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2010, DF 83 - Délégation de service public pour l’exploitation du camping de Paris, bois de Boulogne (16e). Autorisation de signer le contrat de délégation de service public, passé conformément aux dispositions des articles L 1411-1 et suivants du code général des collectivités territoriales.


Mme V�ronique DUBARRY, adjointe, pr�sidente. - Nous passons maintenant � l?examen du projet de d�lib�ration DF 83 relatif � une d�l�gation de service public pour l?exploitation du camping de Paris qui se situe au Bois de Boulogne.

Deux inscrits : M. Yves CONTASSOT, pour cinq minutes et ensuite, M. ALPHAND, pour cinq minutes.

M. Yves CONTASSOT. - Merci, Madame la Maire.

Effectivement, il s?agit d?un projet de d�lib�ration auquel notre groupe attache beaucoup d?importance parce que nous avions d?ailleurs d�pos� des v?ux pour faire en sorte que le cahier des charges dans l?appel � candidatures prenne en consid�ration un certain nombre d?�l�ments environnementaux.

Actuellement, il faut bien le dire, il y a une pauvret� paysag�re du camping, une tr�s forte min�ralisation. De ce point de vue, on ne pouvait qu?esp�rer un changement assez radical.

Le candidat qui nous est propos�, Huttopia, est connu et g�re d�j� de nombreux campings en France, y compris en r�gion parisienne, � Versailles et Fontainebleau, et il a une exp�rience internationale comme gestionnaire dans des parcs naturels, notamment au Qu�bec.

Nous nous f�licitons, �videmment, que ce candidat propose un projet qui se distingue tr�s sensiblement par sa coh�rence et la pr�cision de son projet environnemental et aussi par sa capacit� � inscrire son projet paysager et architectural, dans une d�marche de d�veloppement durable sur un site qui, rappelons le, est un site unique constitu� par les berges de la Seine dans le Bois de Boulogne, site unique du point de vue de la diversit� biologique.

Il faut �galement rappeler que ces berges du Bois ne sont pas artificialis�es sur 3,5 kilom�tres et qu?elles font partie du plan biodiversit� �labor� par Fabienne GIBOUDEAUX.

Ce projet, je le dis, est coh�rent au plan environnemental puisqu?il pr�voit une d�simperm�abilisation de 35 % du site et qu?il le d�densifie.

Il a un impact extr�mement limit� sur les arbres, avec des replantations pour les quelques quatre arbres qui seront, si j?ose dire, enlev�s et surtout, une plantation de 50 arbres suppl�mentaires dans le cadre du projet paysager.

Il limite fortement la circulation automobile, il am�liore l?efficacit� �nerg�tique des b�timents, avec r�cup�ration des eaux de pluie, l?utilisation de mat�riaux naturels pour les b�timents reconstruits.

Au plan social, il fait appel � des entreprises d?insertion pour l?entretien du site, notamment des espaces verts, ce qui est totalement en coh�rence avec l?action de la Ville pour les berges, notamment avec l?association ?Espace?.

Et puis, je tiens � rappeler que c?est une offre touristique qui sera ouverte � toutes et tous, puisqu?il s?agit d?une gamme d?h�bergement qui est destin�e et qui prend en compte les usagers ayant un budget restreint.

C?est donc un tr�s beau projet, une tr�s belle candidature, et je dois dire que j?�tais assez choqu� d?entendre certains propos, en 1�re Commission, disant que le seul crit�re qui aurait d� �tre retenu �tait celui de la rentabilit� financi�re, ce qui en dit long sur certaines approches.

Merci.

(Applaudissements sur les bancs des groupes ?Les Verts?, socialiste, radical de gauche et apparent�s et Communiste et �lus du Parti de Gauche).

Mme V�ronique DUBARRY, adjointe, pr�sidente. - Merci, Monsieur CONTASSOT, y compris d?avoir largement respect� votre temps de parole.

Je donne la parole � M. ALPHAND, pour cinq minutes.

M. David ALPHAND. - Eh ! Oui, M. ALPHAND, beaucoup moins convaincu que M. CONTASSOT par le projet.

Je me suis d?ailleurs presque senti vis� par votre derni�re partie d?intervention, mais peut-�tre �tait-il n�cessaire, pr�cis�ment, de reprendre quelques consid�rations sur ce projet de d�lib�ration pour que vous compreniez bien pourquoi, Monsieur CONTASSOT, je suis un peu moins convaincu que vous par le choix qui nous est propos�.

Je vous rejoins tout abord sur le caract�re tout � fait unique de ce site � l?�chelle de Paris et de l?arrondissement qu?est le 16e.

J?ajouterai �galement que c?est un site donc l?activit� peut �tre particuli�rement lucrative. C?est d?ailleurs pr�cis� dans l?expos� des motifs : il y a une rentabilit� qui peut �tre d�gag�e de l?exploitation de ce site, tout � fait significative.

Dans le cadre de la commission d?appel d?offres, que conna�t bien Mme MONTACI�, on se retrouve l� sur une proc�dure tout � fait particuli�re puisqu?� la fois la commission d?appel d?offres est saisie dans un premier temps pour donner son avis sur l?ouverture des plis et des offres et, par la suite, est en quelque sorte un peu dessaisie de son pouvoir d?appr�ciation puisque l?on est dans une configuration loi Sapin et que les services rentrent dans une n�gociation assez �troite avec les candidats avant de revenir avec un rapport d?analyse pr�sent� devant la C.A.O. mais qui, en d�finitive, laisse une grande marge de man?uvre aux services.

Et je dois dire qu?� la lecture du rapport, je ne suis pas enti�rement convaincu par le choix qui nous est propos�. Je ne suis pas convaincu sur trois points, et non pas sur un seul, Monsieur CONTASSOT.

Le premier point, naturellement, c?est l?aspect financier. Je rel�ve que les investissements, qui �taient propos�s par les diff�rents candidats, sont des investissements lourds allant de 6 � 8 millions d?euros.

J?ai le sentiment que la soci�t� Huttopia n?est pas n�cessairement celle qui pr�sentait la premi�re rentabilit� du point de vue de la collectivit� parisienne, mais cela n?est pas le seul crit�re d?appr�ciation.

D?un point de vue environnemental, je me demande - je suis moins p�remptoire que vous sur l?analyse - si c?est vraiment le candidat qui nous est propos� qui apporte les meilleures r�ponses.

Et puis, le troisi�me crit�re est celui de l?offre qui peut �tre apport�e aux touristes qui viennent visiter Paris, la capitale, qui n?ont pas les moyens de s?offrir une chambre d?h�tel, et l� encore je ne suis pas tout � fait convaincu, en fonction de ce qui est indiqu� dans le rapport d?analyse, du fait que cette palette propos�e par la soci�t� Huttopia soit celle qui soit optimale, du point de vue de la fr�quentation touristique parisienne.

Sur ces trois crit�res, et non pas un seul crit�re, Monsieur CONTASSOT, j?aimerais avoir quelques �l�ments d?�clairage, de mani�re que nous puissions arr�ter une position de vote sur ce projet de d�lib�ration.

Merci.

(Applaudissements sur les bancs des groupes U.M.P.P.A. et Centre et Ind�pendants).

Mme V�ronique DUBARRY, adjointe, pr�sidente. - Merci, Monsieur ALPHAND.

M. Bernard GAUDILL�RE va r�pondre aux deux interventions.

M. Bernard GAUDILL�RE, adjoint, au nom de la 1�re Commission. - Merci, Madame la Maire.

Je dois dire que nous avons soumis au Conseil de Paris un rapport et j?invite tous nos coll�gues qui ne l?ont pas encore fait � le lire, parce que je trouve, contrairement � M. ALPHAND, que ce rapport montre de mani�re incontestable que le candidat Huttopia, c?est-�-dire celui que nous proposons au vote de l?Assembl�e, pr�sentait de tr�s loin l?offre la plus en phase avec les attentes de la Ville.

Que ce soit au niveau de la d�marche de d�densification, qui est un sujet important, auquel nous sommes tous tr�s sensibles.

Que ce soit au niveau de la d�marche paysag�re et architecturale, li�e au d�veloppement durable.

Que ce soit dans la gamme d?h�bergement car nous souhaitions une gamme diversifi�e, notamment tr�s ouverte aux usagers � faible budget, ce qui n?�tait pas le cas des autres candidats.

Ou que ce soit encore, et je le place en dernier, car je ne veux pas �tre accus� d?y attacher une importance excessive, mais que ce soit au niveau de la redevance.

Et enfin, au niveau des investissements puisque, contrairement � M. ALPHAND, je pense que les investissements propos�s par Huttopia sont parfaitement supportables par la structure sur la dur�e du contrat.

Je me r�jouis que chacune des candidatures propos�es, je crois qu?il y a en avait trois, aient �t� de qualit�. Je me r�jouis que la concurrence ait permis d?am�liorer les offres en cours de proc�dure et je me r�jouis d?avoir, gr�ce au choix d?Huttopia, si tant est que vous le ratifiiez dans quelques minutes, un exploitant de qualit�, qui fera de ce camping ce que nous souhaitons qu?il soit, c?est-�-dire quelque chose de beau, quelque chose d?accessible � tous et quelque chose de durable.

J?ajoute que l?exploitant en place, qui a �t� �vinc� � la suite de la proc�dure, a d�pos� un recours contre le choix retenu par la Ville. Je fais juste une remarque, qui est d?exp�rience : je suis tr�s �tonn� de voir, depuis 2001, l?extr�me difficult� qu?ont les titulaires de tel ou tel contrat d?occupation du domaine public ou de d�l�gation de service public, � accepter l?id�e que la d�l�gation ou le contrat ne soit pas automatiquement reconduit. C?est un sujet de m�ditation sociologique sur lequel je vous invite � r�fl�chir.

En attendant, je recommande au Conseil, parce que je crois vraiment que c?est le meilleur des dossiers, l?adoption du choix d?Huttopia et donc l?adoption du projet de d�lib�ration qui vous est propos�.

Mme V�ronique DUBARRY, adjointe, pr�sidente. - Merci, Monsieur GAUDILL�RE.

Monsieur GABORIAU, pour une explication de vote ?

M. Pierre GABORIAU. - Merci, Madame le Maire.

Mes chers coll�gues, comme vient de l?exprimer mon coll�gue ALPHAND et ainsi que je l?ai rapport� en tant qu?adjoint charg� du budget et des finances � mes coll�gues du 16e arrondissement, lors de notre derni�re s�ance, le choix de la Direction des finances d?attribuer � Huttopia le contrat de d�l�gation de service public pour l?exploitation du camping du bois de Boulogne, sur ce site exceptionnel, on est tous d?accord, n?est absolument pas convaincant, ni sur le plan touristique, ni sur le plan environnemental, ni sur le plan financier.

En effet, contrairement � ce que vient de nous expliquer notre coll�gue Bernard GAUDILL�RE, le rapport de la commission Sapin et le rapport du Maire de Paris, dont j?ai pris connaissance avec la plus grande attention et qui tr�s bien pr�par�s, avec des fiches de synth�se comparatives excellentes, ne permettent pas de comprendre vraiment les �l�ments de la motivation du choix effectu� sur Huttopia.

Pourtant, le concessionnaire sortant, dont vous venez de parler, Flower Exploitation Campings, filiale de la SAUR, et candidat � nouveau avec d?autres candidats, pr�sente des atouts majeurs, soulign�s dans le rapport du Maire de Paris, comme un projet qualifi� de s�duisant, audacieux, d?architecture novatrice, sans �quivalent dans le domaine du camping, et pertinent de recomposition paysag�re et architecturale du site. C?est ce qui figure dans votre rapport.

Par ailleurs, sur le plan financier, le rapport consid�re in fine que l?offre de Flower Exploitation est attractive, puisque l?offre de l?exposant propose la redevance la plus �lev�e � la Ville de Paris.

Mme V�ronique DUBARRY, adjointe, pr�sidente. Monsieur GABORIAU, je me permets de vous rappeler qu?une explication de vote, c?est une minute et que votre explication de vote ressemble furieusement � une intervention.

M. Pierre GABORIAU. - Tr�s bien, j?ai fini, Madame le Maire.

Deux phrases. Il semble donc qu?il appara�t de fa�on objective que la Ville de Paris n?a pas fait application des crit�res de choix annonc�s, mais de surcro�t a appliqu� des crit�res de choix qui n?�taient pas annonc�s dans le cahier des charges, en leur donnant de surcro�t une importance d�cisive.

C?est pourquoi les membres du groupe U.M.P.P.A et moi-m�me nous abstiendrons sur ce projet de d�lib�ration.

Je vous remercie.

Mme V�ronique DUBARRY, adjointe, pr�sidente. - Merci � vous.

Je mets aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration DF 83.

Qui est pour ?

Contre ?

Abstentions ?

Le projet de d�lib�ration est adopt�. (2010, DF 83).

Je vous remercie. C?�tait le dernier projet de d�lib�ration.

(Applaudissements sur tous les bancs de l?Assembl�e).

Novembre 2010
Débat
Conseil municipal
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