retour Retour

9 - 2000, ASES 253 G - Autorisation à M. le Président du Conseil de Paris, siégeant en formation de Conseil général, de souscrire un avenant à la convention signée avec l'Assistance publique - Hôpitaux de Paris relative aux conditions d'attribution d'une subvention d'investissement à cet établissement public


M. Philippe LAFAY, pr�sident. Nous passons au projet de d�lib�ration ASES 253 G concernant la souscription d'un avenant � la convention sign�e avec l'A.P.-H.P. de Paris relative aux conditions d'attribution d'une subvention d'investissement � cet �tablissement public.
La parole est � Mme CAPELLE.
Mme Liliane CAPELLE. - Merci, Monsieur le Pr�sident.
Le rapport de l'A.P.-H.P. ainsi que la d�lib�ration visant � octroyer une subvention d'investissement de 100 millions de francs � cette institution, me permet de faire un point sur ces dossiers et me permet de vous r�p�ter ce que je vous disais r�cemment et que vous contestiez. La Ville de Paris, parce qu'elle accorde une subvention � l'A.P.-H.P., a son mot � dire dans les d�cisions prises sur les projets et le plan strat�gique, sur le devenir des terrains laiss�s vacants. Je me f�licite que cette subvention soit, cette ann�e, renouvel�e.
Nous, �lus de Paris repr�sentant les int�r�ts des Parisiens dans un domaine aussi important que la sant� publique, devrons �tre vigilants sur la politique mise en place par l'A.P.-H.P.
Je ne reviens pas sur les moult �pisodes du feuilleton de la cession des terrains des trois h�pitaux Laennec, Broussais et Boucicaut, ses r�cents d�veloppements, la d�cision d'installer vraisemblablement provisoirement des �tudiants � Boucicaut.
J'esp�re que gr�ce � notre combat, nous obtiendrons, sur les onze hectares en passe d'�tre c�d�s, un �quilibre plus acceptable entre logements sociaux et libres, entre �quipements publics et structures priv�es, bref, une reconversion de ces emprises plus conforme aux besoins des Parisiens et surtout qui respecte un principe fondamental : � terrains publics infrastructures publiques.
Ce combat, nous l'avons men� aupr�s de la direction de l'A.P., de la majorit� municipale, mais �galement aupr�s du Minist�re de tutelle afin qu'il revienne sur le principe d'autofinancement de l'H.E.G.P., convaincus que le bradage des biens de l'A.P.-H.P. ne saurait �tre une r�ponse � la gestion de cette institution.
Toutefois, le probl�me de fond reste entier.
A Saint-Vincent-de-Paul, c'est encore le flou artistique m�me si la mission de M. de KERVASDOUE arrive � son terme... Quid des groupes de travail qui avaient �t� promis publiquement par la direction de l'A.P.-H.P. derni�rement ? La direction continue de prendre la posture de celui ou celle qui veut n�gocier. Pendant ce temps, les documents d'orientation du plan strat�gique 2001-2004 sont pr�sent�s au sein des instances de l'A.P. et ces documents font toujours �tat du projet de d�mant�lement et de la suppression de l'ensemble des activit�s sur le site. La direction aurait-elle l'intention de vendre tout ou partie des terrains de Saint-Vincent-de-Paul (5 hectares dans le 14e arrondissement) et de les proposer au march� foncier sp�culatif ?
Une chose est s�re : on tente d'ores et d�j� de mettre en difficult� cet h�pital en ne rempla�ant pas les personnels. Tout le monde conna�t l'histoire, je ne vais donc pas redire ce qu'on fait � cet h�pital, r�cemment class� troisi�me h�pital p�diatrique de France.
Nous sommes aussi inquiets pour l'avenir de l'H�tel-Dieu, seul h�pital de proximit� du centre de Paris qui repr�sente 100.000 urgences, 300.000 consultations, 18.000 hospitalisations chaque ann�e. Sa r�putation d�passe nos fronti�res dans bien des sp�cialit�s, comme l'ophtalmologie ou encore la nutrition-diab�tologie. Ses capacit�s d'accueil doivent �tre pr�serv�es.
Nous ne nous opposons pas � toutes les restructurations. Encore faut-il que celles-ci apportent un plus, et je l'ai d�j� indiqu�, quand viendra le temps de faire le compte financier et humain de toutes ces d�cisions, on sera �tonn�, mais certainement trop tard, de voir de quel c�t� penche la balance.
L'A.P. fait les frais de la logique ultra-lib�rale qui pr�vaut actuellement : chaque h�pital �tant somm� de se g�rer en centre de profit, financi�rement autosuffisant. N'est-ce pas finalement un exemple parmi d'autres de l'attaque en r�gle dont font l'objet tous les services publics actuellement ?
Il est essentiel de pr�server la coh�rence des groupes hospitaliers de l'A.P., la s�r�nit� des personnels, mais surtout le maintien, voire l'am�lioration de l'offre de soins pour les Parisiens.
Nous devons nous munir, au niveau municipal, d'un syst�me de soins � la mesure des besoins des Parisiens, d�gager une approche globale et int�gr�e o� chaque organisme, chaque institution, chaque professionnel serait affect� � une t�che sanitaire tout au long d'une cha�ne organis�e.
Il faut � pr�sent d�velopper ou je dirai plut�t red�velopper une r�seau de structures de proximit�, seul capable de contribuer � la simplification des d�marches et � l'humanisation des soins, un r�seau serr� de centres m�dicaux pour remplir des missions de pr�vention et mettre en ?uvre une vraie politique sanitaire, une politique qui permettra de mettre fin � l'asphyxie des urgences des h�pitaux parisiens, une meilleure organisation des gardes et urgences hospitali�res, gr�ce notamment � la mobilisation des m�decins lib�raux.
Je voudrais conclure en disant un mot sur un probl�me trop peu abord� et qui, actuellement, est tr�s difficile : il s'agit du probl�me de la psychiatrie.
Le nombre de lits d'accueil est en diminution constante, aucune r�ponse n'est apport�e � ceux qui sont atteints par la d�mence ou les troubles de la personnalit�. Les malades et leurs familles se trouvent isol�s et sont dans l'attente d'une aide m�dicale. C'est un dossier crucial et urgent dont il faut tenir compte pour mettre un terme � une situation scandaleuse et indigne de notre ville dans ce domaine.
Je vous remercie.
(Applaudissements sur les bancs des groupes du Mouvement des citoyens, socialiste et communiste).
M. Philippe LAFAY, pr�sident, au nom de la 5e Commission. - Merci, Madame.
Je crois que vous avez un peu d�bord� du sujet.
En mars 2000, notre Conseil a d�cid� d'accorder une subvention exceptionnelle de 100 millions de francs � l'A.P.-H.P. de Paris pour contribuer � acc�l�rer ses investissements pour l'accueil aux urgences, pour la prise en charge des personnes �g�es d�pendantes et pour l'accueil m�dical des populations pr�caris�es.
La pr�sente d�lib�ration a pour objet d'autoriser la signature d'un avenant modifiant marginalement la r�partition des 100 millions de francs entre les op�rations initialement pr�vues et sur les trois ann�es d'ex�cution de la convention.
Ce dossier est �videmment totalement ind�pendant de l'op�ration d'urbanisme dont vous avez parl�, envisag�e par l'A.P. sur l'emprise de l'ancien h�pital Laennec, op�ration sur laquelle la position de la Municipalit� et les marges de man?uvre de la Ville ont �t� largement explicit�es dans cette enceinte.
Voil�, Madame, ce que je voulais vous r�pondre.
Je vous invite maintenant � vous prononcer sur ce projet de d�lib�ration uniquement et non pas entamer un nouveau d�bat sur l'op�ration de Laennec.
Je mets donc aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration ASES 253 G.
Qui est pour ?
Contre ?
Abstentions ?
Le projet de d�lib�ration est adopt�. (2000, ASES 253 G).

Décembre 2000
Débat
Conseil général
retour Retour