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2010, DU 82 - ZAC “Paris Rive Gauche” (13e) (Suite).


M. Jean VUILLERMOZ, adjoint, pr�sident. - Je vous propose, Monsieur CONTASSOT, vous avez d�j� parl� pendant 1 minute 47, de reprendre.

M. Yves CONTASSOT. - Merci.

Je disais que l?on a quand m�me des �l�ments tout � fait �tonnants dans ce que nous dit le commissaire-enqu�teur. Par exemple, il pr�tend qu?il n?y a pas de diff�rence de pollution entre le long du p�riph�rique et ce que l?on trouve en moyenne en Ile-de-France. Sans doute n?a-t-il pas lu les rapports d?AIRPARIF, sans doute ne sait-il pas ce qui a �t� prouv� en la mati�re ! C?est quand m�me un peu inqui�tant de lire cela sous la plume d?un commissaire-enqu�teur. Je crois que tous les Parisiens qui habitent le long du p�riph�rique appr�cieront que la Ville reprenne � son compte cette affirmation.

De m�me, il est �crit que le prolongement de la ligne 10 est acquis. J?ai pris mes renseignements aupr�s du S.T.I.F. : le prolongement de la ligne 10 n?est m�me pas inscrit au sch�ma directeur ! Mais ce n?est pas grave, on le dit comme si c?�tait un fait av�r�. L� encore, curieuse mani�re de jouer avec la r�alit� !

Et puis, alors, on nous dit qu?il faut choisir entre espaces verts ou logement, que c?est l?un ou l?autre, c?est ce qui est �crit, et que l?on ne pourrait pas faire mieux. Alors, le commissaire-enqu�teur trouve une astuce extraordinaire, une innovation que m�me ?Europe Ecologie - Les Verts? n?avait jamais imagin� : il nous dit qu?il faut simplement trouver une v�g�talisation plus performante sur le plan environnemental, une novation sans doute. J?aimerais qu?on nous explique ce que c?est en d�tail. J?avoue que j?attends avec impatience.

Alors, l?objectif final, on le voit bien, c?est avant tout de faire des tours et on touche � toutes les autres r�gles pour cela, y compris en mati�re d?alignement. On change les r�gles sur les retraits d?alignement, sur les gabarits et on va nous faire, en r�alit�, un quartier qui va rompre avec l?urbanisme parisien et qui va revenir � ce que nous avons connu avant et qui a �t� d�nonc�, � juste titre d?ailleurs, par notre majorit� lors des r�visions de la Z.A.C. ?Paris Rive gauche? � son d�marrage. Nous allons revenir � un �quilibre tr�s n�gatif, au d�triment des espaces verts globalement, avec l� encore un �quilibre au profit des bureaux, d�terminant par rapport aux logements et tr�s loin de ce que nous avions dit.

Je note n�anmoins que l?on nous fait des promesses : nous allons faire des �tudes d?ensoleillement. On a vu ce que cela donnait pour la tour Triangle. �tudes d?ensoleillement qui ont fait rire absolument tous ceux qui savent ce qu?est une �tude d?ensoleillement ! Une tour de 200 m�tres qui ne ferait pas d?ombre, sauf l� o� il n?y a pas de logements, o� il n?y a pas de r�sidents, ce n?est franchement pas tr�s s�rieux !

Je rappelle �galement qu?une �tude de la S.E.M.A.P.A., qui est tr�s concern�e, a montr� que ce type d?am�nagement �tait l?un des moins denses possibles. Je rappelle �galement l?�tude de l?I.A.U. R�gion Ile-de-France, qui a montr� qu?en mati�re de transports et d?am�nagement de bureaux, ce serait une h�r�sie de faire cela.

Et puis, quand m�me, on nous dit que l?on va changer un tout petit peu, on va rajouter un �quipement culturel. Non, non ! La r�ponse est non ! Vous aurez la gare Mass�na bloqu�e et Christophe GIRARD le sait bien, il s?est d�men� pour que cela bouge mais quand m�me, l?�quipement n?arrive pas � sortir, on se retrouve toujours sans �quipement.

Donc, je dirais que d?une certaine mani�re, tout cela n?est pas tr�s s�rieux en mati�re d?analyse de l?existant. Je constate que tout le monde est absolument oppos�, sauf effectivement un parti politique qui veut absolument ces tours � Paris. Nous voterons contre ce projet. Nous n?avons qu?un seul espoir, c?est que, comme il faudra de nouvelles enqu�tes pour construire ces tours et qu?il y a eu la loi Grenelle, elles ne pourront jamais r�pondre aux crit�res de la loi Grenelle. Notre seul espoir, c?est que le temps nous donne raison.

Merci.

M. Jean VUILLERMOZ, adjoint, pr�sident. - Bien.

Madame CUIGNACHE-GALLOIS, vous avez la parole.

Mme Edith CUIGNACHE-GALLOIS. - Merci, Monsieur le Maire.

Monsieur le Maire, mes chers coll�gues, en mars 2009, vous pr�sentiez en Conseil de Paris les objectifs d?am�nagement concernant le secteur Mass�na-Bruneseau et aujourd?hui nous sommes invit�s � voter la r�vision simplifi�e du P.L.U.

Mass�na-Bruneseau, un des huit secteurs d?intervention de la Z.A.C. ?Paris Rive gauche?, ob�ira donc au principe traditionnel d?am�nagement parisien : mixit� fonctionnelle, activit�s et logements, et �quipements, en l?occurrence, c?est vrai, limit�s aux strictes n�cessit�s locales.

Plus encore, ce territoire de friches industrielles et ferroviaires sera urbanis� selon la ?doxa? municipale. Des minitours que je qualifierais plut�t de barres, appel�es � recevoir du logement majoritairement social et des immeubles tertiaires de grande hauteur.

L?avis de la Commission d?enqu�te est favorable, assortie de deux recommandations que vous estimez lev�es par quelques ajouts au rapport de pr�sentation de la r�vision simplifi�e de P.L.U. Le d�plafonnement des hauteurs r�glementaires est donc emball�, l?augmentation du nombre de logements sociaux dans un arrondissement qui en comporte pourtant d�j� plus de 32 % est donc autoris�e.

En passant de 32 % � pr�s de 40 % de logement social, on est bien loin de vos d�clarations sur la r�duction de l?�cart entre les arrondissements. Je d�plore que, dans votre discours, vous promettiez le r��quilibrage g�ographique, alors que dans les faits, vous concentrez et vous vous cr�ez de nouvelles fortifications aux abords du p�riph�rique.

Aussi, et en �cho � notre d�bat sur le P.L.H., je souhaite que le financement des futurs programmes de logement social intervienne de mani�re tr�s privil�gi�e en P.L.S. Il est essentiel que les classes moyennes participent � l?�quilibre social du 13e arrondissement.

Monsieur le Maire, pour mon groupe, densifier n?est pas un tabou. En revanche, l?option qui est la v�tre d?augmenter la constructibilit�, en portant la hauteur des immeubles d?habitation � 50 m�tres, n?est pas acceptable.

Ce type d?urbanisme a laiss� son empreinte dans Paris, il suffit de regarder � quelques centaines de m�tres de Mass�na-Bruneseau le site des Olympiades. Le mal, nous dit-on, viendrait de sa r�alisation sur dalle, mais ailleurs dans la Capitale, des barres, des immeubles hauts sont d�truits qui n?�taient pas construits sur dalle. Je note d?ailleurs qu?en raison des imp�ratifs de la S.N.C.F. de conserver ces installations, l?urbanisation future se fera partiellement sur dalle.

S?agissant maintenant des immeubles de grande hauteur, sujet pol�mique s?il en est, j?ai exprim� ici mon sentiment lors du d�bat consacr� � ce sujet en 2008, en plaidant pour une approche pragmatique. Je maintiens aujourd?hui que l?option grande hauteur peut �tre une valeur ajout�e dans ce secteur en d�sh�rence, sous r�serve cependant du respect de l?environnement, de l?audace esth�tique que vous appeliez de vos v?ux et de la qualit� de l?am�nagement des espaces publics. C?est cela qui nous avait �t� annonc�.

Un p�le �conomique conjugu� � une belle signature architecturale est, � mon avis, une chance pour cette partie du 13e arrondissement et je ne vois pas en quoi des immeubles de grande hauteur dans ce secteur d�figureraient un paysage encore � construire. Il pourrait m�me, � mon avis, aider � une requalification de l?arrondissement.

Il conviendra toutefois, c?est �vident, d?�tre vigilant pour garantir l?int�gration urbaine des b�timents entre usine d?incin�ration, p�riph�rique et infrastructures ferroviaires.

En revanche, lorsque nous d�battions en 2008 des hauteurs, vous �voquiez un argument qui n?avait �chapp� � personne : c?�tait celui de permettre de lib�rer des espaces au sol. Or, que constate-t-on dans les faits en mati�re d?espaces verts ? Un pourcentage par habitant r�duit � 0,9 m�tre carr�, bien inf�rieur � la moyenne parisienne de 2,11 m�tres carr�s.

Est-ce pour ce r�sultat que vous avez tant communiqu� sur l?int�r�t de densifier autrement ? 7.200 habitants et 6.500 m�tres carr�s d?espaces verts, c?est tr�s maigre ! C?est d?ailleurs le constat de la Commission d?enqu�te. Mais sa recommandation est bien l�g�re, qui en appelle � la promotion de la convivialit� en pied d?immeuble.

Mais, en mati�re d?urbanisme, la convivialit� se pr�pare sans doute mais elle ne se d�cr�te pas.

Comment expliquerez-vous cette insuffisance criante aux familles, aux enfants et � tous ceux qui recherchent la qui�tude et la s�curit� offertes par un jardin ?

Enfin, j?en terminerai par cette observation. Les associations se plaignent de n?avoir pas �t� �cout�es et elles se plaignent aussi de l?insinc�rit� de l?enqu�te. Je suis assez �tonn�e de la r�ponse des commissaires ; l?objet de l?enqu�te est certes passionnel mais n?autorise pas pour autant qu?une conclusion sur - je cite - ?le permanent proc�s d?intention qu?elles auraient men� contre la Ville?.

La contestation n?est pas interdite, que je sache, et je regrette sinc�rement que le travail des associations, qui se sont engag�es depuis des ann�es dans l?op�ration ?Paris Rive gauche?, soit ainsi maltrait�. On est bien loin de votre discours sur la d�mocratie participative.

Pour conclure, Monsieur le Maire, je dirais que cette d�lib�ration comporte pour nous des �l�ments positifs qui tendent � une requalification de mon arrondissement et, pour ma part, je suis sensible � l?audace architecturale promise, mais il y a beaucoup trop de points n�gatifs, qu?il s?agisse de la proportion d�mesur�e r�serv�e au logement social ou du choix des barres pour y parvenir.

Ainsi, mon groupe votera contre cette d�lib�ration.

Je vous remercie.

M. Jean VUILLERMOZ, adjoint, pr�sident. - Bien.

Monsieur TR�M�GE, vous avez la parole.

M. Patrick TR�M�GE. - Monsieur le Maire, mes chers coll�gues, nous avons devant nous un projet d?importance qui nous engage pour plusieurs g�n�rations, car il s?agit ni plus ni moins de la cr�ation d?une ville nouvelle : 7.500 logements, soit pr�s de 30.000 habitants, la taille d?une ville moyenne.

Trois points sont � l?ordre du jour de notre examen :

- le bilan de la concertation ;

- la r�vision du P.L.U. ;

- la modification de la Z.A.C. ?Paris Rive gauche?.

Le bilan de la concertation, tout d?abord. La participation fut particuli�rement faible. On doit le regretter et je rejoins les propos de mon coll�gue CONTASSOT. Un certain nombre d?habitants s?est malgr� tout exprim�. La majorit� d?entre eux ont fait part de leurs pr�occupations, quant � la r�alisation d?un axe commer�ant sous le p�riph�rique, baptis� joliment ?All�e Paris Ivry?, sans doute pour donner l?impression d?une ballade champ�tre.

En r�union publique, l?architecte Yves LION avait r�pondu, � un citoyen qui s?inqui�tait du bruit de la circulation, que les voitures seraient bient�t silencieuses. Nous voil� donc rassur�s. Plus c?est gros, mieux c?est ! C?est comme les supers dessins qui ont �t� montr�s dans les diff�rentes expositions du projet.

Les tours ont bien entendu soulev� de vives inqui�tudes. La densification et la n�cessit� d?�viter les erreurs du pass�, le voisinage du p�riph�rique, des voies ferr�es et de l?usine d?incin�ration, furent bien entendu �voqu�s.

Sur la r�vision du P.L.U., il ne faut pas entre nous se raconter d?histoire, votre objectif essentiel, Monsieur le Maire, je suis tent� de dire votre obsession, ce sont les tours. Vous nous habillez cela avec des termes ronflants : hauteur cons�quente, silhouettes urbaines marquantes, opportunit� de cr�ativit� architecturale, et j?en passe. Il s?agit plut�t et vulgairement d?opportunit�s fonci�res.

Ensuite, on aborde le probl�me du logement. L�, vous nous annoncez sans rire un r��quilibrage en faveur du logement. Je ne sais pas o� il y a d�s�quilibre dans cette zone o� il n?y a rien.

Toujours est-il que sur les 200.000 m�tres carr�s de surfaces constructibles, 155.000 m�tres carr�s seront consacr�s au logement (77,5 %) et 45.000 m�tres carr�s aux surfaces d�di�es � l?emploi.

L?activit� �conomique vous est �trang�re, Monsieur le Maire. Ou plut�t non, comme l?a dit votre adjointe Anne HIDALGO, elle n?a pour seule vocation que de financer le logement social.

On a not� la cr�ation de zone MB1 pour les immeubles de 180 m�tres, MB2 de 50 m�tres pour les logements. Je me pose la question : pourquoi nous dans le 13e arrondissement ? On a d�j� tellement donn� en mati�re de tours.

D?autant que, signe inqui�tant, on ne sait pas combien en r�alit� vous nous en destinez. N?allez-vous pas nous proposer demain d?augmenter les hauteurs et qu?en sera-t-il de l?espacement entre les tours, etc. ? Autant de questions qui sont rest�es sans r�ponse.

Sur la modification de la Z.A.C. ?Paris Rive gauche?, vous nous fixez comme objectif de d�velopper, je cite : ?la mixit� urbaine et sociale en portant la part des logements sociaux � 50�%?. A ?50 % minimum?, vous nous dites, du programme global.

Vous avez un curieux sens de la mixit�. Pour nous, elle consiste � rassembler en un m�me lieu toutes les couches de la soci�t�, des plus ais�es aux plus d�favoris�es, en passant par les classes moyennes. Cela veut dire du logement social, bien s�r, mais du logement interm�diaire, du locatif priv� et des propri�taires, c?est cela, Monsieur le Maire, la r�elle mixit�.

Comment remplir votre objectif en fixant un pr�alable d?exclusion ? Ce crit�re des 50 %, qui plus est, est un minimum, condamne toute vraie id�e de mixit�.

L?architecte Thierry PAQUOT, dans son livre ?La folie des hauteurs?, disait la chose suivante : ?Au bord du p�riph�rique, � proximit� d?�normes infrastructures ferroviaires et routi�res, dans des zones bruyantes encore mal desservies par les transports en commun, des tours de 50 m�tres seront r�serv�es aux logements sociaux. Ce n?est pas de la mixit� mais son contraire, on parque � l?�cart du quartier r�el les plus d�munis.?

Je laisse ceux qui ont pris � partie mon coll�gue Jean-Baptiste OLIVIER lors du dernier Conseil d?arrondissement, pour avoir utilis� l?expression ?ghetto?, m�diter sur cette phrase.

Sur le volet �conomique, il me para�t d�sastreux de ne penser qu?en termes de bureaux. Paris a besoin de locaux pour les P.M.E. et les P.M.I. Je pense notamment aux activit�s de production qu?il faut aider.

Le temps me manque malheureusement pour parler de l?environnement et des �tudes que vous n?avez certainement pas omis de faire, afin de nous d�montrer la pertinence �cologique des tours. Malheureusement, je ne pourrai pas �voquer les espaces verts, cruel manque dans ce dossier, l?existence des services publics, manque cruel dans ce dossier.

Sur les transports, vous nous parlez d?une station de m�tro suppl�mentaire de la ligne 10, mais o� a-t-elle �t� inscrite ?

M. Jean VUILLERMOZ, adjoint, pr�sident. - Il va falloir conclure, Monsieur TR�M�GE.

M. Patrick TR�M�GE. - Est-ce que ces transports permettront la vie de 30.000 habitants ?

En conclusion, Monsieur le Maire, le projet tel qu?il est con�u n?est pas acceptable. Il lui manque de l?ambition. Il aurait pu accueillir un grand campus universitaire, avec des logements pour les chercheurs et les �tudiants, avec la Seine, avec la gare, avec le p�riph�rique, un centre multimodal.

Il y avait pour ce site de cette envergure quantit� de propositions, d?id�es novatrices � soumettre � la population du 13e arrondissement qui est en app�tence, Monsieur le Maire, d?activit�s. Rater une telle occasion, c?est dommage pour maintenant et c?est tr�s grave pour demain !

Je vous remercie.

(Applaudissements sur les bancs des groupes U.M.P.P.A. et Centre et Ind�pendants).

M. Jean VUILLERMOZ, adjoint, pr�sident. - Monsieur COUMET, vous avez la parole.

M. J�r�me COUMET, maire du 13e arrondissement. Mes chers coll�gues, il est effectivement difficile d?attirer l?attention sur l?am�nagement urbain de cette fronti�re entre Ivry et Paris, et pourtant le d�fi � relever n?en est pas moins une gageure.

Avant d?en revenir � ce qui nous oppose, et aux critiques entendues ce matin, qui au passage sont contradictoires entre elles, regardons ce qui nous rassemble. Oui, malgr� les r�serves formul�es, la ligne centrale de ce projet nous rassemble, et la question au c?ur de ce projet �tait de choisir ou pas l?urbanit�, c?�tait de vouloir �difier ou pas un nouveau quartier et c?�tait de vouloir ou non recoudre le tissu urbain singuli�rement d�chir� � cet endroit.

Lors de la concertation, dont le commissaire enqu�teur a soulign� l?exemplarit�, malgr� les propos que j?ai entendus ce matin - d?ailleurs une remarque comme celle-l� fait plaisir -, la question centrale fut pos�e notamment par une association importante.

Ces derniers proposaient que l?on poursuive dans le contexte actuel : r�server ce quartier aux seules fonctions, dont g�n�ralement personne ne veut, en compl�tant en quelque sorte ce qui existait d�j�, la centrale � b�ton et l?usine de traitement des ordures m�nag�res du SYCTOM.

Le Conseil de Paris n?a pas fait ce choix et il me semble que cela rassemble les diff�rentes sensibilit�s de la majorit� comme de l?opposition. Le choix, m�me s?il est difficile de dompter le tissu urbain, aujourd?hui chaotique, est de profiter de l?arriv�e du tramway pour y construire un vrai nouveau quartier, mixte dans ses fonctions, avec des activit�s, des logements et des �quipements. Un quartier de 44 hectares, ce n?est pas rien !

Alors ce choix, m�me compliqu� par la pr�sence des Mar�chaux et du p�riph�rique, nous rassemble.

Maintenant, venons-en � ce qui nous s�pare, ou tout du moins ce qui fait d�bat, et je commencerai non pas par r�pondre mais par poursuivre le d�bat avec nos amis �cologistes, pour rappeler quelques �vidences sur le sujet qui les d�range, notamment la pr�sence possible de tours dans le secteur.

Premi�rement, cette r�flexion sur l?�pannelage des hauteurs est ancienne et c?est sur cette base qu?a �t� s�lectionn�, alors que je n?�tais pas maire moi-m�me, en tout d�but de la mandature derni�re, Yves LION comme le laur�at du concours d?urbanisme. Il a �t� d�sign� sur cette base de mani�re unanime entre Ivry et Paris.

Son id�e �tait de pouvoir fondre le viaduc du p�riph�rique, tr�s pr�sent dans le paysage dans ce secteur, par un travail sur les hauteurs. Il parlait d?une vague qui permettrait de passer les deux ouvrages : le boulevard du G�n�ral-Jean-Simon et le p�riph�rique.

Deuxi�me �vidence, �vitons de comparer ce qui ne devrait pas l?�tre. On a entendu tout et n?importe quoi � propos de ce d�bat. Ce matin, cela a �t� plus mesur�, mais, il y a peu, on a entendu parler de Duba� notamment, et cela n?a �videmment pas de sens.

Ce n?est pas un concours de hauteur ! C?est simplement d�verrouiller, en ce lieu tr�s particulier, les contraintes. Duba�, c?est notamment une tour de plus de 700 m�tres. A Massena-Bruneseau, nous mettons une limite sup�rieure imp�rative, qui ne sera d?ailleurs pas forc�ment atteinte, de 180 m�tres. Il s?agit d?un rapport de 1 � 3 ou de 1 � 4 avec les grandes tours du monde.

Enfin, troisi�me �vidence, vous nous parlez de d�veloppement durable, et vous savez � quel point, en tant que maire d?arrondissement, je suis sensible � ces questions. Le 13e arrondissement est et restera en pointe sur ces questions. Et ne croyez pas une seule seconde que je laisserai mettre � bas tout le travail que nous r�alisons en la mati�re pour c�der aux sir�nes d?un quelconque promoteur.

Je vous ferai, � mon tour, remarquer que je note dans votre raisonnement quelques contradictions avec ce que pr�conisaient partout les �cologistes et les urbanistes de bon sens d?ailleurs, la n�cessit� d?une densit� en centre urbain, l� o� on trouve des transports en commun pour lutter contre l?�talement urbain.

Je ne note aussi une petite contradiction avec le fait que la derni�re tour de bureaux livr�e en France le fut � Lyon, avec le soutien de l?adjoint Verts charg� de l?urbanisme, adjoint au Maire G�rard COLLOMB.

Enfin, j?ai gard� le meilleur pour la fin, le vrai clivage, la critique extr�mement fine de l?U.M.P. L?U.M.P. du 13e arrondissement nous dit : ?construisez des logements sociaux � l?Ouest, dans les 16e, le 7e et le 8e?, et d?ailleurs je les encourage � convaincre leurs coll�gues en ce sens. Mais l?U.M.P. des 16e, 7e et 8e r�pond : ?pas chez nous, allez voir vers l?Est !? Hier matin, lors du d�bat sur le Plan local d?urbanisme, d?une certaine mani�re, les masques sont tomb�s : l?U.M.P. ne veut pas de logements sociaux et a bien du mal � assumer cette orientation.

Alors, vous �tes libres, de bonne ou mauvaise foi, de me croire ou non. En tant que maire d?arrondissement, je serai toujours, aujourd?hui et demain, le maire de la mixit� sociale. Cela est et restera la marque de fabrique du 13e, pour l?arrondissement comme pour ?Paris Rive gauche?.

Merci � vous.

(Applaudissements sur les bancs des groupes socialiste, radical de gauche et apparent�s, Communiste et �lus du Parti de Gauche et ?Les Verts?).

M. Jean VUILLERMOZ, adjoint, pr�sident. - Merci, Monsieur COUMET.

Pour r�pondre, je donne la parole � Mme Anne HIDALGO et ensuite � M. Pierre MANSAT.

Mme Anne HIDALGO, premi�re adjointe, au nom de la 8e Commission. - Merci, Monsieur le Maire.

Je me r�jouis de ce d�bat et surtout de la derni�re intervention de J�r�me COUMET, sans doute le plus concern� de tous les �lus ici pr�sents en sa qualit� de Maire du 13e arrondissement.

Alors oui, ce que nous faisons l� participe d?une r�flexion, d?une r�flexion qui a �t� d?ailleurs engag�e dans la pr�c�dente mandature, sur la question de la ville dense, de la ville durable. Et cette r�flexion, d?ailleurs, avait conduit � un travail, � un workshop sur les hauteurs qui s?�tait int�ress� � ce territoire m�tropolitain de Mass�na-Bruneseau, qui est m�tropolitain parce que c?est un de ces territoires en couture avec les communes riveraines, et notamment avec Ivry.

D�j�, dans les projections qui �taient faites par les �quipes d?urbanistes � l?�poque, la question de construire, de fabriquer ce nouveau quartier dans lequel il n?y a rien, sauf aujourd?hui des espaces logistiques ferroviaires, s?est pos�e. Toute cette r�flexion, cette pens�e urbaine que nous portons � Paris aujourd?hui vient de ce travail extr�mement s�rieux, extr�mement concert�, discut�, d�battu avec des architectes, des urbanistes, des citoyens, des �conomistes du monde entier.

D?ailleurs, je tiens � le dire � nos coll�gues de l?U.M.P., ce que nous faisons l�, ce n?est ni plus ni moins un certain nombre de recommandations qui figurent dans la consultation que le Pr�sident de la R�publique Nicolas SARKOZY avait lanc�, qui avait conduit � cette consultation de dix �quipes d?architectes internationaux, lesquels ont r�fl�chi, et nous avons travaill� avec eux, sur la ville durable ; et la ville durable passe effectivement par des libert�s que l?on peut se donner � certains endroits pr�cis en mati�re de hauteur.

D?ailleurs, quand nous discutons avec un architecte qui a laiss� une marque tr�s importante et tr�s int�ressante sur ce quartier de Mass�na - je pense � Christian de PORTZAMPARC -, qui a conduit � travers cette notion d?�lot ouvert ce nouveau quartier qui, je crois, aujourd?hui, donne satisfaction � beaucoup, et que beaucoup d?�trangers viennent visiter parce qu?il t�moigne d?un renouveau de l?architecture � Paris.

Que nous dit Christian de PORTZAMPARC ? : ?si j?avais eu des libert�s par rapport aux hauteurs, j?aurais pu proposer quelque chose d?encore plus beau qui aurait permis d?avoir un relief que ce quartier n?a pas puisque le plafond des hauteurs nivelle absolument toutes les hauteurs?.

Donc, oui, c?est une r�flexion que nous portons, qui b�n�ficie effectivement d?un certain nombre de soutiens, et qui rencontre depuis le d�but, c?est-�-dire depuis la mandature pr�c�dente, cela a d?ailleurs fait l?objet du d�bat politique de l?�lection municipale de 2008, puisque le Maire de Paris a d�lib�r�ment affirm� dans son programme municipal de 2008, au premier tour et au deuxi�me tour, que nous irions vers cette libert� par rapport � la question des hauteurs, pas n?importe o�, pas n?importe comment, et bien s�r dans le respect du d�veloppement durable.

Et donc, il est vrai qu?un certain nombre d?associations ou de groupes politiques y sont oppos�s. Dire qu?il n?y a pas eu concertation ou mettre en cause la concertation parce qu?ils n?ont pas satisfaction, ce n?est pas juste, ce n?est pas une vision juste de ce qui se passe et de ce qui s?est pass�, d?autant que pour avoir particip� � de tr�s nombreuses r�unions publiques et � de nombreux bureaux de la concertation ou comit�s de concertation, je peux vous dire que toutes les associations du 13e ne sont pas unies sur ce point-l�, et que nous avons le soutien d?un certain nombre d?entre elles, de conseillers de quartiers, qui ont envie de voir bouger leur quartier.

Alors, il s?agit de faire effectivement cette ville dense, cette ville durable, avec une mixit� parfaite de toutes les fonctions.

Mixit� sociale, oui, nous le disons : dans chaque quartier de Paris que nous construisons, c?est 50 % de logement social, 50 % de logement en accession � la propri�t�.

Oui, nous le disons, dans chacun des quartiers, la ville mixte dans ses fonctions, c?est du logement et de l?activit� �conomique.

Fondons-nous sur des chiffres ! Je suis tr�s attach�e � la v�rit� des chiffres et des faits. Bien s�r que l?on peut s?envoyer des anath�mes � la figure, mais c?est quoi, le r�sultat ?

Vous voulez que je vous dise le nombre de m�tres carr�s d�di�s au logement ? 178.000 m�tres carr�s !

Voulez-vous que je vous dise le nombre de m�tres carr�s de bureaux purs, puisque tout � l?heure il a �t� fait une juste distinction entre les bureaux et l?activit� commerciale, voire de P.M.E. qui nous int�ressent �galement, � vocation artisanale ou industrielle ?

Les bureaux purs, c?est 100.000 m�tres carr�s.

Je vous le redis : 178.000 m�tres carr�s de logements, 100.000 m�tres carr�s de bureaux, auxquels effectivement, si on ajoute la totalit� des commerces, nous arrivons � 180.000 m�tres carr�s de bureaux d?activit�, de commerce, et 178.000 m�tres carr�s de logements.

Venez m?expliquer que la diff�rence de 2.000 m�tres carr�s n?�quivaut pas � une �galit� parfaite !

Il faut donc dire les choses avec pr�cision, et je ne souhaite pas que l?on vienne raconter, sur la base d?affirmations parfois un peu rapides, autre chose que la r�alit� qui est en train de se construire.

Sur la concertation, nous avons eu beaucoup de r�unions dans le 13e arrondissement avec J�r�me COUMET, les habitants, les conseils de quartier, mais une concertation d?un nouveau type puisque concertation m�tropolitaine avec le maire d?Ivry, tr�s pr�sent, tr�s associ�, tr�s d�fendeur aussi de ce projet, et avec les conseils de quartier d?Ivry.

Alors, le commissaire-enqu�teur a �mis un avis favorable, je m?en r�jouis, parce que ce n?�tait pas simple, et je suis un peu surprise, quand m�me, de la mise en cause qui est faite du travail d?un commissaire ind�pendant, puisque vous le savez, les commissaires-enqu�teurs ne sont pas du tout nomm�s par la Ville.

Il a fait son enqu�te et suite � son enqu�te, il nous a fait deux recommandations que nous prenons � notre compte : promouvoir la convivialit� des espaces libres en pied d?immeuble et deuxi�mement, enrichir l?offre de services de proximit� d?�quipements sociaux et culturels.

D?ailleurs, il insiste beaucoup pour qu?il y ait un certain nombre d?�quipements qui sont notamment des �quipements qui rel�vent de l?�tat ou d?autres autorit�s que la n�tre, je pense � une antenne de police ou � un bureau de poste. Nous interviendrons bien s�r en ce sens pour que ce quartier soit �galement un quartier avec ces �quipements, au-del� des �quipements publics que nous avons pr�vus, � savoir trois cr�ches, deux �coles, un coll�ge, un gymnase, pour ceux qui penseraient que l?on construit sans penser aux �quipements publics.

Nous sommes aussi tr�s attach�s et l�, je parle en lien avec Christian SAUTTER, � ce que l?activit� �conomique se d�ploie vers l?Est : je crois que ce projet en offre la possibilit�.

Et puis j?ai entendu certaines expressions sur la nature des immeubles qui vont �tre construits.

Mme CUIGNACHE-GALLOIS nous parle de minitours, de barres de logements sociaux, nous demande o� est l?audace esth�tique.

�coutez, un premier jury s?est r�uni, notamment pour d�terminer un immeuble de 50 m�tres de logements qui va �tre construit par ?Paris Habitat?, et c?est �douard FRAN�OIS, grand architecte d?ailleurs, qui va �tre prim� incessamment sous peu, cr�ateur de l?ann�e.

Je crois d?ailleurs que vous le connaissez bien, mes coll�gues du groupe ?Les Verts?, puisqu?il a �t� cr�ateur de l?association ?Urbanisme et d�mocratie?, dont il a confi� les cl�s � Ren� DUTREY, notamment.

Donc, je crois que c?est quelqu?un qui est particuli�rement soucieux des questions �cologiques, de constructions durables. Je vous montre ici, mais vous l?avez peut-�tre d�j� vu, cet immeuble de logement social qui va �tre construit, qui est le premier immeuble de logement social de 50 m�tres � Paris. Vous pourrez le voir bient�t, je pense, il va y avoir beaucoup d?informations sur le travail d?�douard FRAN�OIS, compte tenu de sa qualit�.

Je voulais vous dire, puisque hier, des journalistes m?interrogeaient pour savoir s?il y avait d?autres projets d�j� en cours.

Merci, Monsieur BLANCA, de pr�senter ce bel immeuble, dont la maquette sera bient�t visible par nos coll�gues.

Donc, un autre jury d?architecture s?est tenu r�cemment pour faire la pr�s�lection, qui concerne notamment un programme de logements sociaux avec la R.I.V.P. et ?Paris Habitat?, mais �galement d?accession � la propri�t� avec Bouygues, et ce projet permettra aussi de s�lectionner des architectes qui, non seulement auront l?audace architecturale, mais qui sont soucieux, pour tous ceux qui r�pondent, car ce sont quand m�me des militants, depuis longtemps, de la question, de la construction �cologique, notamment � Paris.

Nous aurons aussi, je l?esp�re, avec les propositions d?immeubles de grande hauteur, � 180 m�tres, possibles, des propositions relatives � l?activit� �conomique.

Enfin, je voudrais dire � Yves CONTASSOT qui nous a fait le coup de quatre tour Montparnasse que, d?abord, la tour Montparnasse s?�l�ve � 210 m�tres de hauteur. Depuis la tour Montparnasse, je crois que les architectes, les urbanistes et ceux qui pensent et fabriquent la Ville ont tout de m�me tir� un certain nombre de le�ons.

La diff�rence peut-�tre, comme vous l?avait dit Yves LYON, lors d?une r�union publique, lorsque vous lui aviez dit que jamais on ne pourrait construire en respectant le Plan Climat aux hauteurs pr�conis�es, il vous avait r�pondu : ?Chiche?.

J?ai plut�t envie de faire confiance et d?accompagner ce mouvement, parce que plus la technique �voluera vers la faisabilit� d?un habitat �cologique, y compris avec de grandes hauteurs, plus je crois que nous ferons ?uvre utile, eu �gard aux probl�mes de changement climatique et � la lutte contre les gaz � effet de serre, dans laquelle Paris est, vous le savez, extr�mement engag�e.

D?ailleurs, ensemble, nous avions port� ici devant ce Conseil le Plan Climat de Paris, donc je me sens tr�s concern�e par cette question.

Je vous remercie.

(Applaudissements sur les bancs des groupes socialiste, radical de gauche et apparent�s, Communiste et �lus du Parti de Gauche et ?Les Verts?).

M. Jean VUILLERMOZ, adjoint, pr�sident. - Merci.

Je mets aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration DU 82.

Qui est pour ?

Contre ?

Abstentions ?

Le projet de d�lib�ration est adopt�. (2010, DU 82).

Novembre 2010
Débat
Conseil municipal
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