAGNOU. - D'ici � la fin de la mandature.
Mme Nicole CATALA, vice-pr�sident, rapporteur. - Oui... Enfin, je crois qu'il faut redescendre un peu sur terre, Monsieur CASTAGNOU, et �tre plus attentif aux donn�es statistiques de l'emploi � Paris.
M. Pierre CASTAGNOU. - A raison de 300 ou 400 par an, c'est possible.
Mme Nicole CATALA, vice-pr�sident, rapporteur. - Vous nous dites qu'en dehors de ce que fait le D�partement de Paris, le bilan global du recrutement des emplois-jeunes sur le territoire parisien est satisfaisant parce que, a indiqu� M. le Pr�fet, 6.000 emplois-jeunes auraient �t� cr��s � Paris. Sur ces 6.000 emplois, 1.800 emplois ont �t� cr��s par des Minist�res, vous nous l'avez rappel� vous-m�me. En dehors des Minist�res que vous avez cit�s, le plus gros employeur d'emplois-jeunes, c'est le D�partement de Paris. Il vient en t�te de tous les employeurs d'emplois-jeunes sur le territoire parisien...
M. Pierre CASTAGNOU. - Non !
Mme Nicole CATALA, vice-pr�sident, rapporteur. - Si, Monsieur CASTAGNOU. Vous ne pouvez citer que la R.A.T.P. en indiquant que c'est l'organisme qui compte le plus d'emplois-jeunes car c'est � l'�chelle de l'Ile-de-France.
Je r�p�te que le D�partement de Paris est le plus gros employeur d'emplois-jeunes. Donc vous ne pouvez pas dire, sans commettre une �norme exactitude, que le D�partement de Paris est � la tra�ne. C'est totalement et d�lib�r�ment inexact.
(Applaudissements sur les bancs des groupes " Rassemblement pour Paris " et " Paris-Libert�s. ").
M. Pierre CASTAGNOU. - Je persiste et signe !
Mme Nicole CATALA, vice-pr�sident, rapporteur. - Vous nous reprochez de ne pas abonder la r�mun�ration des jeunes recrut�s par des associations. Nous l'avons propos� aux associations mais avec un cr�neau plus pr�cis qui est le recrutement des jeunes R.M.istes �g�s de 25 � 35 ans parce que nous pensons qu'il y a l� une population prioritaire pour laquelle il faut faire un effort particulier et je continue d'en �tre persuad�e, quoique vous disiez � cet �gard.
Vous proposez aussi d'am�liorer la surveillance des grands ensembles par 2.000 jeunes recrut�s dans des postes d'agents locaux de m�diation sociale. Je voudrais vous faire observer que ces jeunes, tout en �tant utiles l� o� ils se trouvent, risquent de l'�tre malgr� tout moins que les adjoints de s�curit� que recrute le Minist�re de l'Int�rieur et la Pr�fecture de police. Si l'on veut parvenir � une s�curit� effectivement mieux assur�e, ce sont des policiers professionnels qu'il nous faut et ce sont des adjoints bien form�s pour remplir ces fonctions de s�curit�.
Les A.L.M.S. ne peuvent remplir que des fonctions d'appoint et encore une fois ce n'est pas avec ces personnels-l� que l'on r�glera le probl�me de la s�curit� � Paris ; cela a �t� suffisamment dit et rappel� ce matin.
Vous soulignez aussi, comme M. MANSAT, auquel je r�pondrai ensuite, le fait qu'il faudrait implanter davantage d'emplois-jeunes dans les mairies d'arrondissement. Ces mairies ne repr�sentent qu'une partie finalement limit�e des services de la Ville. La Ville et le D�partement de Paris remplissent leurs fonctions par les services sociaux, les services scolaires, l'environnement, la propret�, tout cela ne se r�duit pas au personnel reli� aux mairies d'arrondissement. Il y a un �ventail d'activit�s municipales et d�partementales infiniment plus large que ce qui est implant� dans les mairies d'arrondissement.
Il y a l� une r�clamation en quelque sorte �triqu�e. Vous voudriez �toffer les personnels affect�s aux mairies qui ont un maire de gauche. Eh bien, personnellement, je trouve que la plupart des mairies ont d�j� des effectifs qui permettent d'accomplir les t�ches indispensables et que la Ville est davantage fond�e � mettre en place des emplois-jeunes dans ses services d�concentr�s ou dans les services sociaux ou scolaires qui en ont besoin.
Je voudrais maintenant r�pondre � M. MANSAT puisque je crois avoir dit l'essentiel de ce que je souhaitais r�pondre � M. CASTAGNOU.
M. MANSAT demande un bilan complet et sinc�re mais je crois �tre g�n�ralement sinc�re dans ce que je lui dis.
M. Pierre MANSAT. - Tout � fait !
Mme Nicole CATALA, vice-pr�sident, rapporteur. - Ce bilan sera pr�sent� au Conseil de Paris dans quelques semaines et il vous apportera les �l�ments que vous souhaitez en mati�re de formation.
Je voudrais simplement rappeler que les jeunes que recrute le D�partement font l'objet, � leur entr�e dans les services de la Ville, d'un bilan d'�valuation et d'orientation ; qu'ils sont ensuite confi�s � un tuteur ; qu'ils ont un entretien individuel avec une personne (un ancien D.R.H.) qui leur permet de pr�ciser leur projet professionnel, que ce projet porte sur une reconversion vers le secteur priv� ou sur la pr�paration d'un concours de recrutement dans l'administration.
Bref, tout est fait pour les aider � s'orienter et � se former. Mais nous en parlerons si vous le voulez bien, plus longuement ult�rieurement.
Pour ce qui concerne le niveau de r�mun�ration qui est une question que vous avez �voqu�e, je voudrais vous rappeler, comme je l'ai fait il y a un instant, que ces jeunes sont engag�s dans un processus d'insertion et que d�s lors, nous sommes fond�s � leur proposer une r�mun�ration �gale et une r�mun�ration qui ne sera pas celle qu'ils obtiendront quand ils seront recrut�s dans un emploi d�finitif.
J'ajoute qu'� l'heure actuelle, contrairement � ce que vous semblez esp�rer, aucune disposition ne permet d'int�grer ces jeunes dans la fonction publique sans qu'ils passent les concours classiques de recrutement. Si nous allions dans le sens souhait� par M. CASTAGNOU, nous aurions, rien qu'avec ces emplois-jeunes, l'�quivalent de 15 % des effectifs de la collectivit� parisienne en emplois-jeunes. Vous imaginez quelle serait la difficult� pour recruter ou assurer un emploi d�finitif � cette population.
Je crois que les dispositions que nous proposons sont des dispositions raisonnables qui correspondent � l'attente des jeunes parisiens et aux besoins de la collectivit� parisienne, qui permettent � ces jeunes de se pr�parer dans de meilleures conditions � un avenir professionnel dont je souhaite et nous souhaitons tous qu'il soit aussi satisfaisant pour eux que possible.
Voil�, Monsieur le Pr�sident, ce que je souhaitais r�pondre aux diff�rents intervenants.
(Applaudissements sur les bancs des groupes " Rassemblement pour Paris " et " Paris-Libert�s ").
M. Philippe LAFAY, pr�sident. - Merci, Madame CATALA.
Je mets aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration DAEE 5 G.
Qui est pour ?
Contre ?
Abstentions ?
Le projet de d�lib�ration est adopt�. (1999, DAEE 5 G).