62 - 2001, DLH 271 - DAUC 160 - Réalisation par la R.I.V.P. d'un programme de construction d'un immeuble de 14 logements en accession sociale à la propriété, 109-111, avenue Jean-Jaurès (19e). - Cession de l'emprise de l'opération à la R.I.V.P
M. Christophe CARESCHE, adjoint, pr�sident. - Nous passons au projet de d�lib�ration DLH 271 - DAUC 160 relatif � la r�alisation par la R.I.V.P. d'un programme de construction d'un immeuble de 14 logements en A.S.P. 109-111, avenue Jean-Jaur�s.
La parole est � M. BLET.
M. Jean-Fran�ois BLET. - Merci, Monsieur le Maire.
Au 109-111, avenue Jean-Jaur�s, est donc pr�vu un programme d'accession sociale � la propri�t�. Nous nous r�jouissons de cette orientation et nous souhaitons clairement que l'accession sociale � la propri�t� puisse se d�velopper � Paris, il n'y a aucune ambigu�t� sur ce point. Nous d�plorons que ce programme soit r�alis� sur ces terrains situ�s le long de l'avenue Jean-Jaur�s.
En effet, deux immeubles R + 1 et R + 2, t�moignages de l'habitat ouvrier de l'entre-deux guerres sont implant�s sur ces parcelles. Ces deux immeubles �taient inclus dans l'�lot Tandou-Crim�e qui regroupait les parcelles du 109-111-113 et 115, avenue Jean-Jaur�s et qui �tait grev� partiellement d'une r�serve scolaire. La nouvelle �cole envisag�e a finalement �t� r�alis�e sur le lot 14 de la Z.A.C. limitrophe du "Bassin de la Villette". Le sort du 109 et du 111 restait donc ainsi en suspens.
L'�tat des b�timents autorisait tout � fait une r�habilitation pour un prix extr�mement modique compte tenu de leur faible hauteur qui est de l'ordre de 5.000 maximum 6.000 F du m�tre carr�, mais leur faible hauteur ne pouvait qu'attirer les convoitises. Les dents creuses constituent en effet du pain b�ni pour les promoteurs qui profitent de ces opportunit�s fonci�res pour r�aliser de juteuses op�rations tout en justifiant leurs pratiques destructrices et densificatrices par un discours pseudo-technique ax� sur la n�cessit� de recouvrir les h�berges mitoyennes et de r�aliser des fronts b�tis continus, car, nous dit-on, il n'y a rien de pire que les murs pignons aveugles. En clair, il faudrait raser tout Paris car il y a des murs pignons aveugles partout y compris dans les beaux quartiers !
Le 109-111 n'a pas �chapp� � ce traitement sp�cial dent creuse.
Le projet de la R.I.V.P. est de d�molir les b�timents existants pour reconstruire un immeuble de six �tages comprenant 14 logements en accession sociale � la propri�t�. S'ajoutent au programme 14 places de stationnement en sous-sol et un local commercial de 200 m�tres carr�s en rez-de chauss�e. 14 parkings pour 14 logements : c'est sans doute pour participer � la r�duction de la circulation automobile pr�conis�e par le P.D.P vot� ce matin.
Le prix de vente moyen des logements serait de 14.500 F le m�tre carr� habitable, celui des surfaces commerciales de 15.900 F le m�tre carr� utile et celui d'une place de stationnement serait de 85.000 F. Selon les fourchettes de prix indiqu�es pour chaque type de logement, la vente devrait ainsi rapporter entre 21.370.000 F et 24.040.000 F, soit entre 2,4 et 4 millions de plus que le prix de revient qui lui, �tait estim� � 19 millions de francs.
Afin que cette r�alisation puisse voir le jour, la Mairie de Paris doit donc c�der les terrains et les b�timents � la R.I.V.P. La Direction sp�cialis�e des imp�ts pour la R�gion Ile-de-France a appr�ci� le 18 janvier dernier la valeur des biens des deux parcelles � 6.500.000 F, la d�molition des immeubles �tant qui plus est � la charge de la Ville. Or, il nous est propos� de c�der les terrains au prix de 1.720.000 F, montant qui correspond � un prix de 1.000 F par m�tre carr� de logements � r�aliser et 2.500 F par m�tre carr� de commerces alors que la R.I.V.P. pr�voit, je le rappelle, de vendre ces logements � 14.500 F le m�tre carr� et les commerces � 15.900 F le m�tre carr�. L'unique justification donn�e � ce cadeau est d'assurer l'�quilibre financier de l'op�ration alors que nous avons vu qu'elle sera largement b�n�ficiaire.
Mais surtout, ce que nous d�plorons dans cette op�ration, c'est son caract�re outrageusement densificateur. Il s'agit en effet de substituer � des petits b�timents de 1 et 2 �tages, un �ni�me b�timent de six �tages. Qui plus est, ce b�timent qui occupera deux parcelles sera plus �lev� que le b�timent R+5+combles du 107 situ� � sa gauche c�t� rue et surplombera de trois �tages le b�timent R + 3 du 115 situ� � sa gauche. On ne s'embarrasse ainsi m�me plus d'harmonisation des hauteurs ou de couverture des h�berges. On cr�e m�me des murs pignons aveugles.
Ce qui veut bien dire qu'un certain type de discours et de langue de bois atteint vite sa limite quand il s'agit de r�aliser des op�rations de densification.
Le site qui est situ� avenue Jean-Jaur�s aurait pu permettre soit la r�alisation d'�quipements de proximit� plus qu'utiles dans ce quartier et non pas des �quipements pharaoniques mais de v�ritables petits �quipements qui, en plus, permettent une a�ration dans le tissu de cette avenue Jean-Jaur�s qui n'a pas vocation � devenir une avenue de Flandres avec des murs canyon qui encadrent compte tenu de son caract�re qui est encore tr�s largement faubourien.
Le caract�re densificateur de l'op�ration a conduit les �lus Verts du 19e arrondissement � voter contre le permis de d�molir et le permis de construire, nos coll�gues communistes ayant quant � eux choisi de s'abstenir.
Cette d�lib�ration illustre de mani�re caricaturale ce que nous avons d�nonc�, ce matin. Elle est en totale contradiction avec le PLU puisqu'elle n'a fait l'objet d'aucune concertation avec les associations de riverains et les associations locales, ce qui risque de la fragiliser. Elle est en contradiction avec le P.L.A.-H dans sa version ambitieuse, que nous allons approuver. Ce qui, � nos yeux, m�rite incontestablement d'�tre r�vis�. Nous esp�rons que la sagesse finira par triompher et que les services de la Ville et l'op�rateur � savoir la MIP acceptera de reprendre sa copie. Ce projet, en effet, ne constitue pas un projet de requalification urbain, mais un projet de d�qualification de l'avenue Jean-Jaur�s.
M. Jean-Yves MANO, adjoint, au nom de la 8e Commission. - Monsieur BLET, mon cher coll�gue, la nostalgie architecturale est parfois utile, mais elle peut ne pas constituer � elle seule des orientations politiques en mati�re d'urbanisme. Sinon on ne change jamais rien. On a un projet d'accession sociale � la propri�t�. De tous les bancs ce matin, il a �t� �mis une volont� r�elle de poursuivre et de prolonger la n�cessit� de faire l'accession sociale � la propri�t�. L'avenue Jean-Jaur�s a besoin de requalification urbaine. L'accession sociale � la propri�t� en est un moyen non n�gligeable. Au-del� de la n�cessit� de poursuivre cette politique, nous sommes souvent confront�s � des r�alit�s difficiles, soit nous avons un terrain et il faut y faire des �quipements publics, soit nous avons un terrain et il faut y faire des espaces verts, soit nous avons un terrain et il faut y faire de l'accession plut�t du PLUS. Il y a parfois un certain nombre de difficult�s que nous devons ma�triser. Il faut parfois envisager l'urbanisme parisien de fa�on globale et pas toujours au coin de sa rue, sinon nous ne tiendrons jamais une politique coh�rente. M�me si je dois vous d�plaire, Monsieur BLET, je vais continuer � accepter le principe de l'accession sociale � la propri�t�. Ce projet, me semble-t-il, est une bonne op�ration pour la Ville et les habitants du 19e.
M. Christophe CARESCHE, adjoint, pr�sident. - Je mets aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration DLH 271-DAUC 160.
Qui est pour ?
Contre ?
Abstentions ?
Le projet de d�lib�ration est adopt�. (2001, DLH 271-DAUC 160).