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2010, V - Question d’actualité posée par le groupe Communiste et élus du Parti de Gauche à M. le Maire de Paris relative à l’avenir des Missions locales.


M. LE MAIRE DE PARIS. - La parole est � Mme Emmanuelle BECKER pour la question d?actualit� pos�e par le groupe Communiste et �lus du Parti de Gauche.

Mme Emmanuelle BECKER. - Merci, Monsieur le Maire.

Chers coll�gues, les jeunes constituent avec les femmes et les seniors l?une des cat�gories de la population les plus durement concern�es parmi les quatre millions de fran�ais inscrits actuellement � P�le Emploi, et la crise �conomique profonde et durable que nous connaissons depuis deux ans a encore aggrav� cette situation.

Le taux de ch�mage chez les jeunes actifs de moins de 26 ans est proche des 25 % en France. La hausse du taux de ch�mage pour les jeunes a �t� pr�s de deux fois plus rapide que pour tous les actifs de mi-2008 � fin 2009.

Dans les zones urbaines, la situation est encore pire, notamment celle des hommes, avec un taux de ch�mage � 42 %. Cette crise de l?emploi des jeunes d?une gravit� jamais connue depuis plus de 30 ans entra�ne une d�gradation terrible de leurs conditions de vie, comme le soulignent l?ensemble des associations d?aide aux plus d�munis.

Dans ce contexte, la question de l?emploi des jeunes est un enjeu majeur de soci�t�. Notre collectivit� n?a pas le droit � l?erreur dans ce domaine, et dans sa volont� d?agir concr�tement en faveur des jeunes en difficult�, Paris peut compter sur son r�seau de missions locales. Ces structures d?accueil et d?accompagnement ont montr� leurs capacit�s en mati�re d?insertion professionnelle durable des jeunes en mettant en ?uvre une d�marche globale d?accompagnement social, en prenant en compte leurs caract�ristiques individuelles, la sp�cificit� de leurs parcours et leurs besoins en termes de formation.

� cet �gard, l?engagement remarquable des conseillers des missions locales au service du public des jeunes et le niveau de performance de celles-ci ont �t� clairement soulign�s dans deux rapports publi�s r�cemment par l?Inspection g�n�rale des finances et l?Inspection g�n�rale des affaires sociales.

Ces rapports, pr�conisent quelques �volutions afin de p�renniser et de renforcer le r�le des missions locales.

Monsieur le Maire, notre Municipalit� a annonc� son intention de regrouper les cinq missions locales parisiennes. Si le groupe Communiste et les �lus du Parti de Gauche n?a pas d?opposition de principe � un tel projet, les modalit�s d?une telle fusion suscitent des interrogations l�gitimes, notamment parmi les personnels des missions locales. Je note d?ailleurs que les groupes repr�sent�s au Conseil de Paris n?ont pas �t� associ�s au comit� de pilotage alors m�me que ce projet devrait �tre annonc� au Conseil de Paris en janvier ou en f�vrier 2011.

Aussi, Monsieur le Maire, le groupe Communiste et �lus du Parti de Gauche souhaite conna�tre les modalit�s selon lesquelles les personnels et leurs repr�sentants seront �troitement associ�s, dans les semaines � venir, � la poursuite du projet de r�forme des missions locales. Il s?agit en effet de r�pondre � de l�gitimes interrogations et d?assurer une n�cessaire concertation concernant la forme juridique qui sera retenue pour cette nouvelle entit�, le type de gouvernance qui sera mise en place et la nature du projet associatif qui sera mis en ?uvre et qui devra apporter un meilleur service aux jeunes.

Je vous remercie enfin de nous indiquer la m�thode qui sera suivie dans les semaines � venir pour, toujours dans le dialogue et la concertation, donner aux personnels des missions locales et � leurs repr�sentants des garanties concernant l?harmonisation par le haut de leurs conditions de travail et des droits dont ils b�n�ficient aujourd?hui.

Je vous remercie.

M. LE MAIRE DE PARIS. - Merci beaucoup.

En plus, vous �tes la premi�re, depuis le d�but de la s�ance des questions d?actualit�, � respecter votre temps de parole.

(Mouvements dans l?h�micycle).

Moi, j?aime bien l?ordre. Voil� !

(Une intervention inaudible hors micro).

Evidemment ! Ce n?est pas l?expression que j?emploie mais je ne peux pas s�parer la notion d?ordre de la notion de justice sociale. Je pr�f�re le formuler comme cela.

La parole est � M. Bruno JULLIARD.

M. Bruno JULLIARD, adjoint. - Merci, Monsieur le Maire, et merci � Emmanuelle BECKER pour l?int�r�t port� au travail des missions locales parisiennes. Vous l?avez cit�, l?emploi des jeunes � Paris est une priorit� de l?action municipale sous la responsabilit� de Christian SAUTTER. Nous multiplions, et nous avons d�j� eu l?occasion d?en discuter et d?�changer � ce sujet � plusieurs reprises ces derniers mois, les initiatives : forum pour l?emploi, ouverture d?une deuxi�me antenne de l?�cole de la deuxi�me chance ou encore une meilleure politique des stages � l?entr�e de la Ville.

Les missions locales, dans ce cadre, font un excellent travail. Elles sont, en effet, et vous l?avez soulign�, un outil essentiel � destination des jeunes sans emploi, souvent sortis pr�cocement du syst�me scolaire avec des qualifications faibles, et particuli�rement en temps de crise puisque, vous l?avez �galement soulign�, les jeunes sont parmi les premi�res victimes de la crise, notamment avec un ch�mage accru et une pr�carit� plus importante que le reste de la population. Les missions locales remplissent un r�le majeur d?accompagnement des jeunes dans l?insertion sociale et dans l?acc�s � l?emploi.

La Ville a d?ailleurs accentu�, et votre groupe y a contribu�, son soutien aux missions locales ces derni�res ann�es puisque pr�s de 3 millions d?euros leur sont aujourd?hui consacr�s par an.

Elles font un tr�s bon travail. Cela dit, ce n?est pas une raison pour ne pas consid�rer qu?elles peuvent faire un travail encore meilleur. C?est le sens de la r�forme que nous souhaitons engager avec nos partenaires cofinanceurs, la R�gion et l?Etat. En effet, les missions locales parisiennes rencontrent quelques difficult�s du fait d?une organisation tr�s particuli�re, puisqu?il y a 5 missions locales � Paris qui, toutes, sont ind�pendantes. Il s?agit de 5 associations de type loi 1901 qui ont chacune leur pr�sident ou leur pr�sidente, ici pr�sents d?ailleurs dans ce Conseil, et je les f�licite pour le travail accompli, 5 directeurs, 5 conseils d?administration et autant de relations avec chacun des financeurs. Autant dire que r�aliser une politique � destination de l?emploi des jeunes avec autant de structures n?est pas chose ais�e.

Les cons�quences de cet �clatement sont multiples : la communication qui est floue et le manque de visibilit� et de lisibilit� de leur action m�me - elles le reconnaissent elles-m�mes d?ailleurs -, une vision diff�rente entre elles de leur mission, ce qui se traduit par des diff�rences de pratiques et d?accueil sur l?ensemble du territoire parisien. Mais, surtout, une concurrence s?est install�e entre les 5 missions locales parisiennes. Les informations circulent mal et une course au chiffre se traduit par des effets assez n�gatifs, notamment en raison de crit�res de financement. Une des cons�quences de cela est l?absence de mutualisation des bonnes pratiques entre les 5 missions locales parisiennes.

Bref, cette organisation s?est traduite pour nous par une difficult� d?engager une politique majeure � destination de l?emploi des jeunes, pour l?emploi des jeunes � Paris. En lien avec l?Etat et la R�gion, nous avons d�cid� d?organiser une plus grande mutualisation jusqu?�, en r�alit�, une fusion des 5 associations en une seule association qui sera le service public unifi� des missions locales parisiennes, id�e qui avait d?ailleurs �t� reprise par la mission d?information sur l?emploi des jeunes en mai 2010.

Les avantages de cette gouvernance commune seront nombreux. Le premier temps est le financement unique pour mettre fin � cette concurrence et essayer d?�tablir une plus grande mutualisation entre l?ensemble des missions locales, la repr�sentation unique aupr�s des instances et des partenaires et, �videmment, une rationalisation des co�ts administratifs et techniques. Tout gain d� � cette rationalisation sera �videmment imm�diatement r�investi pour une meilleure qualit� du service public des missions locales parisiennes.

Vous avez raison d?insister sur la n�cessit� d?associer l?ensemble des personnels et des syndicats, ce que nous faisons au quotidien � travers de tr�s multiples rencontres. D?ailleurs, les rapports sont tr�s constructifs.

Effectivement, les groupes ne sont pas membres des comit�s de pilotage, mais il s?agit de groupes qui n�gocient � trois, l?Etat, la R�gion et la Ville, et il serait compliqu� que la Ville de Paris n�gocie � 15, donc nous ferons, et je m?y engage? comme je vous l?ai propos� d?ailleurs, Madame la Pr�sidente de la 7e Commission, un d�bat lors de votre commission. Ce sera avec plaisir que j?informerai tr�s rapidement les groupes de l?avanc�e de cette r�forme dans laquelle nous fondons beaucoup d?ambition.

(Applaudissements sur les bancs des groupes socialiste, radical de gauche et apparent�s, Communiste et �lus du Parti de Gauche et ?Les Verts?).

M. LE MAIRE DE PARIS. - Parfait. Tr�s bien.

Chers coll�gues, nous avons termin� les questions d?actualit�.

La s�ance est suspendue. Au revoir, Monsieur le Pr�fet.

Novembre 2010
Débat
Conseil municipal
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