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50 - QOC 95-199 Question de M. Georges SARRE et des membres du groupe du Mouvement des citoyens à M. le Maire de Paris concernant le budget de la Culture à Paris.



Libell� de la question :
"L'�tude du budget de la Culture, de 1995, montre que les cr�dits affect�s � ce domaine repr�sentent moins de 5 % de la masse budg�taire globale de la Ville de Paris. Or, une �tude r�cente du Minist�re de la Culture a montr� que les villes de plus de 10.000 habitants consacraient en France plus de 10 % de leur budget aux Affaires culturelles en 1990.
Aussi, M. Georges SARRE et les membres du groupe du Mouvement des citoyens souhaiteraient savoir si la Municipalit� entend consacrer un effort financier plus important en faveur des activit�s culturelles qui permettent de rattraper la moyenne nationale.
Ils soulignent qu'un r��chelonnement des d�penses consenties pour la restauration et l'entretien des monuments pourrait au moins �tre envisag� et qu'une r�orientation des cr�dits en faveur d'activit�s culturelles et d'�quipements de proximit� serait souhaitable afin que la Ville de Paris ne se contente pas de mettre en valeur le patrimoine et aide la cr�ation artistique.
M. Georges SARRE et les membres du groupe du Mouvement des citoyens attirent l'attention de M. le Maire de Paris sur l'int�r�t que pourrait repr�senter la r�alisation de salles polyvalentes dans les arrondissements non dot�s de th��tres, afin d'accueillir diff�rents types de spectacles (concerts, expositions, colloques, pi�ces de th��tre) et favoriser la vie associative et culturelle des quartiers.
Par ailleurs, ils demandent � M. le Maire de Paris de prendre des mesures pour renforcer la fr�quentation des mus�es de la Ville de Paris qui, entre 1985 et 1992, ont connu un recul du nombre des entr�es (1.319.000 en 1985 et 1.292.000 en 1992). Une nouvelle politique d'acquisition d'oeuvres d'art et de commande publique associ�e � un d�veloppement de la promotion et de la communication, notamment en direction des touristes �trangers, permettrait d'am�liorer leur fr�quentation.
M. Georges SARRE et les membres du groupe du Mouvement des citoyens souhaiteraient donc savoir si de nouvelles orientations seront prises pour la mandature et si des innovations sont � attendre dans le domaine culturel."
R�ponse (Mme H�l�ne MAC� de L�PINAY, adjoint) :
"La question pos�e par M. Georges SARRE et les �lus du groupe du Mouvement des citoyens porte sur trois points distincts :
- le montant des d�penses culturelles de la Ville de Paris ;
- l'affectation des cr�dits au sein du budget ;
- enfin, le probl�me sp�cifique de la fr�quentation des mus�es.
Sur le premier point, M. SARRE d�plore la faible importance du budget affect� � la culture, moins de 5 % du budget global de la Ville.
A cet �gard, je voudrais faire trois remarques.
Tout d'abord, il n'est pas exact de dire que la Ville de Paris affecte moins de 5 % de son budget � la culture.
Il ressort de l'�tude men�e par le Minist�re de la Culture sur les d�penses culturelles des grandes villes de France, en 1993, que le total des cr�dits d�pens�s par Paris a �t� de 1,9 milliard de francs, soit 6,7 % de la d�pense globale de la Ville.
Sur cette somme de 1,9 milliard de francs, 1,33 milliard de francs figuraient sur le budget de la Direction des Affaires culturelles. Mais il faut savoir que le budget culturel de la Ville ne se r�duit pas au seul budget de la D.A.C. D'autres directions apportent une contribution en ce domaine : Architecture, Jeunesse et Sports, Parcs et Jardins, Direction de l'Action sociale, de l'Enfance et de la Sant�, etc.
Par ailleurs, je voudrais souligner que l'importance en masse du budget de la collectivit� parisienne fausse les comparaisons en pourcentage que l'on peut faire avec les autres grandes villes.
Le volume du budget de la Ville de Paris qui inclut une importante contribution au budget du D�partement n'est comparable, en masse, � aucun autre budget de collectivit� territoriale. Il est donc in�vitable, si l'on rapporte les d�penses culturelles � une masse budg�taire sans �quivalent dans aucune autre grande ville, que l'on obtienne des pourcentages moins �lev�s � Paris.
Il n'en reste pas moins qu'avec pr�s de 2 milliards de francs consacr�s chaque ann�e � la culture, la Ville de Paris occupe en France la deuxi�me place, apr�s le Minist�re de la Culture, en mati�re de d�penses culturelles.
Enfin, en ce qui concerne plus particuli�rement le budget de la Direction des Affaires culturelles, il faut rappeler qu'il a augment� de fa�on constante au cours de la derni�re mandature, passant de 824 millions de francs en 1989 � 1,3 milliard de francs en 1995, soit une augmentation de 57 % ce qui est consid�rable, m�me si ce pourcentage n'int�gre pas l'�rosion mon�taire.
Dans la deuxi�me partie de sa question, M. SARRE reproche au budget culturel municipal de trop favoriser l'entretien du patrimoine par rapport aux �quipements, aux activit�s culturelles et � la cr�ation.
C'est profond�ment m�conna�tre la structure du budget municipal. En simplifiant quelque peu, on peut dire que sur les 1,3 milliard de francs �voqu�s ci-dessus dont dispose la Direction des Affaires culturelles seuls 74 millions de francs, soit 5,7 % du budget de la Direction des Affaires culturelles sont consacr�s � l'entretien du patrimoine. Cette somme correspond au budget du bureau des monuments.
Tout le reste, soit 1,25 milliard de francs, est consacr� aux �quipements, institutions culturelles et aux associations. C'est donc bien � ce dernier secteur que va d'ores et d�j� l'essentiel du budget de la Direction des Affaires culturelles.
Sur la proposition de M. SARRE de cr�er des salles polyvalentes dans les arrondissements non pourvus de th��tre, je ferai plusieurs observations.
D'abord, la Ville de Paris a cr�� plusieurs th��tres dans les arrondissements p�riph�riques : 19e, 13e, 14e, 15e. L'ann�e prochaine, dans le 18e arrondissement ouvrira la salle du th��tre des Abbesses dont la gestion sera confi�e au th��tre de la Ville.
J'insiste d'ailleurs sur le fait que tous ces th��tres sont de v�ritables th��tres, qui ont une programmation de qualit�.
A cet �gard, il ne me para�t pas souhaitable de multiplier la formule de la salle polyvalente destin�e � produire des spectacles avec des budgets limit�s. Cette formule n'est pas adapt�e � Paris qui poss�de d�j� pr�s de 170 salles de spectacles dont 143 th��tres, parmi lesquels se trouvent les institutions les plus prestigieuses du pays.
Le public parisien est � juste titre exigeant et d�s lors qu'il dispose, � moins d'une demi heure de m�tro, de salles de spectacle de qualit�, il serait vain de multiplier des lieux � l'identit� mal d�finie offrant une programmation dont la qualit� ne serait pas � la hauteur de ce qu'offrent les salles de spectacles parisiennes.
Au demeurant, je rappelle que ces salles ne sont occup�es en moyenne chaque soir qu'� 50 % de leur capacit� et que les th��tres priv�s se plaignent d�j� de la trop forte pr�sence � Paris des �tablissements publics subventionn�s, nationaux et municipaux.
Enfin, en ce qui concerne la fr�quentation des mus�es parisiens, j'apporterai les pr�cisions suivantes :
- la tendance de la fr�quentation des mus�es municipaux est � la hausse.
Il y avait 1 million de visiteurs en 1998, il y a eu 1.469.124 visiteurs en 1992 et non pas 1.292.000 comme l'indique M. SARRE. Les chiffres de 1995, jusqu'au 30 septembre, indiquent 1.310.434 visiteurs, ce qui laisse esp�rer une bonne ann�e.
Ces chiffres regroupent l'ensemble des visiteurs, tous tarifs confondus.
Toutefois, la fr�quentation peut varier d'une ann�e sur l'autre en fonction notamment des expositions programm�es, mais la tendance lourde, je le r�p�te est � la hausse.
Enfin, d'ores et d�j�, plusieurs initiatives ont �t� prises pour faire conna�tre les mus�es parisiens aussi bien aupr�s des �trangers que des Parisiens. Je citerai bri�vement :
- l'�dition en 1994 d'un d�pliant diffus� par l'Office du tourisme de Paris ;
- la campagne d'affichage en 1994-1995 visant � promouvoir les mus�es municipaux ;
- les multiples initiatives aupr�s de la presse, pour faire conna�tre les expositions, ainsi que l'affichage dans le m�tro ;
- l'�dition de d�pliants bilingues pour faire conna�tre certains petits mus�es de la Ville (Balzac, Bourdelle, Vie Romantique) ;
- la participation � la formule de la carte intermus�es avec les mus�es nationaux, ainsi qu'au salon international des mus�es.
Et je pourrais continuer cette �num�ration, sans oublier l'effort, beaucoup plus original � mon avis, qui est fait par les services p�dagogiques des mus�es municipaux et l'association "Art et �ducation" pour organiser l'accueil des �l�ves du primaire et du secondaire dans les mus�es. Cette action contribue � �veiller l'int�r�t du jeune public pour les mus�es, c'est donc aussi un investissement � long terme."

Novembre 1995
Débat
Conseil municipal
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