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6 - 2001 DASCO 231 - Communication de M. le Maire de Paris relative au monde étudiant parisien à l'occasion de la rentrée universitaire 2001


M. LE MAIRE DE PARIS. - Nous passons au deuxi�me sujet de la matin�e, la communication sur le monde �tudiant � l'occasion de la rentr�e universitaire.
Mes chers coll�gues, je vous demande autant d'attention pour ce sujet, que ce soit la majorit� ou la minorit�. Chers coll�gues, ensemble, nous faisons des ordres du jour assez charg�s, je demande un effort de concentration permanent ou alors de sortir, ce que je peux comprendre, et je ne fais jamais de reproche � ce sujet.
Paris h�rite d'une tradition universitaire exceptionnelle qui contribue, depuis plus de huit si�cles, � son rayonnement international. Formidable p�le universitaire et de recherche, notre Ville doit aussi une partie de sa vitalit� aux 300.000 �tudiants qui y vivent.
Si Paris bouge si Paris vit, si Paris cr�e, c'est bien gr�ce � ces �tudiants et � leur engagement dans la cit�, � leur capacit� � susciter et � relayer les avant-gardes artistiques et culturelles, � leur sens de la convivialit� et de l'�change. Pourtant, nombre de faits rel�vent de ce qui appara�t comme une m�fiance chronique envers cette population, notre collectivit� a trop longtemps n�glig� cette exceptionnelle richesse. Malheureusement, les effets en sont connus, les �tudiants sont quotidiennement confront�s � la v�tust� des locaux, � la faiblesse des infrastructures et aux difficult�s pour se loger.
Quand les pr�c�dentes municipalit�s s'installaient dans une regrettable inertie, au motif qu'il ne s'agit pas l� d'une comp�tence obligatoire de notre collectivit�, de nombreuses villes au contraire ont su tirer le plus grand b�n�fice du plan "Universit� 2000".
Aujourd'hui, nous souhaitons donc affirmer une nouvelle ambition en faveur de la dynamique universitaire. La mise en ?uvre du plan "Universit� du 3e mill�naire" constitue en ce sens une opportunit� majeure pour am�liorer le cadre actuel et offrir � chacun la possibilit� de bien �tudier et de bien vivre dans la ville.
Ce renouveau passe d'abord par l'am�lioration des locaux et le rassemblement de sites actuellement trop dispers�s. La Ville financera � hauteur de 1,5 milliard la cr�ation du p�le universitaire en Z.A.C. "Paris-Rive gauche", elle soutient �galement l'op�ration de restructuration du Centre universitaire de Clignancourt. Elle s'engage dans des initiatives conduites en synergie avec l'Etat afin de faciliter le d�samiantage et la mise en s�curit� du campus de Jussieu.
Au sein du patrimoine municipal affect� � l'enseignement sup�rieur d'Etat, la Ville poursuivra les op�rations de mise aux normes de s�curit� de la Sorbonne.
Il passe ensuite par l'am�lioration des conditions d'�tude des �tudiants. La cr�ation de trois nouvelles biblioth�ques a �t� d�cid�e : deux sur la Z.A.C. "Paris-Rive gauche", la biblioth�que de l'universit� Paris VII et la Biblioth�que du p�le langues et civilisations au sein du nouveau quartier estudiantin ; une troisi�me de 1.200 places dans les locaux de l'ancien coll�ge Sainte-Barbe, mitoyen de la biblioth�que Sainte-Genevi�ve.
Engager le renouveau universitaire, c'est aussi cr�er les conditions d'un dialogue soutenu et d'un vrai partenariat entre la Ville et les �tudiants.
Ainsi, les 15 et 16 novembre prochains, se r�uniront � l'H�tel-de-Ville des Etats g�n�raux de la vie �tudiante qui r�uniront tous les acteurs de cette sph�re. Ce rendez-vous marquera la mise en place d'un Conseil parisien de la vie �tudiante, lieu d'�changes entre la Municipalit� et les acteurs de la vie �tudiante.
Citoyens dans leur ville, les �tudiants parisiens pourront �galement s'appuyer, d�s l'an prochain, sur la Maison des associations �tudiantes programm�e au c?ur de Paris. Celle-ci aura vocation � leur apporter un soutien logistique adapt� ; elle constituera en outre un lieu d'�changes uniques pour des milliers d'�tudiants porteurs de projets.
Un fonds dot� de 2,3 millions de francs a �t� cr�� d�s cette ann�e afin de soutenir financi�rement les initiatives �tudiantes et de vivifier ce tissu associatif.
Enfin, toute politique universitaire se doit de favoriser l'acc�s au logement, ce qui constitue la premi�re pr�occupation des �tudiants. Le C.R.O.U.S. de Paris refuse environ 8.000 demandes chaque ann�e. La Municipalit� s'engage donc, pour combler ce retard, � cr�er 7.000 logements d'ici l'aboutissement du plan "U3M". C'est bien un nouveau souffle que nous voulons donner � la politique universitaire aujourd'hui.
Apr�s le d�bat, Dani�le POURTAUD, charg�e de l'universit�, et David ASSOULINE, charg� de la vie �tudiante, d�velopperont les aspects du projet que je viens d'�voquer.
C'est, selon nous, un projet essentiel puisque nous voulons privil�gier l'investissement le plus porteur qui soit pour l'avenir humain, intellectuel et �conomique de notre Capitale.
(Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste et radical de gauche).
Je vais donc donner la parole aux orateurs inscrits et tout d'abord � Mme COHEN-SOLAL.
Mme Lyne COHEN-SOLAL, adjointe. - Merci, Monsieur le Maire.
Paris a l'honneur et la fiert� d'�tre, depuis le Moyen-Age, la plus grande ville �tudiante d'Europe, du moins dans la journ�e puisque 330.000 �tudiants fr�quentent nos universit�s et grandes �coles.
Dans la journ�e seulement, Monsieur le Maire et chers coll�gues, car, vous le savez bien, nos �tudiants ne peuvent habiter la Capitale. Pendant plus de vingt ans, la Ville de Paris a d�lib�r�ment tourn� le dos � cette collectivit� universitaire. Il �tait temps, il �tait grand temps d'inverser cette politique.
En mati�re de logement d'abord, les logements sociaux � destination des �tudiants sont scandaleusement insuffisants. Au contraire des grandes villes de province qui ont fait de l'Universit� un atout de renouveau des centres-villes en y int�grant largement les r�sidents �tudiants, Paris a d�lib�r�ment rejet� � l'ext�rieur les plus jeunes, pr�f�rant les voir dans les le R.E.R. que dans ses murs...
Les chiffres sont malheureusement terriblement accablants : quand la province offre une chambre pour 17 �tudiants en moyenne, Paris n'en propose qu'une � 150 �tudiants. Accablant pour ne pas dire honteux !
Aujourd'hui, nous saluons donc les efforts du Contrat de plan �tat-R�gion auquel la Ville s'est jointe et que vous d�sirez amplifier � l'aide du C.R.O.U.S.
Le soutien aux �tudiants les moins favoris�s par le biais des bourses dont vous annoncez la multiplication et l'amplification nous semble tout aussi fondamental.
Afin de travailler plus efficacement sur ces dossiers, vous proposez un vrai dialogue avec le monde universitaire et �tudiant. Vous avez, Monsieur le Maire, d�j� rencontr� r�guli�rement les pr�sidents des universit�s et ils ont �t� non seulement int�ress�s mais ils tiennent � poursuivre ce dialogue avec Dani�le POURTAUD.
Parall�lement, la mise en place avec David ASSOULINE du Conseil parisien de la vie �tudiante est � saluer car il permettra � la suite des Etats g�n�raux de la Vie �tudiante de d�velopper avec les premiers concern�s les 2,3 millions de francs du fonds cr�� afin de soutenir la vie du tissu associatif �tudiant.
Nous nous f�licitons �galement des efforts financiers annonc�s en faveur des biblioth�ques, des restaurants universitaires et des lieux de vie comme de soins � destination des �tudiants.
Permettez-moi, � cet instant, deux suggestions dans le m�me sens.
Est-il possible, en faveur des �tudiants �trangers,de pouvoir mettre en place des proc�dures semblables � celles qui ont �t� propos�es aux chercheurs � leur d�part de leur pays d'origine afin d'�viter les interminables files d'attente lors de la r�gularisation de leur situation r�glementaire en France ? Changer leurs conditions d'accueil, afin qu'elles soient plus dignes et plus amicales � l'image de la bienvenue que nous devons leur offir.
Autre suggestion :
Pr�voir, sans d�naturer le site historique, d'abriter des intemp�ries les files d'attente des �tudiants devant la biblioth�que Sainte-Genevi�ve alors que l'hiver arrive. Il serait normal de prot�ger les �tudiants qui veulent travailler, ce serait un geste l�gitime de la Ville, au moment o� nous parlons d'am�liorer leurs conditions de vie.
Int�grer les universit�s dans la Ville, faire des �tudiants des citoyens de la Capitale, de ces objectifs nous serons des soutiens tout au long de la mandature. Vous pouvez compter sur nous.
M. LE MAIRE DE PARIS. - Merci beaucoup. Je pr�cise au groupe socialiste que vous avez dix minutes en tout et que je vois quatre inscrits, il y a d�j� 3 minutes 30 qui ont �t� prises par Mme COHEN-SOLAL, donc je ne donnerai pas plus de 10 minutes, je vous le pr�cise, pour les trois orateurs qui suivent.
La parole est maintenant � M. POZZO-DI-BORGO.
(Mme Anne HIDALGO, premi�re adjointe, remplace M. le Maire de Paris au fauteuil de la pr�sidence).
M. Yves POZZO-DI-BORGO. - En 1991 le plan "Universit� 2000" �tait lanc�. Son objectif �tait d'accueillir 300.000 �tudiants suppl�mentaires sur l'ensemble de la France. La philosophie de ce plan avait pour objectif de r��quilibrer l'offre universitaire au profit de la province. La Ville de Paris qui regroupait 55 % des �tudiants de la R�gion Ile-de-France a donc �t� compl�tement oubli�e par ce plan alors que pour notre R�gion la somme totale qui lui �tait attribu�e se montait � 8 milliards 90 millions, comprenant la part de l'�tat et la part des collectivit�s.
La cons�quence de cet oubli est un lourd retard de 9 ans pour l'universit� parisienne. Cela l'a handicap�e et a entra�n� une d�gradation des locaux et une absence de mise en s�curit� de ces m�mes locaux. Mais surtout le p�le universitaire parisien s'est affaibli, au moment o� la concurrence internationale des dipl�mes et des laboratoires de recherche aurait n�cessit� que Paris constitue et confirme son v�ritable p�le d'excellence.
Le Gouvernement socialiste ne pouvait l'ignorer, d'autant plus que le Premier Ministre actuel �tait � l'�poque Ministre de l'�ducation nationale et donc aujourd'hui le principal responsable de ce retard.
L'ann�e derni�re, la mise en place du plan "Universit� du 3e mill�naire", le plan "U3M", a permis de corriger en partie cette erreur, en int�grant dans ces nouveaux plans les universit�s parisiennes et Claude ALL�GRE, le Ministre de l'�ducation du moment, affirmait m�me que "La France s'affaiblit si Paris s'affaiblit".
Le groupe U.D.F., d�j� lors de la pr�c�dente mandature, avait insist� de fa�on vigoureuse pour que la Municipalit� de Paris ait une politique universitaire. Il a donc trouv� l�gitime qu'elle offre � l'�tat la possibilit� de construire jusqu'� 200.000 m�tres carr�s de surfaces universitaires sur la Z.A.C. "Rive gauche" et de s'associer tr�s �troitement au d�veloppement du logement �tudiant et � l'am�lioration de la vie �tudiante. Ce fut une d�cision majeure de la mandature pass�e.
L'enseignement sup�rieur est de plus en plus concern� par la mondialisation. L'Union europ�enne met l'accent sur l'urgence de renforcer la vitalit� intellectuelle des grandes villes. Or l'exclusion de Paris du plan "Universit� 2000" nous a p�nalis�s. A cela s'est ajout� le fait que depuis des ann�es nous avons laiss� partir nombre d'�tablissements d'enseignement sup�rieur, Polytechnique, H.E.C., ESSEC, Normale-Sup, les Ponts et Chauss�es, en partie l'E.N.A. Si les dirigeants et les enseignants de ces grandes �coles avaient � nouveau la possibilit� de choisir, il n'est pas s�r qu'ils referaient le m�me choix car la pr�sence � Paris est gage d'�changes et d'image internationale que la pr�sence en p�riph�rie ou en province n'assure pas toujours.
Monsieur le Maire, vous avez la possibilit� en partie d'inverser cette tendance. Il s'agit du dossier "Sciences politiques" et de son installation � La�nnec. Vous savez que cette �cole prestigieuse compte 250 chercheurs, 1.250 enseignants. Elle accueille chaque ann�e plus de 4.000 �tudiants dont 1.000 �tudiants �trangers, �manation de conventions que cette �cole a pass�es avec 165 universit�s �trang�res et qui pour la plupart vont irriguer les �lites respectives de leur pays. Mais cette �cole, qui pourrait accueillir et former beaucoup plus d'�tudiants, est install�e sur deux p�les principaux. Le p�le de la rue Saint-Guillaume et celui de la rue de la Chaise. Le reste est dispers� sur 30 sites dans tout Paris !
Pour ne prendre qu'un exemple, seulement 5 % des ?uvres de sa biblioth�que sont accessibles aux �tudiants et aux chercheurs. Pour la qualit� de son enseignement cela n'est plus supportable. Cette �cole �clate dans ses murs et se d�localise en province. Ce n'est pas digne de notre Capitale que cette �cole soit trait�e de la sorte. J'ai toujours regrett� que cet institut n'ait pas �t� int�gr� plus t�t dans le plan "U3M", cela aurait peut-�tre permis � la Ville d'avoir la hardiesse de pr�empter les 38.000 m�tres carr�s de l'h�pital La�nnec pour y installer l'Institut d'�tudes politiques. Cela n'a pas �t� fait.
Alors, devant le manque de soutien de l'�tat et de la Ville, les responsables qui avaient un temps envisag� de s'installer sur la totalit� de ces terrains, se sont alors m�diocrement content�s d'en n�gocier seulement 6.000 m�tres carr�s, qu'ils auront certainement, mais qui ne r�gleront pas l'ensemble de leurs probl�mes.
Ne croyez-vous pas, Monsieur le Maire, qu'il faut redonner confiance aux responsables de cette �cole et leur permettre de r�aliser leurs ambitions internationales en faisant tout en liaison avec l'�tat pour que l'ensemble de l'Institut d'�tudes politiques soit en totalit� install� sur l'ancien site de l'h�pital La�nnec, quelles que soient les n�gociations en cours avec le promoteur ou avec l'A.P.-H.P. Les 38.000 m�tres carr�s de La�nnec correspondent exactement aux besoins de l'Institut d'�tudes politiques. Cela est possible, si la volont� politique existe et je m'adresse � M. MANO, r�vez un peu, Monsieur MANO, vous aurez ainsi, si cela se fait...
Mme Anne HIDALGO, premi�re adjointe, pr�sidente. - Vous avez �puis� votre temps de parole, Monsieur POZZO-DI-BORGO, veuillez conclure.
M. Yves POZZO-DI-BORGO. - ... lib�r� dans l'arrondissement 15.000 m�tres carr�s et vous pourrez ainsi vous en donner � c?ur joie, sous nos critiques, pour utiliser votre fameuse r�serve fonci�re.
(Applaudissements sur les bancs du groupe Union pour la d�mocratie fran�aise).
Mme Anne HIDALGO, premi�re adjointe, pr�sidente. - Merci.
M. RIOU a la parole.
M. Alain RIOU. - Madame la Maire, mes chers coll�gues, ni la commune, ni le D�partement n'ont th�oriquement de comp�tence dans le domaine universitaire. Dans le cadre de la r�partition des comp�tences entre les communes, les d�partements, les r�gions et l'Etat, seul ce dernier d�tient une comp�tence g�n�rale en mati�re universitaire.
Toutefois, Paris qui, souvent, fait exception � l'organisation et au fonctionnement administratifs de droit commun, est responsable d'�tablissements d'enseignement sup�rieur.
A ce titre, Paris assurait jusqu'� pr�sent tout juste son devoir vis-�-vis de ces �tablissements.
Vous avez d�cid�, Madame la Maire, d'entreprendre une politique beaucoup plus volontariste afin de rem�dier rapidement � la d�gradation mat�rielle...
M. Jean TIBERI, maire du 5e arrondissement. - Ne dites pas n'importe quoi quand m�me !
Mme Anne HIDALGO, premi�re adjointe, pr�sidente. - M. RIOU a la parole.
M. Alain RIOU. - ... dans laquelle se trouvait la plupart d'entre eux.
Paris ne se bornait pas dans le domaine universitaire � assumer cette unique charge. En tant que propri�taire de b�timents prestigieux qui h�bergent des �tablissements universitaires, la Ville de Paris assumait, parfois mollement, les charges qui lui incombaient. Vous avez d�cid� d'�tre plus dynamique sur ce terrain. Fort bien ! Comme gros propri�taire foncier, la Ville de Paris, soucieuse de l'installation de b�timents universitaires intra muros a conclu r�cemment avec l'Etat des accords permettant de r�aliser cet objectif dans des conditions satisfaisantes de part et d'autre. Conforter ces bons usages est bien s�r d'excellente administration et de bonne politique et nous ne saurions que vous encourager dans cette direction.
Mais, � part accomplir son devoir, dans des conditions parfois contestables, et faire � l'occasion, quoique parfois parcimonieusement, preuve de g�n�rosit� � l'�gard de l'Etat, la politique de l'ancienne majorit� n'avait pas beaucoup d'int�r�t ni de sollicitude vis-�-vis du monde �tudiant, alors que Paris compte environ 330.000 �tudiants.
Cette passivit� ou ce d�sint�r�t, Madame la Maire, vous voulez y mettre fin, en multipliant les instances ou les structures d'information, de concertation et de participation, mais aussi les moyens, notamment en mati�re de logements.
En mati�re de logements, vous avez d�cid� de mettre en ?uvre une vraie politique volontariste, afin que les �tudiants puissent � terme se retrouver, de mani�re autonome, dans tous les quartiers de Paris. Il faut insister sur ce point, les �tudiants doivent pouvoir s'installer non loin des universit�s, c'est-�-dire souvent au c?ur de Paris, m�me si, heureusement, et sur votre initiative les choses �voluent � ce sujet.
Nous savons bien que cela a un co�t, comme la politique de mixit� sociale dans le cadre g�n�ral de vos orientations relatives au logement social. Mais Paris doit absolument l'assumer, non seulement pour r�pondre � des imp�ratifs de justice, mais aussi si Paris veut voir vraiment revivre enfin tous ses quartiers.
Concernant la multiplication des instances, on pourrait craindre que ce soient des coquilles vides ne manifestant qu'une politique d'affichage comme a su le faire si souvent votre pr�d�cesseur. Mais notre profonde conviction est qu'il n'en est rien et qu'il est tout � fait utile, pertinent, voire indispensable de traiter l'ensemble des probl�mes en multipliant les portes d'entr�e pour une communaut� �tudiante foisonnante, aux nombreuses difficult�s et diff�rences.
Les �tudiantes et les �tudiants de cette Ville sont un enjeu fantastique au bon sens du terme. Pas un enjeu �lectoral, pas l'occasion de se constituer une client�le � bon march�, mais un enjeu parce que, par leur nombre, leur int�gration dans la cit�, l'espace qu'on leur donne, la fa�on dont on les traite se joue l'esprit de Paris qui n'est ni si conservateur, comme les derni�res �lections l'ont montr�, ni le dos tourn� � ceux qui remuants, contestataires, frondeurs, exigeants donnent en partie son �me � certains quartiers de Paris et � la Ville tout enti�re.
Les Verts, lors de la derni�re campagne �lectorale avaient insist� sur cet aspect de la jeunesse � Paris. Ils avaient aussi beaucoup plaid� pour que Paris redevienne cette v�ritable cit� internationale des �tudiants qu'elle a peu � peu cess� d'�tre.
L'accueil des �tudiants �trangers est aujourd'hui indigne de Paris qui s'est pourtant toujours flatt� d'�tre, par excellence, la cit� ouverte sur le monde.
Le fait que vous vouliez changer ce triste cours des choses, Madame la Maire, est une d�cision excellente, mais il y faudra une volont� sans faille, des moyens importants et il conviendra �galement d'aider au changement des mentalit�s par la lutte contre tous les pr�jug�s qui marquent encore trop souvent des esprits encore trop nombreux.
Nous nous r�jouissons dans ce cadre de l'effort financier � hauteur de 9 millions de francs que vous consacrez � l'�quipement des th��tres de la Cit� universitaire, m�me si ce financement ne correspond qu'au cinqui�me du financement global.
S'il faut conforter et am�liorer l'accueil g�n�ral des �tudiants �trangers, je voulais vous signaler, Madame la Maire, dans la suite directe de mes propos pr�c�dents, la situation particuli�re de la Cit� universitaire internationale de Paris au titre de laquelle vous avez �t� saisie en m�me temps que le Premier Ministre et le Ministre de l'Education nationale � travers une p�tition et qui n'a pas � ce jour re�u de r�ponse de la Ville.
En substance, cette p�tition internationale comporte l'appel suivant :
"La Cit� universitaire de Paris a rendu de grands services. Apr�s 75 ans de fonctionnement, elle est confront�e � une situation difficile mais dont l'issue est essentielle pour l'affirmation du r�le international de Paris au XXIe si�cle. Il importe que l'Etat et la Ville de Paris s'engagent sur son identit� et ses objectifs ; que sa mission de service public soit affirm�e ; que ses dispositifs et sa gestion soient v�ritablement modernis�s et non pas retouch�s dans un simple objectif de communication ; que sa liaison statutaire et juridique avec les nouvelles universit�s de Paris soit confort�e par des liens organiques ; que sa vocation internationale soit tourn�e vers des projets de coop�ration ; que son d�veloppement participe au projet urbain de Paris et des communes limitrophes.
Les conditions n�cessaires � la bonne application de ces principes sont l'adoption d'une gestion conf�d�rale, garantissant l'autonomie des maisons nationales et la participation effective de toutes les composantes, des r�sidents et des personnels, � la gestion. Nous nous tournons vers vous pour vous demander de r�unir les �tats g�n�raux n�cessaires � une v�ritable refondation de la Cit� universitaire".
Il va de soi, Madame la Maire, que cet appel ne vous est pas principalement destin�, ni d'ailleurs � notre Assembl�e d�lib�rative. Mais je crois que rien ne peut se faire sur la question des �tudiants �trangers � Paris, sans partir de l'existant, sans se pencher sur les graves difficult�s qui nous sont ainsi signal�es.
Si nous passions � c�t� d'un tel appel, on pourrait nous reprocher de ne nous int�resser � la question qu'in abstracto alors que nous pouvons �tre des m�diateurs, des intercesseurs, voire directement des d�cideurs sur un sujet r�el, aigu et comme l'�crivent les nombreux membres de l'Institut, professeurs au coll�ge de France, directeurs de grands �tablissements, professeurs d'universit�, chercheurs, ing�nieurs, �crivains, artistes, �lus (dont Dany COHN-BENDIT et Alain LIPIETZ), diplomates, fonctionnaires internationaux, dont plusieurs r�sidents de la Cit� universitaire, "essentiel pour l'affirmation du r�le international de Paris au XXIe si�cle".
Sur la situation des �tudiants �trangers � Paris, je tiens � signaler deux autres probl�mes. Celui du renouvellement des titres de s�jours des �tudiants en cours d'�tudes et le r�le des C.A.S. des arrondissements.
La plupart du temps, les titres de s�jour des �tudiants �trangers qui font leurs �tudes � Paris sont d�livr�s pour un an ou pour une p�riode inf�rieure � la dur�e totale de leurs �tudes ici. Etre oblig� de faire une demande de renouvellement de titre de s�jour, c'est-�-dire recommencer une proc�dure compl�te pour obtenir ce titre est dans la quasi-totalit� des cas inutile et vexatoire.
C'est pourquoi, nous demandons � la Pr�fecture de police en liaison avec les universit�s de mettre en ?uvre une proc�dure de renouvellement automatique par tacite reconduction ou � travers une proc�dure ultra-simplifi�e du m�me type. Nous esp�rons, Madame la Maire, un soutien de notre Municipalit� pour que ce dispositif aboutisse.
Sur le r�le des C.A.S. des arrondissements, il nous a �t� signal� des traitements diff�rents entre �tudiants fran�ais et �trangers concernant l'attribution d'aides financi�res exceptionnelles, ces derniers en �tant parfois exclus. Nous souhaitons donc qu'un rappel g�n�ral sur l'�galit� de traitement soit fait � tous les C.A.S. et qu'une vigilance particuli�re s'exerce � ce sujet.
Je voudrais �galement insister sur deux autres points particuli�rement chers aux "Verts" : le d�samiantage et l'introduction du "bio" dans la restauration collective.
Mme Anne HIDALGO, premi�re adjointe, pr�sidente. - Il vous reste une minute.
M. Alain RIOU. - Je conclus.
Sur le d�samiantage de Jussieu, "Les Verts" se f�licitent bien entendu de la mise � disposition de locaux de transition - l'ancien h�pital Boucicaut - pendant la dur�e des travaux. Toutefois, comme vous l'avez indiqu� en septi�me commission, Madame la Maire, ce ne sont pas 3.000 mais environ 450 personnes qui seront h�berg�es, ce qui semble insuffisant. Il serait sans doute n�cessaire de r�fl�chir � des solutions compl�mentaires pour que l'op�ration de d�samiantage ne dure pas ind�finiment.
Sur le "bio". D'abord une parenth�se, pour r�pondre � notre coll�gue, le professeur Cabrol, qui a eu l'occasion de d�clarer publiquement que l'alimentation "bio" donnerait le cancer. Il convient d'�viter, lorsque l'on a une certaine notori�t�, notamment m�dicale, de r�pandre des rumeurs infond�es et r�sultant de la pure passion politicienne. Mais passons !
Vous souhaitez concr�tiser dans les prochaines semaines une charte de partenariat avec le C.R.O.U.S. de Paris. Tr�s bonne intention, mais � condition qu'elle ne se borne pas � n'intervenir que sur des �quipements nouveaux. Je conclus, il ne me reste plus que deux lignes.
Il nous semble indispensable de pr�voir dans cette charte un volet "am�lioration de la qualit� des repas" sous son aspect "bio". Il ne s'agit pas de convertir au tout "bio" les restaurants universitaires (nous savons tous que cela n'est aujourd'hui �videmment pas r�alisable) mais il conviendrait d'amorcer les choses par une introduction progressive, et � terme significative, du "bio" dans ce secteur de la restauration collective.
Pour conclure, je voudrais dire � quel point nous sentons que vos intentions vont dans le bon sens sur ce dossier. Il y a bien encore quelques petites failles, dont nous ne doutons pas que vous saurez, en nous �coutant, combler.
Madame la Maire, mes chers coll�gues, je vous remercie.
(Applaudissements sur les bancs des groupes "Les Verts", socialiste et radical de gauche, du Mouvement des citoyens et communiste).
Mme Anne HIDALGO, premi�re adjointe, pr�sidente. - Merci, Monsieur RIOU.
La parole est � M. TIBERI, pour cinq minutes.
M. Jean TIBERI, maire du 5e arrondissement. - Madame la Maire, je dois dire que je dois f�liciter le Maire de Paris d'avoir pris l'initiative de faire cette communication sur le monde �tudiant.
Il a eu raison de mettre en exergue le r�le extr�mement prioritaire de la pr�sence du p�le universitaire et de recherche exceptionnel, ce qui est important pour Paris, pour sa population, pour les jeunes car c'est l'avenir qui est en jeu, mais aussi le rayonnement international de Paris - et cela ressort tr�s nettement de l'intervention du Maire, tout � l'heure, et de sa communication �crite -, je crois qu'il n'y a pas de rupture.
Habituellement, on entend dire : c'est le jour qui succ�de � la nuit.
L�, et je vais y revenir de mani�re un peu insistante, on ne dit pas tout � fait la v�rit� et M. RIOU a �t� le symbole de ce qui, excusez-moi, est un peu ridicule.
Il y a l� une analyse extr�mement forte, et je m'en f�licite, analyse parfaite, tr�s claire, que vous faites de l'application de la convention sign�e par moi et M. Jack LANG... eh oui, M. Jack LANG, Ministre, j'insiste sur ce point, sign�e et soumise au Conseil de Paris, et vot�e � l'unanimit�. Or, cela n'a pas �t� dit tout � l'heure. Je le regrette.
Pourquoi ? C'�tait un point extr�mement positif. Cette convention a �t� sign�e dans le cadre du Contrat de plan U3M, avec M. Jack LANG et c'est un texte qui a �t� approuv� � l'unanimit� par le Conseil de Paris. Je me r�jouis donc de voir que l'ensemble de ces orientations sont mises en application et poursuivies.
Les mesures que vous �voquez ont �t� mises en application pour plusieurs centaines de millions de francs qui ont d�j� �t� d�pens�s, � juste titre, lorsqu'il y avait l'ancienne municipalit�. Effort sans pr�c�dent, notamment pour "Paris-Rive gauche" avec les 200.000 m�tres carr�s pr�vus pour la Sorbonne, pour Censier, pour Jussieu, pour la Villette et, dans le 18e pour les universit�s et les grandes Ecoles, qu'il s'agisse de l'I.N.A.L.C.O. ou de Sciences-Po - cela a �t� �voqu� tout � l'heure - ou Physique et Chimie.
Vous �voquez aussi, ce qui est extr�mement important, des efforts importants pour les biblioth�ques dans le 13e arrondissement, Z.A.C. "Paris-Rive gauche" et pour Sainte-Barbe o� plus de 1.200 places sont pr�vues.
Vous �voquez un effort important pour le logement social, qui s'inscrivait l� aussi dans le cadre de la convention que j'�voquais tout � l'heure, convention que j'avais sign�e avec M. BESSON pour le logement social � Paris, qui avait �t� aussi vot�e � l'unanimit� par le Conseil de Paris, oubli, sans doute, mais qu'il est bon de rectifier d'une mani�re claire et nette.
Tout cela est donc tr�s int�ressant mais mon �tonnement a �t� grand, je le dis rapidement, que nulle part on n'ait indiqu� qu'il s'agissait de cet accord. Nulle part il n'est indiqu� que cela avait �t� d�cid� avant, d�cid� dans le cadre de l'ancienne majorit�.
J'ai entendu des orateurs s'exprimer comme si c'�tait une politique nouvelle, d�cid�e par la nouvelle majorit�. Or, tout cela est totalement inexact et contraire � la v�rit�. Si la nouvelle majorit� applique cette politique, je m'en r�jouis mais le respect de la v�rit� eut �t� de rappeler que cela avait �t� d�cid� avant. Alors, cela devait sans doute vous g�ner, je le regrette vivement.
Enfin, l'important, c'est que nous ayons fait le bon choix sur le plan universitaire, que nous ayons fait le bon choix sur tous les plans qui ont �t� �voqu�s puisque vous avez l'intention, et je m'en r�jouis, de continuer cette application avec ce texte qui s'inscrit aussi dans le contrat de plan, j'insiste, et le plan U3M, M. POZZO DI BORGO a eu raison de le rappeler, c'�tait une novation extr�mement importante.
En effet, le plan Universit�s 2000 avait compl�tement p�nalis� Paris. Il y avait une volont� de M. ALLEGRE, et vous avez eu raison de le rappeler, d'affaiblir Paris pour, soi-disant, renforcer la province.
Ce nouveau plan est une excellente nouvelle pour Paris et nous ne pouvons que nous en r�jouir, mais je tenais � rappeler la v�rit�.
Je vais conclure...
Mme Anne HIDALGO, premi�re adjointe, pr�sidente. - Monsieur TIBERI, vous avez utilis� votre temps de parole.
M. Jean TIBERI, maire du 5e arrondissement. - J'en ai pour trente secondes.
Je voudrais que le Maire, puisqu'il veut appliquer cette politique, et je suis persuad� qu'il le fera, cette politique que nous avions d�cid�e avant, nous annonce bien le calendrier de r�alisation et de financement, dans tous les domaines, ce qu'il en est de la concertation avec les �lus d'arrondissement int�ress�s par chacun de ces projets, notamment avec les Pr�sidents d'universit�s, et qu'il nous dise enfin ce qui a �t� mis en place et ce qu'il compte faire en ce qui concerne l'information et le suivi, notamment qu'il nous rende compte du fameux Comit� de suivi (qui avait �t� d�cid� dans cette convention), qui, j'en suis persuad�, apportera une am�lioration consid�rable pour la vie des �tudiants et pour les Parisiennes et les Parisiens.
(Applaudissements sur les bancs des groupes "Ensemble pour Paris", "Rassemblement pour la R�publique et apparent�s", D�mocratie lib�rale et ind�pendants et Union pour la d�mocratie fran�aise).
Mme Anne HIDALGO, premi�re adjointe, pr�sidente. - La parole est maintenant � Mme BORVO.
Mme Nicole BORVO. - Madame la Maire, mes chers coll�gues, le choix fait par la nouvelle municipalit� d'investir, de s'investir pour l'universit� et la vie �tudiante est particuli�rement bienvenu. Il tranche, effectivement, avec l'inertie de la Ville jusqu'ici, Monsieur TIBERI. L'ancienne municipalit� n'a pas commenc� avec le plan Universit� 2000, on ne peut pas r��crire l'histoire aujourd'hui, de m�me qu'on ne peut pas r��crire celle de la vente des terrains publics, monsieur POZZO DI BORGO, les terrains publics de La�nnec que vos amis ont vendus majoritairement aux promoteurs priv�s.
En effet, moi, j'ai tr�s pr�sent � l'esprit que la politique de la droite a surtout consist� � contenir la croissance en nombre des �tudiants, consacrant en quelque sorte Paris pour l'�lite estudiantine et repoussant la masse vers l'ext�rieur. Ainsi, R�gion et Ville dirig�es par la droite ont ignor� l'opportunit� du plan Universit� 2000 et surtout se sont bien gard�es de toute politique sociale active en faveur des �tudiants. C'est le changement de majorit� � la r�gion Ile-de-France qui a amorc� un changement dans la conception de la carte universitaire, notamment des relations Paris/Ile-de-France.
Pour ce qui nous concerne les 330.000 jeunes qui �tudient � Paris, dans leur diversit�, sont une richesse incomparable et nous le disons avec force quand nous savons que la ville vieillit beaucoup trop.
Les d�cisions que vous proposez : la cr�ation des deux d�l�gations, la tenue des �tats g�n�raux le 15 novembre avec � la clef la mise en place d'un Conseil parisien de la vie �tudiante, sont tr�s positives. A mon sens, elles devraient contribuer au d�veloppement d'une profonde d�mocratisation que les �tudiants parisiens, comme le reste de la population, appellent de leurs voeux.
De m�me l'aide et le soutien � l'accueil des �tudiants �trangers est absolument n�cessaire tant il est vrai que depuis de nombreuses ann�es Paris et la France sont devenues moins attractives pour les �tudiants, y compris des pays francophones, ce qui est particuli�rement dramatique pour eux et pour nous.
Je me r�jouis �galement de l'annonce d'une politique sociale avec le "passeport �tudiant" et de la cr�ation de trois nouvelles biblioth�ques universitaires dont deux dans le 13e arrondissement.
De m�me l'engagement de la Ville pour les �coles sup�rieures municipales, je souligne tout particuli�rement celle des �coles d'art, �tait particuli�rement attendu. Permettez-moi d'�voquer quelques questions qui me tiennent � coeur, m�me si elles ne rel�vent pas uniquement de la Ville.
Vous n'�voquez pas le probl�me des restaurants universitaires, alors bio ou pas bio, de tr�s nombreuses implantations universitaires sont compl�tement d�pourvues de sites de proximit�. Aussi la moiti� des �tudiants parisiens ne mangent pas dans les restaurants universitaires et donc nombre d'entre eux se voient ainsi priv�s d'une restauration �quilibr�e.
Ne serait-il pas n�cessaire d'engager, avec tous les acteurs, une r�flexion � ce sujet et cela constituerait une des actions concr�tes en faveur de l'hygi�ne alimentaire des �tudiants parisiens que la ville veut favoriser. Dans le m�me esprit, je souligne aussi qu'il est urgent que l'on se pr�occupe plus activement du d�samiantage du campus. Merci de l'avoir �voqu�, mais je crois que l'on est loin du compte.
Vous �voquez � sa juste mesure la question du logement, premi�re pr�occupation des �tudiants � Paris. Les jeunes Franciliens, les jeunes Parisiens sont les premiers � souffrir d'une offre insuffisante ; les chiffres ridicules ont �t� �voqu�s. C'est un sujet qui me pr�occupe depuis des ann�es et j'ai fort souvent interpell� les Ministres de l'Education nationale � ce sujet.
Quant � l'ancienne majorit� elle s'est bien gard�e de s'en soucier consid�rant que les parents et les chambres de bonnes �taient bien suffisants, lou�es fort cher d'ailleurs par leur propri�taire.
La livraison de 3.000 logements sociaux multiplierait l'effort jusqu'ici consacr� par la Ville. Mais j'insiste sur la demande potentielle de 30.000 boursiers auxquels s'ajoutent d'autres �tudiants pourvus de faibles moyens financiers. Tout comme la loi SRU qui oblige toutes les communes � avoir 20 % de logement social, il faut ouvrir une perspective pour r�soudre le probl�me de logement des �tudiants et plus g�n�ralement celui de leur autonomie � laquelle nous sommes tr�s attach�s.
Vous signalez que, pour l'ensemble de la Z.A.C. "Rive gauche", 600 logements �tudiants seront construits, cela rompt avec l'esprit des constructeurs de la Z.A.C.
Permettez-moi de souligner que l'implantation de l'universit� Paris VII dans la Z.A.C. n�cessite de vastes surfaces ce qui n'est pas acquis encore aujourd'hui.
De m�me, l'arriv�e de 30.000 �tudiants oblige � repenser l'offre de transport en commun qui dessert ce quartier.
Un dernier mot concernant le fait que la grande diversit� des origines sociales a fait entrer dans l'universit� des in�galit�s de mani�re massive. Pr�s d'un �tudiant sur deux est contraint de se salarier, comme chacun sait, et on estime que 100.000 sur les 170.000 boursiers vivent au-dessous du seuil de pauvret�. Pour autant, l'aide sociale et le nombre d'assistantes sociales sont tr�s insuffisants � Paris.
Mme Anne HIDALGO, premi�re adjointe, pr�sidente. - Votre temps de parole �tant �coul�, veuillez terminer.
Mme Nicole BORVO. - De m�me les donn�es concernant la sant� se sont d�grad�es ; nombre d'�tudiants, faute de mutuelles devenues co�teuses, ne se soignent pas. Il serait utile de savoir ce qu'il en est de l'acc�s � la C.M.U. des �tudiants parisiens.
Nombre d'entre eux sont dans des situations de pr�carit� qui freinent, voire emp�chent la construction d'un projet de formation. La Ville a des responsabilit�s en la mati�re.
Je suis convaincue que les �tats g�n�raux de la vie �tudiante permettront de d�gager des propositions et permettront de mettre en place, pour la Ville, de nouvelles orientations d'intervention concernant le social, je pense � l'acc�s gratuit � des �tablissements culturels, des �quipements municipaux, sportifs, etc., � traduire bien �videmment dans les prochains budgets.
Je vous remercie.
Mme Anne HIDALGO, premi�re adjointe, pr�sidente. - La parole est � Mme BALDINI, pour cinq minutes.
Mme V�ronique BALDINI. - Madame le Maire, mes chers coll�gues.
Dans votre communication sur la rentr�e universitaire vous annoncez un certain nombre de d�cisions. Comme nouvelle �lue, il me semblait logique, et conforme � vos engagements de mars dernier � l'�gard des Parisiens et de l'assembl�e municipale, d'instaurer une concertation pour d�battre de vos propositions. Tel n'a malheureusement pas �t� le cas et j'en suis d��ue. Vous nous proposez sur ce sujet sensible une politique dont, � chaque fois, vous excluez l'opposition municipale.
Sur le fond, il serait l�gitime de s'interroger sur les comp�tences de la Mairie de Paris dans le domaine des universit�s. En effet, � aucun moment les lois de d�centralisation, telles qu'elles s'appliquent actuellement, n'abordent ce sujet. L'Etat prend l'habitude de se d�fausser sur les collectivit�s territoriales pour les amener � partager le fardeau financier consid�rable que ce secteur repr�sente. La R�gion Ile-de-France a mis le doigt dans cet engrenage et finance depuis des ann�es des programmes relevant de l'Etat.
S'agissant en revanche des enseignements et de la p�dagogie, ces m�mes collectivit�s locales n'ont pas la possibilit� de proposer les moindres adaptations? L'Etat reste ferm� sur la politique universitaire, nous prend pour payeurs, sans nous �couter, notamment sur l'ouverture de fili�res universitaires.
Les plans successifs ne sont que des op�rations financi�res l� o� il faudrait instaurer une grande concertation dans la tradition universitaire, cette universit� qui est aussi celles des Parisiens.
Sur les mesures sp�cifiques que vous annoncez, nous en approuvons un certain nombre comme les r�novations d'�coles sup�rieures parisiennes, la cr�ation de biblioth�ques ou encore le programme Erasmus.
Nous aurions aim� �tre inform�s de la cr�ation d'un conseil parisien de la vie �tudiante et de la politique d'information ou de la maison des associations. En effet, sous l'intention honorable, nous craignons une application s�lective et politicienne et les �tudiants ne doivent pas constituer de la pi�taille pr��lectorale. Cette politisation excessive a entra�n� les difficult�s de certaines mutuelles dont vous �tes proche.
D'une mani�re plus g�n�rale, nous demandons une transparence totale et un pluralisme r�el de repr�sentation.
Le groupe des Lib�raux se veut, dans ce domaine comme d'autres, constructif et nous ferons trois propositions sur les besoins essentiels d'un �tudiant parisien :
Le premier, se d�placer : la gratuit� de la carte "Imagin'R" pendant l'ann�e universitaire serait une bonne mesure. Ce poste est lourd, 130 F par mois et p�se directement sur le budget des familles. Il faut donc revoir le financement qui doit relever aussi de la politique de l'Etat (la branche famille, C.N.A.F., C.A.F.). Ainsi, 350.000 familles pourraient �tre concern�es.
Ensuite un �tudiant a besoin de se loger. Les mesures sur le logement �tudiant que vous proposez sont insuffisantes et seront longues � mettre en place, notre groupe l'a souvent demand� sous les pr�c�dents mandatures.
Nous proposons donc que les normes actuelles correspondent � deux chambres de service accol�es, soit 18 m�tres carr�s. Il faut entra�ner le march� et donc les propri�taires vers une normalisation des logements qu'ils proposent aux �tudiants sachant que l'ALS et l'APL couvrent en moyenne 40 % des loyers demand�s.
La Ville pourrait proposer � ces propri�taires une aide � la r�habilitation et � la r�novation de ces habitations avec en retour des loyers plafonn�s. Cette proposition correspond � notre souci de diversifier l'offre de logement et de la r�partir entre les secteurs public, associatif et priv�.
Ainsi, sur des projets de construction de r�sidences �tudiantes outre le CROUS, des groupes tels que Vinci, CDC, OSE logement doivent pouvoir intervenir dans le parc interm�diaire.
Enfin, un �tudiant a besoin de travailler et de se documenter. Vous proposez la cr�ation de trois nouvelles biblioth�ques, l� aussi longues � mettre en route. En attendant, nous, nous proposons l'ouverture des biblioth�ques de la Ville de Paris, plus largement en soir�e jusqu'� 23 heures et les samedis matin et apr�s-midi et pourquoi pas les dimanches, en r�servant dans ces structures un espace sp�cifique anim� par des �tudiants de deuxi�me ou troisi�me cycle r�mun�r�s.
Par ce d�bat, nous sommes s�rs que les mesures imaginatives d'adaptation peuvent intervenir pour progresser. Les Parisiens veulent contribuer � r�inventer la taille des universit�s parisiennes. Il faut sortir d'une universit� faite au moule.
Merci.
Mme Anne HIDALGO, premi�re adjointe, pr�sidente. - Merci Madame.
La parole est � M. AUTEXIER, pour 5 minutes.
M. Jean-Yves AUTEXIER. - Je vous remercie.
Effectivement, c'est une �volution tr�s nette dont ce projet t�moigne. 330.000 �tudiants, la plus grande universit� de France, une des plus grandes d'Europe et depuis tr�s longtemps une certaine ignorance entre le monde de l'universit� et le monde de la Ville. Longtemps, tr�s longtemps, pour des raisons que Mme BALDINI vient de rappeler, les �lus de la Ville ont dit que c'�tait � l'Etat de payer les d�penses de l'universit� ; la Ville n'a pas voulu s'en m�ler.
Le d�part de Paris des universit�s en raison du grand nombre d'�tudiants inscrits, M. POZZO DI BORGO l'a soulign�, remonte � 1969.
C'est en 1969 que faute de pouvoir accueillir tous les nouveaux �tudiants, on pr�f�re d�centraliser les �tablissements.
Ce changement de politique est donc le bienvenu.
Madame le Maire, je veux dire l'enthousiasme avec lequel les �lus du Mouvement des citoyens saluent l'ensemble des mesures coh�rentes et ordonn�es qui vont pouvoir mettre un terme � des ann�es d'ignorance r�ciproque.
La vie �tudiante �galement avait �t� oubli�e. Or, Paris, par sa fonction de capitale accueille de nombreux �tudiants venus de province et doit accueillir encore davantage d'�tudiants �trangers. Cela aussi fait partie de la mission de rayonnement de la Ville, capitale pour la France et capitale pour le monde.
Le plan U3M a rompu avec l'h�morragie des p�les universitaires. Je trouve heureux que la Ville accepte de contribuer d�sormais � l'implantation de nouveaux p�les universitaires dans la Z.A.C. "Paris-Rive gauche" � la Villette ou dans le 18e, � Clignancourt ou sur le site "Pajol-Maroc".
3 nouvelles biblioth�ques, 2 dans la Z.A.C. "Paris-Rive gauche" et une � Sainte-Barbe offriront 4.500 places nouvelles pour les �tudiants.
La Ville accepte de prendre sa part, c'est tout � fait nouveau et n�cessaire, de m�me que la Ville prend une part au co�t du d�samiantage du campus de Jussieu.
Je terminerai sur ce point rapidement en souhaitant que puisse �tre p�rennis� l'affectation de 18.000 m�tres carr�s � l'universit� sur le site de l'ancien h�pital Boucicaut.
Je crois aussi que les 9 millions et demi qui vont �tre apport�s en soutien au r�seau acad�mique parisien de communication � haut d�bit marquent l'int�r�t que nous portons � la recherche et � la vie universitaire.
(M. le Maire de Paris reprend place au fauteuil de la pr�sidence).
En ce qui concerne la vie �tudiante, la n�cessit� de soutenir les �tudiants �trangers a �t� affirm�e et la politique de d�veloppement des bourses aux doctorants �trangers para�t une bonne chose. D'abord parce qu'elle vise les doctorants �trangers : il faut soutenir le troisi�me cycle. Cela ne serait pas notre int�r�t de vider les universit�s des pays du sud des premier et deuxi�me cycles et il faut au contraire les aider � d�velopper leurs moyens. Il ne serait pas acceptable que seuls les �tudiants riches des pays pauvres viennent en premier et deuxi�me cycles � Paris, laissant les universit�s des pays du tiers monde r�serv�es aux �tudiants les plus pauvres.
L'aide aux doctorants �trangers me para�t une excellente chose pour la francophonie parce que Paris est capitale de la Francophonie, et ce lien ind�fectible qui se cr�e durant des ann�es d'�tudes entre ceux qui formeront les �lites des pays du sud et la France doit �tre encourag�, maintenu et d�velopp�.
Une universit� fid�le � Paris retrouvant son implantation dans ses murs, ouverte sur le monde, correspond aux missions que nous devons nous assigner : l'aide aux associations �tudiantes, le partenariat avec le CROUS, le doublement des bourses ERASMUS permettant aux �tudiants fran�ais de travailler dans les universit�s europ�ennes, l'augmentation des bourses d'enseignement sup�rieur vers�es par la Ville, la Maison des associations �tudiantes, cela c'est tout � fait bienvenu.
C'est un nouveau regard que Paris porte sur lui-m�me et ses �tudiants.
Je souhaite aussi comme Mme BORVO que les conclusions que tireront les Etats g�n�raux de la vie �tudiante soient examin�es avec soin par notre Assembl�e.
Enfin, le logement �tudiant : l'objectif de 3.000 logements �tudiants d'ici � 2006 devra �tre tenu.
Il faut aussi qu'on ne se heurte pas dans les arrondissements � l'�vocation de normes. J'ai vu que r�cemment un projet risquait d'�tre retard� pour des applications de normes ; il y a une volont� politique, elle doit l'emporter sur tout le reste.
Si cet objectif est tenu, ce sera vraiment une tr�s belle r�ussite et un signe de fiert�.
Voil� toutes les raisons pour lesquelles je suis heureux d'apporter un soutien total et enthousiaste du groupe du Mouvement des citoyens � une nouvelle politique de la Ville de Paris vers son universit�.
(Applaudissements sur les bancs des groupes du Mouvement des citoyens, socialiste et radical de gauche, communiste et "Les Verts").
M. LE MAIRE DE PARIS. - Merci, Monsieur AUTEXIER.
La parole est � Mme CATALA.
Mme Nicole CATALA. - Monsieur le Maire, vous nous pr�sentez � l'occasion de la rentr�e universitaire une communication sur le monde �tudiant � Paris qui est un chef d'oeuvre en trompe-l'oeil color� de mauvaise foi.
D'abord parce que vous y d�plorez l'inertie de la Ville lorsque Jacques CHIRAC en �tait le Maire alors que la Ville n'a fait que respecter la loi, celle-ci ne donnant aucune comp�tence aux communes en mati�re universitaire. D'autre part, parce que vous pr�sentez comme nouvelles des mesures d�j� d�cid�es.
Ainsi, vous reconnaissez que la convention entre la Ville et l'Etat pour l'application du plan U3M a �t� sign�e durant la mandature pr�c�dente, mais vous ne nous donnez aucune indication sur sa mise en oeuvre. Ce que vous nous dites sur la cr�ation d'un nouveau p�le universitaire sur la Z.A.C. "Paris-Rive gauche" ou la restructuration du centre universitaire de Clignancourt ne nous apprend rien : toutes ces mesures ont �t� d�j� annonc�es soit par M. ALLEGRE en d�cembre 1999, soit par M. le Maire de Paris � la rentr�e 2000.
En fait, vous semblez vous d�sint�resser de la mise en oeuvre � Paris du sch�ma de d�veloppement de l'enseignement sup�rieur et de la recherche �tabli pour l'Ile-de-France.
Dans sa pr�sentation du contrat de Plan pour U3M, en effet, M. ALLEGRE d�clarait qu'un effort particulier devait �tre fait pour l'enseignement sup�rieur en Ile-de-France et il soulignait que malgr� la stabilisation des effectifs, la pression �tudiante restait forte, que les conditions d'�tude n'�taient pas bonnes et que les Universit�s s'y trouvaient morcel�es sur plus de 150 sites.
Ce sont les raisons pour lesquelles il avait fait �tablir ce sch�ma de d�veloppement de l'enseignement sup�rieur et de la recherche.
Ce sch�ma devrait �tre en cours de r�alisation et il pr�voyait pour Paris, notamment, un r��quilibrage des �quipements universitaires vers le Nord, la cr�ation d'un nouveau p�le sur la Z.A.C. "Rive gauche" - j'y reviendrai - la restructuration des principaux sites actuels notamment avec la lib�ration de surfaces d'enseignement � la Sorbonne, l'extension de Paris III, le regroupement de Paris VI et de l'Ecole de Chimie sur le site de Jussieu. Encore faudrait-il que celui-ci fut d�samiant� !
Le Ministre ajoutait que des plates-formes technologiques et des structures de collaboration universit�/entreprise devraient �tre cr��es.
De tout cela, Monsieur le Maire, nous n'entendons pas parler. Or, c'est bien sur l'ex�cution de ce plan que nous aurions aim� avoir des informations.
Vous vous bornez simplement � verser � notre dossier des �l�ments d�j� connus puisque d�j� d�battus et vot�s l'ann�e derni�re.
Par exemple, la cr�ation des 3 nouvelles biblioth�ques universitaires que vous annoncez a d�j� �t� d�cid�e. Mais il se trouve que pour celle qui est pr�vue dans le coll�ge Sainte-Barbe, une difficult� importante a surgi : l'universit� de Paris II, qui va r�nover le centre Assas, va avoir besoin de locaux pour une p�riode de transition. Comment allez-vous aider cette universit� � r�gler ce probl�me ?
Comment allez-vous trouver les locaux de remplacement rendus n�cessaires par les travaux effectu�s � la Sorbonne ? O� vont aller les �tudiants de Paris VI et de Paris VII pendant les op�rations de d�samiantage de Jussieu ?
Si vous vouliez r�ellement am�liorer les conditions de travail des �tudiants � Paris, Monsieur le Maire, c'est en mettant � la disposition des universit�s un certain nombre de b�timents et de locaux qui leur sont n�cessaires d�s lors surtout qu'elles entreprennent des travaux de r�novation ou de restructuration. Or, tel n'est pas le cas. Il n'en est fait aucune mention dans votre communication.
Bien s�r, s'agissant de Jussieu, je n'ignore pas que le Tribunal administratif a d�cid� que la situation ne justifiait pas la fermeture compl�te du campus de Jussieu, mais enfin on ne peut pas ne pas poursuivre les op�rations de d�samiantage.
Vous nous dites � ce sujet que les �tudiants de Paris VI vont �tre accueillis dans les locaux de l'ancien h�pital Boucicaut, mais vous indiquez qu'ils n'auraient que 18.000 m�tres carr�s, c'est-�-dire une surface insuffisante pour accueillir l'ensemble des activit�s d'enseignement et de recherche.
Quant � l'avenir de l'universit� de Paris VII, il est au moins aussi pr�occupant. Cette universit� souhaite quitter d�finitivement Jussieu pour s'installer ailleurs, souhait qui avait �t� exauc� dans le P.A.Z. de 1995 puisque ce P.A.Z. lui r�servait 130.000 m�tres carr�s dans la Z.A.C. "Paris-Rive gauche". A la suite de cette d�cision, la S.E.M.A.P.A., en liaison avec les universitaires, a donc pr�par� l'installation de Paris VII sur la Z.A.C. et plus pr�cis�ment sur le site des Grands Moulins et de la Halle aux farines.
Ult�rieurement, la convention-cadre sign�e entre la Ville et l'Etat en l'an 2000 a d�cid� d'implanter sur le site de Tolbiac, en sus de Paris VII, l'Ecole pratique des hautes �tudes, l'Institut national des langues orientales et l'Ecole d'architecture de Paris Val-de-Seine. Est-ce pour cette raison que vous nous annoncez que sont en cours d'am�nagement 90.000 m�tres carr�s seulement pour Paris VII alors qu'il est �tabli que cette universit� a besoin de 130.000 m�tres carr�s ? Pouvez-vous nous donner aujourd'hui l'assurance formelle que ces 130.000 m�tres carr�s, qui avaient �t� pr�vus en 1995, seront bien r�serv�s � cette universit� ?
Je me fais sur ce point l'�cho de Mme BORVO. Celle-ci a mentionn� cette incertitude. Je crois qu'on peut comprendre que les universitaires de Paris VII ne veuillent pas prendre le risque d'un �miettement de leurs activit�s. Pouvez-vous, Monsieur le Maire, nous rassurer sur ce point ?
En fait, au lieu de consacrer l'effort de la Ville � l'accompagnement des restructurations et de la r�novation universitaire ou encore � la collaboration universit�-entreprise ou � la cr�ation de plates-formes technologiques, vous annoncez aujourd'hui des initiatives "gadgets", avec l'espoir qu'elles s�duiront l'�lectorat �tudiant.
Ainsi, vous nous annoncez que vous organiserez les 15 et 16 novembre prochains des "Etats g�n�raux de la vie �tudiante", que vous mettrez en place un "Conseil parisien de la vie �tudiante" charg�e de diffuser une lettre servant de lien entre les diff�rentes associations, que vous ouvrirez une Maison des associations �tudiantes"... Vous nous indiquez aussi que ce quadrillage du monde universitaire sera financ� par un "fonds" nouveau, charg� de vivifier le tissu associatif et dot� de 2.300.000 F.
Pourtant, les errements d'une mutuelle bien connue devrait rendre la gauche prudente dans ses rapports avec les organismes �tudiants !
Je pense que la jeunesse �tudiante ne s'y trompera pas. Elle constatera que rien n'est pr�vu pour l'�quipement des r�sidences universitaires en moyens informatiques, pour aider les �tudiants � acc�der � Internet. Elle constatera que les bourses d'enseignement sup�rieur restent � un niveau modeste : 5.900 F par an, que le nombre de logements sociaux pr�vus pour les �tudiants est en recul, dans votre proposition, par rapport � ce qui avait �t� pr�c�demment annonc�. Vous nous annoncez en effet 3.000 logements �tudiants sur la mandature alors que nous avions fix� l'an dernier un objectif de 4.000, que Mme DURLACH avait d'ailleurs jug� insuffisant � l'�poque.
La cr�ation d'un "Comit� de pilotage du logement social �tudiant" n'y changera rien ! Si vous aviez r�ellement voulu stimuler la r�alisation de logements sociaux pour les �tudiants � Paris, Monsieur le Maire, vous auriez obtenu du Gouvernement que ces logements pour �tudiant soient d�compt�s dans le pourcentage de 20 % des logements sociaux exig�s par la loi S.R.U. Vous ne l'avez pas fait. Tout ce qui vous int�resse en r�alit� aujourd'hui, c'est un effet d'annonce.
(Applaudissements sur les bancs du groupe "Rassemblement pour la R�publique et apparent�s").
M. LE MAIRE DE PARIS. - La parole et � M. LEKIEFFRE.
M. Christophe LEKIEFFRE. - Monsieur le Maire, mes chers coll�gues, cette communication relative au monde �tudiant parisien � l'occasion de la rentr�e universitaire 2001 est assez symbolique. Elle montre bien qu'apr�s les lois de d�centralisation de 1982, qui ont permis de confier la responsabilit� des lyc�es aux r�gions, des coll�ges aux d�partements et des �coles maternelles et �l�mentaires aux communes, l'Etat ne se suffit plus pour assumer seul l'universit� fran�aise.
MM. JOSPIN et LANG s'en remettent donc � M. Bertrand DELANO� pour sauver sur Paris leurs universit�s.
C.R.O.U.S., bourses, logements, restauration, biblioth�ques, activit�s associatives, � tous les niveaux, le bateau universitaire prend l'eau. Pourquoi ? Parce qu'� aucun moment un Gouvernement n'a os� repenser l'universit�.
Remettre en cause l'objectif des 80 % d'une classe d'�ge au "bac" qui, pour une bonne part, vient ensuite s'�chouer sur les bancs de l'universit�. Favoriser l'emprunt bancaire plut�t que d'augmenter sans cesse le nombre des �tudiants boursiers. R�partir les programmes de formation sur toute l'ann�e et non sur la moiti�, ce qui permettrait une utilisation des structures m�me l'�t� et aux �tudiants qui le souhaitent d'exercer parall�lement un petit job r�mun�r�.
Voil�, Monsieur le Maire, quelques pistes qui permettraient vraiment de rep�cher l'universit�.
Les propositions formul�es par la nouvelle municipalit� ne permettront au mieux que d'�coper... Une op�ration qui devient franchement inutile quand la coque est trop perc�e.
M. LE MAIRE DE PARIS. - Merci.
La parole est � Mme BLUMENTHAL.
Je pr�cise au groupe socialiste qu'il a trois intervenants et six minutes. Je ferai respecter les six minutes.
Mme Mich�le BLUMENTHAL, maire du 12e arrondissement. - Monsieur le Maire, mes chers coll�gues, votre communication relative au monde �tudiant comporte un volet consacr� aux �coles sup�rieures d'arts appliqu�s qui rel�vent du patrimoine municipal.
Il s'agit des �coles Duperr� dans le 3e, Boulle dans le 12e, Estienne dans le 13e.
Maintes fois, Patrick BLOCHE et moi-m�me avions alert� l'ancienne municipalit� sur la situation de ces �coles.
Maintes fois, ces �coles se sont trouv�es dans des situations dramatiques. En 1997, ces �coles mena�aient de ne plus recevoir d'�l�ves car les machines utilis�es n'�taient pas mises en s�curit�, comme l'exigeaient les r�glementations europ�ennes.
En 1999, des probl�mes de s�curit� li�s cette fois aux b�timents provoquaient la fermeture de l'�cole Boulle � la veille des examens.
La Ville, bien qu'alert�e, n'a pas, jusqu'� la pr�c�dente mandature, assum� avec une r�elle continuit� et � la hauteur de leurs enjeux �ducatifs ses responsabilit�s vis-�-vis de ces trois �coles.
Dans ce domaine encore, le prestige affich�, justement tir� de la qualit� des enseignants, des �quipes administratives et des performances des promotions d'�l�ves issues de ces �coles, occultait l'�tat r�el des lieux et des conditions de travail fortement d�grad�es.
En 1993, la Municipalit� avait d�cid� de r�nover ses �coles d'arts appliqu�s, mais les restructurations indispensables, les grands travaux n�cessit�s par un projet p�dagogique renouvel�, ouvert sur les r�alit�s de l'�conomie parisienne et � l'international, ont tard�.
De fait, chaque fois que des travaux ont �t� effectu�s, cela a �t� fait dans l'urgence et sous la pression des �l�ves, des parents, des enseignants et des �lus.
Mais tous ces travaux se sont empil�s sans un projet global, la politique suivie jusqu'� pr�sent avait �t� celle du raccommodage.
En ce qui concerne l'�cole Boulle que je connais plus particuli�rement, si la renomm�e de cet �tablissement n'a jamais �t� amoindrie, la situation a �t� tr�s chaotique. Les rebondissements ont �t� multiples : en 1999, on ne parlait plus de d�labrement, de v�tust�, mais de d�faut de s�curit�.
Aujourd'hui, le projet d'extension et d'accueil du lyc�e de la bijouterie Nicolas-Flamel est li� � la lib�ration des locaux voisins dont la Ville vient de se porter acqu�reur.
Cette op�ration permettra ainsi d'agrandir l'�cole Duperr� qui �clate dans ses murs.
Actuellement, ces locaux rue Pierre-Bourdan sont occup�s par des artistes qui sont pr�ts, selon les informations dont je dispose, � les lib�rer dans la mesure o� une discussion s'engagerait avec les services culturels sur leur r�installation dans un autre lieu interm�diaire ou une autre friche industrielle car ils souhaitent, bien �videmment, continuer leurs activit�s artistiques et conserver une visibilit� publique de leurs ?uvres.
Oui, Monsieur le Maire, vous pouvez compter sur notre soutien pour mener � bien les projets de restructuration de nos �coles d'arts appliqu�s.
Oui, nous sommes favorables � ce qu'elles restent sous la responsabilit� de notre collectivit� dans la mesure o� nous en tirons toutes les cons�quences en terme de projet p�dagogique et de moyens adapt�s.
Oui, nous souhaitons, avec vous, qu'� une logique d'indiff�rence succ�de une logique de responsabilit�.
Je vous remercie.
M. LE MAIRE DE PARIS. - Mme LEPETIT a la parole.
Mme Annick LEPETIT, maire du 18e arrondissement. - Monsieur le Maire, mes chers coll�gues, l'ambitieuse politique que vous venez de nous pr�senter en faveur de la vie universitaire et du monde �tudiant t�moigne justement d'une approche renouvel�e de celle qui pr�valait jusqu'alors et qui a donn� lieu, vous le savez aux disparit�s criantes entre le nord et le sud de la capitale. La donne aujourd'hui s'en trouve largement modifi�e ; pour la premi�re fois, l'ensemble du territoire parisien est pris en compte et l'am�nagement pr�vu int�gre tous les aspects de la vie �tudiante et universitaire.
Pour le 18e arrondissement, c'est un effort consid�rable consenti par la Ville et l'Etat. En effet, vous l'avez soulign�, dans quelques ann�es, un v�ritable campus verra le jour porte de Clignancourt ; sur ce site, sera constitu� un p�le complet d'enseignement de premier cycle de sciences humaines, de philosophie, d'histoire de l'art, etc. Je ne d�taille pas, mais sachez que c'est un total de 20.000 m�tres carr�s dont 6.000 r�serv�s � une nouvelle biblioth�que, un site capable d'accueillir plusieurs milliers d'�tudiants aujourd'hui diss�min�s ici et l� dans la Capitale sans beaucoup de rationalit�.
Ce projet va bien au-del� de la cr�ation d'un site qui ne serait qu'une antenne ou une annexe de la Sorbonne ; il s'agit d'ouvrir un centre universitaire tourn� vers un quartier qui conna�tra bient�t, je l'esp�re, une profonde requalification urbaine dans le cadre du GPRU. Un tel p�le universitaire reconstruit et adapt� aux exigences d'un enseignement moderne de qualit� est un rempart utile � la d�gradation du tissu urbain. Il contribue � d�velopper une politique de mixit� sociale dans les quartiers populaires.
En compl�ment de cet ambitieux programme, d'autres infrastructures devront, elles aussi, s'int�grer aux tissus urbains et animer des quartiers plus enclav�s. Lors de la pr�c�dente mandature, mais gr�ce � l'effort de l'Etat et de la R�gion, a �t� inscrite au Contrat de plan la construction d'un I.U.T. � la Chapelle sur des terrains appartenant � la S.N.C.F.
Bien entendu, le r��quilibrage en faveur des arrondissements du nord parisien serait incomplet sans la construction de r�sidences �tudiantes. C'est une mesure attendue et appr�ci�e des habitants de certains quartiers o� sont concentr�s encore des logements et h�tels sociaux, des structures d'aide et d'accueil aux plus d�munis qu'il faut d�sormais r�partir aussi sur l'ensemble du territoire parisien.
D'ores et d�j�, trois r�sidences universitaires sont pr�vues dans le 18e arrondissement ; il ne s'agit pas d'un "effet d'annonce" comme cela vient d'�tre dit.
Le retard de la Ville en mati�re de logements �tudiants est consid�rable, comme cela a �t� rappel� plusieurs fois ici.
Le 18e arrondissement est candidat pour accueillir d'autres r�sidences ; bien entendu, celles-ci ne devront pas �tre seulement r�serv�es aux �tudiants du 18e, mais aussi � d'autres afin de faciliter les �changes et favoriser les rencontres.
Que les �tudiants deviennent enfin et comme citoyens, partie prenante de la vie de la cit�, qu'ils participent � la vie culturelle et associative de nos arrondissements, qu'ils initient des projets, qu'ils contribuent eux aussi, comme dans les autres m�tropoles europ�ennes, � dessiner les contours de la ville de demain, et ceci, d�s aujourd'hui.
Enfin, les �tudiants ont leur place, bien s�r, � Saint-Michel, Monsieur TIBERI, mais aussi � la Chapelle et � la Goutte-d'Or qui sont des quartiers accueillants et g�n�reux o� les initiatives foisonnent et o� on peut aussi apprendre beaucoup.
Je vous remercie.
M. LE MAIRE DE PARIS. - Moi aussi, mais les six minutes sont �puis�es ; je suis bien emb�t� pour M. CHERKI qui se rattrapera. Peut-�tre veut-il dire une phrase...
M. Pascal CHERKI, adjoint. - Je ne vais pas parler pour parler ; une phrase, cela n'a aucun sens, cela ne sert � rien que j'intervienne.
M. LE MAIRE DE PARIS. - Vous vous exprimerez dans une autre circonstance sur le m�me sujet ; je demande de faire preuve de laconisme, Madame POURTAUD, pour vous tenir � l'essentiel.
Mme Dani�le POURTAUD, adjointe, au nom de la 7e Commission. - Merci, Monsieur le Maire. Cela va �tre un exercice difficile en 5 minutes, mais on va essayer.
Comme vous l'avez rappel� tout � l'heure dans votre intervention, la nouvelle �quipe municipale consid�re que la communaut� universitaire, �tudiants, enseignants et chercheurs est un atout majeur pour la dynamique �conomique de Paris et son rayonnement culturel. C'est pourquoi, � l'inverse de ce qui s'est pass� depuis 20 ans, nous souhaitons dire aux �tudiants, enseignants et chercheurs : Paris vous aime, vous avez toute votre place � Paris et Paris va vous le prouver.
Vous l'avez rappel�, Monsieur le Maire, le cadre de notre action est fix� par une convention. Par ailleurs, nous avons des priorit�s � mettre en ?uvre. Le cadre de cette action, c'est effectivement la convention-cadre sign�e entre l'Etat et la Ville pour la mise en ?uvre du plan "U3M" vot� � l'unanimit� du Conseil de Paris.
J'accorde � M. TIBERI qu'il avait effectivement tourn� le dos � la position de son pr�d�cesseur en acceptant que la Ville soit partenaire de l'Etat pour ce plan dont ces universit�s avaient cruellement besoin, mais qu'il m'accorde, en revanche, qu'en six mois, il n'avait pas eu le temps de faire grand-chose.
Convention, donc, vot�e � l'unanimit� par le Conseil de Paris qui pr�voit que la Ville investira 2,5 milliards sur 15 ans dont 1,5 milliard principalement pour l'op�ration "Paris-Rive gauche" sur laquelle, comme vous le savez, 200.000 m�tres carr�s seront destin�s, je r�ponds l� � Mme CATALA, � l'universit� dont 150.0000 m�tres carr�s � Paris VII. Je r�ponds � votre inqui�tude et je vous donne les garanties que vous avez demand�es.
Par ailleurs, au-del� de la mise � disposition de terrains, la Ville s'est �galement engag�e dans des investissements directs principalement dans les biblioth�ques universitaires pour lesquelles la Ville investira 218 millions de francs. La premi�re r�alisation sera la biblioth�que Sainte-Barbe, dans l'ancien coll�ge Sainte-Barbe, en principe pour la rentr�e universitaire 2004, cela permettra �videmment de r�pondre aux files d'attentes que d�plorait Mme Lyne COHEN-SOLAL, mais j'ai bien entendu sa suggestion qui me semble judicieuse de mettre d'ores et d�j� � l'abri les �tudiants qui attendent devant Sainte-Genevi�ve.
Priorit�s qui sont �videmment des choix politiques. Je laisserai � David ASSOULINE le soin de r�pondre sur l'am�lioration de la vie quotidienne des �tudiants. Pour ma d�l�gation, la premi�re priorit� est bien s�r la mise en s�curit� des b�timents universitaires. Alors � chaque fois que l'�tat nous le demandera, la Ville d�ploiera bien entendu le maximum d'efforts pour am�liorer la s�curit� de ces b�timents.
Le premier probl�me qui nous est pos� est celui de Jussieu. Comme vous le savez c'est � l'�tat qu'il incombe d'op�rer le d�samiantage, mais la Ville s'est engag�e de mani�re tr�s volontaire pour permettre d'acc�l�rer la sortie des �tudiants et des professeurs de Jussieu. D'abord par son intervention pour que les laboratoires de Paris VI puissent s'installer pendant six ans � Boucicaut mais �galement, Madame CATALA, vous ne pouvez l'ignorer, c'est tout l'objet du plan d'installation de Paris VII sur la Z.A.C. "Paris-Rive gauche" et effectivement la Ville non seulement respecte les engagements de la convention en mettant d'ores et d�j� � disposition de l'�tat pour Paris VII 90.000 m�tres carr�s sur la Z.A.C., mais nous nous sommes engag�s � mettre 20.000 m�tres carr�s suppl�mentaires avant la fin de cette ann�e, de mani�re � acc�l�rer le d�samiantage de Jussieu.
Deuxi�me priorit� : r��quilibrer les implantations universitaires sur le territoire parisien. Je confirme ce qu'a dit Mme Annick LEPETIT, c'est pour nous un vrai projet politique. Il y aura effectivement le p�le de Clignancourt, sur lequel les �tudiants sont pour l'instant particuli�rement entass�s, 5.000 �tudiants pour 5.000 m�tres carr�s, et il y aura l'installation d'un I.U.T. de Paris VII sur la Z.A.C. "Pajol" et par ailleurs la cr�ation d'un p�le � la Villette.
Troisi�me priorit�, r�unifier, autant que faire se pourra, chaque universit� sur un grand site. Beaucoup d'interventions l'ont souhait� de mani�re � �viter aux �tudiants de courir d'un coin � l'autre de la ville.
Quatri�me priorit�, sur chaque site nous souhaitons r�aliser des universit�s ouvertes sur la Ville, qui permettent aux �tudiants et habitants des quartiers de vivre ensemble, de partager les m�mes �quipements. Bref, nous souhaitons faire le contraire de ce qui a �t� fait � Jussieu.
Cinqui�me priorit� et je vais r�pondre l� � l'intervention de Mme BLUMENTHAL, p�renniser nos �coles sup�rieures municipales, bien s�r nos �coles d'ing�nieurs mais aussi et surtout peut-�tre nos �coles d'arts appliqu�s, qui constituent un atout important pour le dynamisme �conomique de Paris, mais aussi pour son rayonnement culturel. Ces �coles, comme vous l'avez dit, ont �t� particuli�rement d�laiss�es, maltrait�es par la pr�c�dente Municipalit�, et effectivement nous avons d�s le budget rectificatif 2001 mis une somme importante, 90 millions de francs, pour mettre en ?uvre le plan de restructuration et de d�veloppement de l'�cole Boulle.
En quelques mots j'essayerai de r�pondre maintenant � quelques questions particuli�res. A M. POZZO-DI-BORGO et � Mme BALDINI, je dirai qu'il me semble qu'il y a une certaine contradiction au sein de la droite municipale, puisque certains �lus - et c'est �galement une r�ponse pour M. TIBERI - semblent d�plorer que la Ville ne s'engage pas, ou pas assez, dans la politique en faveur des universit�s alors que Mme BALDINI se pose encore la question de savoir s'il est bien raisonnable que la Ville s'int�resse � ses �tudiants.
M. Claude GOASGUEN. - Ce n'est pas ce que l'on a dit.
Mme Dani�le POURTAUD, adjointe, rapporteur. - Pour r�pondre � M. AUTEXIER, comme lui je suis soucieuse qu'il y ait une implantation universitaire p�renne sur le site de Boucicaut. Ce ne sera vraisemblablement pas Paris VI, puisque Paris VI a vocation � r�int�grer Jussieu, lorsque les travaux de d�samiantage et de s�curit� seront termin�s. Nous r�fl�chissons en ce moment avec le Rectorat sur cette hypoth�se.
M. Philippe GOUJON. - C'est int�ressant.
Mme Dani�le POURTAUD, adjointe, rapporteur. - Pour M. POZZO-DI-BORGO qui d�plorait que Sciences-Po ne puisse b�n�ficier de plus de m�tres carr�s sur le site de La�nnec, je lui dirai qu'effectivement il me semble que c'est la pr�c�dente municipalit� qui a choisi de confier le projet La�nnec � la COGEDIM et si Sciences-Po a d� se contenter de 6.000 m�tres carr�s, je pense que c'est l� qu'il faut chercher les r�ponses.
Par ailleurs, vous savez comme moi que pour l'instant le projet fait l'objet d'un recours des associations de riverains mais je vous rassure, la Ville soutient l'implantation de Sciences-Po � La�nnec.
Par ailleurs, par rapport � votre premi�re question, vous regrettiez que Paris n'ait pas b�n�fici� du plan "Universit� 2000" et vous en rendiez responsable l'actuel Premier Ministre, alors Ministre de l'�ducation. Je me permets de vous rafra�chir la m�moire, cher coll�gue, ce sont la Ville et la R�gion qui avaient refus� de s'associer � ce plan � l'�poque.
M. Jacques BRAVO, maire du 9e arrondissement. - Oui, oui !
Mme Dani�le POURTAUD, adjointe, rapporteur. - Je dirai, dans une derni�re r�ponse, si vous le permettez, � M. RIOU qu'effectivement je le remercie d'avoir salu� les efforts que nous avons faits, en particulier pour acc�l�rer le d�samiantage en installant les laboratoires de Paris VI � Boucicaut mais je le rassure en lui disant que bien entendu ce n'est pas le seul effort que fait la Ville puisque je viens de le dire, nous travaillons � donner un certain nombre de m�tres carr�s suppl�mentaires : 20.000, qui s'ajoutent aux 90.000 m�tres carr�s pr�vus avant la fin de l'ann�e sur la Z.A.C. "Paris-Rive gauche" pour pouvoir acc�l�rer la sortie des �tudiants de Paris VII de Jussieu.
Merci, Monsieur le Maire, j'ai essay� de faire le plus court possible.
(Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste et radical de gauche.)
M. LE MAIRE DE PARIS. - Merci, Madame POURTAUD.
La parole est � M. David ASSOULINE.
M. David ASSOULINE, adjoint, au nom de la 7e Commission. - Deux petites remarques pour commencer, une que vient de faire Mme POURTAUD : si le plan "Universit� 2000" ne s'est pas appliqu� � Paris, et effectivement c'est la raison du retard gigantesque de la Ville de Paris en ce qui concerne l'universit�, c'est parce que la R�gion et la Ville, qui � une �poque �taient...
M. Claude GOASGUEN. - Ce n'est pas vrai !
M. David ASSOULINE, adjoint, rapporteur. - ... en solidarit� politique, ont refus� de s'engager l�-dedans, et cela a produit deux choses, que les villes de province, bien entendu, en ont b�n�fici� et aujourd'hui ont nettement moins de probl�mes en termes de r�novation, notamment l'accessibilit� aux handicap�s etc., les choses ont �t� construites aux normes et le parc parisien est rest� ancien et v�tuste ; que tous les probl�mes que nous avons � g�rer dans l'urgence aujourd'hui sont dus � ce retard.
La deuxi�me remarque est qu'� l'inverse de ce que disait M. TIBERI, nous ne sommes pas du tout en train de g�rer ce qu'il a initi� avec l'�tat jusqu'� pr�sent, dans le cadre de la convention "U3M". Je pense d'abord qu'il faut rappeler que l'opposition municipale a sa part dans le fait que la Ville se soit engag�e � ce niveau dans le plan "U3M", en collaboration avec le Ministre de l'�ducation nationale, elle a sa part, elle a agi, elle a soutenu cet effort mais il y a, je le rassure, une rupture dans la fa�on dont nous abordons aujourd'hui les questions universitaires et la place des �tudiants dans la ville. Je crois que si la communication porte sur le monde �tudiant, ce n'est pas par hasard. Il s'agit aujourd'hui de dire et de montrer dans les actes aux 330.000 �tudiants qui vivent � Paris qu'ils sont citoyens de la ville avec une position particuli�re et que toutes leurs conditions de vie sp�cifiques sont abord�es, la ville ne s'en d�barrasse pas.
Est-ce qu'on fait comme avant quand nous augmentons les bourses municipales d'enseignement sup�rieur ? Il y avait 2.000 �tudiants boursiers pour ceux � taux z�ro qui ne b�n�ficient pas de la bourse d'Etat ; nous en projetons 2.500 pour cette ann�e universitaire et nous augmentons de plus de 20 % la bourse de chaque �tudiant. Est-ce un effort sibyllin ? Je ne crois pas.
Les bourses ERASMUS : il y a cinq cents �tudiants qui en b�n�ficient.
Je vous signale qu'� l'origine la Ville avait fait une enveloppe de 691 F par mois de stage, c'�tait tomb� en fin de mandature de M. TIBERI � 474 F et que, d'un coup, nous avons d�cid�, d�s cette ann�e, de porter cette somme � 800 F c'est-�-dire de doubler. Est-ce comme avant ? Est-ce un petit effort ?
Est-ce qu'on continue � g�rer l'existant ? Il y a un renversement de tendance important que nous allons poursuivre parce que l'aide sociale aux �tudiants est quelque chose d'important pour arriver � l'�galit� de traitement.
Troisi�me question : le logement.
Quand on passe de 2000 - Mme CATALA est partie mais elle a os� dire qu'on avait revu en baisse ce qui �tait pr�vu dans U3M - � 3.000 logements sociaux pour �tudiants en six ans, c'est une augmentation consid�rable.
Je voudrais juste, pour que chacun garde raison, rappeler que dans les cinq derni�res ann�es de votre mandature, vous avez construit 470 logements �tudiants, qu'aujourd'hui depuis que nous sommes en place, nous avons programm� pour l'ann�e 2001 plus de 700 logements et plus de 800 pour l'ann�e 2002, c'est-�-dire que l'acc�l�ration pour arriver � l'objectif des 3.000 sera tenu parce qu'il y a la volont� et il y a l'encouragement � l'initiative, ce qui n'�tait pas du tout la fa�on d'aborder les choses de la pr�c�dente mandature qui g�rait et qui avait consid�r� � un moment donn� qu'elle ne pouvait plus s'abstraire de cette pr�rogative de la ville. Contrainte, elle a fait U3M, mais il n'y avait pas d'impulsion.
Quatri�mement : la restauration.
Je voulais dire � Mme BORVO qu'on s'en occupe. La Ville mettait z�ro centime dans la restauration universitaire jusqu'� pr�sent. D�s le mois de novembre, vous allez voir qu'on va voter 11,4 millions d'aide � la restauration universitaire pour trois restaurants universitaires dont une caf�t�ria � Sciences-Po. C'est le premier investissement et, je peux le dire apr�s discussion avec le Directeur de Sciences-Po plusieurs fois, il consid�re que c'est la premi�re fois qu'il y a une geste significatif de la Ville envers son institution et cela ne s'arr�tera pas l�.
De plus, pour que les choses soient programm�es, nous sommes en train d'�laborer avec le CROUS une charte de partenariat qui va amplifier cette aide � la restauration universitaire et qui va en gros faire que, sur les six ans, il y aura quelque chose comme huit millions par an pour permettre la r�novation ou la construction de nouvelles restaurations en partenariat avec la R�gion et l'Etat car nous ne sommes pas en charge seuls de ces choses-l�. Les conditions que nous posons sont des conditions sur la convivialit� de l'accueil dans les restaurants universitaires. Parfois quand les restaurants universitaires sont ferm�s, on peut y faire du caf� th��tre, on peut aussi les ouvrir vers les quartiers dans lesquels ils sont implant�s.
Par ailleurs, nous posons quelques conditions pour l'introduction du bio dans la restauration universitaire. Cela figure d�j� dans le projet de charte que nous n�gocions avec le CROUS.
Peut-�tre est-ce comme avant ce que nous faisons pour encourager l'initiative �tudiante. Les Etats g�n�raux vont se tenir le 15 et 16 novembre : ce n'est qu'une petite chose. Je vous signale que ces �tats g�n�raux bien s�r vous y participerez, vous pourrez v�rifier qu'il ne s'agit pas l� de faire du client�lisme vers les associations. Les associations �tudiantes, ce n'est pas telle ou telle mutuelle ou tel ou tel syndicat, c'est un millier d'associations �tudiantes que vous avez ignor�es. Plus de 200 d'entre elles, que ce soit le club de guitare de Jussieu ou la chorale de la Sorbonne ont demand� des subventions � la Ville, et vous n'avez, dans les commissions, oppos� aucune critique � ces d�lib�rations. Il y en aura d'autres en novembre, elles ont pr�-adh�r� d�j� au conseil parisien de la vie �tudiante. Plus de 200 d'entre elles.
Celle qui pose le plus de probl�mes, mais j'ai re�u cette organisation et j'ai tenu � ce qu'elle participe, par rapport � son engagement politique qui n'est pas seulement associatif : c'est l'UNI.
M. Claude GOASGUEN. - Quelle ouverture d'esprit extraordinaire !
M. David ASSOULINE, adjoint, rapporteur. - L'UNI est adh�rente du Conseil parisien de la vie �tudiante. Elle a m�me fait adh�rer toutes ses sections locales pour augmenter ce nombre, et c'est � ma demande.
Ensuite, il y a la maison des associations.
Pour ceux qui ont �voqu� la question d'une mutuelle, le seul partenariat qui a �t� mis en place concr�tement ces derni�res semaines avec une mutuelle �tudiant sous l'�gide de M. LHOSTIS est un partenariat pour la lutte contre le tabagisme des jeunes filles � Paris qui s'est fait avec la SMEREP. On a dit que je ne respectais pas le pluralisme, nous allons r�tablir les choses.
M. Claude GOASGUEN. - Vous n'avez jamais entendu parler de la MNEF ?
M. David ASSOULINE, adjoint, rapporteur. - Je veux finir sur ce que beaucoup d'entre vous avez �voqu� notamment sur les bancs de la majorit� municipale parce que je connais leur g�n�rosit� : la question des �tudiants �trangers.
Nous allons faire un effort important. Il ne s'agit pas seulement de c?ur, il s'agit de r�tablir une position qu'avait Paris dans le monde entier comme Capitale attrayante. On voulait venir � Paris non seulement pour �tudier mais pour vivre. Aujourd'hui, si la qualit� des �tudes a �t� relativement maintenue, la qualit� de l'accueil est d�plorable. Nous allons faire les gestes qu'il faut. Les gestes, on peut aussi les faire en partenariat avec la Pr�fecture de police pour faire en sorte qu'elle ait les moyens d'accueil, y compris immobiliers pour que les �tudiants �trangers soient re�us dans la dignit� d�s leur arriv�e sur le sol fran�ais. Mais ce sont des gestes qu'on va faire en terme de logements �tudiants adapt�s, notamment aux boursiers, aux doctorants �trangers qui ne viennent pas forc�ment pour l'ann�e, qui ne trouvent pas place dans le parc du CROUS, qui viennent pour trois mois, six mois.
Nous avons, en partenariat avec les Pr�sidents d'universit� parce que l'axe de la solidarit� reste le n�tre, demand� un audit, Mme POURTAUD le sait et l'a �voqu�, pour tous les �tablissements d'enseignement sup�rieur o� la ville a une part, non seulement les �coles mais la Sorbonne et d'autres b�timents, pour l'accessibilit� des handicap�s.
Je peux vous dire que nous allons lancer le 15 novembre une campagne de volontariat �tudiant de solidarit�. Nous allons recruter des centaines d'�tudiants volontaires. Nous voulons encourager le fait qu'ils puissent faire leur initiative avec le fonds qui est mis en place, mais nous leur disons : "la ville fait pour vous, il faut faire pour votre ville !".
Ces �tudiants s'attacheront � faire du soutien scolaire, � aller chercher les �l�ves qui sont sortis du circuit scolaire mais s'attacheront aussi � aider les �tudiants handicap�s. C'est une des priorit�s de ce plan de volontariat �tudiant que nous allons lancer � partir du 15 novembre.
Je voulais conclure par cette phrase : non, non, non, il n'y a pas poursuite de la politique qui �tait initi�e pr�c�demment, il y a un vrai bouleversement parce que nous nous appuyons sur ce dynamisme incroyable qui existe dans le monde �tudiant � Paris.
(Applaudissements sur les bancs des groupes socialiste et radical de gauche, du Mouvement des citoyens, communiste, et "Les Verts").
M. LE MAIRE DE PARIS. - Merci, mes chers coll�gues. Merci, David ASSOULINE.

Octobre 2001
Débat
Conseil municipal
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