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6 - Communication de M. le Maire de Paris sur le renforcement du " dispositif hiver " pour les sans-abri.



M. LE MAIRE DE PARIS. - Mes chers coll�gues, de nombreux morts sur l'ensemble du territoire national, ce sont autant de personnes dont les corps ont �t� retrouv�s dehors sans vie depuis que des temp�ratures extr�mes se sont install�es, au moment des f�tes... triste appellation en l'occurrence.
Notre Capitale n'a pas �chapp� � ce drame puisque trois victimes ont �t� d�couvertes � Paris.
Permettez-moi, mes chers coll�gues, d'employer ici un terme souvent galvaud�, celui de trag�die, une trag�die qui se d�roule chez nous, � l'aube du XXIe si�cle.
Je veux vous faire part de mon �motion et vous dire ma d�termination � pousser toujours plus avant la lutte contre l'exclusion qui rejette dans les rues, sans plus aucun rep�re, tant de nos concitoyens.
Ce travail est poursuivi sans rel�che. Je me dois d'�voquer une nouvelle fois les dispositifs mis en oeuvre, tant la r�p�tition et la circulation de l'information sont des pr�alables indispensables pour convaincre ces hommes et ces femmes dans les situations d'urgence puis, au-del�, c'est une finalit� importante, encourager leur r�insertion.
A cette fin, j'ai souhait� que notre politique d'aide aux sans-abri soit renforc�e et diversifi�e. Mais, bien davantage, j'ai voulu que notre priorit� soit celle surtout de l'humanisation des actions engag�es.
C'est la philosophie m�me du " S.A.M.U. social ", dont les moyens d'intervention sont constamment �tendus. C'est �galement l'esprit dans lequel travaillent les personnels de nos centres d'h�bergement et de r�insertion sociale.
Les plus r�cents, tels que le Relais des Carri�res, que je vous invite � aller voir, et celui de la Poterne-des-Peupliers aussi, illustrent cette volont� du fait de leur architecture et de leur am�nagement int�rieur.
Ainsi, je tiens � souligner deux faits importants.
La Poterne-des-Peupliers accueille les sans-abri, m�me accompagn�s de chiens.
Par ailleurs, je pr�cise que dans les �tablissements de la Ville les personnes h�berg�es n'ont pas � quitter les lieux d�s l'aube, comme ce fut h�las le cas. Bien au contraire, les journ�es sont consacr�es � �tablir pour chaque arrivant un bilan de sant�, un bilan des droits sociaux et � amorcer un parcours de r�insertion.
En p�riode hivernale, les capacit�s d'accueil sont consid�rablement renforc�es. En cas d'urgence, il est possible de faire encore davantage.
C'est ainsi que le 27 d�cembre dernier, j'ai demand� � ce que sept sites d'accueil provisoire suppl�mentaires soient ouverts, ce qui a pu �tre r�alis� gr�ce � la mobilisation de nos partenaires publics et priv�s dont l'action exemplaire (j'insiste sur ce point), comme toujours et comme chaque hiver en particulier, est � souligner.
Une pol�mique est n�e du constat qu'un certain nombre de lits ouverts restaient vacants. A cela, au moins deux causes.
La plus simple r�sulte du fait qu'un certain nombre de sans-abri �chappent, volontairement ou non, � la rencontre avec les �quipes du " S.A.M.U. social ". C'est pourquoi j'ai cr�� une �quipe compos�e d'agents de la Ville qui, dans les rues de la Capitale, cherchent � entrer en contact avec ces exclus parmi les exclus.
En outre, j'ai demand� � tous les Parisiens de faire preuve de civisme et de bien vouloir signaler au " S.A.M.U. social " les cas de d�tresse.
Je r�affirme bien entendu qu'avec cette action nouvelle la Ville continuera � aider fortement le S.A.M.U. social de Paris. Il s'agit d'une institution de tr�s grande qualit�, que nous soutenons fermement, notamment sur le plan financier, et c'est l�gitime.
Au-del�, il s'agit, je crois, Mesdames, Messieurs, d'un probl�me de confiance. Pour �tablir ce lien primordial, il faut multiplier les occasions de rencontres entre les S.D.F. et ce qui est paradoxalement devenu pour eux, ce qu'on peut appeler un v�ritable " monde ext�rieur ".
Ce doit �tre le r�le des " espaces solidarit�-insertion ", sp�cialis�s dans l'accueil de jour, mais �galement de l'ensemble des lieux de restauration d'hygi�ne ou d'achats auxquels les personnes d�munies peuvent acc�der gr�ce aux tickets restaurant, tickets d'acc�s et autres titres de services d�livr�s par le Centre d'action sociale de la Ville de Paris.
Dans le m�me esprit - faire face � l'urgence et cr�er des liens, recr�er des liens - j'ai veill� personnellement � ce qu'un dispositif mobile compl�mentaire, simple, mais efficace, de distribution des repas soit d�ploy� chaque soir dans les rues de la Capitale.
Baptis� " Le Coeur de Paris ", il renforcera ainsi les moyens mis en oeuvre par les associations auxquelles je tiens ici � rendre un hommage particulier.
Cette politique volontariste n'est pas sans faille, en t�moignent les d�c�s que j'ai signal�s tout � l'heure et que nous d�plorons.
Soyez cependant s�rs que nous d�ployons les plus grands efforts pour faire face, dans l'urgence, pour apporter des r�ponses s'inscrivant dans la dur�e, Mesdames, Mes chers coll�gues, c'est-�-dire des r�ponses d'espoir.
La parole est � M. MALBERG.
(Applaudissements sur les bancs des groupes " Rassemblement pour Paris " et " Paris-Libert�s ").
M. Henri MALBERG. - Mesdames, Messieurs, Monsieur le Maire, le groupe communiste a souhait� que soit abord�e, ce matin, la question des personnes sans domicile. En effet, il ne faudrait pas que la vague de froid pass�e, on fasse comme si justement rien ne s'�tait pass�. Vous en avez convenu, et vous avez d'ailleurs consacr� 25 feuillets � cette question dans le document remis � la presse vendredi.
Toute la semaine �coul�e, le groupe communiste a rencontr� des associations confront�es, chaque jour, � la d�tresse extr�me des sans-abri.
D'ailleurs les termes d'exclusion, de S.D.F. sont tr�s discutables. Le mot r�el qui, peut �tre, fait " mal �lev� ", c'est " pauvret� " tout simplement.
Il y a, dans notre pays, des pauvres par centaines de milliers et des gens qui s'appauvrissent ainsi que des jeunes sans espoir.
Notre soci�t� les fabrique chaque jour par le ch�mage, l'�chec scolaire, les in�galit�s tout court, mais aussi le spectacle d�courageant de l'�cart croissant entre les plus riches et les plus pauvres.
Quand la Bourse affiche 23 % de plus en 1996, cela fait mal � ces gens-l�.
Rien ne pourra jamais justifier qu'� l'aube du XXIe si�cle, on meure dans les rues de la Capitale.
Nombre de ces gens ont eu dans le pass� un emploi, puis la vie a bascul�. Certains sont mont�s � Paris, avec de petites �conomies, laissant la famille en province, se jurant de revenir ou de faire venir la famille quand la chance aura tourn�.
D'autres enfin, jeunes pour la plupart, n'ont jamais eu acc�s au monde du travail, avec ou sans dipl�me.
Comme nous, les interlocuteurs que nous avons rencontr�s font un m�me constat : d'ann�e en ann�e, la situation s'aggrave.
Il suffit d'ailleurs de composer le num�ro vert du " S.A.M.U. social " la nuit, et de devoir attendre qu'il soit libre pour mesurer o� nous en sommes.
Concernant les solutions, je veux �voquer bri�vement trois choses.
D'abord, les mesures d'urgence propres au grand froid. La sensibilit� des Parisiens � l'�gard des gens qui vivent dans la rue et de leurs souffrances, est � fleur de peau. D'ailleurs pour une part, parce qu'ils craignent que certains des leurs ne se retrouvent dans la m�me situation.
Ces derni�res ann�es, dans les grandes villes et � Paris, beaucoup de mesures ont fini par �tre prises. Nous les avons soutenues, et nous les soutiendrons, mais les limites et les d�fauts de ces mesures apparaissent � pr�sent moins par le nombre de places, semble-t-il, en tout cas � Paris, que par la r�action de fiert� humaine de nombre de personnes concern�es.
Ils veulent que leur dignit� soit respect�e. Ils ne veulent pas �tre trait�s comme des gens qu'on " met � l'abri " du gel. Ils ont une sorte de code qui leur indique que la soci�t� a des devoirs envers eux, et c'est juste.
C'est pour cela que certains, dans des cas extr�mes, refusent d'aller s'abriter dans des centres ouverts � cet effet. D'o� des mesures � prendre pour humaniser les centres sans attendre l'ann�e prochaine.
Les conditions d'accueil, dans certains de ces centres, sont inadapt�es. La concentration d'un grand nombre de personnes - dont certaines ont perdu tout rep�re social - conduit � l'expression d'une agressivit�, voire � la violence, et cela fait fuir certains sans-abri.
Les conditions d'h�bergement qui supposent en tout �tat de cause de quitter les lieux au petit matin, pour retrouver le froid dehors, sont trop souvent synonymes d'humiliation.
Quand � ceux qui acceptent d'aller y passer une ou plusieurs nuits, il faudrait qu'ils soient, pensons-nous, et c'est ce qu'on nous a dit, imm�diatement inscrits au fichier des demandeurs de logement, avec des chances de relogement dans un d�lai raisonnable.
Le compte n'y est pas. Comme nous l'a dit un de nos interlocuteurs, ceux qui sont morts victimes du froid, �taient d�j�, avant le drame, morts socialement.
Dans ces conditions, aussi n�cessaires qu'elles soient, les mesures d'urgence prises pour tenter de fournir un abri ou une soupe chaude � ceux qui errent pas moins 10 degr�s, sont insuffisantes.
Emploi-logement, logement-emploi sont les deux mots-cl� d'un d�but de solution. Ind�pendamment du fait qu'il s'agit d'une question politique nationale, je sais que les communistes savent ce que vous en pensez, et vous savez notre point de vue sur cette question.
M�me dans les limites de ce qu'est l'action urbaine, nous ne consid�rons pas la politique men�e par la Ville de Paris, comme faisant face aux probl�mes.
La politique municipale en mati�re de logement social, nous le r�p�tons, est un facteur d'aggravation, d'exclusion dans la Capitale.
Mme Arlette BRAQUY. - Priorit� aux Parisiens !
M. Henri MALBERG. - Parce que la politique municipale, en mati�re de logement social, est directement facteur d'aggravation et d'exclusion, parce que les logements v�ritablement sociaux sont en nombre insuffisants, parce que ceux dont les revenus sont un peu moins bas restent dans des loyers hors de leur port�e, risquent de basculer dans la spirale du surendettement, et parce que, Monsieur le Maire, si vous vous �tes glorifi� � l'�poque, que plus de 500 logements nouveaux avaient �t� r�quisitionn�s dans la Capitale, c'�tait en janvier 1996, il y a un an, pr�s de la moiti� d'entre eux n'ont toujours pas �t� attribu�s. Selon un bilan �tabli par le comit� d�partemental des sans-logis, ces logements sont soit mur�s, soit en cours de travaux, soit r�nov�s, mais toujours vacants. Or une ann�e s'est �coul�e.
Qu'attendez-vous pour faire en sorte que tous ces logements soient au plus vite attribu�s � des familles qui, ainsi stabilis�es, �viteront de sombrer ou pourront esp�rer entrer dans un processus d'insertion.
Et puis, il faut ouvrir les chambres et logements vides pour les attribuer aux jeunes et aux familles qui n'ont pratiquement plus de ressources, et il faut cesser de vendre des appartements qui peuvent utilement �largir le parc de logement social.
L'emploi, quelques mots : vous ne manquez jamais une occasion, Monsieur le Maire, de dire que la Ville de Paris � elle seule ne peut r�soudre la crise et le ch�mage. C'est vrai. Vous savez ce que nous en pensons. Mais des dispositions existent destin�es officiellement � favoriser l'enclenchement d'un processus d'inscription. Or, la Ville est en retrait sur les dispositifs existants.
Je rappelle que les jeunes du foyer George-Sand, dans le 20e arrondissement, qui ont attir� l'attention sur leurs conditions d'h�bergement, nous ont racont� que deux mois apr�s leur arriv�e dans un centre, la plupart d'entre eux n'avaient toujours eu aucun contact pour les diriger vers la mission locale pour l'emploi ou tout autre structure d'insertion.
Mme Arlette BRAQUY. - C'est faux, j'ai en charge le dossier !
M. Henri MALBERG. - C'est vrai, Madame.
Faut-il rappeler aussi que le R.M.I. n'a pas �t� mis en place comme un simple soutien financier, mais comme un processus d'insertion ?
Pour conclure, Monsieur le Maire, un logement sans processus d'insertion d�bouchant sur un emploi ne suffira pas � faire reculer l'exclusion. Mais un processus d'insertion sans logement d�bouche souvent sur l'�chec.
Il faut aujourd'hui r�duire le nombre de personnes socialement mortes, comme disent les associations, et donc commencer par �viter d'accro�tre le nombre de ceux qui sont dans cette situation.
C'est le sens des propositions imm�diates contenues dans la lettre que je vous ai adress�e la semaine derni�re au nom du groupe communiste.
Si des mesures imm�diates porteuses d'avenir ne sont pas prises, les aides d'urgence et les mesures d'hiver, quelle que soit leur qualit�, s'apparenteront au tonneau des Dana�des : et on recommencera, et on sera content, et on fera le bilan. Il faut s'attaquer aux causes, Monsieur le Maire.
(Applaudissements sur les bancs des groupes communiste, socialiste et du Mouvement des citoyens).
M. LE MAIRE DE PARIS. - Merci, Monsieur MALBERG.
La parole est � Mme STIEVENARD.
Mme Gis�le STIEVENARD. - Monsieur le Maire, chers coll�gues, face aux drames humains, aux d�c�s de personnes sans abri dans le froid et dans la rue cet hiver dans la Capitale et dans le pays, l'�motion et la tristesse sont partag�es.
Cela oblige � des remises en cause qui peuvent �tre source de progr�s, d'am�liorations, sous r�serve d'un examen s�rieux approfondi des raisons qui sont � l'origine de ces drames pour �viter qu'ils ne se renouvellent.
Nous savons aussi que l'indignation ne peut suffire pas plus que l'autojustification.
Vous proposez d'aller davantage � la rencontre de ceux qui n'osent m�me plus demander de l'aide, � travers un dispositif intitul� " Le Coeur de Paris ". Nous appuyons cette d�marche, mais nous pensons aussi que cela appelle une remise � plat et des solutions plus inventives et audacieuses qui d�passent largement le cadre d'un d�bat aussi limit� que celui-ci.
Cela m�rite un travail en profondeur r�unissant tous les partenaires : �lus, administrations, associations, personnels, car les acteurs de terrain et les personnes d�munies elles-m�mes peuvent apprendre beaucoup aux d�cideurs sur l'utilit� de telle ou telle mesure ou sur les modifications � apporter � la politique parisienne dans son ensemble.
Par exemple, s'agissant du foyer Crim�e, o� l'humanisation est urgente, l'Etat et la Ville se renvoient la balle depuis des ann�es � propos de la prise en charge financi�re des travaux � faire. Il faut sortir de ces impasses pr�judiciables aux usagers.
J'invite aussi � r�fl�chir � la pertinence des permanences d'accueil sp�cialis� ressenties comme stigmatisantes. Ne serait-il pas plus judicieux de veiller � ce que les personnes sans abri ne soient pas s�par�es du reste de la population ? Voil� un sujet parmi d'autres dont nous pourrions d�battre collectivement.
Mais je tiens � dire d'abord mon inqui�tude � propos des r�centes d�clarations de M. DOMINATI sur le gel du budget social parisien et les coupes claires annonc�es dans les subventions aux associations dans une p�riode o� l'exclusion ne cesse de cro�tre.
De fait, je constate qu'aucune subvention associative n'est inscrite au titre du Conseil g�n�ral dans le secteur social pour cette s�ance, ce qui augure mal de l'avenir.
Le manque d'�coute est �galement pr�judiciable, comme le rappelaient ces jours-ci une soixantaine d'associations op�rant dans des quartiers sensibles � propos du contrat de ville contre l'exclusion urbaine dot� de 500 millions de francs sur cinq ans. Il a �t� lanc� en mai 1995, mais il a pris beaucoup de retard, et la crainte s'exprime qu'une partie de ces fonds ne soient utilis�es pour des projets qui ne rel�vent pas du contrat-ville, mais qui devraient �tre financ�s sur le budget courant de la collectivit�.
H�las, les instances de concertation sont transform�es bien souvent en instances d'information unilat�rale et s'apparentent trop souvent � des grandes messes comme c'est le cas pour les commissions locales dites de concertation ou le Comit� d�partemental d'insertion.
Or, il serait utile d'associer davantage les maires d'arrondissement aux choix sociaux pour �viter de se heurter � des ph�nom�nes de rejet, lors de l'implantation de programmes de P.L.A.-tr�s sociaux ou de r�quisitions, comme au 13, rue de Miromesnil pour ne citer que cet exemple.
Sur le fond, nous touchons aux limites des politiques d'urgence et des solutions temporaires. Nous l'avons v�cu l'�t� dernier aux foyers George-Sand et Crim�e, car nous n'arrivons pas � faire un travail dans la dur�e pour les jeunes femmes et les jeunes gens qui s'y trouvent.
C'est pourquoi nous insistons depuis si longtemps sur l'importance de la pr�vention sociale, l'arr�t des expulsions sans relogement, sur la dynamisation des dispositifs P.O.P.S. et F.S.L., sur la n�cessit� aussi d'un plan pluriannuel de construction de logements sociaux r�partis sur l'ensemble de Paris pour r�pondre aux besoins des 60.000 demandeurs de logement.
Au d�but des ann�es 1990, lorsque s'est pos�e la question de la reconstruction du C.H.R.S. Nicolas-Flamel, de la construction de la Poterne-des-Peupliers ou de l'implantation d'un h�tel social de l'Arm�e du Salut � la porte des Lilas, nous avions mis en garde contre le gigantisme de ces structures en pr�conisant la r�alisation d'unit�s plus petites, � taille humaine, dispers�es dans tout Paris. Vous n'avez alors pas tenu compte de nos avis.
Or, on est oblig� de constater que beaucoup de personnes sans abri ne souhaitent pas aller dans ces centres et s'exposent ainsi aux plus grands dangers.
Quand nous avons dit et r�p�t� qu'il fallait adapter les centres d'accueil � l'�volution de publics h�t�rog�nes : jeunes, femmes, familles monoparentales notamment, la Municipalit� est rest�e sourde � nos suggestions pourtant issues de nos contacts avec les associations et les travailleurs sociaux.
Quand voici quelque temps, ici m�me, j'ai alert� votre pr�d�cesseur, M. CHIRAC, sur le probl�me pos� par l'accueil des personnes en errance avec leur animal de compagnie, les �lus de droite m'ont ri au nez ! Et vous n'avez pas agi en temps utile sauf pour la Poterne-des-Peupliers modestement. Mais c'est la Fondation " Brigitte Bardot " qui a pris en charge cet �quipement.
Je pourrais multiplier les exemples, comme la fermeture inconsid�r�e des dispensaires ou la baisse du bar�me de la carte " Paris-Sant� " dans le domaine sanitaire qui ont �galement des cons�quences sociales importantes.
Au fil des d�bats budg�taires et des communications, nous avons point� des aberrations, des incoh�rences dans les choix d�finis par la Municipalit� dans le domaine du logement et de l'urbanisme, de l'emploi ou en mati�re sociale, en prenant soin d'assortir nos critiques de propositions concr�tes.
Je souhaite ardemment, pour les temps qui viennent, que la solidarit� ne soit plus seulement l'objet d'effets d'annonce ou de mesures prises au coup par coup, au gr� d'une actualit� dramatique, mais que vous fassiez preuve d'esprit d'anticipation et de concertation pour le bien de tous.
Je ne m�connais pas l'importance du budget social parisien, mais je crois qu'on pourrait en faire une meilleure utilisation.
Enfin, au plan national, je souhaite que la loi sur le renforcement de la coh�sion sociale, attendue depuis dix huit mois, voit enfin le jour et soit autre chose qu'une coquille vide d�nu�e de moyens, comme il est � craindre, et je regrette que le texte pr�par� par Mme CATALA concernant les familles monoparentales n'ait pas �t� encore d�battu au Parlement.
Je vous remercie.
(Applaudissements sur les bancs des groupes socialiste, du Mouvement des citoyens et communiste).
M. LE MAIRE DE PARIS. - Merci, Madame.
La parole est � Mme BACH.
Melle Marie-Chantal BACH. - Monsieur le Maire, il nous appara�t clairement que le probl�me des plus d�munis ne peut se r�duire � un probl�me conjoncturel qui reviendrait chaque hiver pour dispara�tre avec l'arriv�e des beaux jours. Nous savons, h�las, qu'il n'y a malheureusement pas de saison pour la mis�re, m�me si le froid nous la rappelle avec cruaut�.
Ce n'est pas une d�couverte pour notre Municipalit�, fort heureusement. En effet, c'est pour Paris un souci constant qui correspond � une tradition d�j� ancienne d'adapter en permanence son action au plus juste des besoins de la population.
Mais la soci�t� a �volu�. Il y a une vingtaine d'ann�es, les plus malheureux se comptaient surtout parmi les personnes �g�es. Les actions engag�es pour les aider ont permis peu � peu de les pr�server de la mis�re.
Aujourd'hui, nous constatons que d'autres populations souffrent, de plus en plus jeunes et parmi eux de plus en plus de femmes. Ce sont des jeunes parfois en situation de sant� tr�s grave. Je ne parle m�me pas des �tats de toxicomanie, souvent �voqu�s au sujet des jeunes, mais tout simplement des �tats de malnutrition que l'on pouvait croire r�volus, qui causent pourtant diff�rents ravages, en particulier une redoutable sensibilit� � diff�rentes types d'infection.
Leur attente est d'une autre nature que dans un pass� r�cent. Au-del� d'un simple h�bergement, ils esp�rent une plus grande qualit� dans l'�coute, le soin m�dical, l'aide � l'insertion pour mettre un terme � leur errance.
C'est pourquoi la Ville a adapt� son action � ces nouveaux besoins, � ces �volutions en allant au-del� pour anticiper, et c'est l� la clef de son efficacit�.
La cr�ation du " S.A.M.U. social " d�s l'hiver 1993 s'est faite dans un temps record, m�me si son d�veloppement a �t� progressif jusqu'� la toute r�cente r�habilitation de l'hospice Saint-Michel, enti�rement financ� par notre Municipalit�. M�me efficacit� pour l'ouverture par le Centre d'action sociale des centres d'h�bergement avec le Relais de la Poterne-des-Peupliers, qui se poursuit avec le Relais des Carri�res.
Et aujourd'hui, le Centre d'action sociale de Paris offre � lui seul pr�s de la moiti� des places des centres d'h�bergement et de r�insertion sociale.
Notre Centre d'action sociale a non seulement des �quipements compl�mentaires, administratifs ou de simple accueil, mais il a ouvert des accueils de nuit. Outre les 3.000 repas servis chaque jour dans les diff�rents centres, notre nouvelle initiative " Coeur de Paris " va nous permettre d'aller, le soir, � la rencontre des plus d�munis sur six points de rendez-vous, pour servir des repas � ceux qui, par peur ou ultime fiert�, se tiennent � l'�cart de tout dispositif d'accueil traditionnel.
Votre politique, Monsieur le Maire, notre politique sociale qui est consid�rable ne peut jouer � fond que si tous les partenaires sont bien associ�s.
Apr�s une mention sp�ciale pour Mme Claire RECLUS, Directeur du Centre d'action sociale, je veux � mon tour saluer l'efficacit� de nos services qui, avec le " S.A.M.U. social ", m�nent leur action avec d�vouement et comp�tence, mais aussi saluer le travail des associations, et notamment le Secours catholique, l'Arm�e du Salut, Emma�s, les Restos du Coeur, et bien d'autres qui se sont r�v�l�es indispensables pour mener avec l'Etat et la Ville une r�flexion commune et compl�mentaire.
En terminant mon propos, permettez-moi de dire que Paris, une fois de plus, est � l'avant-garde des grandes m�tropoles dans l'action sociale dans tous les domaines : besoins essentiels et vitaux, sant� mais aussi ce que l'on fait pour donner aux plus d�munis, l'appui n�cessaire pour retrouver une vie normale dans la cit� c'est-�-dire un logement et un emploi.
Quelle autre municipalit� peut se pr�valoir d'un effort aussi consid�rable, effort financier mais aussi effort en temps, en personnel, en �troite �mulation avec ses partenaires, l'Etat et les associations ?
Nous avons relev� le d�fi et nous continuerons � faire face avec la coop�ration de tous.
(Applaudissements sur les bancs des groupes " Paris-Libert�s " et " Rassemblement pour Paris ").
M. LE MAIRE DE PARIS. - Merci, Madame.
La parole est � M. SARRE.
M. Georges SARRE, maire du 11e arrondissement. - Monsieur le Maire, mes chers coll�gues, cet hiver particuli�rement rigoureux a pos� de nouveau avec acuit� le probl�me de l'h�bergement des sans-domicile fixe, dont le nombre est �valu� entre 4 et 5.000 dans la Capitale.
Le fait m�me que votre Municipalit�, Monsieur le Maire, ait �t� oblig�e de mettre en place des mesures d'urgence en plus des activit�s habituelles du " S.A.M.U. social " prouve que le dispositif existant � Paris est insuffisant lorsque la situation climatique sort de la normale. Or, si la France est un pays temp�r�, il semble que lorsque la temp�rature descend en dessous de moins 5 degr�s, aucun dispositif normal ne fonctionne plus. Erreur d'appr�ciation d'autant moins pardonnable que le nombre de S.D.F. est appel� � augmenter, cons�quence oblig�e de la fracture sociale amplifi�e par la politique ultra-lib�rale du Gouvernement.
C'est pourquoi, Monsieur le Maire, malgr� tous les m�rites du " S.A.M.U. social " et le d�vouement que je veux ici saluer des personnels qui ont travaill� pendant cette vague de grand froid, il faut sortir de la seule politique de l'aide d'urgence pour favoriser les parcours complets d'insertion des plus d�munis, en commen�ant par le logement.
Pour remplir sa mission, " le S.A.M.U. social " doit �tre correctement �quip� en personnels et en v�hicules. Or, si l'on peut admettre qu'en p�riode exceptionnelle, il ait du faire appel � des associations caritatives pour secourir tous les S.D.F. et qu'il ait du se faire pr�ter des voitures par des loueurs priv�s et par la Croix-Rouge, il est sans doute n�cessaire d'augmenter les moyens d'action du " S.A.M.U. social ".
De m�me son num�ro vert �tait fr�quemment encombr�, ce qui signifie concr�tement qu'un S.D.F. en difficult� peut se trouver dans l'incapacit� de le joindre.
Aussi, je l'esp�re, allez-vous faire le n�cessaire pour augmenter la capacit� du standard et lui faire traiter seul tous les appels.
C'est si vrai, Monsieur le Maire, que tout � l'heure, en venant quai de l'H�tel-de-Ville, il �tait 9 heures 18, il y a un S.D.F...
Mme Marie-Th�r�se HERMANGE, adjoint. - Il ne veut pas partir.
M. Georges SARRE, maire du 11e arrondissement. - ... allong� � hauteur des tuyaux d'�chappement. Vous l'avez vu aussi, Madame ?
Mme Marie-Th�r�se HERMANGE, adjoint. - Oui, il est toujours l�. On lui a propos� des solutions, mais il ne veut pas partir.
M. Georges SARRE, maire du 11e arrondissement. - Je vais continuer. Il y avait un S.D.F. Il y est toujours. J'ai fait t�l�phoner... Je ne vois pas ce qu'il y a de risible, je trouve cela plut�t triste compte tenu du sujet abord� !
M. LE MAIRE DE PARIS. - Laissez M. SARRE terminer !
M. Georges SARRE, maire du 11e arrondissement. - J'ai fait appeler et je vais aller voir tout � l'heure s'il est toujours sur place.
Il y a quand m�me des mesures � prendre.
Je voudrais �galement dire que je me suis rendu samedi soir � 21 heures 15, � l'angle des boulevards Beaumarchais et Richard-Lenoir pour voir comment fonctionne la distribution des repas, dont la soupe chaude qui est distribu�e dans diff�rents points de la Capitale : �quipe dynamique, denr�es alimentaires de qualit�, soupe chaude ; seulement, pas un client, si j'ose ainsi m'exprimer ! Personne ! Et la veille, d'apr�s les personnels de la Ville qui �taient l�, quatre personnes ! Je leur ai demand� ce qui s'est pass� dans les autres points de Paris, ils m'ont dit qu'� Montparnasse, par exemple, c'�tait comme dans le 11e arrondissement.
Donc, Monsieur le Maire, ces actions ont un sens dans la mesure o� tout le monde se mobilise et que l'information est connue.
En tant que Maire d'arrondissement, j'ai �t� inform� jeudi soir de cette initiative. C'est bien que les Maires d'arrondissement le soient, c'est un peu court quand m�me !
Cela dit, s'il n'y a pas une information g�n�rale, tous ces secours et toutes ces aides se font en vain.
Ce que je crois, pour prolonger mon propos, c'est que l'essentiel reste que les personnes prises en charge par le " S.A.M.U. social " ne soient pas remises dans la rue mais r�ins�r�es. Elles devraient donc automatiquement �tre inscrites au fichier des demandeurs de logements d'urgence, � qui ils peuvent �tre attribu�s ou r�quisitionn�s, ce qui n�cessite d'augmenter le nombre de ceux-ci.
Deuxi�me n�cessit�, Monsieur le Maire, l'ouverture pr�vue de cinq centres d'accueil de jour suppl�mentaires. J'aimerais que vous me r�pondiez : quand cette ouverture aura-t-elle lieu ? Ne peut-on pas envisager que les horaires d'ouverture soient plus �tendus ?
Je signale �galement la quasi absence de lieux d'accueil comportant un chenil. Il n'en existe qu'un sur 270 en R�gion parisienne. Est-il pr�vu d'en ouvrir au moins un second dans Paris intra-muros ?
La question essentielle pour am�liorer l'efficacit� du fonctionnement du " S.A.M.U. social " est de savoir si, oui ou non, ces �quipes mobiles peuvent prendre en charge contre leur gr� ceux des S.D.F. qui refusent de rejoindre un centre d'accueil.
Sans h�sitation, la r�ponse des �lus du Mouvement des citoyens est oui car agir diff�remment serait se rendre coupable de non assistance � personne en danger. Il faut mettre � l'abri, m�me contre leur gr�, les S.D.F. qui sont en danger et ce, pas seulement pendant l'hiver.
Je suis personnellement et mes coll�gues aussi, oppos� � l'interpr�tation de M. Xavier EMMANUELLI, pour lequel j'ai pourtant la plus grande estime, et du Premier Ministre, qui laissent aux S.D.F. le choix de rester ou non dans la rue.
Je vous interroge, mes chers coll�gues, Monsieur le Maire : quelle marge d'appr�ciation ont des gens qui vivent dans la rue depuis parfois plusieurs ann�es ? Est-ce bien par souci d'ind�pendance, comme le disent les bonnes �mes, qu'ils refusent l'assistance ou parce qu'ils en sont arriv�s � un stade o� la fatalit� de leur propre mort leur para�t in�luctable ?
Il vous faut donc, Monsieur le Maire, prendre un arr�t� qui oblige les S.D.F. � rejoindre un centre d'h�bergement.
Encore une fois, il faut avoir � l'esprit que les politiques d'urgence, la charit�, sont des rem�des que l'id�ologie lib�rale dominante pr�sente comme une solution � l'exclusion ; elles n'en sont pas. Seule une vigoureuse politique de l'emploi et du logement viendra � bout de l'intol�rable pr�carit� qui se g�n�ralise dans la Capitale comme ailleurs.
(Applaudissements sur les bancs des groupes du Mouvement des citoyens, communiste et socialiste).
M. LE MAIRE DE PARIS. - Concernant le " S.A.M.U. social ", je crois que c'est une r�alisation remarquable que l'on ne rappelle pas assez, qui est due � l'initiative de Jacques CHIRAC et qui a �t� copi�e maintenant dans de nombreux endroits.
L'effort de la Ville en ce domaine est consid�rable. Mme BACH l'a rappel� tout � l'heure. Le b�timent qui a �t� modernis�, que je vous invite � aller voir, de l'hospice Saint-Michel, est remarquable, la Ville y a investi des sommes consid�rables et justifi�es.
Quant au fonctionnement, c'est la Ville qui participe d'une mani�re prioritaire, avec l� aussi des sommes tr�s importantes et justifi�es.
Dans ce domaine donc, de gr�ce, soyons objectifs.
Quant au reste, on peut toujours am�liorer les choses, comme le probl�me du standard. Il l'a d�j� �t�, il y a eu un accord avec " Europe assistance ".
J'indique, puisque vous y avez fait allusion, qu'il n'y a aucun refus pour raison d'absence de place. Il y a tous les soirs de nombreuses places libres dans les �tablissements. Aucun �tablissement ne refuse une personne.
Le probl�me est d'aller au contact de ces personnes qui ne restent pas dehors par manque de place. La Ville, toutes les associations et l'Etat ont fait ensemble le n�cessaire, mais il faut dialoguer, aller sur le terrain. C'est l'action des associations, du " S.A.M.U. social " et des �quipes qui distribuent des repas auxquels vous faisiez allusion, qui viennent d'�tre cr��s. L'information a donc commenc�, c'est un �l�ment compl�mentaire pour dialoguer, inciter les personnes � s'y rendre.
Vous parlez de " toute l'ann�e ", mais, bien s�r, l'action ne peut pas �tre ponctuelle. Mme BACH a rappel� tout � l'heure l'existence d'un certain nombre d'�quipements, notamment dans le 13e arrondissement, le Relais des Carri�res et l'autre, qui fonctionnent toute l'ann�e. Vous y verrez ce qui a �t� fait sur le plan de la dignit�, de l'humanit�, sur le plan social et de r�insertion. Il ne s'agit pas simplement dans ces lieux d'accueillir, de donner � manger, de permettre de dormir, mais aussi de faire un examen de la situation sur le plan sanitaire, sur le plan social et sur le plan de la r�insertion. C'est important.
Je voudrais donc que tout cela soit cit� dans cet �tat d'esprit.
La parole est � Mme HERMANGE.
Mme Marie-Th�r�se HERMANGE, adjoint. - Monsieur le Maire, je comprends que tout le monde soit �mu par la situation que nous avons connue tout r�cemment, mais je m'�tonne malgr� tout que cette �motion ne se manifeste que pendant l'hiver car, apr�s tout, au printemps, � l'automne et en �t�, nous connaissons aussi ce type de probl�me. Et je dois dire que c'est gr�ce � l'impulsion de Jacques CHIRAC, alors que le Gouvernement que vous souteniez parlait uniquement de plan " Pr�carit� hiver ", que nous sommes maintenant conduits � �laborer des plans pr�carit� permanents.
Cela, Monsieur le Maire, je tenais � le rappeler.
Je tenais � rappeler aussi que nous avons toujours anticip� sur les probl�mes de pr�carit� gr�ce � la cr�ativit� et � l'imagination de tous, �lus et fonctionnaires qui travaillent sur ce dossier.
Je rappellerai que c'est en 1985, alors que c'est � cette �poque, Mesdames, Messieurs, que nous commencions � parler de nouveaux pauvres, que Jacques CHIRAC a cr�� le premier dispensaire dans le 14e arrondissement, le dispensaire Ren�-Coty qui avait pour vocation d'accueillir celles et ceux qui �taient les plus d�munis.
Ensuite, il y a eu bien s�r un certain nombre d'autres dispositifs et notamment le " S.A.M.U. social ". Certes, il peut �tre aujourd'hui consid�r�, par certains, comme imparfait, mais lorsqu'on va � l'hospice Saint-Michel, lorsqu'on sait que la Ville de Paris a investi pour ce centre et alors qu'on connaissait l'�tat ant�rieur de l'hospice Saint-Michel, 35 millions de francs pour accueillir les plus d�munis, je ne peux pas dire que nous fassions avec le moindre co�t.
Nous avons aussi, parall�lement, Monsieur le Maire, mis en place un dispositif de formation que vous avez inaugur� r�cemment avec le Relais des Carri�res, notre ancien Nicolas-Flamel, qui permet � tous ceux qui sont h�berg�s � la Poterne-des-Peupliers ou ailleurs de pouvoir b�n�ficier d'une formation.
Je voudrais lire, Monsieur le Maire - et c'est peut-�tre par l� que je terminerai bien que j'aurais beaucoup d'autres choses � dire - une lettre que j'ai re�ue d'un S.D.F. qui m'a �t� transmise par un travailleur social qui, pendant longtemps, s'est occup� de cette personne :
" J'ai maintenant un F1, chose formidable pour moi, apr�s la rue et les cartons. J'ai aussi un contrat de travail dans l'Environnement, pour une dur�e de six mois, et avec une journ�e de formation par semaine pour pouvoir m'assurer un d�bouch� � la fin de ce stage.
Vous voyez, cela va beaucoup mieux pour moi maintenant et je tenais � vous en faire part car je sais que vous nous avez beaucoup aid�s. "
Voil� le t�moignage de quelqu'un, Monsieur le Maire. C'est s�r que nous pourrons mettre en place tous les moyens n�cessaires, mais le vrai moyen c'est un moyen humain et notamment il faudrait que nous puissions assurer un tutorat pour chaque S.D.F. Encore faut-il que ceux-ci le veuillent !
Je suis pr�te, Monsieur SARRE, si vous allez revoir tout � l'heure ce S.D.F. dont vous avez parl�, � vous accompagner effectivement. Je le rencontre tr�s souvent devant le quai de l'H�tel-de-Ville. Eh bien, si vous arrivez � le faire entrer dans un de nos �tablissements, ce sera un exploit.
Je ne suis pas s�re, Monsieur SARRE, qu'il faille obliger les S.D.F. � entrer dans nos �tablissements. Nos centres, nos dispensaires ne doivent pas �tre consid�r�s comme des prisons et je pense que si nous les obligions � entrer dans ce type d'�tablissements, ils trouveraient, par un moyen ou un autre, la possibilit� d'en sortir. Ils se cacheraient et nous n'aurions plus la facult�, quelque part, de les gu�rir car il faut aussi parler de gu�rison quand on parle de S.D.F.
Je vous remercie.
(Applaudissements sur les bancs des groupes " Rassemblement pour Paris " et " Paris-Libert�s ").
M. LE MAIRE DE PARIS. - Monsieur DOMINATI, vous avez la parole.
M. Jacques DOMINATI, premier adjoint. - Monsieur le Maire, j'interviens sur un point personnel.
Mme STIEVENARD a expliqu� tout � l'heure que j'�tais pour le gel du budget social.
C'est vrai, j'ai fait une intervention dans le pass� dans ce sens, mais je voudrais la rassurer, elle n'est pas Soeur STIEVENARD et moi le Diable !
Je pense, comme elle, qu'il faut une meilleure utilisation du budget social. Comme chaque fois que nous intervenons, les propos sont plus ou moins d�form�s, pour la clart� du d�bat je dirai que moi-m�me et le groupe " Paris-Libert�s ", nous souhaitons que la g�n�rosit� des Parisiens soit aussi bien expliqu�e aux Parisiens.
M. LE MAIRE DE PARIS. - Tr�s bien.

Janvier 1997
Débat
Conseil municipal
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