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15 - II - Question d'actualité de M. Didier BARIANI à M. le Préfet de police sur l'insécurité dans le quartier Saint-Blaise (20e).



M. LE MAIRE DE PARIS. - Nous passons � l'examen de la question d'actualit� de M. Didier BARIANI � M. le Pr�fet de police sur la d�linquance dans le quartier Saint-Blaise.
La parole est � M. BARIANI.
M. Didier BARIANI, adjoint. - Merci, Monsieur le Maire, de me donner la parole.
Monsieur le Maire, je souhaitais interroger M. le Pr�fet de police sur un probl�me de d�linquance tr�s sp�cifique et qui s'aggrave mois apr�s mois apr�s s'�tre aggrav� ann�e apr�s ann�e.
M. le Pr�fet de police nous a fait conna�tre et nous fait conna�tre d'ailleurs p�riodiquement avec, il ne le cache pas, une certaine satisfaction, la baisse de la d�linquance � Paris.
Je veux croire M. le Pr�fet de police sinc�re dans ses statistiques, je n'en doute pas, et je m'en r�jouis, de la m�me mani�re que, car il le sait, les conseillers de Paris et les parlementaires sont soucieux d'apporter leur soutien aux forces de police qui accomplissent, souvent dans des conditions dangereuses, des t�ches qui sont difficiles.
N�anmoins, dans le contexte de satisfaction que vous avez exprim� r�cemment, il se peut - vous avez bien voulu l'admettre vous-m�me - qu'il y ait ce qu'on va appeler des " poches de r�sistance ".
Saint-Blaise en est une. Saint-Blaise est un quartier qui a �t� r�alis� il y a une quarantaine d'ann�es, suivant des conceptions d'urbanisme qui n'ont plus cours maintenant, c'est-�-dire avec beaucoup trop d'habitants au kilom�tre carr� dans des habitations qui forment des blocs compacts.
Il y a l� une d�linquance, c'est-�-dire des �v�nements graves qui se produisent p�riodiquement, et notamment lors des derni�res f�tes de fin d'ann�e. Il faudrait des mesures de police particuli�res et permanentes qui se traduisent par des dispositions beaucoup plus dissuasives que le simple passage de gardiens de la paix aussi utiles soient-ils, parce que ces gardiens de la paix ne disposent d'aucun moyen d'intervention tr�s efficace contre la d�linquance quotidienne qui m�le la toxicomanie, des bandes arm�es qui tiennent le haut du pav�, qui s'affichent et qui sont connues de tous, y compris d'ailleurs des forces de police, qui poss�dent des animaux dangereux tels que les pitbulls qui prolif�rent actuellement et ce n'est pas par ou�e dire que j'en parle, je les ai vus moi-m�me !
Et depuis de nombreuses ann�es, Monsieur le Pr�fet de police, les r�ponses apport�es dans ce quartier ne sont pas � la mesure des probl�mes qui s'aggravent de jour en jour et face auxquels nous avons une situation telle que les habitants n'osent plus sortir de chez eux � la tomb�e de la nuit, n'osent plus y rentrer aux m�mes heures, quand ils ne d�m�nagent pas d�finitivement du quartier par peur de continuer � y r�sider.
Il y a, � Saint-Blaise, si vous le permettez, un v�ritable probl�me de d�linquance qui, je crois, m�rite une m�decine, c'est-�-dire des moyens qui ne sont pas ceux classiquement employ�s au travers des rondes d'�lotiers, au travers du red�ploiement des forces de police. Nous avons l�, � tous les sens du terme, les probl�mes de d�linquance d'un quartier sensible avec une population qui est de plus en plus traumatis�e.
M. LE MAIRE DE PARIS. - Merci.
La parole est � M. le Pr�fet de police.
M. LE PR�FET DE POLICE. - Merci, Monsieur le Maire.
Je voudrais dire � M. le Ministre BARIANI - il a bien voulu d'ailleurs l'�voquer lui-m�me - que les statistiques de la d�linquance font appara�tre que le 20e arrondissement est au nombre de ceux qui ont enregistr� la baisse la plus importante des crimes et des d�lits depuis deux ans.
En 1995, le nombre de d�lits et de crimes a chut� de 12,1 % par rapport � 1994. Et l'ann�e derni�re, c'est une baisse de 6,80 % qui a �t� enregistr�e dans le 20e arrondissement par rapport � l'ann�e pr�c�dente, 1995.
Cette �volution favorable est encore plus marqu�e pour ce qui concerne les d�lits de voie publique qui sont, eux, en recul de 10,81 %. En deux ans, la d�linquance sur la voie publique a �t� r�duite de plus de 25 % dans le 20e arrondissement.
Il n'en demeure pas moins tout � fait exact qu'en d�pit des importants efforts consentis par les services de police qui ont conduit � des r�sultats encourageants, certains points sensibles dans le quartier, et notamment le quartier Saint-Blaise, connaissent encore des difficult�s.
La persistance, Monsieur le Ministre, d'une poche de d�linquance sur ce secteur trouve, � mon sens, en partie son origine dans la conception architecturale de l'ensemble immobilier que constitue la cit� Saint-Blaise qui favorise le regroupement de bandes de jeunes gens d�soeuvr�s, qui facilite l'activit� des revendeurs de drogue.
Particuli�rement sensibilis�s � cette situation, les fonctionnaires de la Direction de la S�curit� publique et de la Direction de la Police judiciaire maintiennent une pr�sence soutenue dans le quartier, notamment � la cit� Saint-Blaise et aux abords du terrain d'�ducation physique attenant qui est lui-m�me fr�quent� par de nombreux jeunes.
Au cours du dernier trimestre de l'ann�e 1996, 17 op�rations de lutte antid�linquance ont �t� men�es dans cette cit�, qui ont permis de mettre trois individus � disposition de la Police judiciaire.
Je peux vous donner l'assurance qu'en 1997, le renforcement de l'�lotage sur ce secteur, conjugu� � des op�rations de s�curisation plus fr�quentes et au recours permanent aux moyens sp�cialis�s de la Brigade des stup�fiants, devraient permettre de faire reculer le sentiment d'ins�curit� qui est ressenti l�gitimement par les habitants de ce quartier.
Je puis vous donner l'assurance que l'action entreprise dans le quartier Saint-Blaise sera poursuivie et amplifi�e avec fermet� et pers�v�rance.
J'aurai, bien entendu, l'occasion de refaire le point � ce propos dans votre Assembl�e.
M. LE MAIRE DE PARIS. - Merci, Monsieur le Pr�fet de police.

Janvier 1997
Débat
Conseil municipal
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