4 - 1999, DFAECG 3 G - Autorisation à M. le Président du Conseil de Paris, siégeant en formation de Conseil général, de signer avec le Ministère de l'Education nationale, de la Recherche et de la Technologie, le Syndicat des transports parisiens, la R.A.T.P., la S.N.C.F.-Ile-de-France, l'A.P.T.R. et l'A.D.A.T.R.I.F. une convention relative à la carte " Imagine'R "
M. Philippe LAFAY, pr�sident. - Nous passons au projet de d�lib�ration DFAECG 3 G qui porte autorisation � M. le Pr�sident du Conseil de Paris de signer avec le Minist�re de l'Education nationale, le Syndicat des transports parisiens, la R.A.T.P., la S.N.C.F. Ile-de-France, l'A.P.T.R. et l'A.D.A.T.R.I.F. une convention relative � la carte " Imagine'R ".
Je donne la parole � Mme CAPELLE.
Mme Liliane CAPELLE. - Merci, Monsieur le Pr�sident.
Vous nous demandez une autorisation en vue de conclure une convention destin�e � encadrer les conditions d'acc�s des financements de la r�duction pour les boursiers parisiens du co�t de la carte " Imagine'R ". Nous accueillons favorablement cette demande. Nous aimerions cependant faire quelques remarques sur votre politique en mati�re d'acc�s aux transports pour les publics en difficult�.
A vous lire, tout porte � croire que l'ann�e 1998 a �t� une ann�e de grandes avanc�es en la mati�re. Nous aimerions vous inviter � la mod�ration. Vous vous gardez d'avoir d�j� mis en place pour la population parisienne d�munie des mesures destin�es � rendre l'acc�s aux transports en commun moins on�reux.
C'est ainsi que les ch�ques-mobilit� pour les b�n�ficiaires du R.M.I. en contrat d'insertion et pour les ch�meurs b�n�ficiant de l'allocation unique d�gressive viennent d'�tre mis en place, comme s'il fallait voir, dans cette mise en ?uvre, le fruit d'une politique chaque jour plus ambitieuse pour l'acc�s aux transports.
J'aimerais simplement rappeler que la collectivit� parisienne a plus modestement adh�r� au m�canisme r�gional du ch�que-mobilit� en supprimant le dispositif parisien qui existait jusqu'alors, que de ce fait, elle a fait de substantielles �conomies.
D�s lors, il �tait non pas exceptionnel mais juste l�gitime que les sommes ainsi �conomis�es soient aussit�t r�affect�es vers d'autres publics en difficult�. Je pense en l'occurrence aux dispositions qui ont �t� adopt�es en faveur des Parisiens R.M.istes.
J'insiste sur le fait que les r�centes �volutions de la politique parisienne ne peuvent pas �tre consid�r�es comme un bouleversement immense ou comme l'illustration d'un progr�s consid�rable de la part des instances parisiennes.
Deuxi�me remarque, dans l'expos� des motifs de cette d�lib�ration, vous commencez en indiquant, je cite : " l'acc�s de tous aux transports en commun constitue l'une des priorit�s de la Municipalit� ". Veuillez que l'on vous prenne au mot ! Il existe dans notre ville beaucoup de personnes �g�es et un certain nombre de handicap�s. Les attentes de toutes ces personnes portent g�n�ralement sur une meilleure int�gration dans la soci�t�. Cette int�gration passe notamment par le renforcement de toutes mesures susceptibles de favoriser l'acc�s aux transports.
Dans ces domaines, le D�partement de Paris a mis en place un certain nombre de m�canismes dont nous n'avons jamais contest� l'utilit�. Il faut bien dire que loin de nous cantonner dans la position st�rile d'opposants syst�matiques, nous avons souhait� apporter notre contribution.
C'est ainsi que nous avons demand� depuis longtemps au Maire s'il entendait, � l'instar de ce qui se passe dans d'autres d�partements de la couronne, faire b�n�ficier les anciens combattants de Paris de la gratuit� des transports.
Nous avons maintes fois insist�, afin que vous r�fl�chissiez aux modalit�s du remplacement d'une carte " Emeraude " en cas de perte ou de vol.
C'est ainsi que nous vous avons �galement soumis nos projets de " cartes orange taxi ", de " ch�ques-taxi ".
C'est ainsi, enfin, en mati�re d'accessibilit� des transports en commun, que nous avons r�cemment sugg�r� le renforcement du nombre de lignes de bus �quip�es d'annonces sonores des arr�ts, � l'intention des personnes �g�es souvent malvoyantes, afin de leur permettre de se rep�rer ais�ment durant leur transport.
A peu de choses pr�s, quelles qu'aient pu �tre nos propositions, nous n'avons jamais �t� �cout�s. Il faut bien dire qu'au-del� de motivations purement politiciennes, vos refus r�p�t�s sont bien souvent motiv�s par le fait que, depuis plusieurs ann�es, vous cherchez � contenir et r�duire les d�penses sociales � tout bout de champ.
Pour des besoins de pure communication, vous multipliez les effets d'annonce. Vous d�clinez jusqu'� l'envie et en toutes occasions, la soi-disant multitude des prestations parisiennes, quand bien m�me, bien souvent, dans le m�me temps, vous ne cessez dans les faits d'en restreindre l'acc�s.
J'en veux pour preuve la tr�s r�cente augmentation de la participation financi�re demand�e aux b�n�ficiaires de la carte " Am�thyste " d�livr�e aux personnes �g�es ou handicap�es.
De la m�me mani�re, � l'occasion de cette d�lib�ration sur l'aide aux familles d�favoris�es pour la carte " Imagine'R ", vous essayez de nous faire croire que Paris est en train de multiplier les avanc�es, en mati�re d'aide aux transports pour les plus d�munis.
En r�alit�, sous couvert de faire toujours et encore plus, vous ne faites pas grand chose.
Voil�, en r�sum�, ce que nous voulions rappeler.
M. Philippe LAFAY, pr�sident. - Je donne la parole � Mme BLUMENTHAL.
Mme Mich�le BLUMENTHAL. - Monsieur le Pr�sident, chers coll�gues, afin de rendre l'acc�s aux transports en commun moins on�reux aux Parisiens les plus d�munis, le D�partement a mis en place en 1998 des ch�ques-mobilit� pour les ch�meurs allocataires et les R.M.istes en contrat d'insertion.
Cette mesure qui prenait le relais d'une mesure ant�rieure pr�voyant un remboursement int�gral des tarifs en �tendait le b�n�fice aux R.M.istes. Nous regrettons que le remboursement de 700 F pour les R.M.istes ne soit pas au m�me niveau que celui en faveur des ch�meurs soit 1.400 F.
Toujours en 1998 nous vous avions demand� de mettre en place une r�duction des tarifs pour les jeunes et vous aviez � l'�poque r�pondu que ce n'�tait pas de votre ressort. Pourtant, � l'initiative de la majorit� de gauche du Conseil r�gional, la R.A.T.P. � la rentr�e de septembre, a mis en place avec la carte " Imagine'R " une nouvelle tarification avantageuse pour les coll�giens, lyc�ens, apprentis de moins de 26 ans.
Le prix de cet abonnement de 1.500 F pour 2 zones peut-�tre r�duit en fonction de crit�res sociaux.
En 1998, nous vous avions demand� de mettre en place une r�duction des tarifs et vous aviez � l'�poque r�pondu que ce n'�tait pas de votre ressort. En d�cembre, nous avons propos� un amendement demandant de mettre en place une tarification sociale � l'instar des d�partements de la petite couronne. La r�ponse a �t� que la prochaine s�ance du Conseil en d�lib�rerait, donc en janvier.
Nous nous f�licitons que notre demande ait abouti. Nous regrettons cependant qu'il ait fallu attendre avril pour que Paris prenne si tardivement une d�cision.
Ne pourrait-il �tre mis en place une commission permettant de prendre en compte des changements brutaux de situations tels que le ch�mage, la s�paration des parents, la maladie, la baisse de revenus. Toutes ces mesures ne repr�sentent, selon notre point de vue, qu'une �tape vers ce que serait une v�ritable politique en faveur de la jeunesse : une carte de circulation � tarif r�duit pour les moins de 26 ans ; cette carte, financ�e par plusieurs partenaires, permettrait aux jeunes d'acc�der facilement aux lieux de culture, de sport, de travail, de sant�, tous ces lieux qui participent � la construction de la personnalit�, � l'�ducation, � la citoyennet� car c'est � l'adolescence que l'adulte se forme.
Je vous remercie.
(Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste, communiste et du Mouvement des citoyens).
M. Philippe LAFAY, pr�sident. - Merci.
Monsieur REVEAU, vous avez la parole.
M. Jean-Pierre REVEAU. - Monsieur le Pr�sident, vous nous proposez d'approuver une convention avec le Syndicat des transports parisiens, le Minist�re de l'Education nationale et les transporteurs publics ou priv�s en Ile-de-France pour diminuer le prix d'achat de la carte " Imagine'R " au profit des coll�giens boursiers parisiens.
Le co�t en est estim� aujourd'hui pour notre collectivit� � 8,5 millions de francs. Il ne faudrait pas que la jeunesse des destinataires de cette mesure cache sa r�alit�.
La R�gion consacre � cette action pr�s de 100 millions de francs. Le contribuable parisien est donc, par ce biais, d�j� sollicit�. A titre d'information, une �valuation faite � la demande du Pr�sident HUCHON par M. Jacques ROUSSET a clairement d�montr� que cette action va financi�rement s'alourdir dans les ann�es � venir.
Cette mesure s'inscrit �videmment dans une logique socialiste d'assistanat. Elle constitue un appel d'air au financement d'autres dispositifs d'incitation : pourquoi refuser � certaines cat�gories ce que l'on accorde � d'autres ?
Le caract�re d�magogique de cette mesure est encore plus patent si on la remet en perspective avec des dispositifs sociaux qui existent d�j�. La redondance dans l'intervention des Pouvoirs publics est pr�judiciable : elle est aussi co�teuse pour les fonds publics que nuisible � la clart� de l'action publique, clart� qui est le fondement de la confiance des gouvern�s dans les gouvernants.
Pour aider au transport des jeunes, il existe d�j� la r�glementation de la carte famille nombreuse, dispositif financ� par l'Etat depuis des d�cennies, fonctionnant comme une prestation familiale indirecte.
Pourquoi faire compliqu� quand on peut faire simple ?
L'avantage de ce dispositif est multiple : il est connu, contr�l� par l'autorit� qui le d�livre, il est universel, c'est-�-dire, pour �tre clair, non discriminant. Il est enfin - c'est � nos yeux essentiel - familial.
C'est dans le cadre de cette communaut� naturelle que doit s'effectuer l'effort social, comme cela �tait voulu par les initiateurs de la politique familiale des ann�es d'apr�s-guerre.
Voil� pourquoi nous souhaitons que cet axe de r�flexion soit pris en compte avant de s'engager plus avant dans le dispositif qui engage les finances d�partementales d�j� lourdement sollicit�es par la compensation g�n�rale du d�ficit des transports parisiens.
M. Philippe LAFAY, pr�sident. - M. LEGARET a la parole pour r�pondre aux intervenants.
M. Jean-Fran�ois LEGARET, au nom de la 1�re Commission. - Je n'ai pas l'intention de r�pondre, j'interviens dans ce d�bat au nom des �lus du groupe " Rassemblement pour Paris ".
Cette initiative est une initiative positive et contrairement � ce qui a pu �tre dit tout � l'heure ou laiss� entendre, le D�partement de Paris s'est, d�s l'origine, associ� tr�s activement � la mise en place de cette initiative.
Que l'on ne vienne pas nous dire d'ailleurs que l'on serait d�j� tr�s en retard.
Je rappelle que le dispositif sera soumis au Conseil d'administration du Syndicat des Transports parisiens, le S.T.P., dans trois jours, jeudi prochain, 15 avril. C'est ce jour-l� que le S.T.P. d�lib�rera sur le dispositif global de la carte " Imagine'R ".
Je ne crois pas que si notre Assembl�e d�lib�re favorablement aujourd'hui, on puisse dire raisonnablement et honn�tement que nous sommes en retard. Il en va de m�me du ch�que-mobilit� car on peut faire fl�che de tout bois et reprocher � la Ville et au D�partement tout et n'importe quoi.
Je rappellerai que sur le ch�que-mobilit�, c'est Paris qui s'est rapproch�, par la force des choses, Madame CAPELLE, du dispositif qui a �t� propos� par l'Etat et la R�gion, dispositif moins favorable pour les demandeurs d'emploi que le dispositif ant�rieur � Paris, vous le savez, Madame CAPELLE.
Nous �tions les pionniers en la mati�re et depuis des ann�es. Donc l'Etat, le Gouvernement socialiste, s'est inspir� d'une mesure que nous avions mise en place � Paris et qui fonctionne fort bien depuis des ann�es. Mais la g�n�ralisation du syst�me s'est traduite, c'est vrai, par certaines situations qui, h�las, sont moins favorables que le syst�me que nous avions mis en place ant�rieurement.
Ne dites pas, Madame CAPELLE, que c'est le Gouvernement qui s'est montr� plus g�n�reux ; c'est exactement l'inverse qui s'est produit � Paris, et on ne peut que le d�plorer. Le Gouvernement aurait �t� mieux inspir�, Madame, de copier sur nous, si je puis dire, et d'utiliser les m�mes crit�res que ceux que nous avions retenus.
Je reviens � la carte " Imagine'R ". C'est une op�ration qui a �t� difficile � monter, tout d'abord parce qu'un certain nombre d'�l�ments techniques ne nous sont parvenus que tr�s tardivement de la part du Rectorat et encore dans les tout derniers jours, pour permettre de faire une �valuation r�elle et sinc�re de la liste des 21.000 jeunes boursiers parisiens qui, selon les sources du Rectorat de Paris, pourront �tre b�n�ficiaires de cette carte " Imagine'R ".
C'est un crit�re objectif, un crit�re qui est plus simple que des crit�res qui ont �t� retenus par d'autres d�partements, y compris d'autres d�partements en r�gion Ile-de-France, crit�res dans lesquels on croisait le fait que les �l�ves �taient boursiers et la distance kilom�trique. Il nous est apparu qu'� Paris, ce crit�re de distance kilom�trique �tait difficile � mettre en ?uvre.
C'est la raison pour laquelle il n'en a pas �t� tenu compte et c'est la raison pour laquelle le sch�ma qui figure dans cette d�lib�ration est un sch�ma plus g�n�reux et tout � la fois plus fonctionnel.
Voil� toutes les raisons qui, je le crois, permettent de dire aujourd'hui que le syst�me qui nous est propos� est un syst�me qui a �t� longuement �tudi�, qu'il est au point, qu'il est dans les temps et qu'il permettra, je l'esp�re, � notre Conseil g�n�ral, de d�lib�rer aujourd'hui favorablement et au Syndicat des Transports parisiens, dans trois jours, de d�lib�rer dans le m�me sens.
Monsieur le Pr�sident, je vous remercie.
M. Philippe LAFAY, pr�sident. - Je vous remercie, Monsieur LEGARET.
Je donne la parole pour des pr�cisions �ventuelles � M. Jean-Michel MICHAUX.
M. Jean-Michel MICHAUX, au nom de la 4e Commission. - Je voudrais remercier Jean-Fran�ois LEGARET qui a donn� un ensemble d'explications qui permettent d�j� de r�pondre � Mme CAPELLE et � Mme BLUMENTHAL, toutes relatives, soit au transport soit aux modalit�s sur cette carte " Imagine'R ".
Il est clair que pour les diff�rentes aides des personnes d�favoris�es des transports, on prend l� une initiative importante et le fait que par ailleurs, on a r�organis� un certain nombre de choses comme l'a indiqu� Jean-Fran�ois LEGARET, on peut regretter que l'Etat ait diminu� les aides.
On cherche aujourd'hui � rationaliser, je pense que c'est une bonne chose. Quand on fait des effets d'annonce et r�duction d'acc�s, c'est tout de m�me, Madame CAPELLE, l'h�pital qui se moque de la charit�.
Au niveau de l'Etat, tr�s franchement, aujourd'hui, on ne voit que cela, des effets d'annonce et des r�ductions d'acc�s � un certain nombre d'aides. Je g�re en particulier l'h�pital Maison Blanche et je vois comment on nous fait des annonces pour l'aide au fonctionnement hospitalier et comment le lendemain, on sait tr�s bien qu'on n'aura strictement droit � rien, si ce n'est pour le plan d'investissement. L'aide � l'investissement pour toute l'Ile-de-France est de 50 millions de francs. Mais passons. Ce n'est pas le sujet, mais, lorsqu'on utilise des formules, Madame CAPELLE, il faut savoir o� cela m�ne.
Deuxi�mement, Madame BLUMENTHAL, vous indiquiez qu'il fallait tenir compte d'autres crit�res tels que l'�tablissement des bourses. Je pense tout au contraire qu'il fallait des crit�res simples, transparents afin que la situation soit lisible de tout le monde et en particulier des jeunes.
Deuxi�mement, il ne s'agissait pas de construire une bureaucratie autour de cette aide, mais au contraire, il fallait un syst�me qui existe d�j� d'�tude des dossiers qui soit clair et transparent, ce qui est le cas aujourd'hui de l'�tude des dossiers d'�tablissement de bourse et qu'� partir de l�, il est facile de r�pondre aux situations des jeunes les plus d�favoris�s ; je pense qu'on y gagne en efficacit� en utilisant ce crit�re.
Cette r�ponse, je dirai qu'elle vaut pour vous, Madame BLUMENTHAL, elle vaut aussi pour M. REVEAU, puisque vous indiquiez que les crit�res ne vous convenaient pas tout � fait, qu'ils n'�taient pas assez discriminants. Je crois au contraire qu'� l'inverse le fait d'avoir pris ce crit�re de bourse est certainement la meilleure fa�on d'avoir quelque chose qui soit discriminant et clair. Que des enfants d'une famille se trouvent en difficult�, eh bien ils sont aid�s, que des enfants d'une famille monoparentale soient en difficult�, ils sont aid�s de la m�me fa�on et je crois qu'� partir de ce moment l� on a une aide qui est bas�e sur des crit�res objectifs. Voil� en quelque sorte ce que je voulais indiquer.
M. Philippe LAFAY, pr�sident. - Je vous remercie Monsieur MICHAUX.
Je mets aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration DFAECG 3 G.
Qui est pour ?
Contre ?
Abstentions ?
Le projet de d�lib�ration est adopt�. (1999, DFAECG 3 G).